tant ne s’était joint aux insurgés; les désordres n’avaient pas de caractère politique. »
Angleterre. — La chambre des communes a NOmmé une commission pour procéder à une enquête sur la crise commerciale et financière. Ce comité est en grande partie composé des partisans du bill de 1 844.
Le bill pour la répression des crimes et des délits en Irlande, après avoir été adopté à la chambre des communes, subit rapidement et heureusement ses épreuves à la chambre des lords.
Les communes ont pris en considération, à la majorité de deux cent cinquante-trois voix contre cent quatre-vingt-six, la proposition de lord John Russell pour l’admission des juifs dans le parlement. Ce résultat n’a pas été obtenu sans de grands efforts. Les partisans du vieux bigotisme anglican se sont surtout signalés par l’âpreté barbare de leur zèle. On se serait cru transporté aux temps les plus fabuleux du fana
tisme. Des discours d’un autre âge ont été proNOncés dans cette occasion. Jamais l’anathème traditionnel qui a été lancé contre la race israélite tfavait encore reçu de pareil commentaires. Mais enfin le préjugé absurde a commencé à cé
der devant la raison. Une majorité de soixante-sept voix veut l’égalité politique pour les juifs. On doit espérer que cette majorité restera fidèle au bon sens. La cause des juifs est gagnée en Angleterre.
Irlande. — On écrit de Limerick qu’une bande de malfaiteurs redoutés, qui parcourait les environs de Tulla, comté
de Clare, vient d’être surprise presqu’en flagrant délit, au moment où elle essayait de forcer la maison d’un _ forgeron NOmmé Smith, près de Tulla. Les habitants delannaison, sûrs
d’être égorgés si ces brigands parvenaient à y pénétrer, l’ont défendue avec courage pendant plus d’une heure. Alors le bruit des portes et des fenêtres que l’on brisait attira l’atten
tion d’une patrouille. Deux des malfaiteurs furent arrêtés
sur-le-champ, et six autres peu de temps après ; la bande entière, qui comptait vingt-cinq individus, s’est dispersée.
On cite une jeune tille qui s’est conduite en héroïne : un des panneaux de la porte d’entrée était brisée ; la porte ellemême cédait, lorsqu’elle se précipita dessus, de tout son poids, pour la retenir : les bandits lui allongèrent alors un coup de fourche à travers le panneau brisé; mais elle saisit intrépidement l’instrument meurtrier et le leur arracha des mains.
Espagne. — Le sénat a adopté presqu’à l’unanimité J’a dresse déjà votée par le congrès. — A la date des dernières NOuvelles on parlait toujours d’une proposition de mise en accusation qui serait portée devant les cortès contre les membres de l’ex-ministère Salamanca.
La reine venait de prendre pour confesseur le chaNOine de Cuença. Le Clamor publico disait que c’était l’homme qui convenait le moins à un ministère grave et solennel.
En Catalogne on a poussé vivement la dispersion des bandes. Outre les carlistes tués ou pris, six cents ont accepté l’amnistie depuis le 15 NOvembre. Le général Pavia vient de prolonger l’amnistie jusqu au 15 décembre Les enragés,
comme on les appelle, ceux qui veulent continuer la lutte, se dirigent vers le Bas-Aragon. Ce mouvement a lieu en même temps sur les deux, rives de l’Ebre. Ainsi ils veulent déplacer la scène et s’adresser à de NOuveaux partisans. Le général Pavia est dans le district de Yich. Il paraît, par des correspondances carlistes qui sont devenues publiques, que le défaut d’autorité supérieure et la jalousie du commande
ment ont été pour beaucoup dans les revers éprouvés par la faction, et que les chefs du mouvement, qui étaient en rap
port avec Londres, écoutaient mal les conseils d’union qu’on leur expédiait de cette capitale.
Portugal. — Les dernières NOuvelles arrivées à Southampton confirmaient en tout point le succès des cabralistes dans les élections. L’avénement d’un ministère Cabraisem
ble très-probable; et voici comment il serait composé, d’après la rumeur publique : président du conseil, le duc de Saldanha; intérieur, Costa Cabrai ; justice, Silva Cabrai; guerre, le duc de Terceire; finances, comte Tojal ; marine, Falcao ; affaires étrangères, marquis de Fronteira.
Sardaigne. — Le 3 est rentré à Cagliari (île de Sardaigne) une députation qui avait été envoyée à Turin, au roi, pour lui demander au NOm du peuple sarde que Pile de Sar
daigne soit appelée à jouir de toutes les réformes accordées au Piémont. M. le baron Scappa est revenu porteur d’une dépêche royale anNOnçant que ces vœux seraient bientôt exau
cés, que toutes les parties du royaume auraient leurs intérêts confondus de manière à ne former qu’une seule famille. Dès
aujourd’hui les droits d’exportation cessent d’être perçus en Sardaigne sur les vins et l’huile destinés aux Etats sardes. Le 4 de ce mois, un Te Deurn a été chanté à la cathédrale; le soir, il y a eu illumination générale, qui a été répétée pendant trois nuits.
Deux-Siciles. — Des manifestations fort significatives se sont produites dans l’île de Sicile, les 27, 28 et 29 NOvembre. Toutefois, l’ordre paraissait rétabli le 5 de ce mois. Ce qui
sans doute y avait contribué puissamment, c’est l’anNOnce d’un changement de ministère à Naples, et la NOuvelle que
M. Parisi, intendant de Messine, qui a su acquérir beaucoup de popularité dans le pays, était chargé du portefeuille de l’intérieur. Cette NOmination a été fêtée, mais en même temps le général Landi, moins heureux, a été l’objet de démonstrations hostiles.
Le cabinet de Naples, NOus veNOns de le dire, a été en partie modifié. Le ministre de l’intérieur, M. San-Angelo, prend sa retraite. Le ministère a été divisé en trois : intérieur, travaux publics, commerce et instruction publique. Les NOu
veaux ministres NOmmés sont, pour le premier de ces départements, M. Parisi; pour le second, M. d’Urso ; pour le troi
sième, M. Spinelli. M. Parisi était intendant de Messine; M. d’Urso, procureur général près la cour des comptes; M. Spinelli est moins connu. Le ministère de la police reste
tel qu’il est, entre les mains du marquis del Carreto, qui ne jouit d’aucune popularité.
La réponse du roi de Naples tria ligue des douanes proposée par les trois puissances d’Italie a été que, venant récemment de faire des traités de commerce et beaucoup de chan
gements à ses tarif il avait besoin de connaître les bases du projet pour savoir s’il lui était possible d’y accéder.
Etats pontificaux. — On lit dans la Patria de Florence, sous la rubrique de Rome (10 décembre),: « La question austro-ferraraise vient enfin d’atteindre son terme. Les cho
ses sont remises à Ferrare absolument dans le slatu quo._ Ce gouvernement a soutenu ses droits avec une fermeté qui l’ho- NOre. M. Massoni a eu la plus grande part dans ce résultat.
M. Palomba, attaché à l’ambassade d’Autriche à Rome, est revenu hier de Milan avec des dépêches par lesquelles le comte de Fiquelmont anNOnce à l’ambassadeur cet heureux déNOûment. Les NOtes destinées à le rendre officiel seront échangées aujourd’hui même entre le gouvernement pontifical et l’envoyé autrichien. »
Toscane. — A Florence, à Livourne, on ne tient compte de la défense papale, et les manifestations en l’honneur du triomphe de la Suisse fédérale se succèdent de tous côtés.
— On lit dans la Patria de Florence du 11 décembre : « Hier soir, la princesse de Belgiojoso, née Trivulzi, étant entrée au café Ferruccio (à Florence), a été accueillie, par l’assemblée très-NOmbreuse qui s’y trouvait réunie, avec les
plus grandes démonstrations de respect et d’estime. L’avocat Antonio Mordiniapris la parole au NOm de toutes les personnes présentes, et a adressé à la princesse une allocution convenable pour louer dignement une des plus illustres dames de l’I talie. »
Suisse. — Neufchâtel s’est soumis à la pénalité qui lui a été infligée.— Les cantonsde l’ancienne ligue ont aujourd’hui reconstitué leurs gouvernements cantonaux, et bientôt ils auront NOmmé leurs députés. — La diète reprendra alors ses séances ; mais on croit néanmoins que la révision du pacte fédéral sera une œuvre confiée à une autre assemblée.
Belgique. — On vient de distribuer à Bruxelles des récompenses à l’occasion de la dernière exposition des produits de l’industrie belge. Le roi a terminé cette solennité en distribuant des décorations instituées par un arrêté du 7 NOvem
bre pour les ouvriers qui se sont distingués par leur habileté et leur bonne conduite. Deux cent huit ouvriers et dix-neuf femmes ont reçu la décoration. Parmi ces dernières, NOus re
marquons deux jeunes filles de dix-neuf ans, l’une lileuse, l’autre gantière.
Wurtemberg. — Les Chambres de Wurtemberg sont convoquées pour le 15 janvier prochain.
Prusse. — On écrivait de Berlin, le 15 décembre :
« M. Louis Mieroslawski a laissé passer le délai d’appel sans se pourvoir devant la cour suprême contre l’arrêt de mort dont il a été frappé. Jusqu’à ce moment il n’a NOn plus
formé aucun recours en grâce. Sa sœur, madame de Mazurkiewicz, qui déjà, avant le commencement des débats du grand procès, était accourue de Paris à Berlin, et qui depuis n’avait cessé de solliciter, mais toujours en vain, l’autorisa
tion de communiquer avec son frère, vient maintenant d’ob
tenir cette autorisation par un ordre émané directement de Sa Majesté. On anNOnce que les huit Polonais condamnés à
la peine de mort ont obtenu leur grâce. Leur peine sera commuée en celle d’une prison perpétuelle. Plusieurs Polo
nais riches qui ont été acquittés ont donné des sommes considérables à des établissements de bienfaisance. »
Autriche. — On écrit de Prague, le 8 décembre, à la Gazette de Cologne : « Voici comment le prince de Lainberg
a été réprimandé par l’empereur pour avoir tenu un langage trop libre dans les états de Bohême :
« Réprimande impériale au prince de Lamberg, au sujet d’un discours proNOncé par lui le 27 mai 1846, dans la chambre des seigneurs :
« Sa Majesté a décidé, par une résolution du 27 octobre, que des digressions dans les discussions des États, et le dé
veloppement de propositions inconvenantes, comme celle de M. le prince de Lamberg à la séance du 27 mai de cette année, ne devront plus être tolérées par le président de la diète.
« Il est vrai que le président a essayé de rappeler à l’ordre le prince de Lamberg, mais ce dernier a insisté. Sa Majesté a en outre ordonné que le président de la diète, lorsqu’un membre traiterait des sujets hors de l’ordre du jour, soit dans les diètes mêmes, soit dans l’assemblée des États, le rappellera à l’ordre et à la question. S’il y a résistance mal
gré cet avis, le président pourra interrompre l’orateur et donner la parole à un autre membre. Le procès-verbal fera mention de la résistance, et le membre de la diète pourra faire des réclamations. La marche de la discussion ne sera pas interrompue.
« Sa Majesté ordonne en outre que l’on ne s’écarte plus du programme imprimé, ou qu’au moins, et même en cas d’ur
gence, on ne discute plus aucune proposition sans l’avoir soumise à l’examen préalable des comités. »
États-Unis et Mexique. — Les NOuvelles de New-York, du l8r, n’anNOnçaient rien de NOuveau du Mexique; on di
sait seulement que Santa-Anna manifestait l’intention de se défendre des accusations portées contre lui. — L’ouverture du congrès américain, fixée au 6 décembre, était attendue avec anxiété. On pensait que le président réclamerait des hommes et de l’argent pour continuer la guerre. Du reste, on croyait que le message contiendrait un exposé très-satisfaisant de la situation du pays.
Rio de la Plata. — Le Times du 14 décembre donne les NOuvelles suivantes de la Plata, du 10 octobre :
« Il se trouve à Montevideo des forces navales assez considérables sous pavillons Français, espagNOl, brésilien et sarde. Les Français y ont quatre frégates, autant de bricks et deux corvettes ; les EspagNOls, une frégate et deux bricks ; les Brésiliens, trois frégates et deux corvettes ; les Sardes, deux briks. Il y ü aussi dans le port un grand NOmbre de navires marchands de toute nation : vingt anglais, quarante français, quarante espagNOls et autres, dont le port est littéralement encombré..
« Montevideo est toujours investi par les forces buéNOsayriennes, et les habitants ne peuvent se rendre en sûreté à une lieue de la ville. On échange des coups de caNOn nuit et jour.. Les Français continuent à bloquer BueNOs-Ayres et toute approche extérieure; mais le cabotage entre cette place .et Montevideo continue, et l’on voit constamment passer d’un port à l’autre de petits navires pesamment chargés. »
Le Sun anNOnçait, le 13, que M. Robert Goze, qui a été NOmmé dernièrement consul à Montevideo, a reçu l’ordre du gouvernement de se rendre à Rio-Janeiro, et d’y attendre un chargé d’affaires de France pour se rendre avec lui dans Rio de la Plata,-où ils agiront de concert pour faire exécuter les conditions de la pacification convenues entre la France et l’Angleterre. »
Statue de Jeanned’Arc. — La commission instituée pour la souscription nationale destinée à ériger une statue éques
tre à Jeanne d’Arc, sur la grande place publique d)Orléans, vient de publier une NOtice où NOus lisons ce qui suit :
«Le monument élevé à Orléans doit avoir le caractère triomphal des statues équestres qui rappellent une victoire et représentent les souverains ou les grands capitaines, car il s’agit de célébrer la France victorieuse, la France délivrée du joug étranger par Jeanne d’Arc. L’exécution en sera confiée à M. Foyatier, le statuaire qui a fait Spartacus. Son NOm est une garantie certaine que l’œuvre sera digne de sa destination.
« Mais un tel monument ne peut appartenir à la seule ville d’Orléans : il doit être élevé au NOm de la nation entière. Les ressources d’une ville ne lui permettraient pas de donner à ce projet la grandeur et la magnificence convenables. Toute
fois, ce n’estpoint le principal motif qui a suscité la souscrip
tion que NOus anNOnçons ; il NOus a semblé que la France avait ici un devoir à accomplir, un hommage à rendre à une gloire nationale : il faut qu’elle consacre une grande époque de NOtre histoire et le souvenir de la délivrance du pays. »
Révolution du globe. —Un effroyable tremblement de terre a englouti la ville de Atlixco (Mexique), le 23 octobre. Pas une maison n’est restée debout ; un grand NOmbre d’habi
tants ont été ensevelis sous les ruines. Les villages voisins ont beaucoup souffert; les couvents des environs ont été détruits.
— Un NOuveau volcan vient de se déclarer à Amargoura, île de l’Océanie, située à environ vingt lieues des îles Vavao.
Le 9 juillet et les deux jours suivants, de violentes secousses de tremblement de terre se firent sentir à Vavao, à des intervalles réguliers de quinze ou vingt minutes ; on les res
sentait même à bord des navires mouillés dans le port. Dans la nuit du 11, on aperçut dans la direction d’Amargoura de brillants éclats de lumière qui se réfléchissaient dans le ciel, suivant un angle très-ouvert. Dans la matinée du 12, tout étaitcouvert d’une poussière ou cendre impalpable. Les arbres, les champs, les maisons offraient l’aspect le plus étrange, comme si une neige épaisse de couleur NOuvelle les eût recouverts. L’air était saturé d’une odeur suffocante de soufre.
M. Williams partit de Vavao le 13, et se dirigea vers l’île où l’éruption avait lieu. A mesure qu il approchait, d immen
ses colonnes de fumée etde cendres paraissaient dans les airs à une hauteur considérable. Arrivé tout près de l’île, il vit se développer, un peu au-dessus du niveau de la mer, un vaste cratère où la matière incandescente bouillonnait et se soulevait pour s’échapper ensuite par torrents dans les plaines voisines. Personne n’osa descendre à terre, et on igNOre quel a été le sort des habitants pendant ce redoutable cataclysme.
Nécrologie. — M. le docteur Sernin, médecin de l’hôpital civil et militaire de Narbonne, ancien député de l’Aude, est mort à Narbonne, âgé de soixante-cinq ans, le 8 décem
bre. — On anNOnce de Vienne la mort du comte Auguste de Ségur, conseiller intime et chambellan de l’empereur d’Au
triche, major-général dans l’armée autrichienne. Né en 1771, le comte Auguste de Ségur avait quitté la France lors de la première émigration. Il a, pendant toute la durée des guerres successives , constamment! porté les armes con
tre sa patrie. — M. le comte Ladislas de Pyrker, archevêque d’Erlau (Hongrie), patriarche de Venise et primai de Dalmatie, membre de l’Académie des sciences de Vienne, et qui s’est rendu célèbre à la fois comme publiciste, comme écri
vain et comme poète, est mort dans la même capitale, à l’âge de soixante-quinze ans. Ce prélat, dont les revenus s’élevaient à plus de 300,000 florinseffectifs (780,000 f.) par an, a laissé une fortune que l’on estime à plus de 50 millions de florins (78 millions de francs).
Académie des Sciences.
gompte rendu du troisième trimestre de 1847.
AstroNOmie.
NOtre ciel se peuple de mondes NOuveaux, d’astres inconnus qui n’avaient pu trouver place dans les catalogues de NOs savants, soit parce que la puissance des instruments était li
mitée, soit parce que, dans leur course errante, ils n étaient pas venus au moment opportun se placer dans le champ des lunettes que NOs astroNOmes braquent incessamment sur les régions célestes. Aujourd’hui cependant le NOmbre des astres récalcitrants aux observations tend à diminuer. M. Levemer,
en rangeant au devoir sa NOuvelle planète, a ouvert une voie féconde, et dans NOtre prochain compte rendu NOus vous entretiendrons de la proposition d un astroNOme qui a pour but de mettre sous la main de ses confrères, en moins de quatre années, toutes les planètes qui en ce moment encore voya
gent dans l’espace sans avoir reçu des savants leur NOm et leur feuille de route.
Dans le dernier trimestre, NOus avons à enregistrer ia_ decouverte d’une NOuvelle planète et celle de plusieurs comètes;
et de plus un intéressant travail de l’infatigable géomètre M. Cauchy, sur la détermination des orbites des comètes et des planètes. . ... , ,
La planète a été découverte le 1er juillet a dix heures trente
minutes du soir par M. Hencke, deDriessen, à une place qu’il
Angleterre. — La chambre des communes a NOmmé une commission pour procéder à une enquête sur la crise commerciale et financière. Ce comité est en grande partie composé des partisans du bill de 1 844.
Le bill pour la répression des crimes et des délits en Irlande, après avoir été adopté à la chambre des communes, subit rapidement et heureusement ses épreuves à la chambre des lords.
Les communes ont pris en considération, à la majorité de deux cent cinquante-trois voix contre cent quatre-vingt-six, la proposition de lord John Russell pour l’admission des juifs dans le parlement. Ce résultat n’a pas été obtenu sans de grands efforts. Les partisans du vieux bigotisme anglican se sont surtout signalés par l’âpreté barbare de leur zèle. On se serait cru transporté aux temps les plus fabuleux du fana
tisme. Des discours d’un autre âge ont été proNOncés dans cette occasion. Jamais l’anathème traditionnel qui a été lancé contre la race israélite tfavait encore reçu de pareil commentaires. Mais enfin le préjugé absurde a commencé à cé
der devant la raison. Une majorité de soixante-sept voix veut l’égalité politique pour les juifs. On doit espérer que cette majorité restera fidèle au bon sens. La cause des juifs est gagnée en Angleterre.
Irlande. — On écrit de Limerick qu’une bande de malfaiteurs redoutés, qui parcourait les environs de Tulla, comté
de Clare, vient d’être surprise presqu’en flagrant délit, au moment où elle essayait de forcer la maison d’un _ forgeron NOmmé Smith, près de Tulla. Les habitants delannaison, sûrs
d’être égorgés si ces brigands parvenaient à y pénétrer, l’ont défendue avec courage pendant plus d’une heure. Alors le bruit des portes et des fenêtres que l’on brisait attira l’atten
tion d’une patrouille. Deux des malfaiteurs furent arrêtés
sur-le-champ, et six autres peu de temps après ; la bande entière, qui comptait vingt-cinq individus, s’est dispersée.
On cite une jeune tille qui s’est conduite en héroïne : un des panneaux de la porte d’entrée était brisée ; la porte ellemême cédait, lorsqu’elle se précipita dessus, de tout son poids, pour la retenir : les bandits lui allongèrent alors un coup de fourche à travers le panneau brisé; mais elle saisit intrépidement l’instrument meurtrier et le leur arracha des mains.
Espagne. — Le sénat a adopté presqu’à l’unanimité J’a dresse déjà votée par le congrès. — A la date des dernières NOuvelles on parlait toujours d’une proposition de mise en accusation qui serait portée devant les cortès contre les membres de l’ex-ministère Salamanca.
La reine venait de prendre pour confesseur le chaNOine de Cuença. Le Clamor publico disait que c’était l’homme qui convenait le moins à un ministère grave et solennel.
En Catalogne on a poussé vivement la dispersion des bandes. Outre les carlistes tués ou pris, six cents ont accepté l’amnistie depuis le 15 NOvembre. Le général Pavia vient de prolonger l’amnistie jusqu au 15 décembre Les enragés,
comme on les appelle, ceux qui veulent continuer la lutte, se dirigent vers le Bas-Aragon. Ce mouvement a lieu en même temps sur les deux, rives de l’Ebre. Ainsi ils veulent déplacer la scène et s’adresser à de NOuveaux partisans. Le général Pavia est dans le district de Yich. Il paraît, par des correspondances carlistes qui sont devenues publiques, que le défaut d’autorité supérieure et la jalousie du commande
ment ont été pour beaucoup dans les revers éprouvés par la faction, et que les chefs du mouvement, qui étaient en rap
port avec Londres, écoutaient mal les conseils d’union qu’on leur expédiait de cette capitale.
Portugal. — Les dernières NOuvelles arrivées à Southampton confirmaient en tout point le succès des cabralistes dans les élections. L’avénement d’un ministère Cabraisem
ble très-probable; et voici comment il serait composé, d’après la rumeur publique : président du conseil, le duc de Saldanha; intérieur, Costa Cabrai ; justice, Silva Cabrai; guerre, le duc de Terceire; finances, comte Tojal ; marine, Falcao ; affaires étrangères, marquis de Fronteira.
Sardaigne. — Le 3 est rentré à Cagliari (île de Sardaigne) une députation qui avait été envoyée à Turin, au roi, pour lui demander au NOm du peuple sarde que Pile de Sar
daigne soit appelée à jouir de toutes les réformes accordées au Piémont. M. le baron Scappa est revenu porteur d’une dépêche royale anNOnçant que ces vœux seraient bientôt exau
cés, que toutes les parties du royaume auraient leurs intérêts confondus de manière à ne former qu’une seule famille. Dès
aujourd’hui les droits d’exportation cessent d’être perçus en Sardaigne sur les vins et l’huile destinés aux Etats sardes. Le 4 de ce mois, un Te Deurn a été chanté à la cathédrale; le soir, il y a eu illumination générale, qui a été répétée pendant trois nuits.
Deux-Siciles. — Des manifestations fort significatives se sont produites dans l’île de Sicile, les 27, 28 et 29 NOvembre. Toutefois, l’ordre paraissait rétabli le 5 de ce mois. Ce qui
sans doute y avait contribué puissamment, c’est l’anNOnce d’un changement de ministère à Naples, et la NOuvelle que
M. Parisi, intendant de Messine, qui a su acquérir beaucoup de popularité dans le pays, était chargé du portefeuille de l’intérieur. Cette NOmination a été fêtée, mais en même temps le général Landi, moins heureux, a été l’objet de démonstrations hostiles.
Le cabinet de Naples, NOus veNOns de le dire, a été en partie modifié. Le ministre de l’intérieur, M. San-Angelo, prend sa retraite. Le ministère a été divisé en trois : intérieur, travaux publics, commerce et instruction publique. Les NOu
veaux ministres NOmmés sont, pour le premier de ces départements, M. Parisi; pour le second, M. d’Urso ; pour le troi
sième, M. Spinelli. M. Parisi était intendant de Messine; M. d’Urso, procureur général près la cour des comptes; M. Spinelli est moins connu. Le ministère de la police reste
tel qu’il est, entre les mains du marquis del Carreto, qui ne jouit d’aucune popularité.
La réponse du roi de Naples tria ligue des douanes proposée par les trois puissances d’Italie a été que, venant récemment de faire des traités de commerce et beaucoup de chan
gements à ses tarif il avait besoin de connaître les bases du projet pour savoir s’il lui était possible d’y accéder.
Etats pontificaux. — On lit dans la Patria de Florence, sous la rubrique de Rome (10 décembre),: « La question austro-ferraraise vient enfin d’atteindre son terme. Les cho
ses sont remises à Ferrare absolument dans le slatu quo._ Ce gouvernement a soutenu ses droits avec une fermeté qui l’ho- NOre. M. Massoni a eu la plus grande part dans ce résultat.
M. Palomba, attaché à l’ambassade d’Autriche à Rome, est revenu hier de Milan avec des dépêches par lesquelles le comte de Fiquelmont anNOnce à l’ambassadeur cet heureux déNOûment. Les NOtes destinées à le rendre officiel seront échangées aujourd’hui même entre le gouvernement pontifical et l’envoyé autrichien. »
Toscane. — A Florence, à Livourne, on ne tient compte de la défense papale, et les manifestations en l’honneur du triomphe de la Suisse fédérale se succèdent de tous côtés.
— On lit dans la Patria de Florence du 11 décembre : « Hier soir, la princesse de Belgiojoso, née Trivulzi, étant entrée au café Ferruccio (à Florence), a été accueillie, par l’assemblée très-NOmbreuse qui s’y trouvait réunie, avec les
plus grandes démonstrations de respect et d’estime. L’avocat Antonio Mordiniapris la parole au NOm de toutes les personnes présentes, et a adressé à la princesse une allocution convenable pour louer dignement une des plus illustres dames de l’I talie. »
Suisse. — Neufchâtel s’est soumis à la pénalité qui lui a été infligée.— Les cantonsde l’ancienne ligue ont aujourd’hui reconstitué leurs gouvernements cantonaux, et bientôt ils auront NOmmé leurs députés. — La diète reprendra alors ses séances ; mais on croit néanmoins que la révision du pacte fédéral sera une œuvre confiée à une autre assemblée.
Belgique. — On vient de distribuer à Bruxelles des récompenses à l’occasion de la dernière exposition des produits de l’industrie belge. Le roi a terminé cette solennité en distribuant des décorations instituées par un arrêté du 7 NOvem
bre pour les ouvriers qui se sont distingués par leur habileté et leur bonne conduite. Deux cent huit ouvriers et dix-neuf femmes ont reçu la décoration. Parmi ces dernières, NOus re
marquons deux jeunes filles de dix-neuf ans, l’une lileuse, l’autre gantière.
Wurtemberg. — Les Chambres de Wurtemberg sont convoquées pour le 15 janvier prochain.
Prusse. — On écrivait de Berlin, le 15 décembre :
« M. Louis Mieroslawski a laissé passer le délai d’appel sans se pourvoir devant la cour suprême contre l’arrêt de mort dont il a été frappé. Jusqu’à ce moment il n’a NOn plus
formé aucun recours en grâce. Sa sœur, madame de Mazurkiewicz, qui déjà, avant le commencement des débats du grand procès, était accourue de Paris à Berlin, et qui depuis n’avait cessé de solliciter, mais toujours en vain, l’autorisa
tion de communiquer avec son frère, vient maintenant d’ob
tenir cette autorisation par un ordre émané directement de Sa Majesté. On anNOnce que les huit Polonais condamnés à
la peine de mort ont obtenu leur grâce. Leur peine sera commuée en celle d’une prison perpétuelle. Plusieurs Polo
nais riches qui ont été acquittés ont donné des sommes considérables à des établissements de bienfaisance. »
Autriche. — On écrit de Prague, le 8 décembre, à la Gazette de Cologne : « Voici comment le prince de Lainberg
a été réprimandé par l’empereur pour avoir tenu un langage trop libre dans les états de Bohême :
« Réprimande impériale au prince de Lamberg, au sujet d’un discours proNOncé par lui le 27 mai 1846, dans la chambre des seigneurs :
« Sa Majesté a décidé, par une résolution du 27 octobre, que des digressions dans les discussions des États, et le dé
veloppement de propositions inconvenantes, comme celle de M. le prince de Lamberg à la séance du 27 mai de cette année, ne devront plus être tolérées par le président de la diète.
« Il est vrai que le président a essayé de rappeler à l’ordre le prince de Lamberg, mais ce dernier a insisté. Sa Majesté a en outre ordonné que le président de la diète, lorsqu’un membre traiterait des sujets hors de l’ordre du jour, soit dans les diètes mêmes, soit dans l’assemblée des États, le rappellera à l’ordre et à la question. S’il y a résistance mal
gré cet avis, le président pourra interrompre l’orateur et donner la parole à un autre membre. Le procès-verbal fera mention de la résistance, et le membre de la diète pourra faire des réclamations. La marche de la discussion ne sera pas interrompue.
« Sa Majesté ordonne en outre que l’on ne s’écarte plus du programme imprimé, ou qu’au moins, et même en cas d’ur
gence, on ne discute plus aucune proposition sans l’avoir soumise à l’examen préalable des comités. »
États-Unis et Mexique. — Les NOuvelles de New-York, du l8r, n’anNOnçaient rien de NOuveau du Mexique; on di
sait seulement que Santa-Anna manifestait l’intention de se défendre des accusations portées contre lui. — L’ouverture du congrès américain, fixée au 6 décembre, était attendue avec anxiété. On pensait que le président réclamerait des hommes et de l’argent pour continuer la guerre. Du reste, on croyait que le message contiendrait un exposé très-satisfaisant de la situation du pays.
Rio de la Plata. — Le Times du 14 décembre donne les NOuvelles suivantes de la Plata, du 10 octobre :
« Il se trouve à Montevideo des forces navales assez considérables sous pavillons Français, espagNOl, brésilien et sarde. Les Français y ont quatre frégates, autant de bricks et deux corvettes ; les EspagNOls, une frégate et deux bricks ; les Brésiliens, trois frégates et deux corvettes ; les Sardes, deux briks. Il y ü aussi dans le port un grand NOmbre de navires marchands de toute nation : vingt anglais, quarante français, quarante espagNOls et autres, dont le port est littéralement encombré..
« Montevideo est toujours investi par les forces buéNOsayriennes, et les habitants ne peuvent se rendre en sûreté à une lieue de la ville. On échange des coups de caNOn nuit et jour.. Les Français continuent à bloquer BueNOs-Ayres et toute approche extérieure; mais le cabotage entre cette place .et Montevideo continue, et l’on voit constamment passer d’un port à l’autre de petits navires pesamment chargés. »
Le Sun anNOnçait, le 13, que M. Robert Goze, qui a été NOmmé dernièrement consul à Montevideo, a reçu l’ordre du gouvernement de se rendre à Rio-Janeiro, et d’y attendre un chargé d’affaires de France pour se rendre avec lui dans Rio de la Plata,-où ils agiront de concert pour faire exécuter les conditions de la pacification convenues entre la France et l’Angleterre. »
Statue de Jeanned’Arc. — La commission instituée pour la souscription nationale destinée à ériger une statue éques
tre à Jeanne d’Arc, sur la grande place publique d)Orléans, vient de publier une NOtice où NOus lisons ce qui suit :
«Le monument élevé à Orléans doit avoir le caractère triomphal des statues équestres qui rappellent une victoire et représentent les souverains ou les grands capitaines, car il s’agit de célébrer la France victorieuse, la France délivrée du joug étranger par Jeanne d’Arc. L’exécution en sera confiée à M. Foyatier, le statuaire qui a fait Spartacus. Son NOm est une garantie certaine que l’œuvre sera digne de sa destination.
« Mais un tel monument ne peut appartenir à la seule ville d’Orléans : il doit être élevé au NOm de la nation entière. Les ressources d’une ville ne lui permettraient pas de donner à ce projet la grandeur et la magnificence convenables. Toute
fois, ce n’estpoint le principal motif qui a suscité la souscrip
tion que NOus anNOnçons ; il NOus a semblé que la France avait ici un devoir à accomplir, un hommage à rendre à une gloire nationale : il faut qu’elle consacre une grande époque de NOtre histoire et le souvenir de la délivrance du pays. »
Révolution du globe. —Un effroyable tremblement de terre a englouti la ville de Atlixco (Mexique), le 23 octobre. Pas une maison n’est restée debout ; un grand NOmbre d’habi
tants ont été ensevelis sous les ruines. Les villages voisins ont beaucoup souffert; les couvents des environs ont été détruits.
— Un NOuveau volcan vient de se déclarer à Amargoura, île de l’Océanie, située à environ vingt lieues des îles Vavao.
Le 9 juillet et les deux jours suivants, de violentes secousses de tremblement de terre se firent sentir à Vavao, à des intervalles réguliers de quinze ou vingt minutes ; on les res
sentait même à bord des navires mouillés dans le port. Dans la nuit du 11, on aperçut dans la direction d’Amargoura de brillants éclats de lumière qui se réfléchissaient dans le ciel, suivant un angle très-ouvert. Dans la matinée du 12, tout étaitcouvert d’une poussière ou cendre impalpable. Les arbres, les champs, les maisons offraient l’aspect le plus étrange, comme si une neige épaisse de couleur NOuvelle les eût recouverts. L’air était saturé d’une odeur suffocante de soufre.
M. Williams partit de Vavao le 13, et se dirigea vers l’île où l’éruption avait lieu. A mesure qu il approchait, d immen
ses colonnes de fumée etde cendres paraissaient dans les airs à une hauteur considérable. Arrivé tout près de l’île, il vit se développer, un peu au-dessus du niveau de la mer, un vaste cratère où la matière incandescente bouillonnait et se soulevait pour s’échapper ensuite par torrents dans les plaines voisines. Personne n’osa descendre à terre, et on igNOre quel a été le sort des habitants pendant ce redoutable cataclysme.
Nécrologie. — M. le docteur Sernin, médecin de l’hôpital civil et militaire de Narbonne, ancien député de l’Aude, est mort à Narbonne, âgé de soixante-cinq ans, le 8 décem
bre. — On anNOnce de Vienne la mort du comte Auguste de Ségur, conseiller intime et chambellan de l’empereur d’Au
triche, major-général dans l’armée autrichienne. Né en 1771, le comte Auguste de Ségur avait quitté la France lors de la première émigration. Il a, pendant toute la durée des guerres successives , constamment! porté les armes con
tre sa patrie. — M. le comte Ladislas de Pyrker, archevêque d’Erlau (Hongrie), patriarche de Venise et primai de Dalmatie, membre de l’Académie des sciences de Vienne, et qui s’est rendu célèbre à la fois comme publiciste, comme écri
vain et comme poète, est mort dans la même capitale, à l’âge de soixante-quinze ans. Ce prélat, dont les revenus s’élevaient à plus de 300,000 florinseffectifs (780,000 f.) par an, a laissé une fortune que l’on estime à plus de 50 millions de florins (78 millions de francs).
Académie des Sciences.
gompte rendu du troisième trimestre de 1847.
AstroNOmie.
NOtre ciel se peuple de mondes NOuveaux, d’astres inconnus qui n’avaient pu trouver place dans les catalogues de NOs savants, soit parce que la puissance des instruments était li
mitée, soit parce que, dans leur course errante, ils n étaient pas venus au moment opportun se placer dans le champ des lunettes que NOs astroNOmes braquent incessamment sur les régions célestes. Aujourd’hui cependant le NOmbre des astres récalcitrants aux observations tend à diminuer. M. Levemer,
en rangeant au devoir sa NOuvelle planète, a ouvert une voie féconde, et dans NOtre prochain compte rendu NOus vous entretiendrons de la proposition d un astroNOme qui a pour but de mettre sous la main de ses confrères, en moins de quatre années, toutes les planètes qui en ce moment encore voya
gent dans l’espace sans avoir reçu des savants leur NOm et leur feuille de route.
Dans le dernier trimestre, NOus avons à enregistrer ia_ decouverte d’une NOuvelle planète et celle de plusieurs comètes;
et de plus un intéressant travail de l’infatigable géomètre M. Cauchy, sur la détermination des orbites des comètes et des planètes. . ... , ,
La planète a été découverte le 1er juillet a dix heures trente
minutes du soir par M. Hencke, deDriessen, à une place qu’il