M. Henri de Bornier
M. le vicomte de Bornier, l’auteur du drame la Fille de Ro
land, que le Théâtre-Français joue-avec tant de succès, est un de ces hommes heureux qui n’ont pas d’histoire.
Leur vie tout entière s’est passée dans l’étude, dans l’a mour des lettres et dans le re
pos on grandit la pensée et où s’élève le talent.
11 n’eût tenu qu’à M. de Bornier de pouvoir entrer dans la littérature militante, soit dans le journalisme politique, soit dans le journalisme littéraire, et de se faire un nom, sinon en multipliant les œuvres, mais en ré
pétant la signature au bas des articles de polémique ou de cri
tique, et il eut été bien vite con
nu. Mais ce poète sage, cet homme aimable et modeste a préféré cacher sa vie, et nous estimons qu’il a eu cent fois raison.
Il ne s’est pas laissé solliciter par le succès facile ; il a attendu lentement, patiemment, le jour où en face du grand public il pourrait livrer son œuvre long
temps pensée et bien des fois refaite. Et la célébrité s’est faite pour M. de Bornier, comme elle se fait au théâtre, sans transi
tion, tout d’un coup, du jour au lendemain.
Jusqu’à celte heureuse soirée de lundi dernier qui a vu le grand succès du poète, l’auteur de la Fille de Roland était à peu près inconnu.
Quelques lettrés seuls se souvenaient d’un volume de vers
M. de Bornier. — D’après la photographie de M. Mulnier.
publié par M. de Bornier, de cantates composées au sujet des anniversaires de Corneille, de Racine et de Molière, et dites
dans ces solennités, dans ces fêtes de famille des lettrés et du Théâtre-Français.
On savait que par trois fois le poète avait été couronné par l’A
cadémie et on avait applaudi chaleureusement à la pièce de vers qui portait pour titre : l Isthme de Suez.
On citait une tragédie A’Agamemnon imitée de Sénèque et que la Comédie-Française avait jouée dans l’année 1868, et non sans quelque succès, il n’est que juste de le dire.
Les habitués de la bibliothèque de l’Arsenal connaissaient bien cet homme aimable, d’une
solide érudition, toujours prêt à donner un conseil utile ou un
précieux renseignement, et qui est un dès conservateurs de la bibliothèque.
Toutes les qualités de l’homme, toute cette valeur du poète faisait à M. de Bornier une ré
putation, mais une réputation qui ne sortait pas du cercle restreint de l’amitié.
Voici maintenant M. de Bornier entré tout de bon et de pied en cap, par un coup de maître, dans les célébrités du jour.
Le public qui applaudit la Fille de Roland attend de M. de Bornier un nouvel ouvrage.
Sans doute il fera à une tragédie de Mahomet, que M. do Bornier a en portefeuille et qu’il destine à la scène, l’accueil qu’il a fait à la Fille de Roland.
M. de Bornier est né à Mont
pellier en 1827.
L’ascension du ballon la Ville-de-Calais, A Pau. — D après un croquis de M. Legié-Provançal.
M. le vicomte de Bornier, l’auteur du drame la Fille de Ro
land, que le Théâtre-Français joue-avec tant de succès, est un de ces hommes heureux qui n’ont pas d’histoire.
Leur vie tout entière s’est passée dans l’étude, dans l’a mour des lettres et dans le re
pos on grandit la pensée et où s’élève le talent.
11 n’eût tenu qu’à M. de Bornier de pouvoir entrer dans la littérature militante, soit dans le journalisme politique, soit dans le journalisme littéraire, et de se faire un nom, sinon en multipliant les œuvres, mais en ré
pétant la signature au bas des articles de polémique ou de cri
tique, et il eut été bien vite con
nu. Mais ce poète sage, cet homme aimable et modeste a préféré cacher sa vie, et nous estimons qu’il a eu cent fois raison.
Il ne s’est pas laissé solliciter par le succès facile ; il a attendu lentement, patiemment, le jour où en face du grand public il pourrait livrer son œuvre long
temps pensée et bien des fois refaite. Et la célébrité s’est faite pour M. de Bornier, comme elle se fait au théâtre, sans transi
tion, tout d’un coup, du jour au lendemain.
Jusqu’à celte heureuse soirée de lundi dernier qui a vu le grand succès du poète, l’auteur de la Fille de Roland était à peu près inconnu.
Quelques lettrés seuls se souvenaient d’un volume de vers
M. de Bornier. — D’après la photographie de M. Mulnier.
publié par M. de Bornier, de cantates composées au sujet des anniversaires de Corneille, de Racine et de Molière, et dites
dans ces solennités, dans ces fêtes de famille des lettrés et du Théâtre-Français.
On savait que par trois fois le poète avait été couronné par l’A
cadémie et on avait applaudi chaleureusement à la pièce de vers qui portait pour titre : l Isthme de Suez.
On citait une tragédie A’Agamemnon imitée de Sénèque et que la Comédie-Française avait jouée dans l’année 1868, et non sans quelque succès, il n’est que juste de le dire.
Les habitués de la bibliothèque de l’Arsenal connaissaient bien cet homme aimable, d’une
solide érudition, toujours prêt à donner un conseil utile ou un
précieux renseignement, et qui est un dès conservateurs de la bibliothèque.
Toutes les qualités de l’homme, toute cette valeur du poète faisait à M. de Bornier une ré
putation, mais une réputation qui ne sortait pas du cercle restreint de l’amitié.
Voici maintenant M. de Bornier entré tout de bon et de pied en cap, par un coup de maître, dans les célébrités du jour.
Le public qui applaudit la Fille de Roland attend de M. de Bornier un nouvel ouvrage.
Sans doute il fera à une tragédie de Mahomet, que M. do Bornier a en portefeuille et qu’il destine à la scène, l’accueil qu’il a fait à la Fille de Roland.
M. de Bornier est né à Mont
pellier en 1827.
L’ascension du ballon la Ville-de-Calais, A Pau. — D après un croquis de M. Legié-Provançal.