lion de ses compagnons, lui seul a droit de parler au nom de l’équipe, d’élever des réclaniations, de discuter un coup, d en appeler aux arbitres. Pour les autres le silence est de règle. On conçoit que si trente jeunes gens excités par le feu se mettaient subitement à se chamailler pour une des mille fautes qui peuvent se , commettre, la partie se passerait exclusivement en discussion. Donc, obéissance au capitaine. Autre qualité indispensable : abnégation complète de soi
Un champion de l’équipe française
Le capitaine de l’équipe anglaise
même ; on joue pour son camp et non dans l’espoir, vain la plupart du temps, de briller personnellement.
Ces dispositions prises, la partie commence.
Le ballon est mis exactement au milieu du terrain ; un joueur l’envoie d’un vigoureux coup de pied — dit coup de pied placé — dans la direc
tion du camp ennemi. Aussi haut l envoie-t-il, que plus il donne à ses compagnons de temps pour se rapprocher des lignes adverses. Mais les avants de l’autre côté se sont précipités à leur
UN MATCH DE FOOT-BALL
Le foot-ball ?... Oh! rien de plus simple, et de plus aisé, en paroles. Il s agit de porter ou d’envoyer un ballon dans le camp adverse, en évitant qu il soit déposé de votre côté. Seulement, comme quinze gaillards, admirablement découplés, bien entrainé-s, tenus en main par leur
Le coup de pied franc.
capitaine, tentent l’incursion, tandis que quinze autres jeunes gens tout aussi solidement armés
pour la lutte résisteront et attaqueront à leur tour, il s ensuit un des jeux les plus difficiles et les plus passionnants qui soit.
D’importation anglaise, bien entendu, ce jeu qu’ont pratiqué nos Normandsnos Bretons et nos Berrichons. Il n’y a pas, du reste, à disserter là-dessus, le foot,
bail qui nous est revenu — si nous tenons à revendiquer ce violent exercice du corps — n’a que des rapports lointains avec les sauvages assauts d’antan. C’est aujourd hui un sport, brutal certes, mais d’une régularité parfaite.
Lundi, Paris a eu, pour les initiés, un grand honneur. Une équipe anglaise a daigné passer le détroit pour venir, sous les auspices de Lord Dufiferin en personne, donner une maîtresse leçon à l’une des meilleures équipes que nous puissions mettr e en ligne. Le résultat se balance d’un trait. Les Anglais ont eu tous les points; les nôtres rien — et ils n’en sont pas moins satisfaits. La façon dont ils se sont fait battre plaide en leur honneur.
Pour quiconque suit une partie de foot-ball, tout va bien jusqu’aux premiers engagements. On comprend tout de suite l’agencement des camps figurés sur un
rectangle long de 100 mètres, large de 70 — mesures extrêmes — terminé à chaque bout par un but composé de piquets de bois fichés en terre à 5 ni. 50 l’un de l’autre, reliés par un cordeau à 3 mètres du sol.
Les quinze joueurs s échelonnent dans les deux camps, de manière à couvrir uti
lement le terrain. En éclaireurs, pareils aux pions de l’écliiquier, les dix avants; derrière eux, les deux demi-arrières ; plus éloignés encore du centre, les trois-quarts ; au but même les deux arrières. Des deux longs côtés la ligne d’encadre
ment s appelle ligne de touche; le ballon qui en sort doit être remis en jeu. Des petits drapeaux l’indiquent.
Les deux équipes ont un costume différent, chacune aux couleurs de leur.-club. Lundi, les joueurs représentés par nos gravures étaient habillés ainsi: Anglais, jersey rouge et blanc, culotte grise ou bleue; Français, jersey bleu foncé, culotte blanche.
Chaque camp a un capitaine ; dans les matchs les équipes désignent chacune un arbitre. Le capitaine a la haute direc
La mi-temps (repos entre deux parties)
Un blessé.
Coup de pied placé.