Le lieutenant Mizon.


LE LIEUTENANT MIZON
Dans notre dernier numéro, à « l’Histoire de la Semaine », nous donnions les dernières nouvelles des explorations simultanées de MM. Monteil, Brazza èt Mizon, explorations qui, avec des points de départ dif
férents, avaient, toutes trois, un même objectif, le lac Tchad.
Nous racontions que les expéditions Mizon et Brazza avaient accompli leur jonction sur les bords de la Sangha le 4 avril dernier. La carte que nous publions aujourd hui montre le long parcours effectué par M. Mizon.
On remarquera que cette route a contourné le territoire de la colonie allemande de Cameroun qu’elle coupe ainsi du lac Tchad. Il y a déjà, de ce fait, un résultat qui peut avoir d heureuses conséquences.
M. Louis Mizon n’a pas trente-neuf ans ; reçu le neuvième à l’Ecole navale, il fit campagne en Islande, à Madagascar, à Terre-Neuve ; officier breveté à l école de canonnage, puis à l école de Joinville, il fut mis en
1880 à la disposition de l Association internationale africaine. Resté près de trois ans dans l Agouë, il y fonde Franceville, et, avec des ressources infimes, con
serve et accroit notre influence en organisant plusieurs postes le long de l Ogoué.
En 1880-1883, M. Mizon explora toute la région comprise entre Franceville et Mayomba.
Chevalier de la Légion d’honneur en 1885, M. Mizon fit campagne dans l Atlantique à bord de VArethuse (1885-1887) ; puis il fut attaché, de 1889 à 1891, à l Observatoire de Montsouris.


Carte des deux explorations du lieutenant Mizon.


Officier d’académie pour ses travaux astronomiques, M. Mizon vient d’être proposé pour la croix d’officier de la Légion d honneur. C’est une distinction certine-a ment méritée pour une existence si bien remplie au service du pays.
LE MONUMENT DE PASCAL DUPRAT
M. Develle, ministre de l’agriculture, vient de présider à Hagetmau fLandes) l’inauguration du monument élevé dans cette ville à la mémoire de Pascal Duprat.
Pascal Duprat — il est à peine besoin de le rappeler — fut l un des orateurs les plus énergiques et les plus brillants qui illustrèrent la période troublée de 1848 à
1851. Né en 1815, il avait fait d’excellentes études en
France et en Allemagne et était devenu un philologue distingué. A l’avènement de Napoléon III, il fut exilé, et la ville de Lausanne s empressa de mettre à la dis
position du célèbre orateur républicain une des chaires de son académie. Il avait été — il convient de le noter — l’un des plus actifs collaborateurs de la Revue Indé
pendante où . se réunissaient auprès de lui des hommes tels que Michelet, Lamennais et Jean Raynaud.
Lorsqu’il rentra en France en 1869, il se présenta sans succès comme candidat à la députation dans le dépar
tement des Landes. Il fut plus heureux en 1871, et il siéga jusqu en 1881. Le Gouvernement le nomma ensuite ministre plénipotentiaire au Chili. Il y resta jusqu en 1885. Il est mort le 17 août de cette même année, suile navire qui le ramenait en Europe.
Le monument érigé à Hagetmau est dû à la collaboration de M. Labatut, sculpteur, Grand Prix de Rome, et de M. Dupuy, architecte.


Le monument de Pascal Duprat,


Inauguré à Hagetmau le 30 mai 1892. — Phot. Soubaigné.
THEATRE DU VAUDEVILLE. — « Le Prince d’Aurec », pièce en trois actes, de M. Henri Lavedan. — La Pavane au 2e acte.