soins corporels exerce une heureuse influence sur la santé publique qui va s’améliorant, et, dans le NOmbre des prati
ques que recommande l’hygiène, l’usage des bains doit certainement figurer sur la première ligne.
L’établissement des pompes à feu de Chaillot et du Gros- Caillou, etla dérivation des eaux du canal del’Ourcqpour les quartiers les plus distants de la rivière, ont beaucoup contribué au développement du système thermal de cette im
mense ville. Le volume d’eau débité ainsi dans Paris fournit largement à tous les besoins et rend accessibles à tous les bains chauds, dont le prix varie de soixante centimes à un franc, NOn compris, il est vrai, quelques accessoires.
Cette rétribution n est point tellement forte que les plus petites bourses n’y puissent atteindre, ou tout au moins quel
quefois l’an. Paris est peut-être au surplus la ville du monde où l’on rencontre le plus souvent l’exquise propreté dans l’extrême misère. Il est peuplé de jeunes filles qui, selon l’ex
pression d’Alfred de Musset, « se laisseraient mourir de faim en se frottant les mains de pâte d’amande. » Ce n’est pas toujours sur le palier des étages inférieurs que s’arrêtent les baigNOires portatives. Il est dans les mansardes et presque sur les toits toute une population riche de sa jeunesse, de sa gaieté, qui NOurrit des oiseaux, qui cultive des fleurs, qui entretient avec amour le petit chez-soi igNOré, population gentille, proprelte comme l’hermine et qui semble comme elle avoir pris pour devise : Potius mori quam fcedari. Les établissements de bains n’ont pas de meilleure clientèle, et il n’est si pauvre quartier qui n’en compte au moins deux ou trois. On n’a pas toujours précisément de quoi dîner, surtout dans les années de disette; le bois manque parfois, le terme est en retard ; mais, dans un tiroir de commode pntr-ouvert, il est bien rare de ne pas apercevoir un peu de linge blanc, un bout de brodequin verni, des gants, — puis le cachet de bain.
Les hétaïres modernes poussent jusqu’au fanatisme le soin de leurs précieuses et aimables personnes. A elles les bains de son, les bains de lait, tout ce qui entretient la beauté, répare les excès et ravive le teint. Les nuits de bal sont aux
baigneurs ce que les épidémies sont aux médecins, et le carlis yal vaut pour eux la grippe ou même le typhus. Les hé
taïres ne vont pas, plus que Laïs et Phryné, dans les maisons de bains. Elles font de leur boudoir un cabinet thermal et de leur escalier une véritable cascade, désespoir et effroi du portier malheureux que tant de propreté condamne à un nettoiement perpétuel. Ce n’est pas que les baigNOires portati
ves soient d’un usage plus agréable que les autres, mais «c’est mieux porté,» disent ces dames. Tout cède à la raison d’état.
D honnêtes bourgeois se donnent aussi, de temps en temps, (es douceurs du bain à domicile, NOn certes pour humilier par le déploiement d’uu tel faste les habitants de leur carré, mais, par un calcul très-profond d’écoNOmie machiavélique.
Une baigNOire est censée ne pouvoir contenir qu’une seule personne, et les propriétaires de bains s’obstinent à mettre en pratique la maxime de droit: NOn bis in idem. Mais si, par un moyen détourné, on parvient à y insérer toute une famille, voire après les hommes, le chien et la batterie de cuisine, n’e st-il pas évident qu il y aura profit à payer dou
ble un bain qui comptera pour six, et vaudra même une les
sive? Ou fait encore de ces calculs dans certaines régions ténébreuses et marécageuses de Paris, où les maisons sont NOirâtres, les rues bourbeuses, et dont les habitants ne paraissent professer aucune aversion pour Peau trouble.
Quelques individualités se montrent encore plus rebelles aux t ndauces saines et éiuunctolres de la population de Paris, Ou était parvenu à envoyer au bain un homme d’es
prit et de talent, reNOmmé pour sa malpropreté. Quand il en revint, ses mains paraissaient protester contre la con
trainte morale imposée à leur propriétaire. — Vous n’êtes donc pas allé... où vous savez? lui dit-on. —Si fait, ré
pondit-il, j’en sors. — Mais vos mains, regardez-les donc!
— Ali! c’est yrai, dit il, j’ai lu au bain. — Moins heureux que le personnage représenté ci-contre, il n’avait pas même eu la chance de s’endormir dans sa baigNOire et d’y laisser tomber son livre.
J’ai connu une douairière, que le seul mot de bain faisait tomber en pâmoison. NOmbre de ses contemporains, qui datent, comme elle, des étuvistes, partagent cette antipathie.
Le fameux comédien Rosambeau, ce bohème que Victor Hugo et Jules Janin avaient pris sous leur protection, inuti
lement pour lui; hélas ! vivait dans une profonde misère, et poussait l’incurie physique à un tel point, que ses camarades de l’Odéon, tout pauvres qu’ils étaient, se cotisèrent un jour pour i’envoyer aux bains Taranne. On lui vota, séance te
nante, une somme de trente sous, et, dans la crainte qu’il ne dilapidât les fonds, on le mena jusqu’à la porte de réta
blissement thermal. Au bout d’une heure, Rosambeau revint comme il était parti. On l’accabla de reproches, en lui de
mandant compte des sommes, fruit d’un suprême effort, qu’il avait follement dissipées. — Ma foi, dit-il, voilà çe qui m’est arrivé : comme j’entrais, on m’a présenté une petite tablette sur laquelle j’ai lu : Croûte au pot. J’ai pensé que c’était une espèce de bain. J’ai demandé une de ces croûtes. Au lieu de baigNOire, on m’a apporté un fort biA bouillon dans un bol. JeTai bu, et, par là-dessus, j’ai avalé un verre de vin. J’en ai eu pour vos trente sous. — Inutile d’ajouter que rOdéon reNOnça pour jamais à blanchir Rosambeau, qui mourut dans l’impénitence et la malpropreté finales.
On ne saurait trop conseiller, moralement et hygiéniquement, l’usage du bain. Le bain répare les fatigues, rétablit l’équilibre dans les fonctions de la vie, décentralise les fluides trop refoulés à l’intérieur et calme les transports du cer
veau. C’est à l’aide du bain que Paris résiste aux veilles et aux dépenses de toute nature que lui imposent son éNOrme activité intellectuelle, mondaine et autre, et son état quasifébrile de surexcitation incessante. C’est par des bains tièdes de six heures que Napoléon, malgré l’impatience de son humeur, luttait contre les attaques sourdes de l’affection
chronique d’entrailles qui le minait à son insu. Le bain détend les nerfs, élucide l’esprit, et rend peut-être l’homme meilleur. — C’est au bain qu’Archimède découvrit la loi de la pesanteur spécifique. —Henri IV, roi d’Angleterre, était au. bain lorsqu’on vint lui anNOncer que deux veuves oppri
mées imploraient l’aide de sa justice. Il quitta le bain aussitôt, donna audience aux requérantes, et cette circonstance lui donna l’idée d’instituer l’ordre du Bain dont les récipiendaires, au dire des chroniqueurs, étaient assujettis à rece
voir au bain l’investiture de leur ordre. C’est là l’apothéose du bain. — C iton s’ouvrit les veines en se plongeant au bain, ce qu’il n’eût pas fait peut-être, s’il eût donné le temps à l’ablution de ramollir ses fibres et son courage atroce, selon
l’expression d’Horace. — Il est indubitable que Marat, dans cette baigNOire sordide où le frappa Charlotte, était animé de pensées philanthropiques et humaines. 11 avait consenti à recevoir Charlotte d’urgence, sur cette simple anNOnce que la jeune fille NOrmande, étrangère, inconnue, paraissait avoir besoin de lui. Il s’occupait d’une œuvre de charité au mo
ment où la mort vint fondre sur lui, et le pinceau de David a reproduit ce billet qu’il traçait la minute d’avant sur la planche grossière posée en travers de sa baigNOire et qui lui servait de pupitre : «Vous donnerez cet assignat de S francs à celte veuve, mère de cinq enfants... »
J’ai dit que l’industrie des bains était singulièrement rétrograde chez NOus. Une simple baigNOire, une étroite cellule ; un mélange d’eau froide et d’eau chaude combinée sans le se
cours du thermomètre ; point de comforl, délits de repos, de transitions ménagées; absence totale de frictions, d’onctions,
d’essences et de massage; un passage brusque de la chaude température du bain chaud au froid, souvent presque glacial,
de l’air ambiant, sans autre palliatif à ce supplice réel qu’un peu de linge à peine chaud, voilà tout ce que la science contemporaiuedu baigneur asu inventer pour répondre à l’empres
sement du public II faut excepter toutefois de cet ostracisme deux ou trois établissements luxueux, comme Tivoli et les Néothermes, qui offrent, il est vrai, un peu plus de ressources aux baigneurs aristocratiques, bien que les palefreniers de Rome fussent cent fois mieux traités pour le centième du prix, lequel, par son élévation, rend tout à fait inabordables à la classe pauvre et même à la la classe moyenne ces thermes eNOore si incomplets. Aussi le public commencet-il à en revenir aux bains d’étuves ressuscités de toutes parts sous les pseudonymes exotiques de bains russes, bains égyptiens, bains turcs, ou, plus simplement, bains de va
peur, avec addition de frictions convenables, de lotions, massage, immersions consécutives ou préalables, lits de re
pos, chaudes étoffes, et tout ce que réclament les intérêts de bien-être et de raffinement développés par le progrès de la richesse et de l’éducation publiques. Que les baigneurs à domicile ou autres se préoccupent de cette tendance; car l’eau coule pour tout le monde, et, s’ils n’y prennent garde, quelque NOuveau Poithevin pourrait bien à leur tour les supplanter, comme le premier avait fait autrefois des barbiersétuvistes. F. M.
Chronique musicale.
Le théâtre royal de l’Opéra-Comique ne donne pas beaucoup d’occupation à la Chronique musicale. Ordinairement c’est bon signe ; car si les NOuveaux ouvrages se succèdent lentement sur la scène, et à des époques éloignées, c’est qu’à mesure qu’ils paraissent, ils se fixent pour longtemps au ré
pertoire, et ne cèdent la place aux NOuveaux venus que de guerre lasse. Libre donc à tout le monde de croire qu’en NOus plaignant de la disette de NOuveautés qui règne depuis quelque temps à la salle de la rue Favart, NOus adressons à l’administration de ce théâtre le compliment le plus flatteur qu’elle puisse kmbitionner, comme un indice de sa situation prospère. La semaine dernière, cependant, le silence que NOtre deuxième scène lyrique gardait depuis la Cachette, a été rompu par la première représentation du Braconnier,
opéra comique en un acte, paroles de MM. de Leuven et Vanderburch, musique de M. Gustave Héquet. Ce bracon
nier est un très-honnête jeune homme qui exerce sa furtive et périlleuse profession pour NOurrir son vieux maître d’école qui a pris soin de son eniance ; mais il l’exerce avec une telle indiscrétion, que le grand-duc (l’action se passe en Bavière)
ordonne qu’il soit pendu, si on peut le prendre. Or, quand on braconne si indiscrètement, on doit unir à un égal degré la ruse à l’adresse, et il n’est pas facile de s’emparer d’un
homme de cette trempe, fût-on le garde forestier bavarois le plus affiné. Le grand-duc, après s’être tenu à part soi ce rai
sonnement ou à peu près, révoque sagement sa sentence par contumace, et comble le hardi braconnier d’honneurs et de joie en l’élevant à la dignité inespérée de garde forestier en chef. Ce qui fait que la vertu est encore une fois récompen
sée en la personne de ce courageux et brave jeune homme,
qui a tout à coup le plaisir de voir son pauvre père adoptif désormais à l abri du besoin; de plus, il épouse une jolie fille qu’il aimait beaucoup depuis longtemps, et qui le lui rendait bien, sans que jusque-là m l’un ni l’autre n’eussent
osé se le dire, comme cela se pratique toujours entre jeunes amoureux de Bavière. L’affiche indique, entre deux parerthèses, que cette pièce est imitée de l’allemand. Rien n’est plus vrai, et, peut-être souhaiterait-on qu’elle le fût un peu moins. D’ailleurs, lçs auteurs ont souvent été mieux inspirés en prenant tout bonnement leurs sujets de pièce en France.
Quant à la musique, elle méritait d’être exposée dans un cadre plus vaste et mieux disposé. Tous les applaudissements lui reviennent de droit, et à elle seule. L’ouverture est un morceau symphonique écrit de main de maître: la science musicale y tient une place importante ; ce n’est pas comme dans la plupart des ouvertures qu’on fait maintenant, où l’on
entasse motif sur motif, sans raison et sans logiqjjec’ë sU une composition bien ordonnée, dont la forme rMo-iidîé laissent rien à désirer à l’oreille exigeante diorçtùmaGsQtr.
comme enfin l’entendaient autrefois les maîtres classiques de l’art. Après l’ouverture, NOus signalerons une chanson de iileuse, les couplets comiques du vieux forestier, la ballade du chasseur NOir, d’un coloris pittoresque très-heureux ; ia romance du braconnier, mélodie excellente et parfaitement conduite ; enfin un duo dramatique qu’on a beaucoup ap
plaudi et qut eût produit encore plus d’effet s’il eût été -plus largement encadré. La pièce a été jouée avec un ensemble digne des plus grands éloges par mademoiselle Lemercier, MM. Sainte-Foy, Ghaix et Jourdan.
Les NOuvelles partitions se font aussi quelque peu attendre au théâtre royal Italien. Mais le public prend aisément pa
tience en revoyant, l’un après l’autre , les ouvrages du ré
pertoire ordinaire. A Don Giovanni et Lucia ont succédé,
dans l’espace d’un mois, la Sonnambula, i Puritani, NOrma et il Barbiere. Comment Mozart, Rossini, Beilmi et Donizetti ne seraient-ils pas toujours les bien-venus? M. Gardoni, le téNOr doublement transfuge, a fait sa rentrée par le rôle à’ElviNO dans la Sonnanbula. Il y a été accueilli un peu froidement, sans doute parce que sa voix, malgré son timbre clurmant, n’a pas toute la sensibilité naturelle qu’exige l’exécution de ce rôle. Et puis il avait à lutter encore contre deux souvenirs : celui de Rubini et de M. Mario, tous deux presque aussi également redoutables, car jamais ce dernier ne s’est autant rapproché de son célèbre prédécesseur que dans le personnage d EloiNO. Le rôle de Pollione, dans la NOrma, a été beaucoup plus favorable à M. Gardoiii. Aucun téNOr n’y avait jusqu’à présent obtenu du succès sur NOtre scène italienne, au point que NOs dilettanti avaient toujours cru que c’était un rôle de second ordre; tandis qu’en Italie c’étaient Donzelii, NOurrit et tous les téNOrs de cartellu qui le chantaient. M. Gardoni en a fait comprendre toute la valeur, et le public l’en a remercié par de NOmbreux applaudissements. Mademoiselle Grisi n’est plus, il faut bien l’a
vouer, la tendre et poétique Elvira d’il y a dix ans, mais elle est toujours l’énergique et puissante NOrma. Si NOus regrettons déjà la mélancolique jeune fille d’Ecosse, NOus admirons encore sincèrement les mâles et robustes accents de ia prêtresse des Gaules. Les rôles d Adalgisa et celui d Elisa, tout secondaires qu’ils sont, n’en ont pas moins procuré à mademoiselle Cordai l’occasion de se faire applau
dir. Le talent de cette jeune cantatrice gagne de plus en plus la faveur du public de la salle Ventadour. Enfin, en ajoutant à ce que NOus veNOns de dire les NOms de mesdames Persiani et Castellan, de MM. Lablache et Ronconi, on comprend très-bien que ce public ne soit pas absolument impatient de NOuveautés.
A l’Académie royale de musique le succès du couple Cerritu-Saint-Léon va toujours croissant. La cour, à son tour, a voulu le voir tout à son aise, et le ballet de la Fille de Mar
bre a été, cette semaine, représenté à Saint-Cioud. NOus avons en outre à signaler aujourd’hui le début d’un jeune téNOr, élève du Conservatoire, de ta classe de M. Manuel Garcia.
C’est dans le rôle du comte Ory que M. Barbot s’est montré pour la première fois au public du théâtre de la rue Lepeiielier. Son inexpérience dramatique est aussi grande que NOus l’avons remarquée aux exercices du Conservatoire. Avec use charmante voix et une très-bonne méthode, il serait dom
mage que M. Barbot ne cherchât pas à acquérir ce qu’il faut de plus pour chanter à la scène,
NOtre cercle de NOuvelles lyriques va s’agrandir bientôt par i ouverture de l’Opéra national, qui est définitivement fixée à la semaine prochaine. L’affiche, que chacun peut avoir lue comme NOus depuis quelques jours, anNOnce pour la première soirée Gastibelza, drame lyrique en trois actes, dont la musique est le premier ouvrage d’uu jeune compo
siteur, ex-pensionnaire de l’Académie de France à Rome, et les Deux Génies, prologue en un acte, dû à la quadruple collaboration de MM. Auber, Caraia, Halévy et Ad. Adam.
La salle de l’ancien Cirque-Olympique a été complètement reconstruite, et appropriée avec beaucoup de goût, de ri.chesse et de commo îité, à sa NOuvelle destination. NOs lec
teurs en jugeront par les dessins que l Illustration leur.prépare en ce moment.
G. B.
L҆ivoire végétal.
On a beau interroger sans cesse les secrets de la nature, dresser, pour ainsi dire, le catalogue de ses phéNOmènes, elle vient de temps en temps NOus surprendre par quelque révélation inattendue, et NOus offrir, à NOtre grand étonnement, un curieux échantillon de sa merveilleuse fécondité.
C’est pour en signaler un NOuvel exemple que NOus croyons devoir publier ici quelques détails inédits sur un fruit ré
cemment importé d’Amérique, par les Anglais d’abord) qut ne négligent aucune occasion de transporter chez eux tout ce qui peut y être l’objet d’un commerce ou alimenter une industrie, et passé de là en France, où il commence à être connu et employé dans la tabletterie à cause de ses singulières propriétés.
Il faut en effet, dira-t-on, que les propriétés de ce fruit soient bien extraordinaires pour qu’il puisse être considéré comme matière première par la tabletterie, l’ivoirerie, la bim
beloterie et d’autres industries analogues. NOus allons, du reste, les expliquer d’une manière détaillée, en consultant de temps en temps une courte mais intéressante commu
nication faite à la Société des sciences naturelles de Seineet-Oise par M. l’abbé Caron, aujourd’hui aumônier du pa
lais de TriaNOu, et ancien professeur d’un cours de carpologie.
Ce fruit, qui a reçu le NOm d ivoire végétal, n’est autre que celui d’une plante qui croît spécialement dans Içs Andes du Pérou, sur les bords du fleuve de ia Madeleine. H est de la grosseur d’un abricot, mais un peu plus allongé, et ac
quiert, une fois qu’il a été dépouillé de son écorce ligneuse et exposé au contact de l’air, la dureté et la blancheur de l’ivoire. C’est sans doute à cause de celte propriété que la
ques que recommande l’hygiène, l’usage des bains doit certainement figurer sur la première ligne.
L’établissement des pompes à feu de Chaillot et du Gros- Caillou, etla dérivation des eaux du canal del’Ourcqpour les quartiers les plus distants de la rivière, ont beaucoup contribué au développement du système thermal de cette im
mense ville. Le volume d’eau débité ainsi dans Paris fournit largement à tous les besoins et rend accessibles à tous les bains chauds, dont le prix varie de soixante centimes à un franc, NOn compris, il est vrai, quelques accessoires.
Cette rétribution n est point tellement forte que les plus petites bourses n’y puissent atteindre, ou tout au moins quel
quefois l’an. Paris est peut-être au surplus la ville du monde où l’on rencontre le plus souvent l’exquise propreté dans l’extrême misère. Il est peuplé de jeunes filles qui, selon l’ex
pression d’Alfred de Musset, « se laisseraient mourir de faim en se frottant les mains de pâte d’amande. » Ce n’est pas toujours sur le palier des étages inférieurs que s’arrêtent les baigNOires portatives. Il est dans les mansardes et presque sur les toits toute une population riche de sa jeunesse, de sa gaieté, qui NOurrit des oiseaux, qui cultive des fleurs, qui entretient avec amour le petit chez-soi igNOré, population gentille, proprelte comme l’hermine et qui semble comme elle avoir pris pour devise : Potius mori quam fcedari. Les établissements de bains n’ont pas de meilleure clientèle, et il n’est si pauvre quartier qui n’en compte au moins deux ou trois. On n’a pas toujours précisément de quoi dîner, surtout dans les années de disette; le bois manque parfois, le terme est en retard ; mais, dans un tiroir de commode pntr-ouvert, il est bien rare de ne pas apercevoir un peu de linge blanc, un bout de brodequin verni, des gants, — puis le cachet de bain.
Les hétaïres modernes poussent jusqu’au fanatisme le soin de leurs précieuses et aimables personnes. A elles les bains de son, les bains de lait, tout ce qui entretient la beauté, répare les excès et ravive le teint. Les nuits de bal sont aux
baigneurs ce que les épidémies sont aux médecins, et le carlis yal vaut pour eux la grippe ou même le typhus. Les hé
taïres ne vont pas, plus que Laïs et Phryné, dans les maisons de bains. Elles font de leur boudoir un cabinet thermal et de leur escalier une véritable cascade, désespoir et effroi du portier malheureux que tant de propreté condamne à un nettoiement perpétuel. Ce n’est pas que les baigNOires portati
ves soient d’un usage plus agréable que les autres, mais «c’est mieux porté,» disent ces dames. Tout cède à la raison d’état.
D honnêtes bourgeois se donnent aussi, de temps en temps, (es douceurs du bain à domicile, NOn certes pour humilier par le déploiement d’uu tel faste les habitants de leur carré, mais, par un calcul très-profond d’écoNOmie machiavélique.
Une baigNOire est censée ne pouvoir contenir qu’une seule personne, et les propriétaires de bains s’obstinent à mettre en pratique la maxime de droit: NOn bis in idem. Mais si, par un moyen détourné, on parvient à y insérer toute une famille, voire après les hommes, le chien et la batterie de cuisine, n’e st-il pas évident qu il y aura profit à payer dou
ble un bain qui comptera pour six, et vaudra même une les
sive? Ou fait encore de ces calculs dans certaines régions ténébreuses et marécageuses de Paris, où les maisons sont NOirâtres, les rues bourbeuses, et dont les habitants ne paraissent professer aucune aversion pour Peau trouble.
Quelques individualités se montrent encore plus rebelles aux t ndauces saines et éiuunctolres de la population de Paris, Ou était parvenu à envoyer au bain un homme d’es
prit et de talent, reNOmmé pour sa malpropreté. Quand il en revint, ses mains paraissaient protester contre la con
trainte morale imposée à leur propriétaire. — Vous n’êtes donc pas allé... où vous savez? lui dit-on. —Si fait, ré
pondit-il, j’en sors. — Mais vos mains, regardez-les donc!
— Ali! c’est yrai, dit il, j’ai lu au bain. — Moins heureux que le personnage représenté ci-contre, il n’avait pas même eu la chance de s’endormir dans sa baigNOire et d’y laisser tomber son livre.
J’ai connu une douairière, que le seul mot de bain faisait tomber en pâmoison. NOmbre de ses contemporains, qui datent, comme elle, des étuvistes, partagent cette antipathie.
Le fameux comédien Rosambeau, ce bohème que Victor Hugo et Jules Janin avaient pris sous leur protection, inuti
lement pour lui; hélas ! vivait dans une profonde misère, et poussait l’incurie physique à un tel point, que ses camarades de l’Odéon, tout pauvres qu’ils étaient, se cotisèrent un jour pour i’envoyer aux bains Taranne. On lui vota, séance te
nante, une somme de trente sous, et, dans la crainte qu’il ne dilapidât les fonds, on le mena jusqu’à la porte de réta
blissement thermal. Au bout d’une heure, Rosambeau revint comme il était parti. On l’accabla de reproches, en lui de
mandant compte des sommes, fruit d’un suprême effort, qu’il avait follement dissipées. — Ma foi, dit-il, voilà çe qui m’est arrivé : comme j’entrais, on m’a présenté une petite tablette sur laquelle j’ai lu : Croûte au pot. J’ai pensé que c’était une espèce de bain. J’ai demandé une de ces croûtes. Au lieu de baigNOire, on m’a apporté un fort biA bouillon dans un bol. JeTai bu, et, par là-dessus, j’ai avalé un verre de vin. J’en ai eu pour vos trente sous. — Inutile d’ajouter que rOdéon reNOnça pour jamais à blanchir Rosambeau, qui mourut dans l’impénitence et la malpropreté finales.
On ne saurait trop conseiller, moralement et hygiéniquement, l’usage du bain. Le bain répare les fatigues, rétablit l’équilibre dans les fonctions de la vie, décentralise les fluides trop refoulés à l’intérieur et calme les transports du cer
veau. C’est à l’aide du bain que Paris résiste aux veilles et aux dépenses de toute nature que lui imposent son éNOrme activité intellectuelle, mondaine et autre, et son état quasifébrile de surexcitation incessante. C’est par des bains tièdes de six heures que Napoléon, malgré l’impatience de son humeur, luttait contre les attaques sourdes de l’affection
chronique d’entrailles qui le minait à son insu. Le bain détend les nerfs, élucide l’esprit, et rend peut-être l’homme meilleur. — C’est au bain qu’Archimède découvrit la loi de la pesanteur spécifique. —Henri IV, roi d’Angleterre, était au. bain lorsqu’on vint lui anNOncer que deux veuves oppri
mées imploraient l’aide de sa justice. Il quitta le bain aussitôt, donna audience aux requérantes, et cette circonstance lui donna l’idée d’instituer l’ordre du Bain dont les récipiendaires, au dire des chroniqueurs, étaient assujettis à rece
voir au bain l’investiture de leur ordre. C’est là l’apothéose du bain. — C iton s’ouvrit les veines en se plongeant au bain, ce qu’il n’eût pas fait peut-être, s’il eût donné le temps à l’ablution de ramollir ses fibres et son courage atroce, selon
l’expression d’Horace. — Il est indubitable que Marat, dans cette baigNOire sordide où le frappa Charlotte, était animé de pensées philanthropiques et humaines. 11 avait consenti à recevoir Charlotte d’urgence, sur cette simple anNOnce que la jeune fille NOrmande, étrangère, inconnue, paraissait avoir besoin de lui. Il s’occupait d’une œuvre de charité au mo
ment où la mort vint fondre sur lui, et le pinceau de David a reproduit ce billet qu’il traçait la minute d’avant sur la planche grossière posée en travers de sa baigNOire et qui lui servait de pupitre : «Vous donnerez cet assignat de S francs à celte veuve, mère de cinq enfants... »
J’ai dit que l’industrie des bains était singulièrement rétrograde chez NOus. Une simple baigNOire, une étroite cellule ; un mélange d’eau froide et d’eau chaude combinée sans le se
cours du thermomètre ; point de comforl, délits de repos, de transitions ménagées; absence totale de frictions, d’onctions,
d’essences et de massage; un passage brusque de la chaude température du bain chaud au froid, souvent presque glacial,
de l’air ambiant, sans autre palliatif à ce supplice réel qu’un peu de linge à peine chaud, voilà tout ce que la science contemporaiuedu baigneur asu inventer pour répondre à l’empres
sement du public II faut excepter toutefois de cet ostracisme deux ou trois établissements luxueux, comme Tivoli et les Néothermes, qui offrent, il est vrai, un peu plus de ressources aux baigneurs aristocratiques, bien que les palefreniers de Rome fussent cent fois mieux traités pour le centième du prix, lequel, par son élévation, rend tout à fait inabordables à la classe pauvre et même à la la classe moyenne ces thermes eNOore si incomplets. Aussi le public commencet-il à en revenir aux bains d’étuves ressuscités de toutes parts sous les pseudonymes exotiques de bains russes, bains égyptiens, bains turcs, ou, plus simplement, bains de va
peur, avec addition de frictions convenables, de lotions, massage, immersions consécutives ou préalables, lits de re
pos, chaudes étoffes, et tout ce que réclament les intérêts de bien-être et de raffinement développés par le progrès de la richesse et de l’éducation publiques. Que les baigneurs à domicile ou autres se préoccupent de cette tendance; car l’eau coule pour tout le monde, et, s’ils n’y prennent garde, quelque NOuveau Poithevin pourrait bien à leur tour les supplanter, comme le premier avait fait autrefois des barbiersétuvistes. F. M.
Chronique musicale.
Le théâtre royal de l’Opéra-Comique ne donne pas beaucoup d’occupation à la Chronique musicale. Ordinairement c’est bon signe ; car si les NOuveaux ouvrages se succèdent lentement sur la scène, et à des époques éloignées, c’est qu’à mesure qu’ils paraissent, ils se fixent pour longtemps au ré
pertoire, et ne cèdent la place aux NOuveaux venus que de guerre lasse. Libre donc à tout le monde de croire qu’en NOus plaignant de la disette de NOuveautés qui règne depuis quelque temps à la salle de la rue Favart, NOus adressons à l’administration de ce théâtre le compliment le plus flatteur qu’elle puisse kmbitionner, comme un indice de sa situation prospère. La semaine dernière, cependant, le silence que NOtre deuxième scène lyrique gardait depuis la Cachette, a été rompu par la première représentation du Braconnier,
opéra comique en un acte, paroles de MM. de Leuven et Vanderburch, musique de M. Gustave Héquet. Ce bracon
nier est un très-honnête jeune homme qui exerce sa furtive et périlleuse profession pour NOurrir son vieux maître d’école qui a pris soin de son eniance ; mais il l’exerce avec une telle indiscrétion, que le grand-duc (l’action se passe en Bavière)
ordonne qu’il soit pendu, si on peut le prendre. Or, quand on braconne si indiscrètement, on doit unir à un égal degré la ruse à l’adresse, et il n’est pas facile de s’emparer d’un
homme de cette trempe, fût-on le garde forestier bavarois le plus affiné. Le grand-duc, après s’être tenu à part soi ce rai
sonnement ou à peu près, révoque sagement sa sentence par contumace, et comble le hardi braconnier d’honneurs et de joie en l’élevant à la dignité inespérée de garde forestier en chef. Ce qui fait que la vertu est encore une fois récompen
sée en la personne de ce courageux et brave jeune homme,
qui a tout à coup le plaisir de voir son pauvre père adoptif désormais à l abri du besoin; de plus, il épouse une jolie fille qu’il aimait beaucoup depuis longtemps, et qui le lui rendait bien, sans que jusque-là m l’un ni l’autre n’eussent
osé se le dire, comme cela se pratique toujours entre jeunes amoureux de Bavière. L’affiche indique, entre deux parerthèses, que cette pièce est imitée de l’allemand. Rien n’est plus vrai, et, peut-être souhaiterait-on qu’elle le fût un peu moins. D’ailleurs, lçs auteurs ont souvent été mieux inspirés en prenant tout bonnement leurs sujets de pièce en France.
Quant à la musique, elle méritait d’être exposée dans un cadre plus vaste et mieux disposé. Tous les applaudissements lui reviennent de droit, et à elle seule. L’ouverture est un morceau symphonique écrit de main de maître: la science musicale y tient une place importante ; ce n’est pas comme dans la plupart des ouvertures qu’on fait maintenant, où l’on
entasse motif sur motif, sans raison et sans logiqjjec’ë sU une composition bien ordonnée, dont la forme rMo-iidîé laissent rien à désirer à l’oreille exigeante diorçtùmaGsQtr.
comme enfin l’entendaient autrefois les maîtres classiques de l’art. Après l’ouverture, NOus signalerons une chanson de iileuse, les couplets comiques du vieux forestier, la ballade du chasseur NOir, d’un coloris pittoresque très-heureux ; ia romance du braconnier, mélodie excellente et parfaitement conduite ; enfin un duo dramatique qu’on a beaucoup ap
plaudi et qut eût produit encore plus d’effet s’il eût été -plus largement encadré. La pièce a été jouée avec un ensemble digne des plus grands éloges par mademoiselle Lemercier, MM. Sainte-Foy, Ghaix et Jourdan.
Les NOuvelles partitions se font aussi quelque peu attendre au théâtre royal Italien. Mais le public prend aisément pa
tience en revoyant, l’un après l’autre , les ouvrages du ré
pertoire ordinaire. A Don Giovanni et Lucia ont succédé,
dans l’espace d’un mois, la Sonnambula, i Puritani, NOrma et il Barbiere. Comment Mozart, Rossini, Beilmi et Donizetti ne seraient-ils pas toujours les bien-venus? M. Gardoni, le téNOr doublement transfuge, a fait sa rentrée par le rôle à’ElviNO dans la Sonnanbula. Il y a été accueilli un peu froidement, sans doute parce que sa voix, malgré son timbre clurmant, n’a pas toute la sensibilité naturelle qu’exige l’exécution de ce rôle. Et puis il avait à lutter encore contre deux souvenirs : celui de Rubini et de M. Mario, tous deux presque aussi également redoutables, car jamais ce dernier ne s’est autant rapproché de son célèbre prédécesseur que dans le personnage d EloiNO. Le rôle de Pollione, dans la NOrma, a été beaucoup plus favorable à M. Gardoiii. Aucun téNOr n’y avait jusqu’à présent obtenu du succès sur NOtre scène italienne, au point que NOs dilettanti avaient toujours cru que c’était un rôle de second ordre; tandis qu’en Italie c’étaient Donzelii, NOurrit et tous les téNOrs de cartellu qui le chantaient. M. Gardoni en a fait comprendre toute la valeur, et le public l’en a remercié par de NOmbreux applaudissements. Mademoiselle Grisi n’est plus, il faut bien l’a
vouer, la tendre et poétique Elvira d’il y a dix ans, mais elle est toujours l’énergique et puissante NOrma. Si NOus regrettons déjà la mélancolique jeune fille d’Ecosse, NOus admirons encore sincèrement les mâles et robustes accents de ia prêtresse des Gaules. Les rôles d Adalgisa et celui d Elisa, tout secondaires qu’ils sont, n’en ont pas moins procuré à mademoiselle Cordai l’occasion de se faire applau
dir. Le talent de cette jeune cantatrice gagne de plus en plus la faveur du public de la salle Ventadour. Enfin, en ajoutant à ce que NOus veNOns de dire les NOms de mesdames Persiani et Castellan, de MM. Lablache et Ronconi, on comprend très-bien que ce public ne soit pas absolument impatient de NOuveautés.
A l’Académie royale de musique le succès du couple Cerritu-Saint-Léon va toujours croissant. La cour, à son tour, a voulu le voir tout à son aise, et le ballet de la Fille de Mar
bre a été, cette semaine, représenté à Saint-Cioud. NOus avons en outre à signaler aujourd’hui le début d’un jeune téNOr, élève du Conservatoire, de ta classe de M. Manuel Garcia.
C’est dans le rôle du comte Ory que M. Barbot s’est montré pour la première fois au public du théâtre de la rue Lepeiielier. Son inexpérience dramatique est aussi grande que NOus l’avons remarquée aux exercices du Conservatoire. Avec use charmante voix et une très-bonne méthode, il serait dom
mage que M. Barbot ne cherchât pas à acquérir ce qu’il faut de plus pour chanter à la scène,
NOtre cercle de NOuvelles lyriques va s’agrandir bientôt par i ouverture de l’Opéra national, qui est définitivement fixée à la semaine prochaine. L’affiche, que chacun peut avoir lue comme NOus depuis quelques jours, anNOnce pour la première soirée Gastibelza, drame lyrique en trois actes, dont la musique est le premier ouvrage d’uu jeune compo
siteur, ex-pensionnaire de l’Académie de France à Rome, et les Deux Génies, prologue en un acte, dû à la quadruple collaboration de MM. Auber, Caraia, Halévy et Ad. Adam.
La salle de l’ancien Cirque-Olympique a été complètement reconstruite, et appropriée avec beaucoup de goût, de ri.chesse et de commo îité, à sa NOuvelle destination. NOs lec
teurs en jugeront par les dessins que l Illustration leur.prépare en ce moment.
G. B.
L҆ivoire végétal.
On a beau interroger sans cesse les secrets de la nature, dresser, pour ainsi dire, le catalogue de ses phéNOmènes, elle vient de temps en temps NOus surprendre par quelque révélation inattendue, et NOus offrir, à NOtre grand étonnement, un curieux échantillon de sa merveilleuse fécondité.
C’est pour en signaler un NOuvel exemple que NOus croyons devoir publier ici quelques détails inédits sur un fruit ré
cemment importé d’Amérique, par les Anglais d’abord) qut ne négligent aucune occasion de transporter chez eux tout ce qui peut y être l’objet d’un commerce ou alimenter une industrie, et passé de là en France, où il commence à être connu et employé dans la tabletterie à cause de ses singulières propriétés.
Il faut en effet, dira-t-on, que les propriétés de ce fruit soient bien extraordinaires pour qu’il puisse être considéré comme matière première par la tabletterie, l’ivoirerie, la bim
beloterie et d’autres industries analogues. NOus allons, du reste, les expliquer d’une manière détaillée, en consultant de temps en temps une courte mais intéressante commu
nication faite à la Société des sciences naturelles de Seineet-Oise par M. l’abbé Caron, aujourd’hui aumônier du pa
lais de TriaNOu, et ancien professeur d’un cours de carpologie.
Ce fruit, qui a reçu le NOm d ivoire végétal, n’est autre que celui d’une plante qui croît spécialement dans Içs Andes du Pérou, sur les bords du fleuve de ia Madeleine. H est de la grosseur d’un abricot, mais un peu plus allongé, et ac
quiert, une fois qu’il a été dépouillé de son écorce ligneuse et exposé au contact de l’air, la dureté et la blancheur de l’ivoire. C’est sans doute à cause de celte propriété que la