L’ILLUSTRATION,




JOURNAL UNIVERSEL.


Ab. pour Paris, 3 mois, 8 fr. — 6 mois, 16 fr. — Un aa, 30 fr. Prix de chaque №, 75 c. — La collection mensuelle, br., 2 fr. 75.
Ab. pour les dép. — 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 17 fr. — Un an, 32 fr. Ab. pour l’Étranger, — 10 — 20 — 40.
№ 261. Vol. X. — SAMEDI 26 FÉVRIER 1848,
Bureaux : rue Richelieu, 60.
MM
SOMMAIRE.
Histoire de la semaine. Aspect du boulevart des Italiens dans la soirée du 21 février. — Etudes sur la journalisme. Le roman
feuilleton, les abonnés, la librairie, le peuple. — nouvelles observa
tions sur rOruUborhynqae. Trois Gravures— Les Cinq sens. Vingt-huit Gravxtres, par Bertall. — Le Misogyne. Deuxième partie. Conte, par M. Albert Aubert. (Suite.) — Monte-Cristo. Le châ
teau et ses détails; le pavillon de Vile et le parc. — Viuçt-quaire heures à la grande Chartreuse. Challais,couvent, du R. P. Lacor*
daire; un dominicain; un][chartreux; vue de la gra.nde Chartreuse; cellule de la grande Chartreuse; statue de saint Bruno; salle a manger de la grande Chartreuse. — Théâtres. — Chronique musicale.—Bul
letin bibliographique. — Annonces. — Le Garçon cabaretier d après Chardin. Une Gravure. — Principales publications de la semaine, — Rébus.
Ce numéro est le dernier du tome dixième de l’illustration. Les souscripteurs recevront la Table des matières de ce volume avec un des prochains numéros.
Histoire de la Semaine.
Les lecteurs de l’Illustration comprendront le retard apporté dans le service de ce numéro, quand ils sauront que nous n’avons pas trouvé, en temps utile, les imprimeurs à leur poste ; que le chemin même de notre imprimerie, comme beaucoup d’autres quartiers de la ville, était devenu un
champ de bataille, le théâtre d’une guerre civile. La lutte terminée, nous reprenons notre travail paisible. nous le re
Aspect du boulevard des Italiens dans la soirée du 21 février.
prenons sans aucun désir de le transformer au souffle des circonstances ; mais plus persuadés que jamais de la néces
sité de demeurer, comme auparavant, voués à la science, aux arts et aux lettres, et de nous borner, sur tout le reste, au rôle de rapporteur. En publiant un peu tard aujourd’hui
la scène de l’émotion déterminée par l’annonce des débats de la chambre des députés, lundi dernier, nous faisons voir assez que nous nous attendions déjà à_ des scènes plus vives. 11 s’est accompli, en effet, depuis ce jour-là, une révo
lution. Comme ce numéro devrait être distribue à l’heure où
nous mettons celui-ci sous presse, le récit de ces événements et de ceux qui en ont été la conséquence immédiate est connu de tout le monde. Pour être le miroir fidèle du temps, VIllustration se borne àanalyser sommairement les événements sigraves et sinombreux qui se pressent depuis mardi.
Des rassemblements et des troubles peu significatifs en
apparence, avaient eu lieu dès la matinée et durant toute la journée du mardi 22 février; d’abord, au lieu du rendez-vous assigné par la commission du banquet, puis sur divers autres points de Paris.
Dans la soirée, l’agitation et les conflits partiels prirent un caractère tel que le gouvernement se décida à apppeler aux armes la garde nationale jusqu’alors laissée à l’écart.
La garde nationale, sauf un très-petit nombre de citoyens, ne répondit point à cet appel.
Le lendemain, elle prit les armes, mais ce fut pour proférer avec le peuple les cris de : vive la Réforme! à bas Guiaol! et pour s’opposer aux démonstrations agressives de la troupe de ligne et delà garde municipale.
Déjà des luttes meurtrières étaient engagées dans Paris,.