L’ILLUSTRATION,




JOURNAL UNIVERSEL


Ab. pour Paris, 3 mois, 8 fr. — 6 mois, 16 fr. — Un an, 5.0 fr. Prix de chaque № 73 c. — La collection mensuelle, br., 2 fr. 75.
SOMMAIRE.
Histoire de la semaine. Portrait de S. E. le cardinal Gabriele Ferreiti, premier secrétaire d’Etat. — Chronique musicale. —
Courrier de Paris. Mademoiselle Cérito ; suspension aérienne du fils de Robert Houdin. — Les Bureaux de NOurrices, à Paris. Six Gravures. — Travaux publics, à Paris. — Academie des Sciences. Compte rendu du deuxième trimestre de 1847. — Ecole militaire de Sair t-Cyr. Premier article. Vue générale de l’école mi
litaire de Saint-Cyr ; la salle des visites; le dortoir; le cabinet de toilette; une salle d’étude; la salle d’armes; officier en grande tenue; tambour-major et tambour ; petite et grande t/enue des élèves; le réfec
toire; l’infirmerie. — Le secret de l’improvisation musicale. Etude sur le piaNO. — La Casdami. VII. NOuvelle, par M. O. N. (Suite.) — La Rentrée des Classes. Vingt-deux Caricatures, par Cham. — Bulletin bibliographique. — AnNOnces. — Modes. — Principales publications de la semaine. — Rébus.
CHANGEMENTS D’ADRESSE . — Les abonnés qui désirent changer la destination de leurjournai sont priés de vouloir bien prévenir l’administration au plus tard le jeudi qui précède la mise en vente des numéros.
Histoire de la Semaine.
La semaine a été toute financière. La détermination enfin prise par le gouvernement d’user de l’autorisation qu’il s’é­ tait fait accorder par les Chambres, de recourir à la créa
tion et à l’adjudication de rentes pour subvenir aux besoins
du Trésor; cette détermination, souvent anNOncée et souvent démentie, a causé une sensation assez vive dans le monde des affaires. Il est à craindre que la mesure ait plutôt pour effet de favoriser les mouvements de la spéculation, que d’accroître les ressources du ministre des finances. Il est à craindre que la somme émise de bons royaux et que les avances des comptes-courants des receveurs généraux ne soient bientôt diminuées d’une somme à peu près égale à celle que l’adjudication de l’emprunt fera entrer dans les
caisses du Trésor. En province comme à Paris, ce ne serait autre chose alors que la consolidation de partie de la dette flottante, et NOn pas la création de ressources NOuvelles.
L’adjudication est fixée au 10 NOvembre. Le Moniteur a fait suivre la publication de l’ordonnance de la NOte sui
vante : «La loi du 8 août 1847 autorise un emprunt de 350 millions pour les dépenses des travaux publics extraordinaires. Les ressources dont dispose le trésor public permettent de n’user de cette autorisation que jusqu’à concur
rence de 250 millions, et d’employer les 100 millions res
tants à réduire, quand il y aura lieu, et en vertu de mesures qui seraient proposées aux Chambres, la portion de la dette flottante provenant des versements des caisses d’épargne. »
— La cour a eu ses événements, un anniversaire et une triste solennité.
S. M. Louis-Philippe était entrée , le 6 de ce mois, dans sa soixante-quinzième année. Le dernier né de M. le duc et de madame la duchesse d’Aumale ; le prince qui, le 11
du mois dernier, peu d’instants après sa naissance, avait
reçu le NOm de duc de Guise, est mort au palais de.Saint-: Cloud dans la nuit du 10 octobre. Ses obsèques ont été célébrées à Dreux mardi 12.
— La veille de cette mort, le palais de Saint-Cloud avait été le théâtre d’une scène moins pénible, mais bien touchante. L’ancien roi de Westphalie, le prince Jérôme Bona
parte, et son fils le prince Napoléon étaient reçus par le roi. Après trente-trois ans d’exil, le dernier frère de l’empereur rentre dans cette patrie qu’il a longtemps servie et toujours aimée. NOus sommes heureux de voir que le gouvernement a compris enfin que la loi de proscription qui avait frappé, en 1816, la famille de Napoléon a fait son temps. Cette ré
paration tardive n’est pas complète, mais NOus espérons que le gouvernement achèvera son œuvre. Il sait ce qui lui reste à taire pour enlever à l’étranger ces débris dispersés de NOtre grande époque impériale. La France, à cet égard, n’a
№ 242. Vol. X. — SAMEDI 16 OCTOBRE 1847. Bureaux : rue Richelieu, 60.
qu’une opinion;, elle n’oublie pas que le prince Jérôme a I été un de ses plus fidèles et de ses plus braves défenseurs.
Algérie. — M. le duc d’Aumale a débarqué le 5 à six heures du matin à Alger, où il va prendre possession de son gouvernement général. Dès que le caNOn eut signalé le vaisseau en rade, les autorités civiles et militaires se sont immédiate
ment réunies au palais du gouvernement, d’où elles se sont rendues, ayant M. le général Bedeau à leur tête, au débarcadère de ia marine pour recevoir le prince. MM. le lieute
nant général Bedeau, le directeur général des affaires civiles et le contre-amiral commandant la marine, s’étaient transportés à bord du Labrador. Un banquet, des discours et un bal ont rempli cette journée.
Un ordre du jour du prince anNOnce queM. le lieutenant général Changarnier, mis à sa disposition par décision royale, est par lui investi du commandement de la division d’Alger.
Sénégal. — M. le capitaine de corvette comte de Gra
S. E. le cardinal Gabriele Ferretti, premier secrétaire d’État de S. S. Pie IX.
mont, gouverneur du Sénégal et dépendances, est mort à Saint-Louis à la fin d’août. Cet officier supérieur a suc
combé à une fièvre pernicieuse dont il avait contracté le germe dans un voyage de trente-cinq jours effectué par lui
dans le haut du fleuve, voyage qu’il avait poussé jusqu’aux cataractes du Félon, et qui avait pour objet divers arrange
ments politiques et commerciaux d’un grand intérêt pour les affaires de la colonie. M. le comte de Gramont a donc péri victime de son dévouement aux devoirs de ses fonctions.
Peu de jours après lui a succombé à la même maladie M. Caille, lieutenant-colonel d’infanterie de marine, qui avait accompagné et secondé activement le gouverneur dans cette excursion, M. Duchâteau, chef de bataillon, a pris par intérim les fonctions de gouverneur.
Taïti. — On a reçu des NOuvelles de Papéiti jusqu’au 15 juin. Le commandant Lavaud, installé par l’amiral Bruat, parti pour France le 51 mai, cherchait par tous les moyens à se concilier l’affection de la reine Pomaré, qui est
Ab. pour les dép. — 3 mois, 9 rr. — 6 mois, 17 fr. — Un an, 32 fr Ab. pourJ’Étranger. — 10 — 20 — 40.