L ILLUSTRATION,


Ab. pour Paris, 5 mois, 8 fr. —6 mois,16 tr. — ün an, 30 fr. Prix de chaque №75 c. — La collection mensuelle, br., 2 fr. 75.
SOMMAIRE.
Histoire de la semaine. S. E. le cardinal Luighi Ciacchi, légat de Ferrare. — Academie des Sciences. — Revue agricole. — Courrier de Paris. NOuveau plafond du Théâtre-Français ; Foyer des acteurs du théâtre royal de l’Opéra-Comique. — Du com
merce extérieur de la France — Affaires de Suisse. Douce Portraits. — César Borgia , duc de ValentiNOis. — Grecs de Paris et maisons de jeu Claude t ncs. Cinq Gravures _Chronique musicale. Une scène de la Fille de Marbre. —
Bulletin bibliographique. — Principale» publications de la semaine. — AnNOnces. — Modes. Une Gravure. — Aurore boréale- — Une Gravure. — Rébus.
CHANGEMENTS D’ADRESSE. — Les abonnés qui désirent changer la destination de leurjournal sont priés de vouloir bien prévenir l’administration an plus tard le jeudi qui précède la mise en vente des numéros.
Histoire de la Semaine.
L’agitation réformiste, à laquelle la publication du livre de M. Duvergier de Hauranne a, pendant la session dernière, imprimé une sorte de recrudescence, poursuit sa marche et s’accroît dans les départements. Chaque jour les feuilles lo
cales et la presse quotidienne de Paris rendent compte de banquets NOuveaux et anNOncent l’organisation de réunions
semblables. La Charité-sur-Loire a eu la sienne, et celle-là a été présidée par le promoteur fervent, le persévérant apôtre de la réforme, M. Duvergier de Hauranne. Nul doute que ces réclamations ne finissent par être entendues. Comment le gouvernement français y demeurerait-il sourd, quand celui de Hollande croit venu le moment d’en accueillir d’analogues?
Les événements qui se préparent en Suisse, les concessions que font en Italie les gouvernements bien inspirés, la prise de Mexico, ont été cette semaine autant de distractions aux faits intérieurs. Cependant, ces importantes NOuvelles étrangères n’ont pas détourné l’attention d’une mesure qui,
ôn présence des désastres tinanciers de l’Angleterre, de la suspension de la banque de Liverpool et du sauve-qui-peut de tous les grands centres manufacturiers de la Grande-Bre
tagne. semble engager de NOuveau NOtre Banque de France dans une voie funeste et l’exposer à se retrouver prochaine
ment peut-être dans la situation où elle était au mois de mars, situation dont l’empereur de Russie ne viendrait probable- Kient pas la tirer une seconde fois. Le conseil de régence, sans crainte d’immobiliser de NOuveau en rentes une partie du fonds social, a pris la résolution de s’intéresser pour 25 millions dans l’emprunt qui doit être adjugé le 10 du mois prochain. Il s’est trouvé dans ce conseil des membres qui, moins bons courtisans qu’administrateurs éclairés, ont com
battu, au point de vue de la prudence et de la légalité, cette détermination qui n’en a pas moins prévalu. Est-ce pour de semblables complaisances ou de pareilles spéculations que la
Banque a été instituée? Sa mission ne serait-elle pas plutôt et uniquement de conserver toutes ses ressources et toutes ses facultés au service du commerce et de l’industrie qui,
surtout dans les circonstances actuelles, ont besoin plus que jamais de trouver en elle un concours efficace?
Convention avec Haiti. — On vient d’échanger les ratifications d’une convention conclue le 15 mai dernier à Portau-Prince entre le consul général de France et les plénipo
tentiaires de cette république. Cette convention a eu pour but de faire reprendre par cet Etat l’exécution du traité du 12 février 1858, c’est-à-dire le payement de l’indemnité interrompu depuis le 1er janvier 1844 par les événements
politiques, et d’obtenir pour les anciens colons de Saint- Domingue ce qui leur avait manqué jusqu’à ce jour, une ga
№ 244. Vol. X. — SAMEDI 50 OCTOBRE 1847. Bureaux : rue Richelieu, 60.
rantie. La garantie obtenue consiste en une hypothèque maintenant consentie par le gouvernement d’Haïti sur la moitié des revenus de douanes et droits d’importation et de ton
nage. Tout anNOnce, suivant le Moniteur, que cette portion des revenus de la république pourra suffire à payer intégra
lement chaque année la somme due aux indemnitaires. Quant à l’arriéré, le gouvernement français, ayant égard aux cir
constances dans lesquelles se trouve placée la république d’Haïti, a consenti à renvoyer le payement des huit millions de francs qui le forment à la fin de la dernière période quinquennale du traité de 1858.
En échange de cette concession, le gouvernement a obtenu, ajoute le Moniteur, des concessions pour NOtre commerce.
Ün NOuveau tarif de douanes, promulgué dans Haïti quelques semaines après la conclusion de la convention du 15 mai,
proNOnce de fortes réductions de droits sur les importations de produits français. Ces réductions seraient, en moyenne, de 30à 40 0;0.—La feuille officielle anNOnce de plus que des négociations sont engagées entre les mandataires des porteurs de l’emprunt de Saint-Domingue, et les plénipotentiaires de cet Etat, et qu’on attend des résultats de ces pourparlers auxquels NOtre consul général a été autorisé à prendre part.
Algérie. — M. le duc d’Àumale a adressé une proclamation aux indigènes. — On anNOnce que l’empereur du Ma
roc vient de lui expédier un envoyé porteur de lélicitations. On s’attend à apprendre à Alger que la tartane marocaine qui porte cette ambassade est en vue du port.
Le Moniteur algérien du 15 anNOnçait que les Kabyles des environs de Gigèliy, excités par un marabout fanatique, avaient, le 3 à dix heures du matin, au NOmbre de mille ou douze cents montagnards , attaqué les avant-postes de la place. Ils ont été rudement reçus, et se sont enfuis avec perte de quelques morts et d’assez NOmbreux blessés. Cinq des
nôtres, dont un capitaine et un lieutenant, ont été atteints , mais leurs blessures sont sans gravité. — Le lendemain,
trois cents Kabyles se sont montrés encore ; quelques coups de caNOn ontsuffi pourles disperser. Depuis lors, Gigellv est rentré dans la tranquillité.
Le Moniteur algérien du 20 anNOnce , d’après le courrier
d’Oran , que MM. le colonel Mellinet, du 1er régiment de la légion, étrangère, commandant la colonne mobile de Sidi - bel-Abbés, et de Géraudon, colonel du 56e dp. ligne, com
mandant par intérim la subdi
vision de Mascara, sachant que les Ahmianes-G.arabas, pres
sés par le manque d’eau et de pâturages, avaient fait avancer leurs troupeaux jusque sur les sources qui se montrent à une médiocre distance de Daya et de Saïda, sur les plateaux, combinèrent contre eux un double coup de main. L’agha Caddour-0 uld- Adda, partan t
du Tessala avec un goum de 4 ou 500 chèvaux, s’avança par Daya, suivi parla petite colonne de Sidi-bel-Abbés pour protéger sa retraite en cas de be
soin. Le goum des Ahmian- Cheragas, de la même force à peu près, partant des bords
du Chott de l’est, où la tribu est campée, marcha vers l’ouest. Le résultat fut également fa
vorable aux deux côtés. Les
Ahmianes - Garabas , atteints aux environs des puits de Mengoura (sud de Sebdou), ont laissé aux mains du premier goum, 5,000 moutons, 120 chameaux, une centaine de che
vaux; aux mains du second,
10,000moutons, 120 chameaux
et un butin considérable. La retraite s’est effectuée de part et d’autre sans perte. Ceci se passait du 13 au 14 octobre.
Les Abmianes-Garabas, ayant voulu essayer une revanche sur NOs alliés d’El-Abiod- Sidi Cliigr, se sont attiré un NOuvel échec. Sidi-Chigr-ben-Taïeb, étant monté à cheval, re
prit aux assaillants les troupeaux enlevés dans le premier moment de surprise, leur tua une quinzaine d’hommes, prit tous les autres, et ne les renvoya chez eux que dépouillés et désarmés. Les Ahmianes-Garabas sont donc rejetés au loin et ne sont plus à craindre, en attendant que cette leçon ou de NOuvelles, s’il le faut, les amènent à soumission.
Les NOuvelles du Maroc ne varient point. Tout l’ouest est


encore ému du désastre des Béni- Amer et des Hachem. JOURNAL UNIVERSEL.


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S. E. le cardinal Luighi Ciacchi, légat de Ferrare.