NOS GRAVURES
Evénements d’Espagne
C’est le 7 janvier, à sept heures du soir, que le roi Al
phonse XII a quitté Paris par le train express de Marseille, où il est arrivé le lendemain à mi
di. Le ministre de la marine espagnole, M. de Molins, le con
sul et le vice-consul d’Espagne, le préfet des Bouches-du-Rhône et une foule considérable l’at
tendaient à la gare. Le même jour, après le déjeuner, le roi s’est embarqué au vieux port sur un grand canot pour se ren
dre à bord de la frégate Navas de Tolosa, où trois salves d’ar
tillerie ont signalé son arrivée,
sans parler des acclamations des matelots placés dans les vergues.
Un incident intéressant, que représente l’un de nos dessins, a marqué l’arrivée du roi à bord de la Navas de Tolosa. Le ministre de la marine, M. de Molins, ayant fait remarquer à
don Alphonse qu’on avait arboré le vieux drapeau de la Castille,
violet et or, lui demanda s’il avait quelque chose à faire dire à sa mère, la reine Isabelle. Le roi prit le drapeau et lé ten
dant à M. Hernandez y Gorrita qui remplit à Paris les fonctions de chargé d’affaires de
puis la démission de l’ambassadeur d’Espagne, M. de la Véga de Armijo, et qui avait ac
compagné le roi jusqu’à Marseille, lui dit,tandis qu’il s’inclinait :
— ,Te vous prie de le remettre
à ma bien-aimée mère,* la reine, en souvenir de ce jour, que je n’oublierai jamais.
Ce qui fut fait.
Le lendemain seulement, 9 janvier, la frégate, levait l’ancre, escortée par la Numancia, le Nieves et la Ciudad-de-Cadix. Le 10, le roi arrivait à Barce
lone, le 11 à Valence, le 13 à Aranjuez et il faisait son entrée à Madrid le 14.
Don Alphonse, à son passage à Valence, s’était proposé d’aller à Sagunto, d’où est parti le si
gnal du pronunciamento qui l’a appelé au trône; mais diverses circonstances l’ont empêché de mettre son projet à exécution. C’est le 28 décembre que le gé
néral Martinez Campos, dont nous donnons le portrait, était
arrivé à Valence, d’où il s’était rendu aussitôt à Sagunto pour soulever l’armée. Dans cette
ville se trouvaient les brigades Daban et Guardia, faisant partie du deuxième corps de l’ar
mée du Centre, commandée par le général tfovellar. Le 29, le général Martinez Campos se présenta aux troupes et, après une courte allocution, il les in
vita à seconder ses desseins en proclamant roi d’Espagne le prince des Asturies. Le cri de vive Alphonse XII lui répondit aussitôt. Immédiatement, le gé
néral télégraphia au général Jovellar, qui se trouvait à Castillon, la nouvelle du mouvement, lui demandant son adhé
sion, que ce dernier donna sans le moindre retard, invitant le général Martinez Campos à ren
trer avec lui dans Valence. On sait le reste.
Le général Martinez Campos, auteur du pronunciamento du 29 décembre.
Le général Martinez Campos proclamant la rovauté D’Alphonse XII, au Camp de Sagunto (province de Valence).
Evénements d’Espagne
C’est le 7 janvier, à sept heures du soir, que le roi Al
phonse XII a quitté Paris par le train express de Marseille, où il est arrivé le lendemain à mi
di. Le ministre de la marine espagnole, M. de Molins, le con
sul et le vice-consul d’Espagne, le préfet des Bouches-du-Rhône et une foule considérable l’at
tendaient à la gare. Le même jour, après le déjeuner, le roi s’est embarqué au vieux port sur un grand canot pour se ren
dre à bord de la frégate Navas de Tolosa, où trois salves d’ar
tillerie ont signalé son arrivée,
sans parler des acclamations des matelots placés dans les vergues.
Un incident intéressant, que représente l’un de nos dessins, a marqué l’arrivée du roi à bord de la Navas de Tolosa. Le ministre de la marine, M. de Molins, ayant fait remarquer à
don Alphonse qu’on avait arboré le vieux drapeau de la Castille,
violet et or, lui demanda s’il avait quelque chose à faire dire à sa mère, la reine Isabelle. Le roi prit le drapeau et lé ten
dant à M. Hernandez y Gorrita qui remplit à Paris les fonctions de chargé d’affaires de
puis la démission de l’ambassadeur d’Espagne, M. de la Véga de Armijo, et qui avait ac
compagné le roi jusqu’à Marseille, lui dit,tandis qu’il s’inclinait :
— ,Te vous prie de le remettre
à ma bien-aimée mère,* la reine, en souvenir de ce jour, que je n’oublierai jamais.
Ce qui fut fait.
Le lendemain seulement, 9 janvier, la frégate, levait l’ancre, escortée par la Numancia, le Nieves et la Ciudad-de-Cadix. Le 10, le roi arrivait à Barce
lone, le 11 à Valence, le 13 à Aranjuez et il faisait son entrée à Madrid le 14.
Don Alphonse, à son passage à Valence, s’était proposé d’aller à Sagunto, d’où est parti le si
gnal du pronunciamento qui l’a appelé au trône; mais diverses circonstances l’ont empêché de mettre son projet à exécution. C’est le 28 décembre que le gé
néral Martinez Campos, dont nous donnons le portrait, était
arrivé à Valence, d’où il s’était rendu aussitôt à Sagunto pour soulever l’armée. Dans cette
ville se trouvaient les brigades Daban et Guardia, faisant partie du deuxième corps de l’ar
mée du Centre, commandée par le général tfovellar. Le 29, le général Martinez Campos se présenta aux troupes et, après une courte allocution, il les in
vita à seconder ses desseins en proclamant roi d’Espagne le prince des Asturies. Le cri de vive Alphonse XII lui répondit aussitôt. Immédiatement, le gé
néral télégraphia au général Jovellar, qui se trouvait à Castillon, la nouvelle du mouvement, lui demandant son adhé
sion, que ce dernier donna sans le moindre retard, invitant le général Martinez Campos à ren
trer avec lui dans Valence. On sait le reste.
Le général Martinez Campos, auteur du pronunciamento du 29 décembre.
Le général Martinez Campos proclamant la rovauté D’Alphonse XII, au Camp de Sagunto (province de Valence).