LA MODE
Il n y a pas une seule des toilettes de la femme qui ne soit soumise aux exigences de la mode; tout y est compris et traité avec le plus grand soin, depuis la robe élégante de soirée jusqu’au petit cos
tume trotteur de drap simple, sans ornement, qui allecte le genre tailleur et doit alors être porté avec souliers, jaquette, chapeau ad hoc, ayant une petite allure cavalière bien en rapport avec l’usage auquel on le destine.
Ce costume sera celui de la promenade du matin au bois; caria mode se rencontrant, par hasard, d’accord avec l’hygiène ont toutes deux décrété que la marche matinale est indispensable à la santé, au teint vermeil et au bon ton; donc, c est chose admise; aussi les Parisiennes sont elles beaucoup plus matinales quY, itrefois. Très amateurs de tous les exercices physiques, elles marchent, patinent, nagent, montent à cheval, chassent et dansent avec la même ardeur.
Occupons-nous donc des petits costumes trotteurs. lisse font en lainage pelucheux et souple, beaucoup d’étoffe chinée à longs poils gris et
mauve, vert et bleu, rouge et beige des tissus zébrés, cerclés, en camaieu ton sur ton ou de nuances très tranchantes qui arrivent à s’assembler sans choquer le regard.
D’autres ne se portent qu’en drap et c’est encore le tissu préféré pour les costumes tailleurs.
Les robes de visite, elles, sont longues, en soie ou velours ; les unes garnies de liserés de fourrure qui serpentent, au milieu des plus fines broderies de jais. La fourrure se glisse dans tout, elle met sa note douce partout, atténuant l’éclat de l or des
garnitures et des motifs brillants auquels elle est mélangée. D’autres ornements sont rehaussés de fantaisies composées de gances en relief, de galons
de ruban, le tout formé avec un art exquis. Une bien jolie toilette de visite est en popeline de soie noire, lamée de filets roses. La jupe taillée en fourreau a le bas garni de coquilles de velours rose et noir.
Les manches de velours et les larges revers sont voilés de tulle moucheté. Une haute ceinture Direc
toire se termine derrière par deux choux, un à la pointe en haut, l’autre à la taille.
Une seconde toilette du pins grand genre avec redingote et jupe en gros de Naples vieux mauve Louis XVI. Une rangée de boutons anciens et de petits galons Louis XVI entourent le bas de la jupe,
surmontant un rouleau de peluche même ton. Pareille garniture aux revers croisés et aux larges poches de côté. Une mignonne capote faite d’un an
cien béguin d or, avec plume en aigrette et brides vieux mauve.
Les chapeaux deviennent tout ce que l’on peut rêver de plus original, parleur diversité, leur grâce mutine, l audace de leur couleur et de leur forme. La plupart sont petits de bords, avec des calottes grandes comme rien, appelées fonds hollandais, pâtissiers, chapeau de clown, etc., ils sont tendus en velours foncé ou clair vert d’eau, rose; surtout en drap d’or fin : les plumes ont un succès durable,
on y mêle des touffes de roses, des aigrettes de pierreries, des nœuds coquets et toutes les fantaisies possibles en jais, perles d acier ou d’or.
La grosse guipure bise ou blanche est très employée; son ton clair fait une jolie opposition sur les velours et les feutres foncés. Les draperies sont retenues par des épingles ou de petits bijoux brillants.
Les brochés sont réservés pour les robes de dîner, de réception; quant aux robes de soirée, de bal, elles réclament des étoffes plus légères avec des garnitures deplumes, de fleurs et des dentelles claires, des applications d’Angleterre. On inaugure de charmantes fantaisies dans le genre Watteau pour robe de bal : un léger manteau de gaze unie ou brodée, en tulle pailleté ou dentelle, s’assortissant avec la toilette, est attaché aux épaules et descend en traîne longue sur la jupe, ne tenant que dans le liant, laissant bien voir toute la finesse de la taille. Ces réminiscences Louis XV, qui se mêlent aux toi
lettes, nous fournissent de bien gracieuses façons, elles s’emploient avec succès pour les tea-gown, ces robes d’intérieur si extraordinaires, où la plus grande originalité est admise; elles ont une su
prême élégance soit ornées du pli Watteau et de draperies Pompadour, soit qu’elles affectent le genre russe avec le « Kasabaïka » et la jupe entou
rée alors de broderies moscovites. D’autres, dans le goût japonais, rappellent les descriptions merveilleuses de Pierre Loti sur les costumes de ses héroïnes.
Mais comme ce mélange oriental et Watteau de notre délicieux dessin est séduisant et réussi ! ce
nœud de satin saumon qui part si coquettement des épaules donne à cette toilette un petit cachet
Louis XV très gracieux. La jupe est en crêpe de Chine saumon avec broderies orientales. La petite veste « Koudjé » en velours émeraude est soutachée d or et sertie de pierreries ; légèrement décolletée, elle repose sur une chemisette-blouse en crépon saumon.1
Ces tea-gown se portent pour le thé de five o’clock, avant la toilette du soir, elles sont de mise pour recevoir aussi des intimes à dîner.
Fanfreluche.
NOTES ET IMPRESSIONS
La raison a fait tort à la littérature, comme à la religion, elle l’a décharnée.
Voltaire,
La foi absolue est incompatible avec l’histoire sincère. Ern. Renan.
Comme un pendule oscille de droite à gauche, ainsi la vie oscille de la souffrance à l’ennui.
SCHOPENHAUER.
Le monde n’a plus de temps que pour ceux choses : le travail qui donne du pain et l’amusement qui distrait
du travail.
Edm. Sciierer.
On dit qu il n’y a qu une morale : c est, des bêtises inventées par les gens qui ont cent mille livres ce rentes. Il y a autant de morales que d’individus.
Ludovic Haléyy.
Il y a deux choses, en ce monde, que l’homme ne trouve pas souvent hors de chez lui : la bonne soupe et l’amour désintéressé.
Edm. Abcut.
Il y a au moins autant d’hommes dans un homme que d’années dans la vie.
La superstition est l’écume de la foi, et le matérialisme la lie de la libre-pensée,
G.-M. Valtour.
Il n y a pas une seule des toilettes de la femme qui ne soit soumise aux exigences de la mode; tout y est compris et traité avec le plus grand soin, depuis la robe élégante de soirée jusqu’au petit cos
tume trotteur de drap simple, sans ornement, qui allecte le genre tailleur et doit alors être porté avec souliers, jaquette, chapeau ad hoc, ayant une petite allure cavalière bien en rapport avec l’usage auquel on le destine.
Ce costume sera celui de la promenade du matin au bois; caria mode se rencontrant, par hasard, d’accord avec l’hygiène ont toutes deux décrété que la marche matinale est indispensable à la santé, au teint vermeil et au bon ton; donc, c est chose admise; aussi les Parisiennes sont elles beaucoup plus matinales quY, itrefois. Très amateurs de tous les exercices physiques, elles marchent, patinent, nagent, montent à cheval, chassent et dansent avec la même ardeur.
Occupons-nous donc des petits costumes trotteurs. lisse font en lainage pelucheux et souple, beaucoup d’étoffe chinée à longs poils gris et
mauve, vert et bleu, rouge et beige des tissus zébrés, cerclés, en camaieu ton sur ton ou de nuances très tranchantes qui arrivent à s’assembler sans choquer le regard.
D’autres ne se portent qu’en drap et c’est encore le tissu préféré pour les costumes tailleurs.
Les robes de visite, elles, sont longues, en soie ou velours ; les unes garnies de liserés de fourrure qui serpentent, au milieu des plus fines broderies de jais. La fourrure se glisse dans tout, elle met sa note douce partout, atténuant l’éclat de l or des
garnitures et des motifs brillants auquels elle est mélangée. D’autres ornements sont rehaussés de fantaisies composées de gances en relief, de galons
de ruban, le tout formé avec un art exquis. Une bien jolie toilette de visite est en popeline de soie noire, lamée de filets roses. La jupe taillée en fourreau a le bas garni de coquilles de velours rose et noir.
Les manches de velours et les larges revers sont voilés de tulle moucheté. Une haute ceinture Direc
toire se termine derrière par deux choux, un à la pointe en haut, l’autre à la taille.
Une seconde toilette du pins grand genre avec redingote et jupe en gros de Naples vieux mauve Louis XVI. Une rangée de boutons anciens et de petits galons Louis XVI entourent le bas de la jupe,
surmontant un rouleau de peluche même ton. Pareille garniture aux revers croisés et aux larges poches de côté. Une mignonne capote faite d’un an
cien béguin d or, avec plume en aigrette et brides vieux mauve.
Les chapeaux deviennent tout ce que l’on peut rêver de plus original, parleur diversité, leur grâce mutine, l audace de leur couleur et de leur forme. La plupart sont petits de bords, avec des calottes grandes comme rien, appelées fonds hollandais, pâtissiers, chapeau de clown, etc., ils sont tendus en velours foncé ou clair vert d’eau, rose; surtout en drap d’or fin : les plumes ont un succès durable,
on y mêle des touffes de roses, des aigrettes de pierreries, des nœuds coquets et toutes les fantaisies possibles en jais, perles d acier ou d’or.
La grosse guipure bise ou blanche est très employée; son ton clair fait une jolie opposition sur les velours et les feutres foncés. Les draperies sont retenues par des épingles ou de petits bijoux brillants.
Les brochés sont réservés pour les robes de dîner, de réception; quant aux robes de soirée, de bal, elles réclament des étoffes plus légères avec des garnitures deplumes, de fleurs et des dentelles claires, des applications d’Angleterre. On inaugure de charmantes fantaisies dans le genre Watteau pour robe de bal : un léger manteau de gaze unie ou brodée, en tulle pailleté ou dentelle, s’assortissant avec la toilette, est attaché aux épaules et descend en traîne longue sur la jupe, ne tenant que dans le liant, laissant bien voir toute la finesse de la taille. Ces réminiscences Louis XV, qui se mêlent aux toi
lettes, nous fournissent de bien gracieuses façons, elles s’emploient avec succès pour les tea-gown, ces robes d’intérieur si extraordinaires, où la plus grande originalité est admise; elles ont une su
prême élégance soit ornées du pli Watteau et de draperies Pompadour, soit qu’elles affectent le genre russe avec le « Kasabaïka » et la jupe entou
rée alors de broderies moscovites. D’autres, dans le goût japonais, rappellent les descriptions merveilleuses de Pierre Loti sur les costumes de ses héroïnes.
Mais comme ce mélange oriental et Watteau de notre délicieux dessin est séduisant et réussi ! ce
nœud de satin saumon qui part si coquettement des épaules donne à cette toilette un petit cachet
Louis XV très gracieux. La jupe est en crêpe de Chine saumon avec broderies orientales. La petite veste « Koudjé » en velours émeraude est soutachée d or et sertie de pierreries ; légèrement décolletée, elle repose sur une chemisette-blouse en crépon saumon.1
Ces tea-gown se portent pour le thé de five o’clock, avant la toilette du soir, elles sont de mise pour recevoir aussi des intimes à dîner.
Fanfreluche.
NOTES ET IMPRESSIONS
La raison a fait tort à la littérature, comme à la religion, elle l’a décharnée.
Voltaire,
La foi absolue est incompatible avec l’histoire sincère. Ern. Renan.
Comme un pendule oscille de droite à gauche, ainsi la vie oscille de la souffrance à l’ennui.
SCHOPENHAUER.
Le monde n’a plus de temps que pour ceux choses : le travail qui donne du pain et l’amusement qui distrait
du travail.
Edm. Sciierer.
On dit qu il n’y a qu une morale : c est, des bêtises inventées par les gens qui ont cent mille livres ce rentes. Il y a autant de morales que d’individus.
Ludovic Haléyy.
Il y a deux choses, en ce monde, que l’homme ne trouve pas souvent hors de chez lui : la bonne soupe et l’amour désintéressé.
Edm. Abcut.
Il y a au moins autant d’hommes dans un homme que d’années dans la vie.
La superstition est l’écume de la foi, et le matérialisme la lie de la libre-pensée,
G.-M. Valtour.