LE PIRÉE, VUE PRISE DE L’INTERIEUR DU PORT
également, y dirigent une école de filles et une crèche.
Grâce à ces écoles et aussi aux efforts du consul de France, M. de Sainte-Marie, la langue française y fait de sensibles progrès.
Les relations avec l’Occident y sont entretenues surtout .par les paquebots de la compagnie Fraissinet et la compagnie du Lloyd autrichien.
Salonique est tête de ligne d’un chemin de fer allant actuellement jusqu’à Uskub et qui prochainement ira se rejoindre à Vienne en traversant la Serbie.
A Salonique se trouvent le Vali ou gouver
neur de la province,
ainsi que le général de division Hassan - Pacha, commandant le corps d’armée qui actuellement s’élève à une quinzaine de mille hommes.
Parmi les nombreuses mosquées de la ville, trois surtout sont à noter:
Saint-Dimitri, ancienne basilique chrétienne,
Sainte-Sophie, réduction fidèle de la Sainte-Sophie d e Constantinople e t construite à la même époque, et un ancien temple païen, devenu mosquée après avoir d’abord été converti en église chrétienne.
Tous ces édifices sont en ce moment occupés par les troupes turques
qui y campent en attendant qu’elles soient expédiées à leurs différentes destinations.
Ces troupes, d’un aspect solide, bien armées, sont relativement bien équipées. L’infanterie, outre les mosquées
occupe de grandes casernes en dehors de la ville, plus loin que l’Arc d’Adrien ; devant ces casernes, on a établi un camp. La cavalerie est cantonnée du côté opposé aux environs de la Porte Neuve.
Toutes ces troupes viennent en grande partie des différents villayets d’Asie-Mineure, quelques unes même de la Tripolitaine.
De Salonique, les unes sont dirigées sur la frontière serbe à Uskub par chemin de fer, les autres sur la frontière grecque par voie de terre, quelques unes sur cette
UNE RUE A VOLO
même frontière par voie de mer : elles débarquent alors à Katarina.
En prévision d’hostilités prochaines, bon nombre de torpilles de fond ont été mouillées à l’entrée du golfe par 1 Arcadia.
Ce navire est un vapeur que les Turcs prirent aux Grecs, lors de la deuxième insurrection de Grèce, après un combat opiniâtre où VArcadia perdit l’une de ses
roues avec son tambour. Depuis, ce navire fut réparé et il fait actuellement partie de la flotte de guerre turque.
Volo, annexé à la Grèce par le traité de Berlin, lors de la deuxième rectification de frontière, est tête de ligne du chemin de fer de Larissa.
C’est à Volo que tous les contingents grecs ont été expédiés pour y être organisés et de là dirigés sur la frontière turque.
Plusieurs camps se trouvent aux abords de la ville, qui, en ce mo
ment,ne possède guère dans son enceinte que deux batteries d’artille
rie bien installées et de bonne mine, et deux ou trois bataillons d’infanterie.
La plupart des autres troupes se ressentent encore de leur rapide mobilisation : beaucoup d’hommes en fustanelle
(sorte de jupe blanche plissée à la taille) n’ont de l’uniforme que leképi ; presque tous, même les mieux équipés, conservent la chaussure natio
nale, sorte de babouche pointue et recourbée du bout, se terminant par un pompon fixé à l’extrémité.
Volo se compose de la vieille ville turque et du nouveau quartier euro
péen qui s’étend en grande partie le long de la mer vers l’Ouest.
Pas de quais : la mer unit là, en lagunes assez malsaines. Du côté des terres,
1 ancienne ville est séparée de la montagne par une Plaine marécageuse.
A deux heures de là, on trouve sur les hauteurs de grands villages du plus agréable aspect, entourés de iardins et de bois.
Tute la partie Ouest du golfe de Volo est couverte d oliviers. A l’Est on rencontre des carrières de marbre
VOLO, VUE PRISE DE L INTÉRIEUR DES TERRES
D’après les croquis de M. Pompon, correspondant de l Illustration.