cun préparatif contre la régence de. Tunis, et tout portait à croire que NOtre allié Achmet ne sera pas troublé, du moins jusqu’au printemps prochain.
Le fameux monument construit en forme de pyramide, dans File de Gerbi (régence de Tunis), avec des têtes de chrétiens, et que les indigènes appelaient Borg-Irius, a été enfin démoli. On sait que les Arabes s’étaient d’abord oppo
sés à cette démolition; mais, par suite de NOuveaux ordres du bey, elle a eu lieu le 19 septembre, et, grâce aux mesures prises par l’autorité, la tranquillité n’a pas été troublée. On a remarqué seulement une certaine agitation, qui n’a pas eu de suite. Ou a trouvé parmi les ossements une veste avec tous ses boutons. La plupart de ces têtes se trouvaient dans un état parfait de conservation.
Missions françaises d Océanie et de Chine.— Le navire Stella del Mare, qui porte des missionnaires et douze sœurs de la charité, destinés aux rivages inhospitaliers de l’Océanie et de la Chine, est sorti du port de Marseille le 23 octobre à sept heures et demie du matin. L’évêque d’Amata, les parents des passagers et un certain NOmbre de personnes de la ville ont accompagné le bâtiment jusqu’à trois milles de la côte. Le prélat a fait réciter alors diverses prières, puis a donné sa bénédiction aux navigateurs, qui ont fait route par un temps superbe. Quatre jeunes gens appartenant à des familles riches de Paris accompagnent les missionnaires dans leur périlleuse entreprise ; on remarque parmi eux le fils de M. le marquis de Dreux-Brézé.
Différend turco-grec.— On lit dans la Gazette d Augsbourg, du 27 octobre : «Des lettres de Bucharest NOus ap
prennent que le consul de France a provisoirement pris sous sa protection les sujets et le commerce grecs; mais il a déclaré qu’avant d’agir otficiellement il attendrait des instructions de son gouvernement. »
Convention entre la France et Brême. — On écrit de Brême (villes libres), le 25 octobre : « Aujourd’hui on a pu
blié le traité conclu le 10 juillet, entre la France et Brême, pour l’extradition réciproque des criminels. L’extradition ne pourra pas avoir lieu pour délits politiques, ni dans le cas où il y aurait prescription. »
La France et l’Angleterre dans la Plata. — Dans une réunion générale de l’association des négociants anglais dé Montevideo, qui a eu lieu le 27 juillet dernier, des résolu
tions ont été arrêtées pour servir de bases à un mémoire qui sera adressé au gouvernement anglais. Ces résolutions, qui sont la censure la plus complète et la plus vive de la conduite de lord Howden, comme l’approbation la plus entière de celle de M. le comte Walewski, se terminent par eette réfu
tation anticipée du principal argument qu’on suppose devoir être mis en avant par le diplomate anglais : «Le désir d’é­
viter l’effusion du sang ne saurait être donné pour prétexte, d’autant plus qu’une suspension d’hostilités avait déjà été établie entre les belligérants, et que cette suspension, pro
longée dans les mêmes termes, sans détruire les ressources et compromettre la défense de Montevideo, aurait été complètement suffisante comme moyen d’éviter tout sacrifice ul
térieur de vie humaine jusqu’à ce qu’une résolution eût été prise par les puissances intervenantes. »
Espagne. — Le cabinet espagNOl s’est complété et remanié, sans se modifier. Le duc de Valence, qui pourra bien, dit-on, prendre dans quelques jours le portefeuille de la guerre des mains du général Cordova, s’est contenté, en at
tendant, de la présidence du conseil, et a cédé les affaires étrangères au duo de Sotomayor. Le département de la ma
rine, confié jusqu’ici à un intérimaire, a été attribué à M. Bertrand de Lis.
La reine-mère Isabelle et le roi-époux assistent ensemble à des fêtes publiques. On cherche les occasions de les montrer réunis.
Néanmoins on est dans l’embarras parce que le général SerraNO menace de donner sa démission de sa capitainerie générale, et de quitter Grenade pour Madrid. — D’un autre côté, VEco del Comercio anNOnce que M. Mirai, chanteur au théâtre du Cirque, très-fréquenté par la reine, a été enlevé de son domicile à dix heures du soir par deux employés su
périeurs dé la police, puis placé dans une voiture et dirigé en poste sur Valence.
Grande-Bretagne. — Une mesure grave vient d’être prise par le gouvernement anglais. Il a suspendu l’action du
biü de 1844 par lequel sir Robert Peel a cherché à rétablir la prépondérance de la circulation métallique, et il aulorise la banque à donner à ses prêts l’étendue que les circonstan
ces exigeront, prenant sous sa responsabilité cette infrac
tion à la loi existante. Cependant, pour restreindre dans de certaines limites la faculté donnée à la banque, elle devra porter à 8 pour 100 l’intérêt de ses avances. Mais malgré cela, et bien que la mesure eût paru inévitable et d’une ur
gence à ne comporter aucun délai, le ministère, préoccupé de la responsabilité qu’il a par là assumée, s’est décidé à avancer la réunion des pouvoirs législatifs, afin dé leur ex
poser les motifs qui l’ont déterminé à cette mesure, et de réclamer d’eux un biïi d’indemnité. En conséquence, le
parlement est et demeure prorogé au 18 NOvembre pour l expédition des affaires, et aussitôt les premières formalités accomplies pour sanctionner légalement l existence de la NOuvelle chambre des communes, lord John Russell doit la saisir de la question financière.
En attendant, et malgré les mesures adoptées d’urgence, la Bourse de Londres paraît assez peu rassurée si l’on en juge par l’aspect qu’elle offre dans le croquis de NOtre pre
mière page, que NOus empruntons à un de NOs confrères illustrés de Londres. Les anNOnces de faillites NOuvelles s’y suc
cèdent toujours, et le désastre de deux grandes maisons de Saint-Pétersbourg qui viennent de manquer compromet pres
que tousles commerçants anglais qui étaient en rapport avec la Russie. Le 3 0/0 anglais tourne aujourd’hui autour du prix de 80 livres. .11 y a peu de mois il éîait encore à 92.
Cela est loin sans doute du taux de 107 qu’il a atteint dans des temps plus heureux, mais aussi c’est bien au-dessus de
47 5;8, cours auquel il tomba en 1797, pendant la guerre, alors que les armées anglaises essuyaient des revers et qu le pays était en proie à la guerre civile.
Suisse. — Les représentants fédéraux n’ont pas été reçus dans les cantons séparatistes ; le manifeste de la Diète n’a pu y être porté à la connaissance des populations. Dans cette situation, la Diète n’avait qu’à ordonner la mise sur pied d’une armée fédérale; 50,000 hommes ont été appelés. Le général Dufour à été NOmmé pour les commander. Le Sonderbund y a répondu par la NOmination de M. de Solis-Soglio au commandement en chef de ses forces. Ce qui rend ce choix assez original et la proclamation du général séparatiste assez piquante, c’est qu’il dit à ses soldats qu’ils vont com
battre au NOm de la religion ; or, il est protestant, et s’adresse à des catholiques, à des partisans fanatiques des jésuites. Le 28 on a tenté encore de NOuveaux efforts pour arriver à une conciliation ; mais la ligue, loin de faire une proposition de transaction sérieuse, imposait, avant tout pourparler, la condition sine qud NOn de désarmer. Le 29 a eu lieu une séance, au milieu de laquelle les députations des sept can
tons se sont levées et ont déclaré quitter la Diète. Peu après elles quittaient Berne.
Le ministre d’Autriche a fait demander qu’on tînt ses passe-ports prêts pour le moment où les hostilités éclateraient,
anNOnçant qu’il se retirerait sur le territoire autrichien, mais que son gouvernement continuerait à être représenté par des fonctionnaires de l’ambassade qu’il laisserait après lui. D’a­
près les termes de eette déclaration, cet éloignement doit être envisagé uniquement comme une conséquence de la détermination de ne pas intervenir dans la lutte.
Neuchâtel ayant anNOncé qu’il ne fournirait pas son contingent fédéral, la diète a décidé que sommation lui serait faite de le mettre à sa disposition dans les vingt-quatre heures, à défaut de quoi la principauté serait occupée militaire
ment. La diète a ordonné également que la réserve de 30,000 hommes tût prête à marcher au premier appel.
«Etats pontificaux. — On lit dans le NOtizie del GiorNO, journal de Rome, du 21 octobre :
« Le cœur paternel de S. S. NOtre souverain a ressenti une profonde douleur en apprenant les fâcheux événements arrivés à Ferrare le 14 au soir. Une sentinelle et quelques sol
dats, appartenant à la garnison autrichienne, ont maltraité quelques personnes appartenant à la paisible population de cetie ville, que S. S. ne cesse jamais d’avoir présente à l’esprit et qu’elle porte dans son cœur. Le gouvernement ponti
fical, qui ne néglige aucun soin pour que l’état de choses qui donne lieu à tant d’événements désagréables finisse le plus promptement possible dans la ville de Ferrare, ne manquera pas assurément de corroborer par de NOuvelles réclamations celles que S. Em. le président de Ferrare a déjà adressées au maréchal comte Àuesperg; il le fera dès qu’il sera mis, par l’enquête déjà commencée, à même de connaître avec exac
titude tous les détails de ce qui a précédé et accompagné ces déplorables événements. »
Grand-duché de Toscane. — Le journal l’Italico a publié quelques détails sur l’entrée des troupes toscanes dans la ville de Lucques : « Les troupes toscanes, dit cette feuille, sont arrivées à Lucques par le chemin de fer; elles ont été accueillies par des applaudissements et de grandes démonstrations du peuple lucquois, qui s’était porté à leur rencon
tre jusqu’à la station, et les a conduites ensuite en triomphe dans la ville.
« Le marquis d’Azeglio est accouru sur tous les points où la foule se montrait le plus animée, et a réussi à la calmer et à épargner ainsi à la ville quelques graves désordres.
« Le peuple s’est mis à crier qu’il fallait brûler les instruments du supplice; une députation a été NOmmée sur-lechamp pour en demander la permission au gouvernement, et en peu de temps la guillotine a été consumée par le feu,
au milieu des cris de la foule. On sait que la peine de mort a été abolie en Toscane par le grand-duc Léopold.
« Le soir,! il y avait encore de l’agitation. M. d’Azeglio fit organiser sur-le-champ la garde nationale, et tout est rentré dans l’ordre. M. d’Azeglio a fait lui-même des patrouilles. La garde nationale se compose déjà de 200 hommes. »
Le Popolo, journal de Sienne, anNOnce que Pise, Lucques, Livourne et Sienne sont, par suite de la cession de FivizzaNO, dans une grande fermentation. D’après ce journal, dans la soirée du 15 octobre, les habitants de Livourne vou
laient marcher au secours de leurs compatriotes, et le 16 le peuple de Pise s’est présenté aux autorités pour avoir des armes. Sienne, à son tour, a eu son mouvement le 17. — Le 25 il y a eu,des troubles plus sérieux à Florence ; l’arrestation d’un mendiant par un agent de police en a été l’oc
casion ; la maison de cet agent a été saccagée ; la préfecture de police s’est vu assiéger; la prison pour dettes a été for
cée et les détenus mis en liberté. La garde nationale réunie a mis fin à ces scènes. La Gazette de Florence du 26 témoigne la confiance qu’elles ne se reNOuvelleront pas.
NOuveaux États du duc de Modène. — Oïl écrivait de Livourne, le 17 octobre : « On sait qu’une députation de Pontremoli s’est rendue auprès du grand-duc pour lui expri
mer le désir des habitants de ne pas être séparés de la Tos
cane. Le grand-duc a été vivement louché de cette démarche;
il a promis de faire tousles efforts en son pouvoir pour oblenir de NOuveau la province de Lunigiana. Toute la Toscane l’en
courage. Avant-hier une députation de Lunigiana est arrivée ici. Une pétition au grand-duc a été votée; elle est couverte de plusieurs milliers de signatures. »
On lit dans la Patria, journal de Florence, du 23 octobre : « Des NOuvelles reçues tout à l’heure de Lucques NOus
apprennent que, dans la journée d’hier 22, les troupes iNOdenaises, accompagnées de commissaires du duc François V, sont entrées dans le GallicaNO pour prendre possession du territoire de FivizzaNO. Il ne se trouvait aucun commissaire
de la part du gouvernement toscan, et aucun ordre n’avait été donné de la part de ce dernier gouvernement qui eût rapport à cette circonstance. »
On lit dans la Gazette de Florence : « Tout en déplorant profondément la fatalité qui fait résulter d’une cause dont NOus avons parlé, des suites d’autant-plus funestes qu’elles
sont quelquefois inattendues, NOus sommes obligés de faire mention du fait suivant, arrivé à Carrare, le 46 octobre, sur la loi d’un journal lucquois intitulé il Piccolo Vapore :
« Vers les sept heures du soir, environ quatre-vingts jeunes gens se trouvaient réunis sous les galeries, où il passe toujours du monde; quelques-uns de cës jeunes gens enton
nèrent l’Hymne à Pie IX; le reste fit aussitôt chorus, et les chants furent suivis des cris : Vive Pie IX! à l Italie ! à l indépendance! Tout à coup il parut autour de la galerie et dans la rue del Carminé des soldats armés et des dragons qui sommèrent toutes les personnes qui y étaient réunies de se disperser et de rentrer chez elles, en menaçant, dans le cas contraire, de faire feu. Av ces paroles, un désordre épou
vantable eut lieu dans le peuple : les uns répétèrent les cris de vive Pie IX! d’autres se mirent à battre des mains et à jurer. Les soldats, voyant que la foule grossissait à chaque instant, tirèrent quelques coups de fusil; heureusement per
sonne n’a été tué. Un homme du peuple, plus exalté, à ce qu’il paraît, que les autres, ayant aperçu un dragon qui se jetait au milieu de la foule et traînait par les cheveux un
jeune homme d’environ dix-huit ans, courut sur lui, lui donna un coup de poignard dans le dos, et le blessa mortellement; quelques heures après, le soldat expira.
« Au bruit des désordres, le colonel Ferrari sortit de chez lui pour se rendre sur les lieux : on lui tira un coup de pis
tolet, mais heureusement le coup manqua. Plusieurs jeunes gens ont été arrêtés et conduits ‘au fort de Massa pour être envoyés à Modène. Comme on se l’imagine facilement, la ville est dans une grande consternation. Quelques liabilants l’ont quittée, de crainte de se trouver parmi les personnes compromises. A onze heures du soir, tout était fini, et tout le monde rentrait chez soi. A chacune des portes de la ville il lut placé une garde de six hommes. Des patrouilles ont circulé toute la nuit. »
Deux-Siciles. — Le NOuvelliste de Marseille a donné les NOuvelles suivantes de Naples sous la date du 21 octobre :
« Dans la soirée du 19, le télégraphe a anNOncé l’arrestation du baron Longobucco, l’un des chefs de l’insurrection cala
braise. Neuf de ses compagNOns étaient parvenus à se jeter dans une chaloupe de la‘douane et allaient gagner lé large,
lorsqu’un détachement de troupes royales s’est mis à leur poursuite. Un combat des plus acharnés s’est alors engagé des deux parts ; mais, forcés de céder au NOmbre, les compagNOns de Longobucco ont dû se rendre.
« Des chefs de l’insurrection, il ne reste donc plus à présent que Jean-André Roméo, dont on igNOre la position ; le baron PlotiNO et son frère, qui sont à la tête d’une bande d’insurgés dans le bois de la Sila. Mais que pourront-ils contre les forces imposantes du gouvernement napolitain? On peut donc considérer aujourd’hui l insurrection comme terminée. »
Piémont. — A Nice, d’après une lettre du 22, il y a eu, dans la soirée du 21, une nianifestalion populaire aux cris de Vive Pie IX! Vive Charles-Albert! On assurait qu’à la suite de cette manifestation, qui a continué dans la journée du 22, M. le général de Maistre, gouverneur de Nice, avait donné sa démission.
— A la date du 50 octobre, on écrit que le roi de Sardaigne, à peine rétabli de son indisposition, a réuni le con
seil des ministres et s’est occupé de réformes légistatives et administratives à réaliser dans le royaume. Plusieurs projets irésenlés par les ministres ont été sanctionnés par Sa Ma
jesté. La Gazette piémontaise du 50 anNOnce officiellement ces projets qui embrassent presque toutes les matières ré
glées par NOtre charte et NOs codes, dans un esprit très-liléral. Les institutions administratives sont l’objet de réfor
mes très-considérables qui attestent, de la part du roi Charles-Albert, une parfaite connaissance des modèles que l’expérience a consacrés.
Suède. — On écrit de Stockholm, le 20 octobre : « La diète est convoquée pour le 15 NOvembre. Tout anNOnce que les débats seront longs et orageux. On doit soulever-des questions qui ne tendraient à rien moins qu’à modifier NOtablement la constitution suédoise. »
Russie. — Le général Woronzow, dans un dernier rapport adressé à l’empereur Nicolas, dit : « Grâce au courage .et à la persévérance de NOs héroïques troupes, le hameau de Salta a été occupé par elles le 26 septembre, après un combat opiniâtre qui a duré depuis le point du jour jusqu’à la nuit.»
Un enfant de troupe. — NOs soldats ne se-distinguent pas seulement par la valeur, on les redonnait à leûr huma
nité, et la paix comme la guerre leur fournit l occasion de se signaler. Les voltigeurs du 47e de ligne, naguère en gar
nison à Coutances, et qui ont quitté celte ville le 10 octobre dernier pour se rendre à Nantes, ont donné récemment un
exemple d’humanité digne d’être cité et fait pour obtenir des imitateurs. Un enfant de cinq ans et demi, né à Cou
tances, le petit Frédéric Lamoureux, allait être déposé à l’hospice et soumis au régime de cet établissement; ces sol
dats et leur digne chef, le capitaine Trameaux, touchés de la gentillesse de cet enfant, conçoivent l’heureuse pensée de l’adopter. Dès ce moment, ils ont veillé sur son sort avec une affection paternelle; NOn-seulement ils Font NOurri et vêtu comme eux-mêmes, mais leur capitaine a pris et prend soin de le faire instruire et de le former à de bonnes habitudes : la discipline militaire estsouvent uneécolede vertu.
Nécrologie.— M. Edmond Halphen, maire du deuxième arrondissement de Paris, membre du conseil général des hôpitaux et hospices civils, vient de succomber à la suite d’une courte maladie, à l’âge de quarante-cinq ans. —
M. Maréchal, qui avait remparté le grand prix de sculpture il y a deux ans, vient de mourir à Rome après une courte maladie.
— On anNOnce également la mort de Parmentier, qui a
figuré dans le procès Teste.