calvaire d’Illv, avec deux bataillons en poste avancé à Saint-Menges. — A la gauche du 7 corps, près de Floing, les quatre régiments de cuirassiers de Bonnemains — Eu arrière du 7 corps, et en réserve à Cazal, la brigade Maussion, du 5“ corps, ancien corps de Faillv, maintenant de Wimplfen. — Le 1 corps, Ducrot, sur les hauteurs qui bordent la rive droite de
la Givonne, de Givonne à la Petite-Moncelle. — La division de hussards et de chasseurs d’Afrique du général Margueritte près d’Illy, entre les 1 et 7 corps.
— Le 12 corps, Lebrun, face à l est et au sud, de La Moncelle à Bazeilles et au faubourg de Balan. — Le grand quartier général était dans Sedan.
Armée de la Meuse:—L’armée de la Meuse, formée le lendemain de la bataille de Saint-Privat avec trois corps et deux divisions de cavalerie tirés de la 2 année, prince Frédéric-Charles, comprenait la garde royale, le 5° corps prussien, le 12e corps saxon, les 5e et üe divisions de cavalerie ; ces deux dernières détachées au loin, comme il sera indiqué, puisque la garde et le corps saxon avaient chacun une division de cavalerie, force jugée suffisante.
Le soir du 31 août, le 12 corps saxon occupait : la 23 division les environs de Télaigne et de Lombut ; plus à gauche, la 24 division, Brevilly et Douzy; la division de cavalerie, Amblimont ; l artillerie de corps Mairy. Tous ces camps et cantonnements se trouvaient entre la Meuse et le Chiers. Le quartier du prince de Saxe était à Mouzon. — La garde royale avait sa Indivision entre Pouru-Saint-Remy et Escombres, avec des avant-postes sur la ligne Francheval, Pouru-aux- Bois, jusqu’à un endroit appelé la Grande-Haye, sur la frontière même ; sa 2 division à Messincourt, Sa
che, OsnesetPure; sa division de cavalerie à Clé— mency, Matiori et Carignan ; l’artillerie île corps à Garignan. — Le 4e corps occupait avec la 8“ division Mouzon et Villemontry, et avec le 7e les villages d’Autrecourt et de Villers-devant-Mouzon, tandis que deux bataillons conduisaient à Slenay les prisonniers faits à Beaumont. r
3“ armée. — Cette année, après avoir livré la bataille de Wœrth, avait marché sur Châlons, d’où elle s’était élevée au nord. Elle ne comprenait pas moins
de cinq corps et une division d’infanterie, plus deux divisions de cavalerie, savoir: les 5 , ü ct 11e corps prussiens, les 1“ et 2 corps bavarois, la division wurlembergeoise, les 2 et 4 divisions de cavalerie.
Le 31 au soir, la 4e division de cavalerie, commandée par le prince Albert, frère du roi, campait à Villers-sur-Bar, en aval de Sedan, sur le ruisseau de
Bar, affluent de gauche de la Meuse. — Le 1er corps bavarois, de Tann, livra pendant la journée un violent combat au corps Lebrun, près du pont de Ba
zeilles ; le soir, la 1 division occupait Remilly, les ponts de bateaux qu elle avait jetés sur la Meuse à proximité de ce village, les hauteurs au-dessus d’Aillicourt et l’entrée du pont de Bazeilles sur la rive gauche. La 2 division campait à Angecourt avec la brigade de cuirassiers. — Le 2e corps bavarois passa la nuit à Raucourt. Le succès était considéré comme tellement assuré que les Bavarois mirent en batterie,
sans avant-trains, sur les hauteurs d’Aillicourt, 84 canons de 0, le plus gros calibre de campagne, dont (10 du 1er corps et 24 du 2e.
Nous arrivons maintenant aux troupes dont le placement importe beaucoup dans le différend Durrot- Wiinpffen.
Dès le 31 dans l’après-midi, des officiers d’élatmajor du 11 corps, suivis d’une faible escorte, trou
vèrent le pont de Doncliery intact et s’empressèrent de Etire rompre le télégraphe et intercepter le chemin de fer par les quelques cavaliers qui les accompa
gnaient. Peu après, l’avant-garde du i 1e corps occupa Doncliery, et les pontonniers jetèrent, à trois heures de l’après-midi, un deuxième pont en aval du premier, à un endroit appelé Auberge-de-Condé ; un autre dé
tachement de pionniers acheva la Coupure do la voie commencée par l’escorte de l’étal-major et détruisit le pont du chemin de fer à l’est de Doncliery. Le soir,
la 21 division occupait Vyigne-sur-Meuse, Doncliery, les hauteurs de Frénois avec une brigade, et toute la 22“ division campait autour de Chevenge, village situé à 3 kilomètres de Doncliery, qui n’est lui-même qu’à 5 ki
lomètres de Yrigne aux-Bois, où débouche le défilé de Saint-Menges, par lequel devait nécessairement passer le général Ducrot.
Le 11 corps prussien était couvert à droite et à gauche par la 4 division de cavalerie, dont une bri
gade campa à Villers-sur-Bar, comme il a été dit plus haut.
Le 5 corps d’armée, qui avait reçu du prince de Prusse l’ordre de serrer sur le 11 corps, s’établit au bivouac et en cantonnement entre les trois villages de Bulson, Cannage et Omicourl, à 4 kilomètres en moyenne derrière le 11“ corps. — La 2“ division de
cavalerie prit position dans les environs de Chémery, où fut installé le quartier général de la 3“ armée.
Plus à gauche, la division vvurtembergeoise suivit le chemin qui, par Vendresse et Boutencourt, dé
bouche à Flize, où se trouvaient quelques Français qui battirent en retraite. (C’était le 35 de ligne, du 13“ corps Yinoy, envoyé en reconnaissance de Mézières.)
Les Allemands placèrent des avant-postes à Elaire et à Chalandry, du côté de Mézières, occupèrent Flize avec leur avant-garde, tandis que le reste de la divi
sion s’installait entre Boutencourt et Etrepigny. Flize est à moins de (i kilomètres de la route de Saint- Menges à Mézières.
La 0“ division de cavalerie, après un petit engagement à Yvernaumont, sur le chemin de fer de Relhel, avec un détachement du 42“ de ligne envoyé de Mé
zières par le général Yinoy, s’établit entre Boulzicourt, Yvernaumont, Vilters-sur le-Monl et Poix, avec un petit détachement vers la gauche à Launois. 11 y a environ 12 kilomètres de ces positions à la roule de Saint-Menges à Mézières.
Al. de Mollke disposait ainsi des 5“ et 11 corps, de la division wurlemborgeoise, des 2“, 4 et !V divisions de cavalerie pour couper la retraite sur Mézières à l’armée française. C’était une force effective d’au moins 70000 combattants.
A l’extrême gauche, pour contenir au besoin le corps Yinoy, disséminé entre Mézières et Reims, la (3e division de cavalerie occupait Tourteron et Atligny, et le <> corps Semuy, Atligny et Amague, sur le che
min de fer de Reims à Sedan parRethel. Bien entendu la voie avait été coupée par les Allemands.
Le quartier royal fut établi pour la nuit à Tendresse.
Dans la soirée, les généraux de Mollke, de Podbielski, quartier-maître général, position qui correspond
à celle d’aide-major général, et de Blumenthal, chef d’état-major du prince de Prusse, eurent une confé
rence sur la situation militaire et sur les résolutions à prendre. Voici ce que dit M. de Mollke de celte situation :
« Le 31 août au so r, les armées étaient donc trèsrapprochées et les avant-postes en contact immédiat sur plusieurs points. Quand le plan de déblocus de Metz, d’une conception hardie mais exécuté avec hésitation, eut échoué devant la rapidité des mouvements ordonnés par le commandant en chef et les marches extraordinaires des troupes allemandes, l’armée de Châlons formait autour de l’insignifiante place de Sedan un arc de cercle partant de l’ouest pour aller au sud en passant par l’est. Il parait que ses chefs n’avaient toujours pas une connaissance exacte de sa situation désespérée, qui ne leur laissait plus d’autre alternative que de passer sans délai la frontière belge, ou, eu sacrifiant la plus grande partie de l’armée, d’en ramener peut-être la plus petite dans l’intérieur du pays par Mézières. »
* *
Le 7 fascicule de M. de Aloltke se termine par ce paragraphe, qu’il fait suivre seulement d’un court résumé des positions occupées par les différents corps.
Nous n’avons donc plus à citer de document vraiment officiel sur la journée du l 1 septembre.
Cependant le colonel Borbstaedt, mort en 1873, rédacteur en chef du Mililair-Wochenblatt, dans son Histoire de la guerre, dont celle du major Blume est pour ainsi dire la continuation, a publié les ordres de mouvement donnés dans la nuit.
M. de Aloltke, craignant que l’armée française ne passât par le défilé de Saint-Alenges, envoya vers mi
nuit au prince de Prusse l’ordre de faire commencer aussitôt le passage de la Meuse au 11 corps et à la division wurlembergeoise, suivis de près par le 5“ corps. A cinq heures trois quarts du matin, le 11e corps tout entier était à cheval sur la route de Saint- Alenges à Mézières, près de Vrigne aux-Bois. Là,
quelques erreurs de détail retardèrent la marche des Prussiens sur Saint-Alenges, ce qui ne les empêcha pas d’attaquer le corps Douay à Saint-Menges, vers huit heures un quart, d’après le colonel Borbstaedt, — à sept heures et demie déjà, d’après le prince Georges Bibesco, chef d’escadron attaché au général DouaV (Belfort, Reims, Sedan, chez Plon, page 138):
Ce qui est hors de doute, c’est que l’ordre du général Ducrot au général Douay, lui annonçant la bles
sure du maréchal de .Mac-Mahon, sa désignation comme général en chef et son intention de doubler la presqu’île d’Igcs par le défilé de Saint-Alenges, est arrivé près d’une heure après le commencement de l’attaque du 11 corps prussien.
Tous ces détails n’ont été connus exactement qu’après l’apparition de livres semi-officiels comme celui du colonel Borbstaedt, dont la quatrième et dernière li
vraison n’a paru qu’en 1872, tandis que le différend Ducrot-AYimpffen date du milieu de 1871.
On peut en conclure que, à huit heures du matin, il était, aussi difficile à l’armée française d’aller à Alézières qu’à Alonlmédy, et que le « peut-être » qui se trouve à la fin de l’exposé de la situation au 31 août disparaîtra quand le grand état-major parlera de la matinée du l 1 septembre.
Nous n’accompagnerons ce travail d’aucun autre commentaire, notre but n’étant pas de prendre paî t à la discussion, mais uniquement de permettre aux lec
teurs de Y Illustration de suivre avec connaissance de cause les débats du grand procès qui vient de commencer devant la Cour d’assises de la Seine.
A. Wachter.


HIYOTOKO


NOUVELLE JAPONAISE
(Suite)
Puis, se relevant, Lespalier abaissa les vêtements de la jeune fille sur ses pieds meurtris, étala sur elle la couverture ouatée roulée à ses pieds. 11 revint ensuite près des restes du repas,
se versa une grande tasse de saki qu’il avala avec une horrible grimace et frappa dans ses mains. Une des jeunes Biles qui avaient accueilli les deux voyageurs à leur arrivée se présenta aussitôt.
— Ala toute belle, dit Lespalier, il me faut une chambre.
La jeune Bile le regardait dans les yeux avec un sourire, attendant une demande plus intelligible. Lespalier, baissant la tête vers son épaule, l’ap
puya sur sa main droite, ferma les yeux et exécuta un ronflement sonore. Impossible de ne pas com
prendre. La servante lui montra du doigt, à côté d’iliyoloko qui dormait, un de ces escabeaux qui
composent à peu près tout le coucher dans cet étrange pays.
— Oh ! oh ! lit Lespalier en se grattant l’oreille avec embarras.
Mais presque aussitôt il remarqua vers le milieu de la pièce, entre deux nattes contiguës, une rainure profonde, chercha des yeux autour de lui et aperçut, dressés contre le mur, des pan
neaux de cloison semblables à des feuilles de paravent.
— C’est bon ! dit-il alors, j’en fais mon affaire. Mais en attendant, comme je n’ai pas l’habitude de m’endormir avec les poules, je ne serais pas
fâché de faire un tour dans l’auberge, qui me parait assez cossue, ma foi, et même dans les environs, au clair de lune, si tu veux m’v accompagner, ma belle enfant.
11 sortit avec la mousmé. En passant sous la vérandah, il entrevit dans une pièce voisine une
scène fort bizarre et qu’il se fût volontiers arrêté à contempler s’il l’eût pu sans indiscrétion. Mais un signe très-vif de la servante qui le précédait l’engagea à passer outre, et il dut se contenter d’un simple coup d’œil.
Sur la natte, au milieu de la fumée des pipes, autour d’un immense pot de saki, étaient accrou
pis en cercle une demi-douzaine de personnages coiffés de véritables armets et couverts, à la façon des chevaliers du moyen âge, de cottes de maille et de cuissards. Leur conversation était bruyante et animée. Plusieurs servantes, debout derrière eux, semblaient attendre leurs ordres dans une attitude pleine de respect.
Lespalier dut poursuivre son chemin. Quand il revint, une heure après, la maison tout entière était plongée dans un profond silence. Arrivé dans la chambre où reposait lliyotokô, il se hâta d’installer la cloison qui devait couper cette pièce en deux, s’étendit sur la natte en maugréant contre les matelas japonais et se mit aussitôt à ronfler sur le ton d’une pédale d’orgue. Hiyotoko avait un gardien fidèle, mais peu vigilant.
XV
Quand Lespalier s’éveilla, le lendemain matin,
il était grand jour depuis longtemps II se frotta