dans la petite patrie picarde, il conserva du moins intacte, au cours de ces heures moroses, la tradition du beau métier.
Par de tels exemples, Georges Bastard sentit son che
min tout tracé. Il avait d’ailleurs la vocation. Le jour où
son père lui conseilla de choisir une car
rière, il n’hésita pas: A son tour il travail
lerait les délicates matières. Mais il se trouvait au tournant dangereux où les procédés anciens pé
riclitaient. Il comprit la nécessité de « faire autre chose ». C’était au reste le temps où sur tout l’art déco
ratif soufflait un vent de rénovation. A Andeville on n’en percevait qu’une brise lointaine et très affaiblie. Georges Bastard désira venir à Paris.
GEORGES BASTARDCoupe, ivoire
Coupe, corne de rhinocérosGEORGES BASTARD
électriques. C’est dans ce milieu, c’est à Andeville qu’est né Georges Bastard. Comme presque tous les enfants du pays, il appartient à une famille d’éventaillistes et de tabletiers. Un de ses arrière-grandspères était fabricant de dominos. On peut voir encore de lui des pièces d’un
goût très sûr, en ivoire plaqué d’écaille avec les points et les filets en nacre. Son grand-père, Bastard- Lanoy, était un maître dans le métier. On le cite pour ses remar
quables travaux, avec quelques artistes picards, Jorel, Alphonse Baude, Darain fils, Jules Vaillant qui se firent apprécier dans les expositions. Il a composé plus de 5.000 dessins. Il excellait dans la gravure sur nacre, dite imitation
de dentelle noire et se distinguait déjà de ses pairs par ses sculptures en plein. Une première monture représentant Diane au bain,
traitée par lui dans cette large manière, lui valut un exceptionnel succès à l’exposition de 1867.


Quant au fils de ce dernier,


qui vit la décadence de son art