NOS GRAVURES
M. de Waldeck
Jean-Frédéric de Waldeck, le doyen des voyageurs et des peintres, vient de mourir dans sa cent-dixième année. M. de Wal
deck était né à Prague en 1766. Il fit son premier voyage au cap de Bonne-Espérance en 1785, et explora l’Afrique méridionale.
Revenu à Paris, il fréquenta les ateliers da David et de Prudhon, puis, en 1794, il s’enga
gea dans l’armée française, fit le siège de Toulon, et, après la campagne d’Italie, suivit l’armée en Egypte.
Ne voulant pas être compris dans la capitulation, il résolut de traverser l’Afrique, en compagnie de quatre Français.
Après avoir franchi le désert de Dongola, ses compagnons périrent, et il parvint seul à ga
gner les établissements portugais de la côte. Revenu en France,
il repartit pour l’Ile de France et visita successivement le Chili et le Mexique, où il dessina les an
tiquités toltèques et aztèques. Il passa trois ans à étudier en dé
tail les ruines de Palenque qui avaient été découvertes en 1787 par Antonio del Rio et José Alonzo de Calderon. Après douze ans d’exploration dans le nouveau monde, il rentra à Pa
ris, où il s’occupa spécialement d’études iconologiques et ven
dit au gouvernement français les dessins de Palenque, dont la publication commença en 1863 et dont, presque centenaire, il lit lui-même les lithographies.
M. de Waldeck. — D’après la photographie de M. Reutlinger.
C’est pendant un de ses nombreux voyages qu’il découvrit dans un monastère l’exemplaire unique des Illustrations dessinées par Jules Romain, et gra
vées par Marc-Antoine, pour un ouvrage de l’Arétin, illustrations qui firent exiler le peintre et le graveur, et dont tous les exem
plaires, sauf celui-là, furent brûlés par ordre du pape.
L’Arétin avait été lui-même exilé, bien entendu.
On sait qu’il se-réfugia alors à Milan, et qu’après la mort de Jean de Médicis, qui lui donnait asile dans cette ville, il alla se fixer à Venise, où il mourut, en 1557.
Pour Marc-Antoine, il obtint sa grâce du pape, de qui il reçut des secours après la prise de Rome qui l’avait ruiné. Jules Romain, lui, ne revint dans cette ville que plus tard, sous le pon
tificat de Paul III. Mais revenons à notre sujet.
M. de Waldeck avait une sorte de génie pour la réparation des
vieilles estampes. Il restituait à merveille les gravures de Marc- Antoine , quelque détériorées qu’elles fussent. Il refaisait à la plume les parties absentes, ravi
vait les parties effacées avec une perfection qui tenait du prodige, surtout par le raccord impercep
tible qu’il savait mettre entre les morceaux refaits et les morceaux anciens.
Indépendamment de ce talent extraordinaire, M. de Waldeck possédait de fort belles épreuves de Marc-Antoine qu’il n’avait pas eu besoin de retoucher.
En 1869, il a exposé au Salon deux tableaux représentant des sujets d’archéologie mexicaine.
L EXPOSITION DE BLOIS. — Vue intérieure de l’exposition indestriellle.
M. de Waldeck
Jean-Frédéric de Waldeck, le doyen des voyageurs et des peintres, vient de mourir dans sa cent-dixième année. M. de Wal
deck était né à Prague en 1766. Il fit son premier voyage au cap de Bonne-Espérance en 1785, et explora l’Afrique méridionale.
Revenu à Paris, il fréquenta les ateliers da David et de Prudhon, puis, en 1794, il s’enga
gea dans l’armée française, fit le siège de Toulon, et, après la campagne d’Italie, suivit l’armée en Egypte.
Ne voulant pas être compris dans la capitulation, il résolut de traverser l’Afrique, en compagnie de quatre Français.
Après avoir franchi le désert de Dongola, ses compagnons périrent, et il parvint seul à ga
gner les établissements portugais de la côte. Revenu en France,
il repartit pour l’Ile de France et visita successivement le Chili et le Mexique, où il dessina les an
tiquités toltèques et aztèques. Il passa trois ans à étudier en dé
tail les ruines de Palenque qui avaient été découvertes en 1787 par Antonio del Rio et José Alonzo de Calderon. Après douze ans d’exploration dans le nouveau monde, il rentra à Pa
ris, où il s’occupa spécialement d’études iconologiques et ven
dit au gouvernement français les dessins de Palenque, dont la publication commença en 1863 et dont, presque centenaire, il lit lui-même les lithographies.
M. de Waldeck. — D’après la photographie de M. Reutlinger.
C’est pendant un de ses nombreux voyages qu’il découvrit dans un monastère l’exemplaire unique des Illustrations dessinées par Jules Romain, et gra
vées par Marc-Antoine, pour un ouvrage de l’Arétin, illustrations qui firent exiler le peintre et le graveur, et dont tous les exem
plaires, sauf celui-là, furent brûlés par ordre du pape.
L’Arétin avait été lui-même exilé, bien entendu.
On sait qu’il se-réfugia alors à Milan, et qu’après la mort de Jean de Médicis, qui lui donnait asile dans cette ville, il alla se fixer à Venise, où il mourut, en 1557.
Pour Marc-Antoine, il obtint sa grâce du pape, de qui il reçut des secours après la prise de Rome qui l’avait ruiné. Jules Romain, lui, ne revint dans cette ville que plus tard, sous le pon
tificat de Paul III. Mais revenons à notre sujet.
M. de Waldeck avait une sorte de génie pour la réparation des
vieilles estampes. Il restituait à merveille les gravures de Marc- Antoine , quelque détériorées qu’elles fussent. Il refaisait à la plume les parties absentes, ravi
vait les parties effacées avec une perfection qui tenait du prodige, surtout par le raccord impercep
tible qu’il savait mettre entre les morceaux refaits et les morceaux anciens.
Indépendamment de ce talent extraordinaire, M. de Waldeck possédait de fort belles épreuves de Marc-Antoine qu’il n’avait pas eu besoin de retoucher.
En 1869, il a exposé au Salon deux tableaux représentant des sujets d’archéologie mexicaine.
L EXPOSITION DE BLOIS. — Vue intérieure de l’exposition indestriellle.