Mgr KHORÈNE DE LUSIGNAN
Mgr Khorène, prince de Lusignan, dont nous donnons le portrait, était archevêque d’Arménie à Constantinople et paraissait le successeur pro
bable, pour l’avenir, du patriarche Mgr Ashikian. Il vient d’être révoqué de ses hautes fonctions et condamné à l’exil par S. M. le sultan Abdul-Hamid pour avoir entretenu une correspondance avec son neveu Léon Bey de Lusignan accusé de faire de l’opposition au gouvernement turc.
La famille de Lusignan est presque française et Mgr Khorène qui a terminé ses études à Paris a été en rela
tions d’amitié avec Lamartine dont il a traduit toutes les œuvres en arménien, et avec Victor Hugo qui lui a écrit de nombreuses lettres dont l’une d’elles se
termine par cette phrase : « Je mesure la grandeur de votre destinée à la gran
deur de votre esprit. Vous avez le sang des vieilles races et l esprit des races nouvelles. »
Son érudition et ses brillantes qualités oratoires le mirent très rapidement en vue. Nommé très jeune archevêque de Bechiktache à Constantinople, il a été député de la nation dans l’assem
blée représentative, puis délégué lors du traité de San Stefano pour faire ajouter un article en faveur des Arméniens. Et il y réussit malgré la signa
ture des préliminaires de Kezanlik. Il siégea ensuite au congrès de Berlin et
par son dévouement pour la nation arménienne il avait conquis une grande popularité parmi ses compatriotes.
Nous faisons des vœux pour que la disgrâce qui vient d’atteindre l’archevêque d’Arménie soit de courte durée.
X.
de Paul Delaroche, il suivit aussi les enseignements d’Ingres. Il débuta pour la première fois au salon de 1841, en exposant un tableau qui attira sur lui l’attention : c’était un Charles-Quint au couvent de Saint-Just. On fut frappé de l’esprit et de l’entente judicieuse avec laquelle il avait réglé la mise en scène de ce tableau. Il figura encore à plusieurs salons, jusqu’en 1852, où il exposa un Abraham, qui fut son dernier ouvrage.
Ses tableaux les plus remarqués sont XAveugle, qui lui valut une médaille de troisième classe au salon de 1846, et la Récréation de Louis XI. Cliarles- Quint au couvent de Saint-Just a été acquis par le musée de Perpignan. Des
membres de la famille Bonaparte qu’il avait connus pendant un séjour en Italie le firent entrer, en 1852, au minis
tère d’Etat avec le titre d’inspecteur général des Beaux-Arts. En 1855, il concourut à l’organisation de l’Expo
sition universelle, et devint, en 1870, chef de division au ministère des Beaux- Arts. Après la proclamation de la République, en 1870, il donna sa démission ; mais il ne tarda pas à accepter une place du nouveau gouverne
ment : en effet, il fut nommé entrepo
seur des tabacs. Chevalier de la Légion d’honneur en 1854, il fut promu offi
cier en 1869. M. A. Arago fit partie des jurys de la plupart des expositions ar
tistiques sous le second empire, et fut regardé comme un juge à la fois bien
veillant et compétent. C’était un homme de bonne composition et il s’était acquis, parmi ses amis intimes, une. véritable célébrité par la courtoisie et la gaieté avec lesquels il contait cer
taines anecdotes historiques ou sorties de son ima
gination. Il mimait en outre, avec un vrai talent,
les personnages qu’il mettait en scène dans son récit. X.
M. ALFRED ARAGO
D’après le dessin de M. Gérôme.
ALFRED ARAGO
M. Alfred Arago, peintre et administrateur, né à Paris le 20 juin 1816, second fils de l’illustre François Arago, frère de l’ambassadeur de France à Berne et neveu de M. Etienne Arago, conservateur du Luxembourg, est décédé le 6 février. Elève
Mgr KHORÈNE DE LUSIGNAN
Archevêque d Arménie, — Photographie Abdullah frères.
JACQUES INAUDI
D’après la photographie de la maison Boyer,
Mgr Khorène, prince de Lusignan, dont nous donnons le portrait, était archevêque d’Arménie à Constantinople et paraissait le successeur pro
bable, pour l’avenir, du patriarche Mgr Ashikian. Il vient d’être révoqué de ses hautes fonctions et condamné à l’exil par S. M. le sultan Abdul-Hamid pour avoir entretenu une correspondance avec son neveu Léon Bey de Lusignan accusé de faire de l’opposition au gouvernement turc.
La famille de Lusignan est presque française et Mgr Khorène qui a terminé ses études à Paris a été en rela
tions d’amitié avec Lamartine dont il a traduit toutes les œuvres en arménien, et avec Victor Hugo qui lui a écrit de nombreuses lettres dont l’une d’elles se
termine par cette phrase : « Je mesure la grandeur de votre destinée à la gran
deur de votre esprit. Vous avez le sang des vieilles races et l esprit des races nouvelles. »
Son érudition et ses brillantes qualités oratoires le mirent très rapidement en vue. Nommé très jeune archevêque de Bechiktache à Constantinople, il a été député de la nation dans l’assem
blée représentative, puis délégué lors du traité de San Stefano pour faire ajouter un article en faveur des Arméniens. Et il y réussit malgré la signa
ture des préliminaires de Kezanlik. Il siégea ensuite au congrès de Berlin et
par son dévouement pour la nation arménienne il avait conquis une grande popularité parmi ses compatriotes.
Nous faisons des vœux pour que la disgrâce qui vient d’atteindre l’archevêque d’Arménie soit de courte durée.
X.
de Paul Delaroche, il suivit aussi les enseignements d’Ingres. Il débuta pour la première fois au salon de 1841, en exposant un tableau qui attira sur lui l’attention : c’était un Charles-Quint au couvent de Saint-Just. On fut frappé de l’esprit et de l’entente judicieuse avec laquelle il avait réglé la mise en scène de ce tableau. Il figura encore à plusieurs salons, jusqu’en 1852, où il exposa un Abraham, qui fut son dernier ouvrage.
Ses tableaux les plus remarqués sont XAveugle, qui lui valut une médaille de troisième classe au salon de 1846, et la Récréation de Louis XI. Cliarles- Quint au couvent de Saint-Just a été acquis par le musée de Perpignan. Des
membres de la famille Bonaparte qu’il avait connus pendant un séjour en Italie le firent entrer, en 1852, au minis
tère d’Etat avec le titre d’inspecteur général des Beaux-Arts. En 1855, il concourut à l’organisation de l’Expo
sition universelle, et devint, en 1870, chef de division au ministère des Beaux- Arts. Après la proclamation de la République, en 1870, il donna sa démission ; mais il ne tarda pas à accepter une place du nouveau gouverne
ment : en effet, il fut nommé entrepo
seur des tabacs. Chevalier de la Légion d’honneur en 1854, il fut promu offi
cier en 1869. M. A. Arago fit partie des jurys de la plupart des expositions ar
tistiques sous le second empire, et fut regardé comme un juge à la fois bien
veillant et compétent. C’était un homme de bonne composition et il s’était acquis, parmi ses amis intimes, une. véritable célébrité par la courtoisie et la gaieté avec lesquels il contait cer
taines anecdotes historiques ou sorties de son ima
gination. Il mimait en outre, avec un vrai talent,
les personnages qu’il mettait en scène dans son récit. X.
M. ALFRED ARAGO
D’après le dessin de M. Gérôme.
ALFRED ARAGO
M. Alfred Arago, peintre et administrateur, né à Paris le 20 juin 1816, second fils de l’illustre François Arago, frère de l’ambassadeur de France à Berne et neveu de M. Etienne Arago, conservateur du Luxembourg, est décédé le 6 février. Elève
Mgr KHORÈNE DE LUSIGNAN
Archevêque d Arménie, — Photographie Abdullah frères.
JACQUES INAUDI
D’après la photographie de la maison Boyer,