Un ponton de garde.
Transport des caisses d huîtres aux magasins.
rudimentaire, fabriqué le plus souvent par le parqueur luimême. Au mur de la cheminée, le traditionnel fusil de chasse, car le parqueur est grand chasseur, le gibier étant très abon
dant sur le bassin. A côté de sa case, une hutte à resserrer les outils et engins de pêche et de travail.
Tout autour de ces huttes, un fouillis inextricable d instruments et d objets de toutes sortes dans un état plus ou moins voisin de la vieillesse : tables de détroquage, brouettes aux roues larges pour faciliter la marche sur les sables, filets,
cages d ambulance brisées, tuiles détroquées, etc., etc., et au
milieu, vont, viennent, embarquent, débarquent, les parqueuses en culotte rouge et les parqueurs aux larges bottes, les bras encombrés et surchargés de leurs engins divers.
C est là un spectacle des plus animés, et où la note pittoresque abonde.
Au milieu du bassin se trouvent un grand nombre de pontons contenant logement et magasin pour les gardiens du parc.
Création utile, car nombreux sont les malfaiteurs qui, la nuit venue, sans bruit, glissant à travers les chenaux, viennent mettre au pillage les produits d un malheureux parqueur. Là, pas de qui-vive ! un bon coup de fusil envoyé à propos arrête dans son ardeur l’amateur effronté.
Les parqueurs font aussi leur police eux-mêmes.
Il y a bien un garde-pêche de l État, espèce de canonnière en chambre incapable de tenir la mer, ressemblant à un bateau de blanchisseur et monté par un équipage militaire dont la place serait plus utile dans un port de
guerre ; ce garde-pêche ne garde rien, ne fait aucune police sérieuse et ne sert que d agréable sinécure à quelques braves gens, vrais descendants des carabiniers d Offenbach, que l on pourrait exercer d une manière plus intelligente à leur métier de marins.
Intérieur d’une pinasse avec son chargement.
des riches. C est par centaines de millions que se chiffre le nombre des huîtres que consomment les grandes villes de France. Mais c est là un côté de la question que nous n’avons pas à traiter.
P. Kauffmann.
Nos lecteurs peuvent voir par tous les détails-que nous venons de donner combien est compliqué et délicat même l élevage des huîtres ; ils savent déjà l importance qu a prise cette industrie. Cette importance ne peut que s accroître d année en année, car les huîtres sont devenues de consommation courante, et, à Paris surtout, il y a bien peu de ménages, si pauvres soient-ils, qui ne s offrent de temps en temps de ce régal, réservé jadis aux seules tables
Un village de parqueurs sur le bord du bassin.