Ogoôiié, donna des ordres pour la fondation duposte de Lambarénc, de la sta
tion de Njolé, revint à la cote, se rendit au Loango et y obtint du roi la cession à la France de la par
tie du territoire du Mafouk que convoitait l’Asso
ciation rivale qui, si nous possédions la côte du Loango et l’embouchure du Quillou, avait acheté et occupe la vallée du Niari-Quillou, que M. de Brazza avait le premier révélée et qu’elle voulait nous enlever, ll.de Brazza ne pouvait la laisser faire.
Il repartit aussitôt, toucha à Libreville, gagna Lambarénc où il trouva M. de Lastours, qui était descendu de Franeeville pour l’y rejoindre avec une flottille do 58 pirogues, avec lauuello il se mit définitivement en route vers
INTÉRIEUR DE LA CASE DU ROI MAKOKO A M’bÉ
l intérieur. En remontant l’Ogoôué, on fondait des stations et des postes :
Obombi, Achouca, Madiville. Le 22 juillet, le con
voi arriva à Franeeville,
d’où M. de Brazza se mit en communication avec M. Ballay, qui était à Ossika et avait engagé avec les Bapfourous des négociations qui devaient aboutir.
Nous ne suivrons pas plus loin le hardi voyageur et ses compagnons dans leurs marches et contre
marches qui devaient avoir pour résultat final d’assurer à la France la belle situation qu’elle occupe au Congo, grâce à eux, et qui a définitive
ment été reconnue par la
convention du5 février 1885 avec l’Association, après la conférence de Berlin.
Ce récit, fait d’un ton
LES LAGUNES DE LIKOUBA, DANS LES PLAINES BASSES DU DELTA DE l aLIMA
UNE CATARACTE DANS UN BRAS DE L’OGOÔUÉ AU PAYS DES ADOUMAS
simple, avec une note parfois gaie, souvent triste, toujours intéressant, a tenu pendant près de deux heures l’auditoire suspendu aux lèvres du célèbre voyageur, qu’il a salué de chaleureux et fréquents applaudissements.
M. RIGAIL DE LASTOURS
D’après un dessin de M. Delort.
Nous arrivons à nos dessins.
Le premier est la remise au roi Makoko du traité, ratifié par les Chambres françaises, qui établissait les droits de la France sur les territoires oii flotte aujourd’hui son drapeau. Nous empruntons à la con
férence même de M. de Brazza la description de cette cérémonie :
« Makoko, prévenu de mon arrivée, a dit M. de
Brazza, m’avait envoyé saluer par une ambassade. En grande hâte, nous réunimes les présents des
tinés à récompenser sa loyauté, et une marche de nuit nous conduisit aux abords de sa résidence.
« Makoko me reçut avec une pompe peu usitée et
M. DECAZES
D après la photographie de M. Penabert.
des démonstrations de joie excessives. Tout d’abord, dans une chanson improvisée en mon honneur et
faisant allusion aux faux bruits qui avaient couru sur mon compte aussi bien en Afrique qu’en Europe, il disait au peuplé présent :
« En vérité, en vérité ; vous tous, qui êtes là, voyez; voilà celui qu’on disait mort; il egt revenu; voilà celui qu’on disait pauvre; voyez ses présents. »
CAMPEMENT AU BORD DE L’OGOÔUÉ
D’après les croquis de M. de Chavannes