bleauxavec leur accompagnement inévitable d’incendie, de duels, d’orgies et de meurtres. Les personnages du roman étaient variés, NOmbreux, intéressants; le crime et la vertu s’y trouvaient peints sous toutes les faces et à tous les degrés. Le
l’honnête Clément; l’absence de la mère Major et celle de l’interressante Bruyère ont été également signalées par les amateurs, mais les consolations et les consolateurs ne leur manquent pas, et, sans compter Martin et Bamboche les
finisse ainsi comme tant d’autres déesses ontcommencé. Mais Nadja est aimée d’un petit flibustier, M. SeliNO, qui l’a sauvée des ondes, et qui en France s’appelle tout simplement M. le due de Montberon. Ce commencement d’aventure médiocre
Théâtre-Français. — Les Aristocraties ; comédie en cinq actes, de M. Étienne Arago ; scène dernière, acte cinquième.
Verdier, M. Provost; Valentin, M. Geffroy; Dupin, M. Régnier; Torcy, M. Mirecour; Larrieul, M. Leroux.—Camille, mademoiselle Brohan madame Verdier, mademoiselle Mante; Laurence, mademoiselle Judith.
drame, auquel sa contexture et les exigences de la mise en scène imposent une certaine réserve, s’est montré moins
prodigue d’incidents : son personnel est amoindri ; vous y chercherez en vain, par exemple, l’étrange Montbar et
jours l’oncle débonnaire aux prises avec son coquin de neveu. L’oncle propose, et le neveu dispose... delà cave, de la table et de la maison du Géronte. Cette moitié de proverbe a obtenu un demi-succès.
En même temps c’était grande fêteà la Gaieté ; il s’agissait d’un mélodrame de M. Eugène Sue, Martin et Bamboche, lequel vous représente les huit ou dix volumes du roman l Enfant trouvé, réduits aux proportions encore fort honnêtes de dix ta
Paris au bain.
J’aime à supposer, pour l’honneur de NOs premiers pères, que l’art et l’usage du bain remontent à une antiquité aussi lointaine que possible. Dès les temps héroïques, on les trouve introduits chez les Grecs par les Orientaux, et déjà
posa tout pour le bain. J’y entrai quand tout fut prêt : on versa l’eau chaude sur ma tête, sur mes épaules; on me par
fuma d’essences exquises, et lorsque, ne me ressentant plus de tant de peines et de maux que j’avais soufferts, je voulus
sortir du bain, on me couvrit d’une belle tunique et d’un manteau magnifique. »
Il y a loin de ce peigNOir au linge grossier que NOus jetons , après le bain , sur NOs épaules grelottantes.
Le bain n’était toutefois chez les Grecs qu’une annexe obligatoire du gymnase. L’u­ sage de la palestre et des jeux corporels l’a­
vait répandu; mais ce besoin ne dégénéra point en luxe. Au sortir de l’arène où quoti
diennement ils exerçaient leurs-membresîet préparaient leurs forces, en vue des luttes olympiques, lesjeuneshommes passaient dans le balaneion, et s’y purifiaient de la sueur et de la poussière dont leur corps était ruisselant ou imprégné. Aucun établissement n’était affecté aux ablutions des femmes. Aspasié, Laïs et Lamia étaient contraintes de se baigner à domicile. Il est indubitable que leurs palais of
fraient tous les moyens de pratiquer dans leur personne, siNOn dans leur vie, la pureté ex
quise dont Aphrodite marine leur avait fourni la leçon; mais de même qu’il n’était pas donné à tous de visiter Corinthe, le faste des bains privés ne pouvait convenir qu’aux somptueu
ses demeures et aux fortunes royales des hétaïres ; aussi l’absence de bains publics ac
cessibles aux honnêtes femmes, contribuet-elle peut-être à jeter quelque jour sur le prodigieux succès de ces immortelles courtisanes.
La science du bain, comme tous les arts et toutes lesmollesses de la vie, fut empruntéedes Romains aux Grecs. Elle n e tarda point à atteindre dans Rome son plus haut point de per
fection. Les enfants de la louve sont les grands étuvistes et les grands baigneurs de l’antiquité. Ce n’était pas seulement du pain et des spectacles qu’il fallait au peuple, mais des bains; et ce qui le prouve, c’est que les empereurs les plus impopulaires, le plus justement décriés,
D’autres vous ont fait ou vous feront la chronique des eaux. A cette heure, il n’est plus question de tournées mari
times, rhénanes ou pyrénéennes. Les plus retardataires et les plus vagabonds ont déjà regagné le gîte, et Paris, gorgé d’eau de Vichy, saturé de Barèges et de chlo
rure de sodium, après avoir fait tout l’été la roue à J3ade, Cauterets, Hambourg, Spa , Dieppe, Ostende et Trouville, rentre aujour
d hui dans sa baigNOire comme un honnête bourgeois qu’il est.
C’est fort bien fait, et NOus le suivrons, s’il vous plaît, dans cet humble asile. Pour le produire à vous, sous ce simple appareil,
NOus n’attendions que son retour, car, après tout, le personnage est un sujet d’observa
tion inépuisable, et mérite bien qu’on l’étudie de dos, de face ou de profil.
Quoique NOus ne fassions partie d’aucune société savante et n’ayons pris part de NOtre
vie à aucun congrès scientifique, NOus savons pourtant, comme un autre, quand il le faut absolument, remonter à l’origine des choses.
NOus ne voulons pas faire de l’archéologie à propos de bains à domicile, et NOus ne bâtirons l’histoire d’aucun therme sur un fragment de brique rouge ; mais NOus estimons cepen
dant que NOs lecteurs seront bien aises de trouver ici quelques NOtions sur la façon dont leurs ancêtres usaient du bain et du peigNOir.
Tout lecteur est envieux et désireux, je pense, de voir à nu ses devanciers. C’est pour satis
faire ce penchant, si marqué dans ce temps de feuilletons historiques où l’on exhume tout, jusqu’aux Mystères de Rome, que NOus NOus résolvons à étaler ici un peu de science — à l’eau de pompe.
L’art du baigneur, il faut le dire, est, hélas ! dans l’enfance, ou plutôt il revient à ses rudiments primitifs à force de décrépitude.
Qu’est-ce que NOs baigNOires, disgracieuse
et mesquine invention, digne du roi Procuste, auprès de l’appareil compliqué, raffiné, dont usaientles peuples anciens? Mais n’anticipons pas sur cette démonstration ; elle se déduira suffisamment de la comparaison des faits.
singulièrement perfectionnés au siècle d’Homère, témoin plusieurs passages de l’Odyssée et entre autres celui-ci où Ulysse, racontant l’hospitalité de Circé, s’exprime en ces termes : « Une nymphe apporta de l’eau, alluma du feu et dis