Céramique, grand feuFERNAND RUMÈBE
Autre manifestation de l’individualisme : les stands où chaque «ensemblier» crée son harmonie à soi, jaloux de son indépendance. Comme une exposition serait plus vivante, comme elle ferait mieux valoir les qualités individuelles par le rapprochement et le contraste, si les tristes stands faisaient place à des appartements dont quelques artistes, groupés par sympathie, se partageraient la décoration et l’ameublement. Cette conception, on nous le promet, prévaudra à l’Expo
sition de 1925. Aujourd’hui, faute d’espace peut-être et faute du temps nécessaire aux accords préalables, les Décorateurs ne nous montrent qu’un essai dans cette voie. En collaboration avec MM. Mallet-Stevens, Pierre Legrain, Jacques Ruhlmann et Poiret, M. Pierre Chareau a organisé, près de l’en
trée principale, ce qu’il appelle, au risque de faire frémir un grammairien : La réception et l’intimité d’un appartement moderne. Et cet appartement moderne, malgré quelques étrangetés, est certainement une des parties les plus attrayantes du salon.
Dans l’article qu’il consacrait ici même au
salon de l’an dernier, René Chavance consta
dans un hall spacieux et dans une rotonde, en rompant la monotonie des suites de stands par trois salles meublées de vitrines,
l’architecte et ses collaborateurs ont su taire œuvre à la fois homogène et variée.
Quant aux exposants on sait que, sans compter les ferronniers, les peintres de vitraux, les dessinateurs de tissus, de papiers peints, de tapis..., ils se divisent en deux catégories principales, disposées à se trouver mutuellement un peu encombrantes : les ordonnateurs d’ensembles mobiliers et les ar
tistes qui, en contact direct avec la matière, la façonnent et l’embellissent de leurs propres mains. Si les premiers ont besoin d’espace, les seconds veulent placer en bonne lumière, dans des meubles de leur choix, des objets élaborés avec amour. D’où les vitrines mobiles, utiles pour que le visiteur puisse tourner autour des objets, mais gênantes pour la circulation et, qui pis est, disparates, donc honnies de l’architecte. Une des nou
veautés de cette année a consisté à réduire le nombre des vitrines mobiles en créant, tout autour d’une grande salle rectangu
laire, des vitrines murales. Appliquée avec discrétion, cette nouveauté est un progrès
dans le sens de l’ordre et de l’harmonie.
Autre manifestation de l’individualisme : les stands où chaque «ensemblier» crée son harmonie à soi, jaloux de son indépendance. Comme une exposition serait plus vivante, comme elle ferait mieux valoir les qualités individuelles par le rapprochement et le contraste, si les tristes stands faisaient place à des appartements dont quelques artistes, groupés par sympathie, se partageraient la décoration et l’ameublement. Cette conception, on nous le promet, prévaudra à l’Expo
sition de 1925. Aujourd’hui, faute d’espace peut-être et faute du temps nécessaire aux accords préalables, les Décorateurs ne nous montrent qu’un essai dans cette voie. En collaboration avec MM. Mallet-Stevens, Pierre Legrain, Jacques Ruhlmann et Poiret, M. Pierre Chareau a organisé, près de l’en
trée principale, ce qu’il appelle, au risque de faire frémir un grammairien : La réception et l’intimité d’un appartement moderne. Et cet appartement moderne, malgré quelques étrangetés, est certainement une des parties les plus attrayantes du salon.
Dans l’article qu’il consacrait ici même au
salon de l’an dernier, René Chavance consta
dans un hall spacieux et dans une rotonde, en rompant la monotonie des suites de stands par trois salles meublées de vitrines,
l’architecte et ses collaborateurs ont su taire œuvre à la fois homogène et variée.
Quant aux exposants on sait que, sans compter les ferronniers, les peintres de vitraux, les dessinateurs de tissus, de papiers peints, de tapis..., ils se divisent en deux catégories principales, disposées à se trouver mutuellement un peu encombrantes : les ordonnateurs d’ensembles mobiliers et les ar
tistes qui, en contact direct avec la matière, la façonnent et l’embellissent de leurs propres mains. Si les premiers ont besoin d’espace, les seconds veulent placer en bonne lumière, dans des meubles de leur choix, des objets élaborés avec amour. D’où les vitrines mobiles, utiles pour que le visiteur puisse tourner autour des objets, mais gênantes pour la circulation et, qui pis est, disparates, donc honnies de l’architecte. Une des nou
veautés de cette année a consisté à réduire le nombre des vitrines mobiles en créant, tout autour d’une grande salle rectangu
laire, des vitrines murales. Appliquée avec discrétion, cette nouveauté est un progrès