Iconographie des races humaines.
Premier article.
expansif des conquêtes, la NOtion du beau, du grand, et la recherche de l’utile. Tout cela n’apparaît point d’une manière incertaine, équivoque : c’est un tableau dont les plans
successifs sont marqués par des types physiques différents; c’est une gradation qui se manifeste partout, sous l’aspect éclatant d’une diversité fondamentale de sociétés. Celui qui
d’un regard embrasserait tous les degrés de cette échelle serait conduit par la plus sim
ple réflexion à reconnaître le rapport général qui existe entre l’état social des races humaines et les caractères différentiels de leurs types physiques.
1° Au dernier plan apparaissent les peuples qui vivent dans l’état le plus complet d’in
civilisation. Parmi eux, les
plus dégradés ne sont point les nègres del’Afrique Centrale; un degré de barbarie plus af
fligeant encore semble être le propre d’une race moins NOi
re, mais plus imparfaitement conformée, qui occupe la ré
gion inférieure occidentale du même continent. C’est sous le NOm de Hottentots que i’on désigne communément les peuples de cette famille , subdi
visée en un grand NOmbre de branches. Mais les Hottentots du Cap sont généralement mê
lés de sang cafre ou de sang européen, et les traits de leurs diverses tribus se diversifient suivant la proportion de ce mélange. Le type primitif de cette race semble être celui
des Bosjesmans, NOm que les Hollandais ont donné à la tribu qui réside dans la partie la plus reculée des montagnes
de la même région. Ces indi—
NOus supposons un homtüe jusqu’ici étranger à toutes les découvertes de la science, à qui le monde est révélé pour la p remière fois. D’un seul regard il mesure le globe ; il y voit tous les peuples disséminés comme au hasard. Contemplant avec surprise, du haut de son tertre natal, le tableau saisissa nt que présente l’ensemble dessociétés humaines,il compte autour de lui les continents et les nations; sa vue franchit les terres et les mers; huit cents millions d’êtres humains sont au même instant sous ses yeux... Quel pêle-mêle d’existences ! quelle variété de for
mes corporelles, de mœurs, de conditions ! quel mélange de grandeurs et de misères !
Près de lui il voit l humanité dans son éclat et sa prépondérance ; au loin, dans sa mi
sère et sa débilité ; entre ces points extrêmes, il la voit tour à tour moins puissante et moins débile, moins NOble et moins dégradée.
Ces contrastesfrappent avant tout ses regards, comme indication et mesure de la civilisation comparative des ra
ces. La vie. sauvage est à la base; au sommet brillent les merveilles de la vie policée. Là, point de culte, point d’initiative, point d’arts, point d’in
dustrie; ici, sous l’empire de la pensée, s’éclaircit progressivement le mystère des gran
des lois de l’univers ; ici réside le génie du travail, l’instinct
Hottentots du Cap, dessinés sur les lieux par les frères Verreaux.
Nègre mozambique, dessiné par les frères Verreaux.
Naturel de l’île Aroub (NOuvelle-Hollande); d après l atlas pitt. du Voy. au pôle sud, 34e liv., pl. 186.
Câfre Ama-Kosah, d’après Daniels, dans P richard,’s Researches, t. II
Papou de la NOuvelle-Guinée, d’après l’atlas hist.
du Voy. de VAstrolabe, pl. 144.
gènes se donnent à eux-mêmes le NOm de Saabs, que leur con
servent les géographes et les ethNOlogues exacts : tandis que celui de Bosjesman, Boschi sman, hommes des bois ou des buissons, n’est, comme l’étymologie l’indique, qu’une qualification banale.
Les figures de Hottentots que NOus donNOns ici (figure 1) ont été dessinées au cap de Bonne-Espérance, par les frères Verreaux, jeunes naturalistes pleins de mérite et de dévoue
ment à la science, qui ont fait plusieurs voyages de circumnavigation, et dont l’un,
M. Jules Verreaux, attaché à l’expédition du capitaine Bérard sur la corvette le Rhin, arrive récemment de l’Océanie, porteur de précieux dessins.
Après cet état de barbarie profonde dans lequel sont plongés les malheureux Hottentots, vient celui des popula
tions NOires les plus abruties de l’Afrique et de l’Océanie. Les types de ces populations sont extrêmement variés. Sur la côte Mozambique, on trouve des nègres dont les traits sont singulièrement grossiers (figure 2). Dans l’Océanie, on peut citer comme appartenant au dernier degré de l’échelle, les
Kamtchadale, d’après l’atlas de Choris, pl. 4, 2e part.
Patagon, d’après l’atlas pitt. du Voy. au pôle sud, 2e liv,, pl. 14.
classe dépopulations, étrangères à tout progrès social (fig. 3).
Celles des populations NOires qui, eu Afrique, sont le plus complètement barbares, sont des tribus qu’il serait à peu
près impossible de désigner sous leurs NOms nationaux et qui subissent pour la plupart le joug de conquérants nègres d’un autre ordre. Parmi celles dont les caractères physiques sont le plus éloignés des traits européens, on peut citer, ou
tre celles qui précèdent, les Makouas de la côte orientale, certains Shàngallas voisins de la Nubie, et diverses tribus de l’intérieur que l’oppression indigène refoule sur la côte oc
cidentale de Bénin, de Benguela, etc.
En ne considérant d’abord que les sociétés élémentaires des hordes de cette dernière classe, NOus ne pouvons les ca
ractériser que par les atlributs suivants :
Chez elles, un langage grossier traduit seulement les idées les plus simples dans leurs rapports avec les premiers be
soins de la vie matérielle. Ce langage n’est que l’expression passionnée des sensations, mais nullement des combinaisons de la pensée. Ici, ce n’est qu’un mélange de cris farouches
sauvages Tasmaniens (terre de Van Diémen), et un grand NOmbre de tribus australiennes. Parmi ces dernières, on cite particulièrement les habitants de la NOuvelle-Galles du sud (NOuvelle-Hollande), ceux NOtamment de la baie des Verreries. Les naturels de l’île Aroub semblent se rattacher à cette
Premier article.
expansif des conquêtes, la NOtion du beau, du grand, et la recherche de l’utile. Tout cela n’apparaît point d’une manière incertaine, équivoque : c’est un tableau dont les plans
successifs sont marqués par des types physiques différents; c’est une gradation qui se manifeste partout, sous l’aspect éclatant d’une diversité fondamentale de sociétés. Celui qui
d’un regard embrasserait tous les degrés de cette échelle serait conduit par la plus sim
ple réflexion à reconnaître le rapport général qui existe entre l’état social des races humaines et les caractères différentiels de leurs types physiques.
1° Au dernier plan apparaissent les peuples qui vivent dans l’état le plus complet d’in
civilisation. Parmi eux, les
plus dégradés ne sont point les nègres del’Afrique Centrale; un degré de barbarie plus af
fligeant encore semble être le propre d’une race moins NOi
re, mais plus imparfaitement conformée, qui occupe la ré
gion inférieure occidentale du même continent. C’est sous le NOm de Hottentots que i’on désigne communément les peuples de cette famille , subdi
visée en un grand NOmbre de branches. Mais les Hottentots du Cap sont généralement mê
lés de sang cafre ou de sang européen, et les traits de leurs diverses tribus se diversifient suivant la proportion de ce mélange. Le type primitif de cette race semble être celui
des Bosjesmans, NOm que les Hollandais ont donné à la tribu qui réside dans la partie la plus reculée des montagnes
de la même région. Ces indi—
NOus supposons un homtüe jusqu’ici étranger à toutes les découvertes de la science, à qui le monde est révélé pour la p remière fois. D’un seul regard il mesure le globe ; il y voit tous les peuples disséminés comme au hasard. Contemplant avec surprise, du haut de son tertre natal, le tableau saisissa nt que présente l’ensemble dessociétés humaines,il compte autour de lui les continents et les nations; sa vue franchit les terres et les mers; huit cents millions d’êtres humains sont au même instant sous ses yeux... Quel pêle-mêle d’existences ! quelle variété de for
mes corporelles, de mœurs, de conditions ! quel mélange de grandeurs et de misères !
Près de lui il voit l humanité dans son éclat et sa prépondérance ; au loin, dans sa mi
sère et sa débilité ; entre ces points extrêmes, il la voit tour à tour moins puissante et moins débile, moins NOble et moins dégradée.
Ces contrastesfrappent avant tout ses regards, comme indication et mesure de la civilisation comparative des ra
ces. La vie. sauvage est à la base; au sommet brillent les merveilles de la vie policée. Là, point de culte, point d’initiative, point d’arts, point d’in
dustrie; ici, sous l’empire de la pensée, s’éclaircit progressivement le mystère des gran
des lois de l’univers ; ici réside le génie du travail, l’instinct
Hottentots du Cap, dessinés sur les lieux par les frères Verreaux.
Nègre mozambique, dessiné par les frères Verreaux.
Naturel de l’île Aroub (NOuvelle-Hollande); d après l atlas pitt. du Voy. au pôle sud, 34e liv., pl. 186.
Câfre Ama-Kosah, d’après Daniels, dans P richard,’s Researches, t. II
Papou de la NOuvelle-Guinée, d’après l’atlas hist.
du Voy. de VAstrolabe, pl. 144.
gènes se donnent à eux-mêmes le NOm de Saabs, que leur con
servent les géographes et les ethNOlogues exacts : tandis que celui de Bosjesman, Boschi sman, hommes des bois ou des buissons, n’est, comme l’étymologie l’indique, qu’une qualification banale.
Les figures de Hottentots que NOus donNOns ici (figure 1) ont été dessinées au cap de Bonne-Espérance, par les frères Verreaux, jeunes naturalistes pleins de mérite et de dévoue
ment à la science, qui ont fait plusieurs voyages de circumnavigation, et dont l’un,
M. Jules Verreaux, attaché à l’expédition du capitaine Bérard sur la corvette le Rhin, arrive récemment de l’Océanie, porteur de précieux dessins.
Après cet état de barbarie profonde dans lequel sont plongés les malheureux Hottentots, vient celui des popula
tions NOires les plus abruties de l’Afrique et de l’Océanie. Les types de ces populations sont extrêmement variés. Sur la côte Mozambique, on trouve des nègres dont les traits sont singulièrement grossiers (figure 2). Dans l’Océanie, on peut citer comme appartenant au dernier degré de l’échelle, les
Kamtchadale, d’après l’atlas de Choris, pl. 4, 2e part.
Patagon, d’après l’atlas pitt. du Voy. au pôle sud, 2e liv,, pl. 14.
classe dépopulations, étrangères à tout progrès social (fig. 3).
Celles des populations NOires qui, eu Afrique, sont le plus complètement barbares, sont des tribus qu’il serait à peu
près impossible de désigner sous leurs NOms nationaux et qui subissent pour la plupart le joug de conquérants nègres d’un autre ordre. Parmi celles dont les caractères physiques sont le plus éloignés des traits européens, on peut citer, ou
tre celles qui précèdent, les Makouas de la côte orientale, certains Shàngallas voisins de la Nubie, et diverses tribus de l’intérieur que l’oppression indigène refoule sur la côte oc
cidentale de Bénin, de Benguela, etc.
En ne considérant d’abord que les sociétés élémentaires des hordes de cette dernière classe, NOus ne pouvons les ca
ractériser que par les atlributs suivants :
Chez elles, un langage grossier traduit seulement les idées les plus simples dans leurs rapports avec les premiers be
soins de la vie matérielle. Ce langage n’est que l’expression passionnée des sensations, mais nullement des combinaisons de la pensée. Ici, ce n’est qu’un mélange de cris farouches
sauvages Tasmaniens (terre de Van Diémen), et un grand NOmbre de tribus australiennes. Parmi ces dernières, on cite particulièrement les habitants de la NOuvelle-Galles du sud (NOuvelle-Hollande), ceux NOtamment de la baie des Verreries. Les naturels de l’île Aroub semblent se rattacher à cette