bien belles pages) sur la façon dont Vincent Van Gogh a compris l’art décoratif. Comme je languis de vous voir tenir votre promesse, je tiens la mienne aujourd’hui. Maisjesens que je vais être si bavarde et si prolixe que je vous prie de m’arrêter quand vous ne
voudrez plus m’en
tendre ou de m’excuser. Je vais m’em
baller en pensant qu’Amna Pavlova revient celte année après nous avoir abandonnés pen
dant deux ans, et que nous reverrons l’œuvre d’art par
faite qu’elle nous donne dans chacun
de ses mouvcmenls ; non seulement dans cha
cun de ses mouvements, mais dès qu’elle paraît. On
ne sait plus si c’est par science, force ou simplement par don, qu’ellearriveà ce degré de perfec
tion. Nous nous
demandions, cher
Monsieur, par quelle contradiction Flandrin, l’ar
tiste plus rude et austère que char
mant, semblant n’aimer que ses montagnes et qui était arrivé à nous les faire presque aimer, à nous qui ne les aimons pas, tant il a su y mettre de poésie, comment ce contem
platif avait pu ressentir toute la sensualité qui se dégage de cet art païen entre tous : la
danse, et surtout la danse russe. Comment?... Mais je n’en sais rien ! et pourtant j’y ai beaucoup réfléchi. Nous avons, cher Monsieur, (je le crois) quelque chose en nous que celui qui est près de nous, même très près, ne sait jamais; et quand nous avons l’air de comprendre les autres, c’est encore une façon à nous d’essayer de les rappro
cher un peu de notre propre tempérament ou plutôt de nous comprendre nousmêmes. Voilà pourquoi, sur de pareils sujets, je ne me pose pas de questions. J’admire quand je le peux, tout simplement, et c’est encore pourquoi je n’essaierai pas de vous
louise mante et sandrini (ballet d’Armicle)