L’ILLUSTRATION,




Journal universel


SOMMAIRE.
Histoire de la semaine. Portrait de M. Ciciuachio. — Kerensenient qirnquennal de Paris. — Courrier de Paris. Les ar
tistes CampaNOlogiens. — Les Bains maudits. Hammam Meskoutin. Vue générale des Bains maudits ; sources taries ; la cascade. — La Cassant’. VIII. NOuvelle, par M. O.-N. (Suite et fin.)— Ecole militaire de Salnt-Cyr. Deuxième article. La promenade militaire; la chapelle; la salle de police; le peloton de punition; les élèves levant un plan; les élèves travaillant à une fortification; le polygone; le triomphe du tonneau. — Exposition au umithéou de copies de fresques, d’après Ilapliaèl et Michel-Alice. — Voyage de M. de Castelnau dans l Amérique du Sud. Deuxième article. Neuf Gravures. — Bulletin bibliographique. — Principale, publications delà seinalue. — AnNOnces. — Prise d’une ba
leine dans le» eaux du Havre. Vne Gravure. — Alla» aduiinis. trallf. — Translation dn college Stanislas. — Rébus.
. CHANGEMENTS D’ADRESSE. —Les abonnés qui désirent changer la destination de leurjournal sont priés de vouloir bien prévenir l’administration au plus tard le jeudi qui précède la mise en vente des numéros.
Histoire de la Semaine.
Chaque jour vient NOus apprendre de NOuveaux et considérables sinistres en Angleterre, et, malgré ces ruines chez NOs voisins d’outre-mer comme sur les places de Francfort, de Hambourg, de Vienne et de Bruxelles, la place de Paris n’a pas eu un seul malheur considérable et inattendu à sup
porter, soit dans le commerce, soit dans l’industrie. Ceci conhrme bien, ce que NOus avons dit plusieurs fois, la sagesse avec laquelle NOs commerçants ont opéré. La spéculation seule avait commis quelques lobes d’enthousiasme, mais la résistance qu’opposent NOs valeurs à se laisser entraîner audessous de leur cours actuel par la baisse continue des fonds anglais est une preuve que, de ce côté encore, le mal n’est chez NOus ni étendu, ni profond.
Les revenus publics variables, les recettes des impôts indirects établissent également une situation meilleure chez NOus que chez NOs voisins. En France leur produit s’est élevé pendant le troisième trimestre de cette année à 205 millions
129.000 frances. Il a dépassé de 6 millions 949,000 francs celui du trimestre correspondant de 1845, qui a servi à éta
blir la prévision du budget de cette année, et de 3 millions
341.000 fr. les recettes du troisième trimestre de 1846. — En Angleterre, le trimestre finissant au 9 octobre courant présente une diminution de I million 507,250 livres sterling (près de 39 millions de francs) sur le revenu du trimestre correspondant dè 1846.
Eh somme, le produit de ce troisième trimestre NOus fait regagner une partie de ce que la crise des grains, la con
sommation restreinte et la suppression de la taxe d’entrée sur les céréales NOus avaient fait perdre dans les deux tri
mestres précédents. Ceux-ci étaient inférieurs en produits au premier semestre de 1846 de 5 millions 834,000 francs; NOus recouvrons 3 millions 341,000 francs : reste donc à
compenser pour le dernier trimestre une différence de 2 millions 493,000 francs. Si cette balance s’établit, NOus de
vrons NOus trouver heureux d’être quittes de la fatale année 1847 pour l’avortement de l’espoir naturel et constamment réalisé jusqu’ici d’une progression sensible de produits de chaque année sur l’année précédente.
Les gouverneurs des Invalides. — La NOmination de M. le général Molitor à ce poste d’honneur a fourni l’idée de procéder à un relevé historique dont voici les résultats : M. le maréchal Molitor est le vingt-cinquième gouverneur des Invalides, depuis la fondation de l’hôtel. Le premier gou
verneur fut M. Lemasson d’Ormoy, simple prévôt-général des bandes à la police du régiment des gardes françaises, NOmmé gouverneur de l’hôtel en 1575. Le premier maré
chal de France en possession de ce gouvernement a été le maréchal Serrurier, qui ne fut créé maréchal qu’uu mois
№ 243. Vol. X. — SAMEDI 23 GGTOBRE 1847. Bureaux : rue Richelieu, 60.
après sa NOmination de gouverneur de l’hôtel. Il y a eu cinq maréchaux de France gouverneurs des Invalides, sans y comprendre le maréchal Molitor : le maréchal Serrurier,
le maréchal de Coigny, le maréchal Jourdan, le maréchal Moncey, le maréchal OudiNOt; quatre lieutenants généraux, un major général, six mestres ,de camp ou maréchaux de
M. Angelo Brunetti, dit Ciciuachio, officier de la garde civique de Rome, d’après un croquis de M. Galofre.
camp, deux maréchaux-des-logis-généraux de cavalerie, un lieutenant-colonel, un simple capitaine devenu maréchal de camp, et un prévôt général.
Sénégal. — 11 est arrivé de NOtre colonie de NOuvelles lettres donnant de pénibles détails sur les événements que NOus avons fait connaître il y a huit jours, et anNOnçant des malheurs NOuveaux. On lisait dans une lettre de Gorée du 7, adressée à l Océan de Brest : ciL’is lan part demain pour
Cherbourg. Ce bateau à vapeur avarié ne retournerait peutêtre pas de sitôt en France, sans l’affreux malheur qui vient de frapper la colonie et une famille respectable et pleine d’a­ venir dans la personne de M. Bourdon de Gramont, gouver
neur du Sénégal, tju’une maladie de quelques heures a enlevé à NOtre affection. Il y a un an, jour pour jour, ce même
Elan déposait sur la côte de Barbarie, M. et madame de Gramont avec leurs deux enfants, et voilà qu’aujoui d’hui ce vapeur funèbre qui a déjà transpor
té en France les restes de M. Olivier, sous le commandement de M. de Gra
mont lui-même, est
renvoyé en France, ayant à son . bord
le cadavre de sou ancien commandant, sa femme mourante et ses enfants
teints de la igp de ce pays.
« Madame Gacho l’excellente épouse de NOtre digne com
mandant particulier de Gorée, profite, par ordre du médecin, de la même oc
casion pour sauver la vie à ses deux enfants , dont l’un n’est déjà plus qu’un squelette,.. Plusieurs personnes de la co
lonie et un grand NOmbre de malades vont chercher une sépulture ailleurs. Depuis quelques jours, la fièvre per
nicieuse assomme littéralement les ma
lades. Ils causent, raisonnent, sont as
sez bien, en un mot, à deux heures, et à quatre heures, ce ne sont plus que des machines vivantes.
«On craint, dans la colonie, que la fièvre jaune n ait été importée par les na
vires de commerce venus dernièrement des fleuves. Us arrivent en rade avec leur pavillon en berne, n’ayant plus un équipage suffisant pour effectuer la ma
nœuvre. VAdour est obligé, en sa qualité de stationnaire, d’envoyer ses hommes à bord de ces navires, ce qui fait présumer que l’équipage de ce navire sera visité par la ma
ladie. NOus appreNOns que le procureur du roi de Saint- Louis, M. de LaNOise, ayant assisté à la cérémonie funèbre deM. de Gramont, est mort douze heures après. Tous les
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