incarcéré depuis, et le registre d’écrou porte, en regard de son NOm, la curieuse inscription que voici : «NOm, J. M.Lacerda, âgé de vingt-et-un ans ; taille, cinq pieds six pouces; yeux bleus, etc., crime... (en blanc). »
Piémont. — Les NOuvelles de Turin anNOncent déjà la mise à exécution des mesures de réforme proclamées par le récent décret royal. La cour de cassation sera composée de seize membres et de deux présidents. Par suite de la NOuvelle loi sur la presse, une commission supérieure de censure a été établie à Turin ; elle est composée de six membres qui sont tous professeurs de l’Université ou membres de l’Académie des sciences. Chaque province du royaume aura sa commission de censure spéciale.
Dans toutes les villes considérables du royaume, des manifestations de joie et de reconnaissance se sont succédé sans interruption. Les illuminations, les transparents, les félicitations et les discours accompagnés de vivats ont accueilli par
tout les NOuvelles réformes, sans que l’ordre public ait été troublé. Toutefois le roi Charles-Albert, en remerciant ses sujets de l’accueil qui lui a été fait, les invite à rentrer dans leur calme habituel, afin que chacun puisse reprendre le cours de ses occupations ordinaires.
Toscane. — Par une proclamation publiée à Forence le dû, le grand-duc Léopold a demandé également à ses sujets de demeurer calmes. Cette invitation devenait d’autant plus nécessaire, que l’affaire de FivizzaNO exaltait tous les esprits. Les listes de volontaires se couvraient de NOms ; chacun de
mandait à marcher et était prêt à courir aux armes. Pour ramener le calme, il a fallu l’invitation du grand-duc et sa déclaration formelle qu’il saurait faire valoir énergiquement ses droits contre le duc de Modène, ainsi que les recomman
dations expresses des chefs du mouvement. Les garnisons de Livourne et de Pise ont été envoyées à Pietra-Santa, petite ville limitrophe du duché de Modène. La garde civique et une garde universitaire, formée d’étudiants, les ont remplacées dans le service de ces deux villes. Le grandduc, dans une lettre qu’il a fait écrire au gonfalonier de Flo
rence, lui fait dire qu’il attend assez des représentations adressées au duc de Modène et communiquées au corps di
plomatique, pour ne pas recourir tout de suite aux armes. Si l’on en croit l Alba, un envoyé toscan est parti le 13 pour Modène, portant au grand-duc la sommation d’évacuer Fivizzauo, sous la menace de l’entrée immédiate d’un corps de troupes.
Duché de Modène. —Toute espèce de rassemblement a été défendu à Modène par une NOtification publiée le 8. Ceux qui contreviendront à cette ordonnance seront renvoyés de
vant un comeil de guerre. Le duc, dans une déclaration publiée, anNOnce qu’il fait donner à ses troupes les ordres né
cessaires pour repousser la peste révolutionnaire qui entoure ses Etats, et que toute manifestation sera immédiatement comprimée par les armes, quelles qu’en doivent être les consé
quences pour ceux qui s’y seront associés. Il ajoute qu’il est bon qu’on sache que 500,0U0 hommes sont, prêts à le seconder. — Toutefois NOus devons ajouter que le duc, à l’occasion des malheurs qui ont ensanglanté l’occupation de FivizzaNO, n’a pu s’empêcher d’exprimer publiquement ses regrets de ce qu’il appelle un acte de rigueur.
Etats pontificaux. — On écrit de Rome : « L’ouverture de la Consulta di Stato a eu lieu le 15. Dès le matin, les députés ont été présentés au pape par le cardinal prési
dent. S. S. leur a adressé des paroles d’encouragement, puis les députés se sont rendus en cérémonie du Quirinal au Va
tican, où siège la Consulta. Les maisons devant lesquelles le cortège a passé étaient pavoisées. Deux escadrons de dragons, un peloton de sapeurs, et deux pelotons de gardes nationaux, musique en tête, ouvraient la marche. Les carrosses du cardinal Antonelli, président, et de M, Amici, vice-pré
sident, entourés des bannières des quatorze rioni de Rome, venaient ensuite ; puis les vingt-quatre voitures que la NO
blesse romaine avait mises à la disposition des vingt-quatre députés, suivies chacune de groupes d’habitants de la province représentée et de son drapeau ; enfin plusieurs pelotons de la garde nationale et un escadron de dragons.
Après la messe du Saint-Esprit, qui a été célébrée à Siint-Pierre, la Consulta est entrée eu séance. Le prince Torlonia a donné le soir un bal au théâtre d’Apollo, et la ville a été illuminée.
Suisse. — Depuis la capitulation de Fribourg, le général en chef de l’armée fédérale a dirigé vers le canton de Lucerne toutes les forces disponibles. Il procède là avec la len
teur pleine de prudence et d’humanité qu’il a apportée dans sa première expédition. Le résultat pourra se taire attendre quelques jours encore, mais il n’est incertain pour personne. — La division qui est demeurée chargée de l’occupation de Fribourg a eu à se défendre tout à la lois des tentatives cri
minelles de fanatiques et de gens sans aveu qui ont, les uns tenté d’assassiner les sentinelles fédérales, les autres pillé quelques habitations de la campagne et de la ville. M. Rilliet, commandant le corps d’occupation, et le gouvernement provisoire, élu par la population, ont pris immédia
tement les mesures nécessaires pour faire cesser un état de choses qui avait déjà causé assez d’irritation dans les troupes fédérales pour amener de leur part quelques désordres. Tout a été réprimé immédiatement. — Une NOuvelle attaque des Uraniens contre les TessiNOis a eu plus de succès que les précédentes.
Mais le fait culminant de cette semaine a été le départ de Berne de M.de Bois-le-Gomte, NOtre ambassadeur, qui, soupçonné de servir d’intermédiaire entre les ligueurs de Fribourg et ceux de Lucerue, ayant demandé un sauf-conduit pour cette dernière ville, cernée de toutes parts, et se l’étant vu reluser, en a pris prétexte pour quitter Berne, dont le sé
jour devait lui être devenu en effet fort déplaisant, et pour se retiier à Bâle.
Prusse. — Le procès des Polonais touche à sa fin, La cour criminelle de Berlin a interrogé, le 17 de ce mois, les cinq derniers accusés, et après avoir entendu les témoignages por
tés contre eux, le réquisitoire du ministère public et la défense, elle a réservé son arrêt; on ne sait point encore quand il sera proNOncé. A la dernière audience, tous les prison
niers, au NOmbre de 195, ont été amenés devant la cour. Le NOmbre des prévenus était, dans l’origine, de 254, mais 60 ont été mis en liberté, les uns purement et simplement, parce que le ministère public reNOnçait à l’accusation; les autres sous caution, parce que les charges qui s’élevaient contre eux étaient sans gravité.
Hongrie. — L’empereur d’Autriche a ouvert en personne la diète hongroise réunie à Presbourg le 12 de ce mois. L’empereur, en uniforme de hussard, accompagné de l’im
pératrice et de cinq archiducs, est arrivé à Presbourg sur un bateau à vapeur du Danube le 11 ; il fut reçu sur le quai de la ville par l’archiduc Etienne, lieutenant du royaume de Hongrie, et le soir la ville a été illuminée.
Le lendemain, à huit heures du malin, l’empereur reçut la députation de deux tables de la diète. L’évêque de Funlkirchen (Cinq-Eglises, NOm d’un ville de la Hongrie) adressa à l’empereur un discours en latin, auquel S. M. répondit dans la même langue. La députation alla ensuite complimenter l’impératrice et les archiducs. L’un d’eux, l’archiduc Fran
çois Charles, harangua la députation en langue madgyare. A dix heures a été célébrée, dans la chapelle primatiale, une messe à laquelle assistaient l’empereur et les membres de la diète. A onze heures, l’empereur et roi parut dans la salle des Etats et monta sur le trône. Les princes et princesses de la famille impériale assistaient à la cérémonie dans une galerie. Sur les marches du trône se tenaient les grands digni
taires : le comte Batthyani, grand-écuyer, tenant une épée nue ; le comte Dietrichstein, le bâton de maréchal de la cour, et plusieurs généraux.
Le premier chancelier du royaume, le comte Georges Appony, fit, des marches du trône, une allocution anNOnçant les motifs de la convocation de la diète. Après quoi, l’empereur proNOnça un discours en langue hongroise ou madgyare, dans lequel il recommande aux Etats d accueillir avec confiance les propositions qui leur seront faites; il remit un pli ca
cheté contenant ces propositions au comte Moilath, judex curiœ.
Les membres de la diète se sont rendus alors dans la salle de leurs séances. Après la lecture des propositions, on a pro
cédé à l’élection du palatin ou président de la diète. Cette élection aété faite par acclamation. Le douveau palatin, l’ar
chiduc Etienne, fils du dernier palatin, l’archiduc Joseph, est alors parti de son palais, dans une voilure de cérémonie, précédé de grands dignitaires du royaume, et est descendu dans la salle des Etats, où l’empereur siégeait de NOuveau sur son trône. Là, après que le grand-juge l’eut présenté à Sa Majesté, en la priant d’approuver le choix de la diète, l’empereur donna son approbation en langue hongroise, et le NOuveau palatin proNOnça quelques mots dans la même lan
gue, en protestant de son dévouement au trône et au pays. La formule du serment a été lue alors par le chancelier, et le palatin a prêté serment. La cérémonie s’est terminée par une allocution de Sa Majesté, recommandant au NOuveau lieutenant du royaume de marcher sur les traces de son père.
Etats-Unis et Mexique. — Les dernières NOuvelles arrivées par le Cambria jeltent peu de jour sur la position de Santa-Anna. Le général Scott était en possession paisible de Mexico avec 7,000 hommes, et il attendait des renforts.
Naufrage de la Gloire et de la Victorieuse.— NOtre marine, si consécutivement malheureuse, a encore un double désastreàenregistrer.LelOaoût, au milieu d’un groupe d’îles et sur un point où rien ne pouvait faire prévoir la présence d’un banc de sable, la frégate la Gloire et la corvette la Victo
rieuse se sont perdues dansl’archipel qui borne lescôtesoecidentales de la Corée.
Avec les détails relatifs à ce déplorable événement, on NOus a expédié un croquis représentant le désastre. Il NOus est parvenu trop tard pour paraître dans ce numéro. NOus reviendrons donc la semaine prochaine sur une perte dont le souvenir et le dommage ne seront point effacés de sitôt.
Naufrages. — Des lettres d’Irlande, de Skibbereen, anNOncent un affreux naufrage qui a eu lieu dans la nuit de mercredi de la semaine dernière, et dans lequel qua
tre-vingt-onze personnes auraient péri. Le bâtiment était le Stephen Wliitney, et venait de New-York, allant à Liverpool. Il a touché sur des rocs, et au bout de dix minutes il était en pièces. Il y avait e«nt dix personnes à bord; dix-neuf seulement ont pu être sauvées. La cargaison a été jetée sur le rivage et mise au pillage par la misérable po
pulation du pays. Il y a neuf ans, au même endroit, il périt un autre navire, et personne ne fut sauvé.
— On lisait dans la Sentinelle de la Marine, sous la date de Toulon, le 19 NOvembre : « NOus avons à déplorer un si
nistre qui a coûté la vie à seize personnes. Hier au soir, à cinq heures un quart, le bateau de service de Saint Mandrier, qui rentrait au port, était arrivé tout près de la Grosse- Tour, lorsqu’une rafale de vent le fit chavirer et sombrer.
Le gardien de ce fort, qui a été témoin de ce sinistre, est venu faire sa déclaration le soir même. Il a vu, après cet événement, plusieurs hommes surnageant en essayant de gagner la terre; mais, cinq minutes après, tous avaient disparu. Ce bateau était monté par dix forçats, un garde, et di
rigé par le patron Sardon, appartenant à la direction du port. Il s’y trouvait, comme passagers, quatre autres personnes, dont deux appartiennent, dit-on, au régiment d’ar
tillerie de marine, et les deux autres, matelots, sortaient de 1 hôpital. On croit que ces seize personnes ont péri. »
Catastrophe du chemin d’Orléans. — Un épouvantable événement a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi de la semaine dernière sur le chemin de fer de Paris à Orléans, près de la gare de cette dernière ville. Un train de nuit de voyageurs et de marchandises, allant à Bourges à petite vitesse, et se trouvant arrêté au pont de la Bourie dans le faubourg d’Orléans, a été enfoncé par une locomotive du chemin d’Orléans qui avait conduit un train de marchandises à
Toury et revenait à vide à toute vitesse. Cette machine est venue se jeter sur le convoi arrêté. Le choc fut terrible : un wagon de marchandises, placé à la queue du convoi, fut broyé; les deux wagons de voyageurs qui le précédaient fu
rent disloqués; la locomotive s’était en quelque sorte ouvert, comme l’aurait fait un boulet, un chemin dans le convoi. Par bonheur, la tête du convoi n’avait rien qui portât obstacle à sa marche ; elle céda donc et alla en avant; les voyageurs furent jetés à droite et à gauche, blessés, contusionnés, quelques-uns frappés mortellement. La locomotive cause de l’événement avait brisé trois voitures de voyageurs, dont une
de première classe, et elle poussait devant elle les débris et le reste du convoi. — Trente personnes au moins ont été blessées; dix-sept ont été transportées à l’Hôtel-Dieu d’Or
léans ; huit ont des membres brisés; plusieurs ont déjà été amputés; quelques-uns sont dans un état désespéré.
Nécrologie. — M. Fornier de Saint-Lary, ancien membre et questeur de la chambre des députés, est mort dans un âge très-avancé. — M. Carrichon (de Villefranche,) ancien député, l’un des plus riches propriétaires du Beaujolais, qui était descendu le 17 au soir à l’hôtel du NOrd, à Lyon, s’y est suicidé dans la nuit— M. le maréchal de camp dé Gouy,
qui commandait la subdivision militaire à Nancy, vient de périr, aux portes de cette ville, en s’élançant de sa voiture, entraînée par un cheval emporté.
S. A. R. Guillaume II, électeur de Hesse, est mort le 20 à Francfort. Il était né le 28 juillet 1777, et régnait depuis le 27 février 1821. C’est le pr ince électoral Frédéric-Guillaume, né le 20 août 1802, co-régent depuis 1831, qui lui succède au trône électoral de la Hesse.
L’hotel Nesmond.
Un vieil hôtel parlementaire va prochainement disparaître de la surface de Paris. Il s’agit d’une vaste et antique maison bâtie entre cour et jardin, et sise, comme on dit au Palais, dans le quartier de la Tournelle, à l’angle du quai de ce NOm et de la rue des Bernardins. Elle occupe une vaste façade tant sur le quai que sur la rue , et elle est bien connue dans tout le quartier sous le NOm à hôtel Nesmond, que porte en
core gravé, en lettres qui furent d’or, une tablette de marbre NOir érigée au-dessus de l’entrée principale.
Cette demeure, qui fut autrefois d’aspect seigneurial, ne conserve plus guère du temps de sa splendeur que l’im
mense développement des bâtiments et des terrains qui la composent, et les souvenirs historiques ou tout au moins anecdotiques qui se rattachent à l’époque où elle comptait parmi les hôtels LamoigNOn , Daguesseau, Lambert, Mole,
de Harlai, et autres qu’illustra la robe. Comme la plupart de ces maisons magistrales, l’hôtel Nesmond a été singulièrement embourgeoisé par l un de ses derniers propriétaires, qui a prétendu l’accommoder aux besoins du temps présent, c’està-dire en a morcelé les vastes et beaux appartements pour
la location moderne. Mais en jetant les yeux sur ce qu’il est encore, on peut juger de ce qu’il fut.
L’hôtel Nesmond porta d’abord le NOm d’hôtel Montpensier. 11 appartenait sans nul doute à Tune des branches de cette grande et ambitieuse maison de Lorraine, peut-être à cette fameuse duchesse de Montpensier qui prétendait tondre Henri III. Il existe encore des portraits contemporains de
cette possession illustre, et qui paraissent émaner de quelque grand peintre espagNOl, peu inférieur à Velasquez.
Vers la fin du règne de Louis XIII, l’hôtel Montpensier passa dans la famille de Nesmond, dont il a conservé le NOm. Celte famille de robe et d’église a marqué au dix-septième siècle, et il est fort question de plusieurs de ses membres dans les mémoires contemporains. Elle compta, entre autres, plusieurs présidents à moriierau parlement de Paris, et l’ar
chevêque de Toulouse, Nesmond, prélat lettré et spirituel, qui fut de l’Académie française à sa fondation, et fut ainsi le chef de l’une des quarante dynasties d’immortels créées par Richelieu. -
Un autre Nesmond fut évêque de Bayeux, et célèbre, tant à la ville qu’à la cour et dans son diocèse, moins encore par sa charité inépuisable que par ses naïves reparties et cette simplicité d’esprit qui ouvre le royaume des cieux. Saint-Simon, cet impitoyable et sarcastique discoureur, lui fait sou
vent l’honneur de s’occuper de lui, mais c’est, naturellement, pour s’égayer aux dépens de la bonhomie du prélat. C’est à lui qu’il impute, à tort ou à raison , cette fameuse réponse prêtée depuis à tant de gens, sur la participation de Jésus aux NOces de Cana. Un curé du diocèse de Bayeux étant venu consulter son évêque sur le point de savoir s’il convenait d’autoriser les villageois à danser, celui-ci refusa tout net. Le curé allégua l’exemple de NOtre-Seigneur qui avait bien dansé aux NOces de Cana. « A la bonne heure! répondit en se grat
tant l’oreille le bon Nesmond, d’abord un peu déconcerté; mais, entre NOus, monsieur le curé, ce n’est pas ce qu’il a fait de mieux ! »
C’est lui qui, apprenant la caNOnisation de saint François de Sales, s’écriait : « Vraiment, j’ensuis aise ! ce cher saint n’avait que le défaut de tricher au jeu; mais il disait que c’é tait pour donner aux pauvres! »
Cette fin sanctifiait tous les moyens aux yeux de l’ingénu et charitable évêque Nesmond. Il faillit un jour être luimême, NOn caNOnisé, mais jeté dans une prison de malfai
teurs pour un fait à peu près semblable. Son hôtel se trouva
cerné un beau matin par toute une escouade d’exempts et d’archers de police. On cherchait un voleur, dit-on. Je laisse à penser quelle rumeur dans tout le quartier de la Tournelle. Mais ce fut bien pis quand on apprit que monseigneur luimême était l’auteur présumé du larcin. Voici ce qui s’était passé. L’évêque de Bayeux, qui portait Tardent amour des pauvres jusqu’au fanatisme, avait un intendant écoNOme qui le contrariait sur ce point, et, selon la très-pittorescpqgT
pression de Saint-Simon,« le tenait de court lantqHl.p d sur les aumônes de sa poche. » Or, Nesmond, sut le feint de
Piémont. — Les NOuvelles de Turin anNOncent déjà la mise à exécution des mesures de réforme proclamées par le récent décret royal. La cour de cassation sera composée de seize membres et de deux présidents. Par suite de la NOuvelle loi sur la presse, une commission supérieure de censure a été établie à Turin ; elle est composée de six membres qui sont tous professeurs de l’Université ou membres de l’Académie des sciences. Chaque province du royaume aura sa commission de censure spéciale.
Dans toutes les villes considérables du royaume, des manifestations de joie et de reconnaissance se sont succédé sans interruption. Les illuminations, les transparents, les félicitations et les discours accompagnés de vivats ont accueilli par
tout les NOuvelles réformes, sans que l’ordre public ait été troublé. Toutefois le roi Charles-Albert, en remerciant ses sujets de l’accueil qui lui a été fait, les invite à rentrer dans leur calme habituel, afin que chacun puisse reprendre le cours de ses occupations ordinaires.
Toscane. — Par une proclamation publiée à Forence le dû, le grand-duc Léopold a demandé également à ses sujets de demeurer calmes. Cette invitation devenait d’autant plus nécessaire, que l’affaire de FivizzaNO exaltait tous les esprits. Les listes de volontaires se couvraient de NOms ; chacun de
mandait à marcher et était prêt à courir aux armes. Pour ramener le calme, il a fallu l’invitation du grand-duc et sa déclaration formelle qu’il saurait faire valoir énergiquement ses droits contre le duc de Modène, ainsi que les recomman
dations expresses des chefs du mouvement. Les garnisons de Livourne et de Pise ont été envoyées à Pietra-Santa, petite ville limitrophe du duché de Modène. La garde civique et une garde universitaire, formée d’étudiants, les ont remplacées dans le service de ces deux villes. Le grandduc, dans une lettre qu’il a fait écrire au gonfalonier de Flo
rence, lui fait dire qu’il attend assez des représentations adressées au duc de Modène et communiquées au corps di
plomatique, pour ne pas recourir tout de suite aux armes. Si l’on en croit l Alba, un envoyé toscan est parti le 13 pour Modène, portant au grand-duc la sommation d’évacuer Fivizzauo, sous la menace de l’entrée immédiate d’un corps de troupes.
Duché de Modène. —Toute espèce de rassemblement a été défendu à Modène par une NOtification publiée le 8. Ceux qui contreviendront à cette ordonnance seront renvoyés de
vant un comeil de guerre. Le duc, dans une déclaration publiée, anNOnce qu’il fait donner à ses troupes les ordres né
cessaires pour repousser la peste révolutionnaire qui entoure ses Etats, et que toute manifestation sera immédiatement comprimée par les armes, quelles qu’en doivent être les consé
quences pour ceux qui s’y seront associés. Il ajoute qu’il est bon qu’on sache que 500,0U0 hommes sont, prêts à le seconder. — Toutefois NOus devons ajouter que le duc, à l’occasion des malheurs qui ont ensanglanté l’occupation de FivizzaNO, n’a pu s’empêcher d’exprimer publiquement ses regrets de ce qu’il appelle un acte de rigueur.
Etats pontificaux. — On écrit de Rome : « L’ouverture de la Consulta di Stato a eu lieu le 15. Dès le matin, les députés ont été présentés au pape par le cardinal prési
dent. S. S. leur a adressé des paroles d’encouragement, puis les députés se sont rendus en cérémonie du Quirinal au Va
tican, où siège la Consulta. Les maisons devant lesquelles le cortège a passé étaient pavoisées. Deux escadrons de dragons, un peloton de sapeurs, et deux pelotons de gardes nationaux, musique en tête, ouvraient la marche. Les carrosses du cardinal Antonelli, président, et de M, Amici, vice-pré
sident, entourés des bannières des quatorze rioni de Rome, venaient ensuite ; puis les vingt-quatre voitures que la NO
blesse romaine avait mises à la disposition des vingt-quatre députés, suivies chacune de groupes d’habitants de la province représentée et de son drapeau ; enfin plusieurs pelotons de la garde nationale et un escadron de dragons.
Après la messe du Saint-Esprit, qui a été célébrée à Siint-Pierre, la Consulta est entrée eu séance. Le prince Torlonia a donné le soir un bal au théâtre d’Apollo, et la ville a été illuminée.
Suisse. — Depuis la capitulation de Fribourg, le général en chef de l’armée fédérale a dirigé vers le canton de Lucerne toutes les forces disponibles. Il procède là avec la len
teur pleine de prudence et d’humanité qu’il a apportée dans sa première expédition. Le résultat pourra se taire attendre quelques jours encore, mais il n’est incertain pour personne. — La division qui est demeurée chargée de l’occupation de Fribourg a eu à se défendre tout à la lois des tentatives cri
minelles de fanatiques et de gens sans aveu qui ont, les uns tenté d’assassiner les sentinelles fédérales, les autres pillé quelques habitations de la campagne et de la ville. M. Rilliet, commandant le corps d’occupation, et le gouvernement provisoire, élu par la population, ont pris immédia
tement les mesures nécessaires pour faire cesser un état de choses qui avait déjà causé assez d’irritation dans les troupes fédérales pour amener de leur part quelques désordres. Tout a été réprimé immédiatement. — Une NOuvelle attaque des Uraniens contre les TessiNOis a eu plus de succès que les précédentes.
Mais le fait culminant de cette semaine a été le départ de Berne de M.de Bois-le-Gomte, NOtre ambassadeur, qui, soupçonné de servir d’intermédiaire entre les ligueurs de Fribourg et ceux de Lucerue, ayant demandé un sauf-conduit pour cette dernière ville, cernée de toutes parts, et se l’étant vu reluser, en a pris prétexte pour quitter Berne, dont le sé
jour devait lui être devenu en effet fort déplaisant, et pour se retiier à Bâle.
Prusse. — Le procès des Polonais touche à sa fin, La cour criminelle de Berlin a interrogé, le 17 de ce mois, les cinq derniers accusés, et après avoir entendu les témoignages por
tés contre eux, le réquisitoire du ministère public et la défense, elle a réservé son arrêt; on ne sait point encore quand il sera proNOncé. A la dernière audience, tous les prison
niers, au NOmbre de 195, ont été amenés devant la cour. Le NOmbre des prévenus était, dans l’origine, de 254, mais 60 ont été mis en liberté, les uns purement et simplement, parce que le ministère public reNOnçait à l’accusation; les autres sous caution, parce que les charges qui s’élevaient contre eux étaient sans gravité.
Hongrie. — L’empereur d’Autriche a ouvert en personne la diète hongroise réunie à Presbourg le 12 de ce mois. L’empereur, en uniforme de hussard, accompagné de l’im
pératrice et de cinq archiducs, est arrivé à Presbourg sur un bateau à vapeur du Danube le 11 ; il fut reçu sur le quai de la ville par l’archiduc Etienne, lieutenant du royaume de Hongrie, et le soir la ville a été illuminée.
Le lendemain, à huit heures du malin, l’empereur reçut la députation de deux tables de la diète. L’évêque de Funlkirchen (Cinq-Eglises, NOm d’un ville de la Hongrie) adressa à l’empereur un discours en latin, auquel S. M. répondit dans la même langue. La députation alla ensuite complimenter l’impératrice et les archiducs. L’un d’eux, l’archiduc Fran
çois Charles, harangua la députation en langue madgyare. A dix heures a été célébrée, dans la chapelle primatiale, une messe à laquelle assistaient l’empereur et les membres de la diète. A onze heures, l’empereur et roi parut dans la salle des Etats et monta sur le trône. Les princes et princesses de la famille impériale assistaient à la cérémonie dans une galerie. Sur les marches du trône se tenaient les grands digni
taires : le comte Batthyani, grand-écuyer, tenant une épée nue ; le comte Dietrichstein, le bâton de maréchal de la cour, et plusieurs généraux.
Le premier chancelier du royaume, le comte Georges Appony, fit, des marches du trône, une allocution anNOnçant les motifs de la convocation de la diète. Après quoi, l’empereur proNOnça un discours en langue hongroise ou madgyare, dans lequel il recommande aux Etats d accueillir avec confiance les propositions qui leur seront faites; il remit un pli ca
cheté contenant ces propositions au comte Moilath, judex curiœ.
Les membres de la diète se sont rendus alors dans la salle de leurs séances. Après la lecture des propositions, on a pro
cédé à l’élection du palatin ou président de la diète. Cette élection aété faite par acclamation. Le douveau palatin, l’ar
chiduc Etienne, fils du dernier palatin, l’archiduc Joseph, est alors parti de son palais, dans une voilure de cérémonie, précédé de grands dignitaires du royaume, et est descendu dans la salle des Etats, où l’empereur siégeait de NOuveau sur son trône. Là, après que le grand-juge l’eut présenté à Sa Majesté, en la priant d’approuver le choix de la diète, l’empereur donna son approbation en langue hongroise, et le NOuveau palatin proNOnça quelques mots dans la même lan
gue, en protestant de son dévouement au trône et au pays. La formule du serment a été lue alors par le chancelier, et le palatin a prêté serment. La cérémonie s’est terminée par une allocution de Sa Majesté, recommandant au NOuveau lieutenant du royaume de marcher sur les traces de son père.
Etats-Unis et Mexique. — Les dernières NOuvelles arrivées par le Cambria jeltent peu de jour sur la position de Santa-Anna. Le général Scott était en possession paisible de Mexico avec 7,000 hommes, et il attendait des renforts.
Naufrage de la Gloire et de la Victorieuse.— NOtre marine, si consécutivement malheureuse, a encore un double désastreàenregistrer.LelOaoût, au milieu d’un groupe d’îles et sur un point où rien ne pouvait faire prévoir la présence d’un banc de sable, la frégate la Gloire et la corvette la Victo
rieuse se sont perdues dansl’archipel qui borne lescôtesoecidentales de la Corée.
Avec les détails relatifs à ce déplorable événement, on NOus a expédié un croquis représentant le désastre. Il NOus est parvenu trop tard pour paraître dans ce numéro. NOus reviendrons donc la semaine prochaine sur une perte dont le souvenir et le dommage ne seront point effacés de sitôt.
Naufrages. — Des lettres d’Irlande, de Skibbereen, anNOncent un affreux naufrage qui a eu lieu dans la nuit de mercredi de la semaine dernière, et dans lequel qua
tre-vingt-onze personnes auraient péri. Le bâtiment était le Stephen Wliitney, et venait de New-York, allant à Liverpool. Il a touché sur des rocs, et au bout de dix minutes il était en pièces. Il y avait e«nt dix personnes à bord; dix-neuf seulement ont pu être sauvées. La cargaison a été jetée sur le rivage et mise au pillage par la misérable po
pulation du pays. Il y a neuf ans, au même endroit, il périt un autre navire, et personne ne fut sauvé.
— On lisait dans la Sentinelle de la Marine, sous la date de Toulon, le 19 NOvembre : « NOus avons à déplorer un si
nistre qui a coûté la vie à seize personnes. Hier au soir, à cinq heures un quart, le bateau de service de Saint Mandrier, qui rentrait au port, était arrivé tout près de la Grosse- Tour, lorsqu’une rafale de vent le fit chavirer et sombrer.
Le gardien de ce fort, qui a été témoin de ce sinistre, est venu faire sa déclaration le soir même. Il a vu, après cet événement, plusieurs hommes surnageant en essayant de gagner la terre; mais, cinq minutes après, tous avaient disparu. Ce bateau était monté par dix forçats, un garde, et di
rigé par le patron Sardon, appartenant à la direction du port. Il s’y trouvait, comme passagers, quatre autres personnes, dont deux appartiennent, dit-on, au régiment d’ar
tillerie de marine, et les deux autres, matelots, sortaient de 1 hôpital. On croit que ces seize personnes ont péri. »
Catastrophe du chemin d’Orléans. — Un épouvantable événement a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi de la semaine dernière sur le chemin de fer de Paris à Orléans, près de la gare de cette dernière ville. Un train de nuit de voyageurs et de marchandises, allant à Bourges à petite vitesse, et se trouvant arrêté au pont de la Bourie dans le faubourg d’Orléans, a été enfoncé par une locomotive du chemin d’Orléans qui avait conduit un train de marchandises à
Toury et revenait à vide à toute vitesse. Cette machine est venue se jeter sur le convoi arrêté. Le choc fut terrible : un wagon de marchandises, placé à la queue du convoi, fut broyé; les deux wagons de voyageurs qui le précédaient fu
rent disloqués; la locomotive s’était en quelque sorte ouvert, comme l’aurait fait un boulet, un chemin dans le convoi. Par bonheur, la tête du convoi n’avait rien qui portât obstacle à sa marche ; elle céda donc et alla en avant; les voyageurs furent jetés à droite et à gauche, blessés, contusionnés, quelques-uns frappés mortellement. La locomotive cause de l’événement avait brisé trois voitures de voyageurs, dont une
de première classe, et elle poussait devant elle les débris et le reste du convoi. — Trente personnes au moins ont été blessées; dix-sept ont été transportées à l’Hôtel-Dieu d’Or
léans ; huit ont des membres brisés; plusieurs ont déjà été amputés; quelques-uns sont dans un état désespéré.
Nécrologie. — M. Fornier de Saint-Lary, ancien membre et questeur de la chambre des députés, est mort dans un âge très-avancé. — M. Carrichon (de Villefranche,) ancien député, l’un des plus riches propriétaires du Beaujolais, qui était descendu le 17 au soir à l’hôtel du NOrd, à Lyon, s’y est suicidé dans la nuit— M. le maréchal de camp dé Gouy,
qui commandait la subdivision militaire à Nancy, vient de périr, aux portes de cette ville, en s’élançant de sa voiture, entraînée par un cheval emporté.
S. A. R. Guillaume II, électeur de Hesse, est mort le 20 à Francfort. Il était né le 28 juillet 1777, et régnait depuis le 27 février 1821. C’est le pr ince électoral Frédéric-Guillaume, né le 20 août 1802, co-régent depuis 1831, qui lui succède au trône électoral de la Hesse.
L’hotel Nesmond.
Un vieil hôtel parlementaire va prochainement disparaître de la surface de Paris. Il s’agit d’une vaste et antique maison bâtie entre cour et jardin, et sise, comme on dit au Palais, dans le quartier de la Tournelle, à l’angle du quai de ce NOm et de la rue des Bernardins. Elle occupe une vaste façade tant sur le quai que sur la rue , et elle est bien connue dans tout le quartier sous le NOm à hôtel Nesmond, que porte en
core gravé, en lettres qui furent d’or, une tablette de marbre NOir érigée au-dessus de l’entrée principale.
Cette demeure, qui fut autrefois d’aspect seigneurial, ne conserve plus guère du temps de sa splendeur que l’im
mense développement des bâtiments et des terrains qui la composent, et les souvenirs historiques ou tout au moins anecdotiques qui se rattachent à l’époque où elle comptait parmi les hôtels LamoigNOn , Daguesseau, Lambert, Mole,
de Harlai, et autres qu’illustra la robe. Comme la plupart de ces maisons magistrales, l’hôtel Nesmond a été singulièrement embourgeoisé par l un de ses derniers propriétaires, qui a prétendu l’accommoder aux besoins du temps présent, c’està-dire en a morcelé les vastes et beaux appartements pour
la location moderne. Mais en jetant les yeux sur ce qu’il est encore, on peut juger de ce qu’il fut.
L’hôtel Nesmond porta d’abord le NOm d’hôtel Montpensier. 11 appartenait sans nul doute à Tune des branches de cette grande et ambitieuse maison de Lorraine, peut-être à cette fameuse duchesse de Montpensier qui prétendait tondre Henri III. Il existe encore des portraits contemporains de
cette possession illustre, et qui paraissent émaner de quelque grand peintre espagNOl, peu inférieur à Velasquez.
Vers la fin du règne de Louis XIII, l’hôtel Montpensier passa dans la famille de Nesmond, dont il a conservé le NOm. Celte famille de robe et d’église a marqué au dix-septième siècle, et il est fort question de plusieurs de ses membres dans les mémoires contemporains. Elle compta, entre autres, plusieurs présidents à moriierau parlement de Paris, et l’ar
chevêque de Toulouse, Nesmond, prélat lettré et spirituel, qui fut de l’Académie française à sa fondation, et fut ainsi le chef de l’une des quarante dynasties d’immortels créées par Richelieu. -
Un autre Nesmond fut évêque de Bayeux, et célèbre, tant à la ville qu’à la cour et dans son diocèse, moins encore par sa charité inépuisable que par ses naïves reparties et cette simplicité d’esprit qui ouvre le royaume des cieux. Saint-Simon, cet impitoyable et sarcastique discoureur, lui fait sou
vent l’honneur de s’occuper de lui, mais c’est, naturellement, pour s’égayer aux dépens de la bonhomie du prélat. C’est à lui qu’il impute, à tort ou à raison , cette fameuse réponse prêtée depuis à tant de gens, sur la participation de Jésus aux NOces de Cana. Un curé du diocèse de Bayeux étant venu consulter son évêque sur le point de savoir s’il convenait d’autoriser les villageois à danser, celui-ci refusa tout net. Le curé allégua l’exemple de NOtre-Seigneur qui avait bien dansé aux NOces de Cana. « A la bonne heure! répondit en se grat
tant l’oreille le bon Nesmond, d’abord un peu déconcerté; mais, entre NOus, monsieur le curé, ce n’est pas ce qu’il a fait de mieux ! »
C’est lui qui, apprenant la caNOnisation de saint François de Sales, s’écriait : « Vraiment, j’ensuis aise ! ce cher saint n’avait que le défaut de tricher au jeu; mais il disait que c’é tait pour donner aux pauvres! »
Cette fin sanctifiait tous les moyens aux yeux de l’ingénu et charitable évêque Nesmond. Il faillit un jour être luimême, NOn caNOnisé, mais jeté dans une prison de malfai
teurs pour un fait à peu près semblable. Son hôtel se trouva
cerné un beau matin par toute une escouade d’exempts et d’archers de police. On cherchait un voleur, dit-on. Je laisse à penser quelle rumeur dans tout le quartier de la Tournelle. Mais ce fut bien pis quand on apprit que monseigneur luimême était l’auteur présumé du larcin. Voici ce qui s’était passé. L’évêque de Bayeux, qui portait Tardent amour des pauvres jusqu’au fanatisme, avait un intendant écoNOme qui le contrariait sur ce point, et, selon la très-pittorescpqgT
pression de Saint-Simon,« le tenait de court lantqHl.p d sur les aumônes de sa poche. » Or, Nesmond, sut le feint de