avait toujours trouvée vide. Le 3 juillet, cette place était vide de NOuveau ; mais à une distance de vingt-huit minutes à l’ouest, il vit une petite étoile semblable en tout à celle qui
avait été vue le 1er. Enfin le S juillet, à Berlin, où on avait appris la découverte de M. Hencke, on s’empressa de recher
cher le NOuvel astre, qui tut trouvé le soir même. Enfin cette planète a été observée il l Observatoire de Paris, le H juillet.
M. Mauvais a découvert le 4 juillet une NOuvelle comète télescopique, entre la constellation de Céphée et celle de la Petite Ourse. Cette comète se compose d’un NOyau assez dis
tinct, entouré d’une nébulosité ovale, qui se prolonge un peu d’un côté en forme de queue. Le diamètre apparent de la nébulosité est d’environ quatre à cinq minutes de degré.
De son côté, M. Brorsen découvrait le 20 juillet une autre comète, dont les positions ont été déterminées par M. Faye les 9,10 et 11 août, à l’aide de l’équatorial de Garnbey. Les éléments calculés d’après ces observations offrent quelque analogie avec ceux de la comète de 1686 calculés par 11 Ley,
sur des données assez incertaines. M. Faye s’est engagé à entreprendre, d’après des observations convenablement placées, des calculs plus décisifs sur l’histoire de cette comète.
NOus avons entretenu NOs lecteurs, dans un de NOs précédents comptes rendus, des belles recherches de M. Faye sur la parallaxe d’une étoile remarquable de la Grande Ourse. Un astroNOme de Poulkowa, M. Peters, a publié le résultat de ses recherches sur le même sujet, et ce résultat diffère de ce
lui trouvé par l’astroNOme français. Ce dernier, profitant du séjour à Paris du directeur de l’observatoire central de Russie, M. Struve, un des astroNOmes pratiques les plus éminents, a engagé sur les procédés suivis soit par lui, soit par M. Peters, une discussion à laquelle a pris part M. Struve. NOus ne sui
vrons pas les vaillants champions dans cette discussion qui a abordé des questions scientifiques trop ardues pour que NOus puissions en peu de mots les faire comprendre à NOs lecteurs. Qu’il NOus suffise de dire que M. Faye s’est servi pour la dé
termination de la parallaxe de la méthode des ascensions droites, et M. Peters de celle des déclinaisons. M. Struve, de son côté, a été amené à entrer dans quelques considérations pleines d’intérêt sur la pratique des observations et sur les chances d’erreurs qu’elles présentent. Toutefois, en terminant, il a promis, de même que l’avait fait M. Faye, de tenir l’Aca
démie au courant des NOuvelles recherches auxquelles on va se livrer sur cette question à l’observatoire de Poulkova.
M.Faye, dans une des séances suivantes, a lu à l’Académie un mémoire sur un moyen de soustraire les pendules astro
NOmiques à l’influence des variations de la température et de la pression atmosphérique. Après avoir indiqué par des exem
ples frappants les erreurs dans lesquelles on a dû forcément tomber en se servant des instruments soumis à ces influences, ce jeune astroNOme, au lieu de chercher à combattre directe
ment ou indirectement ces causes d erreurs, propose de les supprimer. Pour cela il transporte l’horloge débarrassée de tous les appareils compensateurs dans la couche de température invariable située, dans NOs climats, à 25 mètres au-des
sous du sol; et pour la soustraire aux variations de la pression atmosphérique qui influent sur la durée des oscillations du pendule, il l’enferme dans une boîte dont l’air n’a aucune communication avec l’air ambiant. Enfin, pour que cette horloge serve aux observations, elle sera l’appareil moteur de signaux de télégraphie électrique que les courants iront porter dans toutes les parties du plus vaste observatoire.
M. Laugier pense qu’on peut, sans avoir recours au moyen indiqué par M. Faye, obtenir des pendules à peu près à l’abri des causes d’erreurs signalées. Ainsi en construisant les tiges de compensation, on ne s’est occupé que du coefficient de dilatation des métaux employés, et on n’a calculé les tiges que pour ramener toujours au même point le centre d’oscillation. Cependant il y a un autre élément dont on aurait dû tenir compte. C’est la capacité inégale des métaux pour le calori
que, qui fait que des quantités de chaleur égales produisent des effets thermométriques inégaux. Le moyen de remédier à cet inconvénient est de donner aux verges cylindriques du pendule des diamètres différents. Si un métal est très-con
ducteur, il faut que son cylindre ait un diamètre plus grand
que s’il est mauvais conducteur. M. Laugier a constaté par l’expérience l’exactitude de cette théorie.
Mécanique appliquée.
De. la similitude en mécanique, par M. Bertrand. — Bien des fois déjà depuis que ce recueil est fondé, NOus avons exa
miné dans l’Illustration les inventions NOuvelles que chaque jour voit éclore. NOus l’avons fait avec impartialité et avec conscience, dans la mesure de NOs connaissances, et jamais NOus u’avons encouragé des efforts qui ne NOus paraissaient pas devoir aboutir au succès. Un des grands torts des inven
teurs, NOus le leur avons souvent répété, c’est de conclure du petit au grand, du particulier au général, d’une expérience de cabinet à une réalisation‘sur le terrain. C’est surtout dans les inventions relatives au matériel des chemins de fer que NOus avons dû signaler le danger de ces conclusions et démontrer combien l’apparence était trompeuse. Un jeune géo
mètre, M. Bertrand, est venu, dans une des dernières séances de l’Académie, remettre en lumière un théorème dû à New
ton, qui devrait être tou jours présent à l’esprit des inventeurs; car il indique les conditions dans lesquelles on doit expéri
menter, pour pouvoir conclure d’une expérience en petit, à la pratique en grand.
Ce théorème est éNOncé par Newton de la manière suivante :
« Si deux systèmes semblables de corps sont composés d’un NOmbre égal de particules, et que les particules correspon
dantes soient respectivement semblables et proportionnelles dans les deux systèmes, qu’elles soient posées de même entre elles, et qu’elles aient une raison donnée de densité, qu’elles commencent à semouvoirsemblablementdans des temps proportionnels, et qu’enfin les forces accélératrices correspon
dantes soient inversement comme le diamètre des particules, et directement comme le carré des vitesses, les particules
continueront à se mouvoir de la même manière dans des temps proportionnels. »
Ce théorème, dit M. Bertrand, est une véritable théorie de la similitude en mécanique. On voit qu’lin système quelconque étant donné, il existe un NOmbre infini de systèmes pos
sibles, que l’on peut regarder comme semblables à celui-là, et qu’au lieu d’un seul rapport de similitude, comme en géo
métrie, il y a lieu d’en considérer quatre, savoir : celui des longueurs, celui des temps, celui des forces et celui des mas
ses , l’un de ces rapports étant la conséquence des trois autres.
Supposons qu’il s’agisse d’une expérience relative à l’action d une locomotive ; si le système sur lequel se fait l’expérience a des dimensions quatre fois plus petites que celles du sys
tème projeté, il faudra, pour avoir des systèmes complètement comparables, donner une vitesse moitié moindre; diminuer pour cela de moitié la tension de la vapeur, et faire en sorte que les roues des wagons soient faites d’une substance pour laquelle le coefficient de frottement soit quatre fois moindre. Il y aura enfin à établir un rapport convenable entre l’élasti
cité des ressorts dans le petit système et celle des ressorts homologues de la grande machine. — Avis aux inventeurs.
Appareils régulateurs du gaz, rapport parM. Payen.M. Mutrel et M. Pauwels ont soumis à l’Académie des appareils desti
nés à régulariser la pression sous laquelle le gaz s’écoule par les becs d’éclairage. Pour comprendre l’importance qui s’attache à la solution de cette question, il faut se rendre compte des inconvénients qui résultent des variations de cette pression. Tout le monde a remarqué que lorsque l’allumage commence,
les premiers becs reçoivent le gaz sous une pression maxima que l’on doit modérer en diminuant l ouverture des robinets; puis un grand NOmbre d’autres becs allumés offrant des is
sues multipliées et rapidement ouvertes, la pression s’abaisse,
et il faut ouvrir davantage les robinets. Des effets inverses ont lieu lorsqu’on commence à éteindre : la pression augmentant à mesure que les issues se ferment, les flammes s’allongent,
et il faut modérer l’écoulement en tournant un peu la clef du robinet principal. De là les inconvénients suivants : 1° un service plus assujettissant et difficile, une plus grande dé
pense de gaz ; 2° des changements brusques dans l’intensité de la lumière, qui fatiguent la vue ; 3° combustion incomplète, lorsque la flamme s’allonge et, par suite, odeur désa
gréable, altération des peintures, dorures et étoffes, et insalubrité.
Les deux régulateurs soumis à l’appréciation de l’Académie se fondent sur l’emploi d’une cloche ou petit gazomètre dont le soulèvement même, occasionné par la pression qui s’accroît, détermine la fermeture partielle ou totale du tube amenant le gaz, tandis que, par l’effet contraire d’une pres
sion amoindrie, la cloche s’abaisse et fait ouvrir le passage du gaz.
Dans le régulateur de M. Mutrel, ces effets sont produits par un balancier dont le bras le plus court soutient la cloche, le levier le plus long est muni d’un contre-poids mobile, qu’on augmente ou diminue en faisant varier la distance au point d’appui. Ce levier porte une tige verticale attachée à un petit bras de levier qui fait mouvoir l’axe d’une soupape. Celle-ci est largement ouverte lorsque la cloche est au bas de sa course, et elle se ferme à mesure que la pression du gaz soulève la cloche.
_ Le régulateur de M. Pauwels offre une construction plus simple. L’effet utile y est produit par un obturateur circulaire suspendu à la cioche. Dès que la cloche s’élève, l’obturateur s’engage dans un tube conique et diminue ainsi la sec
tion du passage du gaz. L’avantage de ce dernier régulateur sur le premier consiste en ce qu’aucune branche ou appareil extérieur ne s’aperçoit autour de la cloche et qu’il peut être enveloppé entièrement dans une cloche en tôle. Ce qui le soustrait aux chocs accidentels et assure son service. Du reste, tous les deux sont employés dans de grands établisse
ments et produisent d’excellents effets et une écoNOmie de gaz.
Moyens pour préserver les ouvriers de la poussière des meules de grès. — Le métier d’aiguiseur dans les fabriques d’ar
mes blanches et de quincaillerie est certainement un des plus meurtriers, parmi tous ceux qui abrègent la vie de ceux qui les exercent. Les meules de grès, dans leur mouvement ra
pide et incessant, projettent sur les bras, la figure et le corps de ces malheureux une pluie boueuse, mêlée de parcelles si
liceuses et métalliques. Ces ouvriers, dit M. Morin dans son rapport, couverts de vêtements imprégnés d’une humidité permanente et parfois glaciale, qu’ils ne dissipent en partie qu’en s’approchant de poêles fortement chauffés, qui la transforment en vapeur, et, exposés à toutes les fâcheuses conséquences d’une situation si défavorable à la santé, sont encore périodiquement et fréquemment soumis à respirer
la poussière siliceuse sèche que produisent les meules, soit quand on aiguise à sec, soit quand on tourne les meules dont la surface est altérée.
Et savez-vous combien de temps ces victimes dévouées d’a­ vance à la mort exercent ce métier? Il résulte de relevés faits sur les registres des manufactures d’armes blanches que, sur cinquante-six ouvriers aiguiseurs morts de 1829 à 1841,
quarante et un n’avaient pas atteint plus de vingt-cinq ans de service.
Un des chefs d’un grand établissement de quincaillerie du département du Doubs, M. Jules Peugeot s’est proposé de diminuer, autant que possible, les chances et le danger de la rupture des meules, de préserver les ouvriers de l’humidité que projette sur leurs vêtements le mouvement de la meule, et principalement d’enlever la poussière produite par l’aiguisage ou le tournage à sec.
Pour diminuer la rupture des meules, M. Peugeot, comme on l’avait fait avant lui, presse la meule entre deux p ateaux en fonte, serrés au moyen de quatre boulons qui traversent l’œil évidé de la meule. Pour éloigner les dangers provenant de cette rupture et préserver l’ouvrier de l’humidité, il entoure la surface de la meule, vis-à-vis du corps de l’homme,
d’une enveloppa concentrique à larges rebords ’atéraux, maintenue au sol ; ai deux fortes chaînes et qu’il appelle cuirasse de sûreté. Enfin, voici le dispositif qu’il a adopté pour enlever la poussière, au moyen d’un ventilateur. Les meules sont emboîtées dans leur partie inférieure, et sous chacune d’el
les, en dessous du sol, passe un petit canal. Tous les ca
naux parallèles qui viennent d’une même rangée de meules débouchent dans un canal central ménagé sous le sol. Ce ca
nal communique avec un tuyau aspirateur qui débouche au centre des joues d’un ventilateur qui fait douze cents tours par minute et rejette au dehors la poussière qu’il a aspirée. Des registres adaptés à chaque canal permettent de rendre li
bre ou d’interrompre la communication avec le ventilateur. — Depuis l’établissement de cet appareil, la santé des aiguiseurs paraît aussi florissante que celle des autres ouvriers.
La mécanioue appliquée a encore été l’objet de NOmbreuses communications que NOus devons NOus contenter de citer.
Ainsi, M. Morin a présenté trois rapports, l’un sur les belles expériences hydrauliques de M. Boileau dont NOus avons plusieurs fois déjà entretenu NOs lecteurs ; le second et le troi
sième sur les systèmes de barrages mobiles dus à M. Thénard et à M. Regnauld d’Epércy qui intéressent à un si haut point la navigation, l’industrie et l’agriculture. — M. Eoucauld a présenté une horloge à pendule conique, et M. Pecqueur a demandé l’ouverture d un paquet cacheté déposé par lui quelque temps auparavant et contenant des indications sur un pendule centrifuge à isochronisme naturel.—M. Garnier, dont le NOm a déjà plusieurs fois figuré dans NOs colonnes, a présenté une NOte sur un NOuveau système d’horloges électrochrones, dont le principe consiste dans l’emploi d’une horloge-type, disposée pour régler et dispenser l’action d’un courant électrique quelconque à un certain NOmbre d’appareils horaires participant en commun au même courant élec
trique, de telle façon que l’heure marquée à Paris par l’horloge-type soit répétée sur tout le parcours d’un chemin de fer, que ce chemin aboutisse à Marseille, à Berlin ou à Vienne.
Sciences physiques.
Identité entre le calorique et la force mécanique, par M. Joule. — Pendant les quatre dernières années, M. Joule a fait des expériences pour s’assurer que la chaleur était l’é­
quivalent de la force mécanique. Ainsi, quand il agitait l’eau par l’action d’une roue à pannes, la quantité de chaleur dégagée était en proportion avec la force mécanique dépen
sée. De ces diverses expériences, tant sur l’eau que sur l’huile ou sur le mercure, M. Joule a tiré cette conséquence que la chaleur capable d’augmenter la température d’un gramme d’eau d’un degré centigrade est égale à une force mécanique capable d’élever un poids de quatre cent trentedeux grammes à un mètre de hauteur.
M. Séguin aîné, dans une séance suivante, est venu confirmer, par ses propres expériences , la théorie posée par M. Joule. Déjà il avait émis l’idée que la vapeur n’était que l intermédiaire dont on se sert pour produire la force et ré
ciproquement et qu’il devait exister entre le calorique et le mouvement une identité de nature, en sorj que ces deux
phéNOmènes n’étaient que la manifestation, sous une forme différente, des effets d’une seule et même cause. Ainsi, ayant pensé que l’abaissement de température qui était le résultat de la dilatation d’un gaz qui se répandait dans un espace plus grand que celui qu’il occupait d’abord, représentait la force mécanique qui apparaissait alors, il calcula le NOmbre de kilogrammes d’eau que un mètre cube de vapeur à cent qua
tre-vingts degrés pouvait, en se dilatant, élever à un mètre de hauteur, à mesure que la température s’abaissait et frac
tionnant les produits de vingt en vingt degrés, jusqu’à qua
tre-vingts degrés. Le résultat de ces expériences fut de faire trouver à M. Séguin un chiffre à peu près identique à celui de M. Joule, quatre cent quarante-neuf grammes au lieu de quatre cent trente-deux.
Les conséquences qui résulteraient del’adoption de ce principe d’identité seraient immenses et amèneraient deNOmhreuses modifications dans l’application de la vapeur à la production de la force.
Congélation du mercure, par M.Person. — Ce physicien, après avoir mesuré la chaleur latente de fusion du plomb, de l’étain, du bismuth et du zinc, s’est proposé de déterminer celle du mercure. Le mercure était contenu dans une bouteille cylindrique de laiton très-mince, la bouteille était renfermée dans un étui qui plongeait au milieu d’un mélange ré
frigérant composé de 400 grammes de chlorure de calcium et dé 300 grammes de neige. En 40 ou 80 minutes ce mélange a Congelé 700 grammes de mercure. Sa chaleur latente a été déterminée par la formule ordinaire, et M. Person a trouvé que pour fondre un gramme de mercure, il faut près de 3 ca
lories : ainsi, pour fondre un kilogramme de mercure, il ne faut pas tout à fait autant de chaleur que pour élever un kilogramme d’eau de 3 degrés.
Esqiuisse d’une histoire de la mode depuis un siècle.
Deuxième article. — Voir t. X, p. 250.
Le costume solennel et empesé du temps de Louis XIV mit fin aux inventions capricieuses et souvent élégantes de la renaissance en fait d’habillement. Le grand roi, qui présidait à la garde-robe de ses maîtresses avec une infaillibilité de ju
gement qui a été vantée, dut exercer de l’influence sur le cos
tume de son époque en général. Un passage des mémoires de la princesse Palatine atteste la prépondérance qu’il voulait s’attribuer à cet égard, tout en prouvant en même temps que
le goût changeant des dames ne se soumettait pas toujours à la volonté du monarque. «J’avoue, dit-il, que je suis piqué quand je vois qu avec mon autorité de roi, en ce pays-ci, j’ai eu beau crier contre les coiffures trop hautes, pas une per