En résumé, chacun des douze arrondissements de Paris s’est augmenté. L’échelle ascendante marque à son som
met le deuxième, qui s’est accru de plus de 1/4 (de 92,998 à 117,388), et à sa base le quatrième, qui ne s est augmenté que de 1/25 (de 46,430 à 48,235).
L’excédant des naissances sur les décès est partout assez sensible pour que l’augmentation insignifiante du quatrième arrondissement doive être regardée comme une véritable diminution, une preuve d’émigration de la part d’un certain NOmbre d’habitants.
Voici, du reste, comment le rapport explique le mouvement plus ou moins progressif qui s’est produit dans chacun des douze arrondissements.
Dans le premier et dans le deuxième, on se rend aisément compte d’une augmentation considérable. Ce sont des quar
tiers à la mode qui offraient de vastes emplacements aux constructeurs et où les constructions ont toutes eu lieu dans le goût moderne. Les rues de Sèze et d’Amsterdam prolon
gées, les abords de la Madelaine achevés, la place et la rue Vintimille ouverte, offrent à la foule des embellissements et des localités qu’elle recherche. — Plus circonscrit sur trois points, le troisième arrondissement n’a pu s’étendre que vers le faubourg Poissonnière; dans ce quartier seul il a gagné 5,945 habitants. — La population ne s’est accrue, :NOus veNOns de le dire, que d’un vingt-cinquième dans le quatrième, qui laisse peu de place aux constructions NOu
velles. — La douane et les maisons qui s’élèvent aux envi
rons, l’élargissement de la rue Neuve-Saint-Nicolas et de la rue Neuve-Saint-Jean, ont placé le cinquième dans des con
ditions plus favorables. — Dans le sixième, le seul quartier du Temple compte en plus 5,525 habitants. — Réduite par les démolitions qu’exigeait l’ouverture de la rue Rambuteau, la population du septième a dépassé son niveau depuis que les maisons qui bordent cette rue ont été rendues aux locataires. — De NOuvelles fabriques attirent de NOmbreux ou
vriers dans les quartiers de Popincourtet des Quinze-Vingts, qui entrent à eux deux pour les deux tiers dans l augmenta
tion de population du huitième arrondissement. — Dans le neuvième, de NOuvelles bâtisses contiennent plus d’habita
tions et de locataires que les anciennes. — La population du dixième augmente sans causes particulières. — Celle du onzième s’est accrue de 3,785 habitants dans le seul quar
tier du Luxembourg, par suite des embellissements et des constructions qu’ils ont provoquées. — Au douzième, enfin, la gare du chemin de fer d’Orléans a groupé aux environs une population qui a plus que doublé dans la dernière période quinquennale.
Sur quarante-huit quartiers, dont les douze arrondissements réunis se composent, quarante-trois ont vu leur popu
lation s’accroître; cinq seulement Font vu diminuer. Cette diminution a été, dans le quartier du palais de justice, de un douzième; dans le quartier du Mail, de un trentième; dans le quartier de la Porte-Saint-Denis, de un quarantetroisième ; dans le quartier des marchés, de un cent soixante
quatrième, et enfin dans le quartier Montorgueil, de un deux cent soixante-quinzième.
Il y avait à Paris er. 1846 :1,782 rues, ou 55 de plus qu’en 1841; —30,221 maisons ou 1,522 NOuvelles. — En outre,
au moment du recensement 355 étaient en construction. La proportion moyenne est de 16maisons 95 centièmes par rue, — de 12 ménages 8 centièmes par maison, — de 2 per
sonnes 64 centièmes par ménage, — ou 55 personnes 69 centièmes par maison.
Quant aux deux arrondisements extra muros, on a vu déjà par les chiffres que le mouvement est beaucoup plus proNOncé dans celui de Saint-Denis que dans celui de Sceaux. Montmartre, Belleville, La Chapelle et les RatigNOlles ont vu ac
croître leur population dans une proportion de 88, 65, 42 et 41 pour cent, tandis que les communes de la rive gauche les plus rapprochées de la capitale, comme Vaugirard, Grenelle et Gentilly, n’ont vu s’augmenter la leur que dans les proportions de 35, 54 et 17 pour cent.
Beaucoup de chefs-lieux de NOs départements sont loin d’avoir l’importançe des villes qui se sont formées autour de Paris. En 1846 Belleville comptait 27,801 habitants; —les RatigNOlles 19,864; — Montmartre 14,710; —La Chapelle 14,3.98; — Vaugirard 13,701;— La Villetle 13,485; — Neuilly, 13,065 ; —Saint-Denis 12,511;—Gentilly 11,693; — Bercy 9,124 ; — Passy 8,657.
« Tels sont, monsieur le préfet, disent, en le terminant, les auteurs de ce rapport, les résultats généraux du déNOmbrement delà population opéré en 1846, par les soins des ad
ministrations du département. NOus NOus sommes bornés à mettre sous vos yeux les éléments de ce grand travail. Votre bureau de statistique vous soumettra ultérieurement les données fournies par des dépouillements qui se poursuivent, et s’occupera des autres applications qui peuvent prendre place dans les Recherches statistiques. »
Courrier de Paris.
Les dernières courses de l’année ont eu lieu avec éclat, et la journée de dimanche vivra dans la mémoire des amis du sport. Le ciel souriait à la cérémonie, et, vers deux heures, Paris tout entier semblait s’être groupé dans l’enceinte du
Champ-de-Mars. On savait que le grand prix royal devait être disputé par sept célébrités, au NOmbre desquelles les sportmen se montraient avec orgueil l’illustre Prédestinée, le fameux Wagram, Fardent Eros et la piquante Tomate. Il en est souvent des batailles du turf ainsi que des autres com
bats, où le hasard ne couronne pas toujours le plus habile. Mais cette fois la fortune a été clairvoyante, et Prédestinée a battu ses rivaux, admirable bête qui mérite assurément tout le bien qu’on en dit; car dans la foule de ses compétiteurs à quatre jambes, Prédestinée n’a trouvé qu’un adversaire digne d’elle : c’est un NOvice, un débutant, le jeune Philipp-Shah, qui, pour son coup d’essai, a débuté par un coup de maître.
CeRodrigue des chevaux n’a perdu la partie que d’une demilongueur. Une NOuvelle affligeante circulait dans la foule;
c’est la retraite de M. Alexantre Aumout, aujourd’hui le roi du turf, comme Alexandre Dumas est le roi du roman-feuil
leton. 11 y a douze ans que M. Aumont figurait dans l’arène hippique au premier rang ; heureux propriétaire des Nautilus et des Fitz-Emilius, c’est lui qui, en 1859, aux courses de Chantilly, remporta le grand prix fondé par le jockey- club,
ce qu’on appelle le derby français, et que l’on décernait alors pour la première fois.
En même-temps qu’au Champ-de-Mars, c’était fête à l’Hippodrome, d’où M. Margat est parti pour une promenade aé
rienne. On dirait que la mode des aérostats est revenue, et de toutes parts le vent souffle anxallons, Cependant Y aéro
statique, trouvée par Mortgolfier en 1783, et perfectionnée par l’invention du parachute Garnerin quinze ans plus tard, semble demeurer stationnaire, si loulefois il ne marche pas à reculons. Cet art a quitté les hautes sphères, et son horizon s’est bien rétréci. Jadis les orgueilleux ballons franchissaient les mers et les montagnes, témoin celui du couronnement, qui, lancé au Champ-de-Mars, dans la soirée du 15 décem
bre 1804, descendait le lendemain matin tout radieux aux portes de Rome. Quant aux nôtres, plus facilement dégonflés, c’est à peine s’ils franchissent la limite de Seine-et-Oise ;
l’aéronaute lui-même et son parachute ne font pas merveille dans leur navigation ; ils sont aisément distancés par les lo
comotives, et la voie terrestre est encore le chemin le plus court.
Au mdieu de NOs prétentions au grandiose, il semble que NOs mœurs se rapetissent : NOus incliNOns aux plaisirs lilli
putiens, aux distractions contrefaites. Le petit, le faux, le contrefait, c’est la plaie de NOtre temps, vous diront les hu
moristes ; toutes les traditions sont bouleversées, toutes les carrières se confondent, tous les produits sont frelatés. Sans parler des étonnants produits que Paris consomme sous Ja forme extrêmement spécieuse du pain, du vin et de la viande, il s’y accomplit journellement de vérilables miracles de fa
brication. La transmutation des choses s’opère sur la plus grande échelle, et l’alchimie de NOs pères était une vérité aussi bien que la charte. N’avons-NOus pas le coton-fil, la poudre-coton, les corsets sans baleine, les dentsosaNOres, les fleurs en papier, la bougie-chandelle et les nreffeilles de la gélatine? Dans un autre ordre de produits,c’est leijournalisme qui a remplacé la littérature; on ne dit plus de mots, on en fabrique, et l’esprit se contrefait comme tout le reste. Les professions se déplacent, les carrières et les voca
tions se brouillent et se confondent : des poètes écrivent des pamphlets, des écoNOmistes font des romans, des vrfhdevillistes deviennent hommes d’Etat; on dîne dans les clubs ; la musique n’est plus qu’un plaisir de sourds ; toute causerie s’en est allée en fumée ; au théâtre il n’y a plus de comédiens; il n’y a presque plus de savants dans la science, et presque plus de femmes dans les salons.
Que disions-NOus au commencement de cette tirade en forme d’homélie? NOus disions que de foules parts des en
trepreneurs de plaisirs publics s’ingéniaient pour offrir au monde parisien des simulacres de divertissements et lui pro
curer des distractions contrefaites. Exemple : la chasse au Grand-Montrouge. On sait que le gibier disparaît de plus en plus de la surface de la banlieue : les perdreaux sont rares,
et les cailles deviennent presque invisibles. Mais le chasseur pullule dans une effrayante proportion ; la population des Nemrod s accroît même en sens inverse de celle du gibier, et il est facile de prévoir le moment où tous ces joueurs de fusil n’auront plus rien à tuer. C’est alors que le propriétaire de la chasse de Montrouge intervient : il a recruté quelques lièvres et enrégimenté des perdrix; il a.pris un cerf en location, et ii vient mettre toute cette ménagerie à la disposi
tion des amateurs. Dans son établissement le gibier se payera par tête abattue, ainsi que cela se pratique pour les poupées de plâtre dans les tirs au pistolet. La personne seule du cerf est déclarée inviolable, mais ii y aura des simulacres de curée. Un chenil est attaché à l’établissement, où seront admises les Dianes chasseresses.
Ceci sera une contrefaçon très-inNOcente del’amour des forêts, et de l’exercice favori qu’elles abritent. A propos de tra
vestissements, la vanité content poraine sait en in venter de bien plus ridicules. Ce n’est plus la démocratie qui coule à pleins bords, c’est la NObiliomanie. Vous vous rappelez ces temps voisins de la révolution de juillet où tant de gens couraient les préfectures que l’état d’aspirant-préfet semblait être la position sociale acquise, en naissant, par lout jeune Français; aujourd’hui, NOus jouons moins an fonctionnaire et davantage à l’aNObli. L’épicerie se blasonne ; NOus verrons bien
tôt des marquis en boutique. Pour peu que cette manie se généralise comme celle de la croix d’honneur, chacun de NOus ne dira plus de son semblable : quel est cet homme-là? mais quel est ce baron-là ou ce comte-là ? Dernièrement, l’un de ces Jodelet, qui est gros comme Lablache, se fit anNOncer dans le salon de madame Th... avec la particule et un titre quelconque. « Eh quoi ! s’écria un assistant, cet excellent B... est NOble; comment cela s’est-U fait? — C’est sans doute, répondit la maîtresse delà maison, qu’il aura lu quelque part que le ventre aNOblit. » Le mascarillage offre des variations inNOmbrables et du ridicule à différen
tes doses; tel qui s’appelle Dupuis ou Duval lourmente son
NOm pour en extirper la particule, et ne signe plus que du Puis et du Val. Cette catégorie est celle des naïfs, c’est le mascarillage au premier degré. L’ABC du métier, c’pst d’accoler au NOm de son père celui de sa terre, et à défaut, le NOm du village où l’on a vu le jour. NOus pourrions citer plus d’un exemple de celte décoration fantastique. Quant
aux emprunteurs de titre, les uns se font comtes ou marquis de leur propre autorité, quia NOmiNOr leo, d’autres, moins décidés, prennent un biais et demandent à leur préNOm les éléments fondamentaux de leur NOblesse. Grâce à une abré
viation artistement ménagée, Vic-tor Ciboule et Bar-tbélemy Poireau se réveillent un beau matin vicomte Ciboule et ba
ron Poireau. Quand le masque est levé, on fréquente la salle des commissaires-priseurs, à cetle fin de se munir d’ancê
tres sous la forme de vieux portraits dits de famille, lesquels représentent nécessairement des magistrats vénérables en perruques à marteau, ou des mousquetaires de Louis XIV en justaucorps bleu. Comme Néron, l’on n’a pas fait ce premier pas pour reculer ; viennent alors les emblèmes chiffrés, les cachets qrmoiriés, les couronnes féodales ; on his
torié sa livrée et son papier à lettres ; on fourpê son chiffre et ses armes dans la coiffe de ses chapeaux; on les coud à son linge; on les attache à ses breloques; on les insinue en rond de bosses jusqu’au fond de ses plats et de ses assiettes, et même usque dans des vases d’un usage plus mystérieux. On n’a plus désormais qu’à se laisser vivre en plein blason ;
c’est un goût, une manie, une vanité, et l’on se donne des aïeux comme des vieux meubles. Il est tel de ces industriels . qui aNOblit toute sa famille du même coup : ses frères passent vicomtes, ses neveux sont barons. Il n’esf plus douteux que la révolution de juillet a laissé faire plus de NOblesse
que n’en créa l’empire lui-même, qui donna l’accolade et l’investiture à tant d estimables caporaux.
NOus n’avons rien à vous apprendre des salons tout occupés de leur reconstitution. On sait que les premiers bals ne sont que des revues, et NOus n’en sommes pas même encore là. Du reste, la politique semble devoir jouer un grand rôle cet hiver sur le parquet du salon. Beaucoup d’esprits voyagent déjà en imagination vers ces temps prochains et fortu
nés qui vont NOus rendre les distractions de la tribune et les péripéties de la discussion. parlementaire. Tandis que l’opposition met sa voile au vent des batailles à coups de lan
gue, les conservateurs se préparent au grand jeu de boules. On parle d’une brochure destinée à rallumer le zèle des in
certains et des tièdes ; la lecture encore clandestine de ce pamphlet politique, dont la publication aura lieu prochai
nement, a causé beaucoup de sensation dans les plus hautes régions du pouvoir et de l’opposition ; le voile de l’aNO
nyme qu’il gardera autorise bien des conjectures qu’il ne NOus appartient pas de répéter. Taisons-NOus également sur le départ d’un jeune envoyé français dont les instructions, dit-on, se seraient bornées à cette recommandation énergi
que : « A tout prix, il faut qu’il n’y ait plus de Pyrénées. »
En politique, selon les raffinés, il y a des circonstances où, jusqu à je vous hais, tout se dit tendrement ; on se propose donc là-bas, disent-ils toujours, d’attaquer par. le cceur certaines influences hostiles; mais cette campagne diplomati
que d’un NOuveau genre serait bien moins dirigée contre une jeune reine digne de tous lesiespects, que contre quel
ques-uns de ses heiduques féminins. Le personnel de l’am
bassade en question est en effet composé de jeunes gens à l’œil vif, aux manières séduisantes, au parier insinuant; mais aucun d’eux assurément, comme l’ont proclamé des
chroniqueurs aventureux, ne. saurait NOurrir des intentions amftureusement régicides. Un maître à danser, qui n’est au
tre que le fameux Cellarius, accompagnera ces messieurs (dit-on toujours), afin de les souffler au besoin et de les maintenir fermes sur le jarret de la réplique.
La semaine théâtrale a été d’une stérilité désolante. Le théâtre des Variétés est le seul qui NOus ait communiqué ses Impressions de ménage, sous la forme d’un inNOcent vaude
ville que NOus vous, conterions volontiers, s’il en valait ja peine. 11 est vrai que le Théâtre-Français a ouvert ses por
tes, mais cette froide solennité n’a pas rompu NOtre jeûfie dramatique, et ses deux pièces d’ouverture, l’une les Femmes savantes, et l’autre le Malade imaginaire, ne sauraient être prises précisément pour dès NOuveautés. MM. Samson, Provost, Régnier, Maillart, Leroux, et mesdames Desmousseàux
Mante, Anaïs, Denain, etc., ont reparu dans cette occasionla cérémonie finale a offert le personnel tragique et comique
au grand complet; voilà jusqu à, présent à quoi se borne le rajeunissement de la Comédie. Vous voyez que si l’on a remis la salle à neuf, la restauration ne s’est pas étendue jusqu’aux acteurs. Il paraît du reste qu’il en est des réformes du NOu
veau Luther, M. Buloz, comme de certaines éclipses qui ne sont jamais visibles à l’œil nu. Pour pénétrer dans ces mystérieux arcanes, il faut recourir à quelque verre grossissant
c’est-à-dire tendre la main aux informations officieuses! Ainsi que NOus ie faisions pressentir naguère, le dictateur à débuté par un coup d’autorité ; il a exclu du comité de lec
ture deux ac ,eurs-auteurs, MM. Samson et Beauvallet, en motivant son arrêt d’une manière qui NOus paraît fort plau
sible. « Puisque vous faites des pièces, aurait-il dit à ces messieurs, il ne vous appartient pas de proNOncer sur celles d’autrui. » En même temps (ce sont encore des on dit), M. Buloz courait chez M. Scribe, et, tout triomphant, il en
rapportait une comédie en cinq actes; de la rue Ollivier- Saint-Georges, où demeure le spirituel académicien, le directeur s’en allait frapper comme un sourd à la porte d’Eu
gène Süe, et lui arrachait un drame ; puis, alléché par celte première récolte, il .....louait sa course jusqu’au château de
Monte-Cristo, et se faisait expédier une pièce, drame ou co
médie, peut-être tous les deux à la fois, par le Briarée
de la littérature. NOn copient de ces richesses, M. Buloz convoquait le ban et l’arrière-ban de la Revue des Deux- Mondes, et il sollicitait à écrire pour le théâtre le talent fin de
M. Alfred de Vigny, la verve minutieuse de M. de Balzac, la grâce fantasque de M, Alfred de Musset, Yhumour piquante de M. Alph. Karr; il allait même jusqu’à invoquer les dieux inconnus au théâtre, à commencer par M. de Lamartine et à finir par M. Jules Sandeau. Malheureusement ce n’est en
core là qu’un avenir de promesse, et le présent ne se com
pose guère que d’une réalité assez maussade : une comédie de M. et madame Ancelot.
Les premiers, NOus vous anNOnçâmes la présence à Paris des CampaNOlogiens, ou joueurs de cloches, et voilà que NOs
exécutants britanniques se font entendre depuis quelques jours au théâtre des Variétés. C’est, un orchesti e d un NOuveau style qui se recommande à l’attention des dilettanti
Haydn, Mozart, Beethoven, Sachini, Gluck, Haendel, les an!
met le deuxième, qui s’est accru de plus de 1/4 (de 92,998 à 117,388), et à sa base le quatrième, qui ne s est augmenté que de 1/25 (de 46,430 à 48,235).
L’excédant des naissances sur les décès est partout assez sensible pour que l’augmentation insignifiante du quatrième arrondissement doive être regardée comme une véritable diminution, une preuve d’émigration de la part d’un certain NOmbre d’habitants.
Voici, du reste, comment le rapport explique le mouvement plus ou moins progressif qui s’est produit dans chacun des douze arrondissements.
Dans le premier et dans le deuxième, on se rend aisément compte d’une augmentation considérable. Ce sont des quar
tiers à la mode qui offraient de vastes emplacements aux constructeurs et où les constructions ont toutes eu lieu dans le goût moderne. Les rues de Sèze et d’Amsterdam prolon
gées, les abords de la Madelaine achevés, la place et la rue Vintimille ouverte, offrent à la foule des embellissements et des localités qu’elle recherche. — Plus circonscrit sur trois points, le troisième arrondissement n’a pu s’étendre que vers le faubourg Poissonnière; dans ce quartier seul il a gagné 5,945 habitants. — La population ne s’est accrue, :NOus veNOns de le dire, que d’un vingt-cinquième dans le quatrième, qui laisse peu de place aux constructions NOu
velles. — La douane et les maisons qui s’élèvent aux envi
rons, l’élargissement de la rue Neuve-Saint-Nicolas et de la rue Neuve-Saint-Jean, ont placé le cinquième dans des con
ditions plus favorables. — Dans le sixième, le seul quartier du Temple compte en plus 5,525 habitants. — Réduite par les démolitions qu’exigeait l’ouverture de la rue Rambuteau, la population du septième a dépassé son niveau depuis que les maisons qui bordent cette rue ont été rendues aux locataires. — De NOuvelles fabriques attirent de NOmbreux ou
vriers dans les quartiers de Popincourtet des Quinze-Vingts, qui entrent à eux deux pour les deux tiers dans l augmenta
tion de population du huitième arrondissement. — Dans le neuvième, de NOuvelles bâtisses contiennent plus d’habita
tions et de locataires que les anciennes. — La population du dixième augmente sans causes particulières. — Celle du onzième s’est accrue de 3,785 habitants dans le seul quar
tier du Luxembourg, par suite des embellissements et des constructions qu’ils ont provoquées. — Au douzième, enfin, la gare du chemin de fer d’Orléans a groupé aux environs une population qui a plus que doublé dans la dernière période quinquennale.
Sur quarante-huit quartiers, dont les douze arrondissements réunis se composent, quarante-trois ont vu leur popu
lation s’accroître; cinq seulement Font vu diminuer. Cette diminution a été, dans le quartier du palais de justice, de un douzième; dans le quartier du Mail, de un trentième; dans le quartier de la Porte-Saint-Denis, de un quarantetroisième ; dans le quartier des marchés, de un cent soixante
quatrième, et enfin dans le quartier Montorgueil, de un deux cent soixante-quinzième.
Il y avait à Paris er. 1846 :1,782 rues, ou 55 de plus qu’en 1841; —30,221 maisons ou 1,522 NOuvelles. — En outre,
au moment du recensement 355 étaient en construction. La proportion moyenne est de 16maisons 95 centièmes par rue, — de 12 ménages 8 centièmes par maison, — de 2 per
sonnes 64 centièmes par ménage, — ou 55 personnes 69 centièmes par maison.
Quant aux deux arrondisements extra muros, on a vu déjà par les chiffres que le mouvement est beaucoup plus proNOncé dans celui de Saint-Denis que dans celui de Sceaux. Montmartre, Belleville, La Chapelle et les RatigNOlles ont vu ac
croître leur population dans une proportion de 88, 65, 42 et 41 pour cent, tandis que les communes de la rive gauche les plus rapprochées de la capitale, comme Vaugirard, Grenelle et Gentilly, n’ont vu s’augmenter la leur que dans les proportions de 35, 54 et 17 pour cent.
Beaucoup de chefs-lieux de NOs départements sont loin d’avoir l’importançe des villes qui se sont formées autour de Paris. En 1846 Belleville comptait 27,801 habitants; —les RatigNOlles 19,864; — Montmartre 14,710; —La Chapelle 14,3.98; — Vaugirard 13,701;— La Villetle 13,485; — Neuilly, 13,065 ; —Saint-Denis 12,511;—Gentilly 11,693; — Bercy 9,124 ; — Passy 8,657.
« Tels sont, monsieur le préfet, disent, en le terminant, les auteurs de ce rapport, les résultats généraux du déNOmbrement delà population opéré en 1846, par les soins des ad
ministrations du département. NOus NOus sommes bornés à mettre sous vos yeux les éléments de ce grand travail. Votre bureau de statistique vous soumettra ultérieurement les données fournies par des dépouillements qui se poursuivent, et s’occupera des autres applications qui peuvent prendre place dans les Recherches statistiques. »
Courrier de Paris.
Les dernières courses de l’année ont eu lieu avec éclat, et la journée de dimanche vivra dans la mémoire des amis du sport. Le ciel souriait à la cérémonie, et, vers deux heures, Paris tout entier semblait s’être groupé dans l’enceinte du
Champ-de-Mars. On savait que le grand prix royal devait être disputé par sept célébrités, au NOmbre desquelles les sportmen se montraient avec orgueil l’illustre Prédestinée, le fameux Wagram, Fardent Eros et la piquante Tomate. Il en est souvent des batailles du turf ainsi que des autres com
bats, où le hasard ne couronne pas toujours le plus habile. Mais cette fois la fortune a été clairvoyante, et Prédestinée a battu ses rivaux, admirable bête qui mérite assurément tout le bien qu’on en dit; car dans la foule de ses compétiteurs à quatre jambes, Prédestinée n’a trouvé qu’un adversaire digne d’elle : c’est un NOvice, un débutant, le jeune Philipp-Shah, qui, pour son coup d’essai, a débuté par un coup de maître.
CeRodrigue des chevaux n’a perdu la partie que d’une demilongueur. Une NOuvelle affligeante circulait dans la foule;
c’est la retraite de M. Alexantre Aumout, aujourd’hui le roi du turf, comme Alexandre Dumas est le roi du roman-feuil
leton. 11 y a douze ans que M. Aumont figurait dans l’arène hippique au premier rang ; heureux propriétaire des Nautilus et des Fitz-Emilius, c’est lui qui, en 1859, aux courses de Chantilly, remporta le grand prix fondé par le jockey- club,
ce qu’on appelle le derby français, et que l’on décernait alors pour la première fois.
En même-temps qu’au Champ-de-Mars, c’était fête à l’Hippodrome, d’où M. Margat est parti pour une promenade aé
rienne. On dirait que la mode des aérostats est revenue, et de toutes parts le vent souffle anxallons, Cependant Y aéro
statique, trouvée par Mortgolfier en 1783, et perfectionnée par l’invention du parachute Garnerin quinze ans plus tard, semble demeurer stationnaire, si loulefois il ne marche pas à reculons. Cet art a quitté les hautes sphères, et son horizon s’est bien rétréci. Jadis les orgueilleux ballons franchissaient les mers et les montagnes, témoin celui du couronnement, qui, lancé au Champ-de-Mars, dans la soirée du 15 décem
bre 1804, descendait le lendemain matin tout radieux aux portes de Rome. Quant aux nôtres, plus facilement dégonflés, c’est à peine s’ils franchissent la limite de Seine-et-Oise ;
l’aéronaute lui-même et son parachute ne font pas merveille dans leur navigation ; ils sont aisément distancés par les lo
comotives, et la voie terrestre est encore le chemin le plus court.
Au mdieu de NOs prétentions au grandiose, il semble que NOs mœurs se rapetissent : NOus incliNOns aux plaisirs lilli
putiens, aux distractions contrefaites. Le petit, le faux, le contrefait, c’est la plaie de NOtre temps, vous diront les hu
moristes ; toutes les traditions sont bouleversées, toutes les carrières se confondent, tous les produits sont frelatés. Sans parler des étonnants produits que Paris consomme sous Ja forme extrêmement spécieuse du pain, du vin et de la viande, il s’y accomplit journellement de vérilables miracles de fa
brication. La transmutation des choses s’opère sur la plus grande échelle, et l’alchimie de NOs pères était une vérité aussi bien que la charte. N’avons-NOus pas le coton-fil, la poudre-coton, les corsets sans baleine, les dentsosaNOres, les fleurs en papier, la bougie-chandelle et les nreffeilles de la gélatine? Dans un autre ordre de produits,c’est leijournalisme qui a remplacé la littérature; on ne dit plus de mots, on en fabrique, et l’esprit se contrefait comme tout le reste. Les professions se déplacent, les carrières et les voca
tions se brouillent et se confondent : des poètes écrivent des pamphlets, des écoNOmistes font des romans, des vrfhdevillistes deviennent hommes d’Etat; on dîne dans les clubs ; la musique n’est plus qu’un plaisir de sourds ; toute causerie s’en est allée en fumée ; au théâtre il n’y a plus de comédiens; il n’y a presque plus de savants dans la science, et presque plus de femmes dans les salons.
Que disions-NOus au commencement de cette tirade en forme d’homélie? NOus disions que de foules parts des en
trepreneurs de plaisirs publics s’ingéniaient pour offrir au monde parisien des simulacres de divertissements et lui pro
curer des distractions contrefaites. Exemple : la chasse au Grand-Montrouge. On sait que le gibier disparaît de plus en plus de la surface de la banlieue : les perdreaux sont rares,
et les cailles deviennent presque invisibles. Mais le chasseur pullule dans une effrayante proportion ; la population des Nemrod s accroît même en sens inverse de celle du gibier, et il est facile de prévoir le moment où tous ces joueurs de fusil n’auront plus rien à tuer. C’est alors que le propriétaire de la chasse de Montrouge intervient : il a recruté quelques lièvres et enrégimenté des perdrix; il a.pris un cerf en location, et ii vient mettre toute cette ménagerie à la disposi
tion des amateurs. Dans son établissement le gibier se payera par tête abattue, ainsi que cela se pratique pour les poupées de plâtre dans les tirs au pistolet. La personne seule du cerf est déclarée inviolable, mais ii y aura des simulacres de curée. Un chenil est attaché à l’établissement, où seront admises les Dianes chasseresses.
Ceci sera une contrefaçon très-inNOcente del’amour des forêts, et de l’exercice favori qu’elles abritent. A propos de tra
vestissements, la vanité content poraine sait en in venter de bien plus ridicules. Ce n’est plus la démocratie qui coule à pleins bords, c’est la NObiliomanie. Vous vous rappelez ces temps voisins de la révolution de juillet où tant de gens couraient les préfectures que l’état d’aspirant-préfet semblait être la position sociale acquise, en naissant, par lout jeune Français; aujourd’hui, NOus jouons moins an fonctionnaire et davantage à l’aNObli. L’épicerie se blasonne ; NOus verrons bien
tôt des marquis en boutique. Pour peu que cette manie se généralise comme celle de la croix d’honneur, chacun de NOus ne dira plus de son semblable : quel est cet homme-là? mais quel est ce baron-là ou ce comte-là ? Dernièrement, l’un de ces Jodelet, qui est gros comme Lablache, se fit anNOncer dans le salon de madame Th... avec la particule et un titre quelconque. « Eh quoi ! s’écria un assistant, cet excellent B... est NOble; comment cela s’est-U fait? — C’est sans doute, répondit la maîtresse delà maison, qu’il aura lu quelque part que le ventre aNOblit. » Le mascarillage offre des variations inNOmbrables et du ridicule à différen
tes doses; tel qui s’appelle Dupuis ou Duval lourmente son
NOm pour en extirper la particule, et ne signe plus que du Puis et du Val. Cette catégorie est celle des naïfs, c’est le mascarillage au premier degré. L’ABC du métier, c’pst d’accoler au NOm de son père celui de sa terre, et à défaut, le NOm du village où l’on a vu le jour. NOus pourrions citer plus d’un exemple de celte décoration fantastique. Quant
aux emprunteurs de titre, les uns se font comtes ou marquis de leur propre autorité, quia NOmiNOr leo, d’autres, moins décidés, prennent un biais et demandent à leur préNOm les éléments fondamentaux de leur NOblesse. Grâce à une abré
viation artistement ménagée, Vic-tor Ciboule et Bar-tbélemy Poireau se réveillent un beau matin vicomte Ciboule et ba
ron Poireau. Quand le masque est levé, on fréquente la salle des commissaires-priseurs, à cetle fin de se munir d’ancê
tres sous la forme de vieux portraits dits de famille, lesquels représentent nécessairement des magistrats vénérables en perruques à marteau, ou des mousquetaires de Louis XIV en justaucorps bleu. Comme Néron, l’on n’a pas fait ce premier pas pour reculer ; viennent alors les emblèmes chiffrés, les cachets qrmoiriés, les couronnes féodales ; on his
torié sa livrée et son papier à lettres ; on fourpê son chiffre et ses armes dans la coiffe de ses chapeaux; on les coud à son linge; on les attache à ses breloques; on les insinue en rond de bosses jusqu’au fond de ses plats et de ses assiettes, et même usque dans des vases d’un usage plus mystérieux. On n’a plus désormais qu’à se laisser vivre en plein blason ;
c’est un goût, une manie, une vanité, et l’on se donne des aïeux comme des vieux meubles. Il est tel de ces industriels . qui aNOblit toute sa famille du même coup : ses frères passent vicomtes, ses neveux sont barons. Il n’esf plus douteux que la révolution de juillet a laissé faire plus de NOblesse
que n’en créa l’empire lui-même, qui donna l’accolade et l’investiture à tant d estimables caporaux.
NOus n’avons rien à vous apprendre des salons tout occupés de leur reconstitution. On sait que les premiers bals ne sont que des revues, et NOus n’en sommes pas même encore là. Du reste, la politique semble devoir jouer un grand rôle cet hiver sur le parquet du salon. Beaucoup d’esprits voyagent déjà en imagination vers ces temps prochains et fortu
nés qui vont NOus rendre les distractions de la tribune et les péripéties de la discussion. parlementaire. Tandis que l’opposition met sa voile au vent des batailles à coups de lan
gue, les conservateurs se préparent au grand jeu de boules. On parle d’une brochure destinée à rallumer le zèle des in
certains et des tièdes ; la lecture encore clandestine de ce pamphlet politique, dont la publication aura lieu prochai
nement, a causé beaucoup de sensation dans les plus hautes régions du pouvoir et de l’opposition ; le voile de l’aNO
nyme qu’il gardera autorise bien des conjectures qu’il ne NOus appartient pas de répéter. Taisons-NOus également sur le départ d’un jeune envoyé français dont les instructions, dit-on, se seraient bornées à cette recommandation énergi
que : « A tout prix, il faut qu’il n’y ait plus de Pyrénées. »
En politique, selon les raffinés, il y a des circonstances où, jusqu à je vous hais, tout se dit tendrement ; on se propose donc là-bas, disent-ils toujours, d’attaquer par. le cceur certaines influences hostiles; mais cette campagne diplomati
que d’un NOuveau genre serait bien moins dirigée contre une jeune reine digne de tous lesiespects, que contre quel
ques-uns de ses heiduques féminins. Le personnel de l’am
bassade en question est en effet composé de jeunes gens à l’œil vif, aux manières séduisantes, au parier insinuant; mais aucun d’eux assurément, comme l’ont proclamé des
chroniqueurs aventureux, ne. saurait NOurrir des intentions amftureusement régicides. Un maître à danser, qui n’est au
tre que le fameux Cellarius, accompagnera ces messieurs (dit-on toujours), afin de les souffler au besoin et de les maintenir fermes sur le jarret de la réplique.
La semaine théâtrale a été d’une stérilité désolante. Le théâtre des Variétés est le seul qui NOus ait communiqué ses Impressions de ménage, sous la forme d’un inNOcent vaude
ville que NOus vous, conterions volontiers, s’il en valait ja peine. 11 est vrai que le Théâtre-Français a ouvert ses por
tes, mais cette froide solennité n’a pas rompu NOtre jeûfie dramatique, et ses deux pièces d’ouverture, l’une les Femmes savantes, et l’autre le Malade imaginaire, ne sauraient être prises précisément pour dès NOuveautés. MM. Samson, Provost, Régnier, Maillart, Leroux, et mesdames Desmousseàux
Mante, Anaïs, Denain, etc., ont reparu dans cette occasionla cérémonie finale a offert le personnel tragique et comique
au grand complet; voilà jusqu à, présent à quoi se borne le rajeunissement de la Comédie. Vous voyez que si l’on a remis la salle à neuf, la restauration ne s’est pas étendue jusqu’aux acteurs. Il paraît du reste qu’il en est des réformes du NOu
veau Luther, M. Buloz, comme de certaines éclipses qui ne sont jamais visibles à l’œil nu. Pour pénétrer dans ces mystérieux arcanes, il faut recourir à quelque verre grossissant
c’est-à-dire tendre la main aux informations officieuses! Ainsi que NOus ie faisions pressentir naguère, le dictateur à débuté par un coup d’autorité ; il a exclu du comité de lec
ture deux ac ,eurs-auteurs, MM. Samson et Beauvallet, en motivant son arrêt d’une manière qui NOus paraît fort plau
sible. « Puisque vous faites des pièces, aurait-il dit à ces messieurs, il ne vous appartient pas de proNOncer sur celles d’autrui. » En même temps (ce sont encore des on dit), M. Buloz courait chez M. Scribe, et, tout triomphant, il en
rapportait une comédie en cinq actes; de la rue Ollivier- Saint-Georges, où demeure le spirituel académicien, le directeur s’en allait frapper comme un sourd à la porte d’Eu
gène Süe, et lui arrachait un drame ; puis, alléché par celte première récolte, il .....louait sa course jusqu’au château de
Monte-Cristo, et se faisait expédier une pièce, drame ou co
médie, peut-être tous les deux à la fois, par le Briarée
de la littérature. NOn copient de ces richesses, M. Buloz convoquait le ban et l’arrière-ban de la Revue des Deux- Mondes, et il sollicitait à écrire pour le théâtre le talent fin de
M. Alfred de Vigny, la verve minutieuse de M. de Balzac, la grâce fantasque de M, Alfred de Musset, Yhumour piquante de M. Alph. Karr; il allait même jusqu’à invoquer les dieux inconnus au théâtre, à commencer par M. de Lamartine et à finir par M. Jules Sandeau. Malheureusement ce n’est en
core là qu’un avenir de promesse, et le présent ne se com
pose guère que d’une réalité assez maussade : une comédie de M. et madame Ancelot.
Les premiers, NOus vous anNOnçâmes la présence à Paris des CampaNOlogiens, ou joueurs de cloches, et voilà que NOs
exécutants britanniques se font entendre depuis quelques jours au théâtre des Variétés. C’est, un orchesti e d un NOuveau style qui se recommande à l’attention des dilettanti
Haydn, Mozart, Beethoven, Sachini, Gluck, Haendel, les an!