Ab. pour Paris, 5 mois, 8 fr. —6 mois, 16 fr. — Un an, 30 fr. Prix de chaque №, 75 c. — La collection mensuelle, br., 2 fr. 75.
SOMMAIRE.
Histoire de la semaine. S. A. 1. et R. Varchiduchesse Marie-Louise, ex-impératrice des Français, morte le 17 décembre 1847, à Parme. — Mélanges administratifs. Deux pas en arrière pour un pas en avant.
— Courrier de Paris. Une boutique de confiseur ; la boutique a trois sous,— Inauguration, à Bruxelles, delà statue d’André Vésale, le 31 décembre 1847. Une Gravure.— Le Misogyne.Conte, par M. Albert Aubert. Première partie. (Suite.) — De la renaissance de Venise et de ses embellissements. Palais Vendramin Calerghi, ap
partenant a madame la duchesse de Berry; palais de la Cay d’Oro, appartenant au prince Alexandre Trubetskoï ; vue de Venise à vol d’oiseau-, — Chronique musicale. — Les Gens de lettres. — Le Jour de l’an. Dix-huit Caricatures, par Cham— Albums de 1848.
— Bulletin bibliographique. — AnNOnces. — Prédictions pour l’année 1848. Quatre Gravures.—Principales publications de la semaine. — Correspondance.— Rébus.
Histoire de la Semaine.
La fin de la semaine dernière et les premiers jours de celleci ont vu se succéder les bruits, les faits, les événements. La NOuvelle rapidement et généralement répandue d’une maladie du roi, que quelques-uns faisaient déjà aboutir à une abdication ; — la brusque et impolitique destitution du procureur général de la cour royale d’Aix, dont un moment d’indé
pendance de langage et une déclaration de sympathie pour la liberté de la presse ont fait oublier, en un jour, les longs et hoNOrables services; — le retentissement du banquet de Rouen, imposante manifestation, pleine d’ordre, de calme et d’ensemble, qui est venue clore dignement la première cam
pagne de l’agitation réformiste; tels sont les excitants qui
ont alimenté l’attention et exercé la passion publiques avant la séance et le discours d’ouverture.
Cette harangue n’était pas faite encore que déjà on vous la débitait partout. Peut-être en est-il résulté ceiie espèce de réaction qu’on voit toujours se produire à la venue des choses trop vantées par avance. On savait que la diminution de l’im
pôt du sel et la réforme postale y étaient promises : l’effet était produit ; mais ce qu’on ne savait pas, c’est que ce sen
timent public, auquel on avait d’abord songé à donner une satisfaction telle quelle en promettant l’adjonction des capaci
tés, y serait en définitive traité de passion ennemie ou aveugle. Dans la séance du 29, M. Sauzet a été élu comme président de la Chambre, par 227 voix contre 105 données à M. Odilon Barrot. Cette première épreuve constate que la majorité est restée fidèle au ministère.
Banque de France. — Le conseil général de la Banque a réduit, à Paris et dans les comptoirs, le taux de l’escompte et celui des prêts sur inscriptions de rentes à quatre pour cent. Cette mesure a été appliquée à Paris à parlir du 28 décem
bre. — Le dividende du second semestre de 1847 a été fixé pour les actions de cet établissement à 95 fr., ce qui prouve qu’il n a rien perdu à vendre ses services plus cher. Mais il
est encore une autre nature de bénéfices que NOus ne voyons pas porter en compte dans les bilans de la Banque, mais qui, au jour de la liquidation, n’en profiteront pas moins large
ment aux actionnaires; ce sont les bénéfices résultant de la destruction des billets. Tous NOs lecteurs savent par quel procédé simple et ingénieux les banques de circulation, tout en augmentant sur les marchés la somme des signes monétai
res, en rendant les échangés plus faciles, en écoNOmisant la monnaie métallique, retirent de leurs capitaux des bénéfices considérables. On conçoit sans peine, que toutes les fois que,
par suite d’un incendie, d’un naufrage ou de toute autre circonstance, les bankNOtes viennent à être détruites, il en résulte un bénéfice clair et net pour les banques. Mais ce que le publie ne sait pas, c’est que, depuis la fondation de la Banque d’Angleterre, qui remonte à 1694, la somme des bil
lets NOn présentés à l’encaissement s’élève, NOn à quelques mille livres sterling, maisà plus de T 20 millions de fr. Voici le relevé tel qu’il a été présenté au parlement anglais du
№ 253. Vol. X. — SAMEDI Ie JANVIER 1848 Bureaux : rue Riehelieu* €0.
Ab. pour les dép. — 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 17 fr. — Un an, 32 fr. Ab. pour l’Étranger, — 10 — 20 — 40.
NOmbre et delà valeur des billets de la banque d’Angleterre, dont la création remonte à 1697 et à 1760, qui n’ont pas été
présentés au remboursement [et que l’on considère comme détruits ou égarés :
VALEUR DES BILLETS. NOMBRE MONTANT de billets. des billets en fr.
De 1 à 2 livres sterling . . 501,340 10,000,000 De -10id. .
2,418604,500
De *15id. .
892554,500
De 20id. .
. 11,8035,901,500 De 25
id. .
5,9gg2,479,000
De 50id. .
5,8162,862,000
De 40
id. .
2,5592,549,000
De 50id. .
8,872
11,090,000
De 100
id. .
9,65224,080,000
De 200 . id.................... 2,444 11,220,000 De 300 id.................... 1,023 7,672,500 De 500 id................. . 5,400 42,500,000
Total des billets NOn remboursés. . fr. 422,693,000
Comme l’émission de la plupart de ces billets remonte à 1697 et à 1764, c’est-à-dire comme ils ont de 150 à 85 ans
d’existence, il y a à parier plus de cent contre un qu’ils sont détruits ; ainsi l’on peut ajouter 122 millions aux béné
fices ordinaires qu’a réalisés la Banque d’Angleterre depuis sa création. — On ne saurait établir un parallèle exact entre la Banque de France et celle d’Angleterre , les élé
ments n’étant pas
les mêmes, tant par rapport à -la durée de ces deux éta
blissements qu’à la quantité des billets émis, mais il est aisé devoir combien cette source de bénéfices éventuels est loin d être insignifiante en résultat.
Elections de la CHAMBRE DE COM
MERCE de Paris. —Lundi dernier 27,
M. le préfet de la Seine s’est rendu au palais de la Bour
se pour procéder, dans l’une des sal
les d’audience du tribunal, à l’ouver
ture d’une assemblée de NOtables com
merçants, convoquée à l’effet de pourvoir au remplacement des membres de la chambre de com
merce dont le temps d’exercice expirait cette année.
A cette occasion, M. le préfet de la Seine a proNOncé un discours danslequel, comme il en a l’habitude dans ces sor
tes de solennités, il a présenté à la chambre de commerce un compte rendu de l’administration municipale de la ville de Paris. Ce discours empruntait un intérêt particulier à la double crise dont NOus sortons à peiné. En voici le résumé :
Pour venir au secours de la population nécessiteuse de Paris, le conseil municipal a prolongé jusqu’au 15 octobre der
nier la distribution des bons de pain, qui a duré ainsi onze mois : 35 millions de bons de pain ont été distribués à 464
S. A. I. et R. l’archiduchesse Marie-Louise, ex-impératrice des Français, morte le 17 décembre 1847, à Parme,


L’ILLUSTRATION,




JOURMAL UNIVERSEL.