NOS GRAVURES
Paul Foucher
La famille des lettres a perdu, dans les derniers jours du mois de janvier, un de ses membres les plus sympathiques, M. Paul Foucher, beau-frère de M. Victor Hugo, sous les auspices duquel il avait débuté dans la carrière, vers 1831.
Ses premiers essais, poésies, contes, nouvelles, avaient tout de suite attiré sur lui l’atten
tion; mais c’est surtout au théâtre, pour lequel il a beaucoup écrit, soit seul, soit en col
laboration, qu’il devait trouver ses meilleurs succès et la répu
tation. Parmi ses œuvres im
portantes, citons : Les chevaux du Carrousel et la Voisin, dra
mes en cinq actes, avec Alboize ; le Pacte de famine, cinq
actes, avec M. Elie Berthet; la Bonne aventure, cinq actes, avec M. Dennery; la Joconde, cinq actes, et Delphine Gerbet, quatre actes, avec M. Régnier; Y In
stitutrice , Notre-Dame-de-Paris, Don Sébastien de Portugal,
etc. Il est aussi l’auteur de deux opéras : le Vaisseau-Fantôme et Richard en Palestine, et des ballets de Paquita et de YEtoile de Messine.
Dans ces dernières années, M. Foucher s’était consacré presque exclusivement au journalisme; et, hier encore, on pou
vait lire dans Y Indépendance Belge ces intéressantes corres
pondances, dans la Presse ces excellents articles de critique
qui témoignent de l’activité, de la souplesse et de la verdeur
qu avait conservé malgré les ans ce vaillant esprit dont la mort vient à tout jamais d’éteindre-le flambeau.
Il apportait dans sa critique, dit M. Paul de Saint-Victor, sa bonhomie spirituelle et son équité exemplaire. La conscience parlait dans tous ses jugements, ils étaient dictés par un senti
ment élevé des choses littéraires et par une vive sympathie pour tous les talents. Ses blâmes même étaient adoucis par une courtoisie bienveillante. Ce ton de bonne compagnie intellec
tuelle, cette politesse de l’esprit, devenue si.rare, était une des qualités distinctives de Paul Foucher. Mais l’originalité de sa critique était surtout dans les souvenirs racontés de verve qui lui donnaient la couleur et le mouvement de la vie. Il avait vu et connu de près les poètes, les écrivains, les artistes célèbres de son temps ; il en avait la mémoire pleine, les anecdotes coulaient de sa plume. Le chroni
queur coupait gaiement et à chaque instant la parole au juge.
On consultera souvent avec fruit les deux volumes ou il avait ras
semblé la meilleure récolte de ses feuilletons...
M. Paul Foucher était né le 21 avril 1810; il était donc âgé de soixante-quatre ans et neuf mois. Il a été inhumé, le 27 jan
vier, au cimetière Montmartre, au milieu d’une assistance nom
breuse et recueillie d’amis qui s’étaient fait un pieux devoir de l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure.
PAUL FOUCHER.
LA CRISE RELIGIEUSE EN SUISSE — Le baptême de Cqmperières-. — D’après un croquis de M. Champod.
Paul Foucher
La famille des lettres a perdu, dans les derniers jours du mois de janvier, un de ses membres les plus sympathiques, M. Paul Foucher, beau-frère de M. Victor Hugo, sous les auspices duquel il avait débuté dans la carrière, vers 1831.
Ses premiers essais, poésies, contes, nouvelles, avaient tout de suite attiré sur lui l’atten
tion; mais c’est surtout au théâtre, pour lequel il a beaucoup écrit, soit seul, soit en col
laboration, qu’il devait trouver ses meilleurs succès et la répu
tation. Parmi ses œuvres im
portantes, citons : Les chevaux du Carrousel et la Voisin, dra
mes en cinq actes, avec Alboize ; le Pacte de famine, cinq
actes, avec M. Elie Berthet; la Bonne aventure, cinq actes, avec M. Dennery; la Joconde, cinq actes, et Delphine Gerbet, quatre actes, avec M. Régnier; Y In
stitutrice , Notre-Dame-de-Paris, Don Sébastien de Portugal,
etc. Il est aussi l’auteur de deux opéras : le Vaisseau-Fantôme et Richard en Palestine, et des ballets de Paquita et de YEtoile de Messine.
Dans ces dernières années, M. Foucher s’était consacré presque exclusivement au journalisme; et, hier encore, on pou
vait lire dans Y Indépendance Belge ces intéressantes corres
pondances, dans la Presse ces excellents articles de critique
qui témoignent de l’activité, de la souplesse et de la verdeur
qu avait conservé malgré les ans ce vaillant esprit dont la mort vient à tout jamais d’éteindre-le flambeau.
Il apportait dans sa critique, dit M. Paul de Saint-Victor, sa bonhomie spirituelle et son équité exemplaire. La conscience parlait dans tous ses jugements, ils étaient dictés par un senti
ment élevé des choses littéraires et par une vive sympathie pour tous les talents. Ses blâmes même étaient adoucis par une courtoisie bienveillante. Ce ton de bonne compagnie intellec
tuelle, cette politesse de l’esprit, devenue si.rare, était une des qualités distinctives de Paul Foucher. Mais l’originalité de sa critique était surtout dans les souvenirs racontés de verve qui lui donnaient la couleur et le mouvement de la vie. Il avait vu et connu de près les poètes, les écrivains, les artistes célèbres de son temps ; il en avait la mémoire pleine, les anecdotes coulaient de sa plume. Le chroni
queur coupait gaiement et à chaque instant la parole au juge.
On consultera souvent avec fruit les deux volumes ou il avait ras
semblé la meilleure récolte de ses feuilletons...
M. Paul Foucher était né le 21 avril 1810; il était donc âgé de soixante-quatre ans et neuf mois. Il a été inhumé, le 27 jan
vier, au cimetière Montmartre, au milieu d’une assistance nom
breuse et recueillie d’amis qui s’étaient fait un pieux devoir de l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure.
PAUL FOUCHER.
LA CRISE RELIGIEUSE EN SUISSE — Le baptême de Cqmperières-. — D’après un croquis de M. Champod.