M’POHONTABA, PREMIER VASSAL DU ROI MAKOKO, FAISANT a M. de BRAZZA, LE 21 MAI 1884, LA REMISE DES CHEFS VASSAUX DES DEUX RIVES DU CONGO, A BRAZZAVILLE
Le 21 janvier, la Société de géographie a reçu officiellement M. Savorgnan de Brazza, revenu en France, le mois dernier. La réunion s’est tenue au Cirque d’Hiver, et le célèbre explorateur a donné à son auditoire fort nom
breux les explications les plus curieuses sur les contrées de l’Afrique qu’il a parcourues.
Cette réunion a offert le plus vif intérêt. Aussi croyonsnous devoir en présenter un rapide aperçu au lecteur, en faisant passer sous ses yeux divers dessins relatifs soit à l’aspect du pays, soit aux faits importants accomplis au Congo par M. de Brazza, durant le cours de son dernier voyage.
Le premier avait eu lieu de 1875 à 1878. Le voyageur, en compagnie de M. Ballay, gagna le cours supérieur de l’Ogoôué, atteignit la crête de son bassin à l’Est et recon
nut les lignes embryonnaires d’un nouveau bassin qu’il ne pouvait supposer alors être celui du Congo. Il avait su, en outre, prendre une grande influence sur les po
pulations rivei aines de l’Ogoôué. Rentré en France, il
repartit en 1879 avec la mission d’aller fonder dans l’Ogoôué des stations hospitalières françaises. Dans ce second voyage qui prit fin en 1882, des résultats impor
tants furent acquis. Franceviile était fondé et organisé (voir notre carte), un traité avec Makoko, souverain des Batékés, plaçait d’immenses territoires sous le protectorat de la France et lui donnait la clef du Congo supé
rieur, qui a reçu le nom de Brazzaville; une route enfin était désormais tracée entre les bassins de l’Ogoôué et du Congo, et la belle vallée du Niari ou Quillou était reconnue.
On sait qu’au retour de M. de Brazza le traité avec le roi Makoko, présenté aux Chambres, a été ratifié par elles, qu’un subside de 1,275,000 francs fut voté à la
charge de différents ministères et que M. de Brazza repartit une troisième fois, le 19 mars 1883, pour le Congo, comme commissaire du gouvernement avec pleins pou
voirs. Il avait envoyé en avant M. Rigail de Lascours et M. le lieutenant Decazes. Lui-même était accompagné de
M. de Chavannes, et le personnel de l’expédition comptait quarante-huit Européens.
Nous ne nous attarderons pas aux divers incidents du voyage. Arrivé à Libreville, où il rencontra peu de bienveillance chez les agents du gouvernement de la colonie, il partit avec une quinzaine d’Européens pour le bas
M. DE CHAVANNES
D’après la photographie de MM. Chalot et Ce.
LA CHALOUPE A VAPEUR « LE BALLAY » AU DEBARCADERE DE BRAZZAVILLEASPECT DU CONGO A N’GANTCHOU
LA FRANCE AU CONGO.
D’après les croquis de M. de Chavannes.
Le 21 janvier, la Société de géographie a reçu officiellement M. Savorgnan de Brazza, revenu en France, le mois dernier. La réunion s’est tenue au Cirque d’Hiver, et le célèbre explorateur a donné à son auditoire fort nom
breux les explications les plus curieuses sur les contrées de l’Afrique qu’il a parcourues.
Cette réunion a offert le plus vif intérêt. Aussi croyonsnous devoir en présenter un rapide aperçu au lecteur, en faisant passer sous ses yeux divers dessins relatifs soit à l’aspect du pays, soit aux faits importants accomplis au Congo par M. de Brazza, durant le cours de son dernier voyage.
Le premier avait eu lieu de 1875 à 1878. Le voyageur, en compagnie de M. Ballay, gagna le cours supérieur de l’Ogoôué, atteignit la crête de son bassin à l’Est et recon
nut les lignes embryonnaires d’un nouveau bassin qu’il ne pouvait supposer alors être celui du Congo. Il avait su, en outre, prendre une grande influence sur les po
pulations rivei aines de l’Ogoôué. Rentré en France, il
repartit en 1879 avec la mission d’aller fonder dans l’Ogoôué des stations hospitalières françaises. Dans ce second voyage qui prit fin en 1882, des résultats impor
tants furent acquis. Franceviile était fondé et organisé (voir notre carte), un traité avec Makoko, souverain des Batékés, plaçait d’immenses territoires sous le protectorat de la France et lui donnait la clef du Congo supé
rieur, qui a reçu le nom de Brazzaville; une route enfin était désormais tracée entre les bassins de l’Ogoôué et du Congo, et la belle vallée du Niari ou Quillou était reconnue.
On sait qu’au retour de M. de Brazza le traité avec le roi Makoko, présenté aux Chambres, a été ratifié par elles, qu’un subside de 1,275,000 francs fut voté à la
charge de différents ministères et que M. de Brazza repartit une troisième fois, le 19 mars 1883, pour le Congo, comme commissaire du gouvernement avec pleins pou
voirs. Il avait envoyé en avant M. Rigail de Lascours et M. le lieutenant Decazes. Lui-même était accompagné de
M. de Chavannes, et le personnel de l’expédition comptait quarante-huit Européens.
Nous ne nous attarderons pas aux divers incidents du voyage. Arrivé à Libreville, où il rencontra peu de bienveillance chez les agents du gouvernement de la colonie, il partit avec une quinzaine d’Européens pour le bas
M. DE CHAVANNES
D’après la photographie de MM. Chalot et Ce.
LA CHALOUPE A VAPEUR « LE BALLAY » AU DEBARCADERE DE BRAZZAVILLEASPECT DU CONGO A N’GANTCHOU
LA FRANCE AU CONGO.
D’après les croquis de M. de Chavannes.