d’où se précipitaient les eaux de la Vésubie. On coupe divers boulevards, puis insensiblement on s’élève sur les flancs de la colline de la Mantega. L œil em
brasse de là les merveilleux jardins qui font comme une ceinture fie fleurs à Nice la belle.
Après le tunnel de la Mantega, le paysage change brusquement. C’est maintenant la montagne avec sa flore naturelle, ses vallons sauvages et frais où chantent les sources. Quelques oliviers, mais surtout des pins. Plus loin le tunnel de Bellet (953 mètres) mérite une mention spéciale. Il commande de ce côté le camp retranché de Nice et sa tête est très sérieusement fortifiée. De grandes casernes sont creusées dans le roc et toutes les parois sont trouées de meurtrières.
A la station de Saint-Isidore, la ligne quitte la montagne pour la vallée du Var, qu’elle doit suivre jusqu’à Puget-Théniers. On a de cet endroit une vue merveilleuse. Le Yar, avec son lit énorme et qui paraît disproportionné, occupe le centre de la vallée. Sur la rive gauche, grâce au colmatage, la végéta
tion est luxuriante; c’est de là que viennent en grande partie les légumes et les fruits qui alimentent le marché de Nice. Sur la rive droite s’étagent les jolis coteaux de Saint-Laurent, renommés par leurs vins généreux.
A l horizon (8 kilomètres à vol d’oiseau), la ligne bleue de la mer se distingue à peine du bleu du ciel.
De Saint-Isidore à la station de Lingostière, on monte directement vers le nord du département, et on quitte les jardins pour les paysages plus arides. La ligne a pris la place de l’ancienne route nationale qu’on a déviée en maints endroits.
De tous côtéSj les petits villages du Broc, de Carros, de Gattières, perchés en nids d aigles ou blottis à flancs de coteau, se détachent très blancs avec leurs maisons badigeonnées à la chaux.
En ce moment, le Var, très boueux, charrie énormément. Il n’y a rien d anormal en cela, car le Var est un des grands torrents en France. Bien que
ne dépassant pas 135 kilomètres dans toute sa longueur, dans un bassin dey 227,900 hectares, il porte à la mer 28,000 litres par seconde en temps d’étiage, 42,000 aux eaux moyennes, et jusqu’à 4 millions pendant les grandes crues.
Les gorjes de la Mescla.
Station de la Tinée.
L’entrée des gorges et le village de Ponscn. Malausséna,
Par instants, dans le lit même du fleuve, sur les parties momentanément abandonnées par les eaux, on aperçoit des jardinets. Les ouvriers ont semé là des graines qui ont vite germé. Amoureusement, ils ont ramassé la terre en talus bien alignés ; ils ont mis des échalas aux tomates et aux haricots, puis un jour le Var a la fantaisie de reprendre son ancien cours, et le jardinet s’en va à la dérive emportant les maigres espérances du pauvre cultivateur.
A Colomars se trouve la bifurcation de la ligne de Nice à Puget-Théniers avec celle de Nice à Grasse et ces trois voies rayonnant forment ce qu on appelle en argot technique, la patte cl oie.
Nous laissons à gauche le pont de Manda sur lequel nous passerons tout à l’heure, et nous nous enfonçons dans la vallée du Var, qui devient de plus en plus encaissée au point de n’être bientôt qu’une gigantesque haie de pierre.
Les gares sont maintenant simplement en briques et en bois, car nous sommes dans la zone militaire, et le génie veille. Avec les riants paysages du début, le contraste est impressionnant. Toute végétation a disparu. Les mon
tagnes s’entassent comme Pélion sur Ossa. Quelques rares pins se détachent sur le ciel bleu, en sentinelles.
Les affluents du Var sont nombreux, et brusquement ils coupent en deux la montagne. C’est, à côté de Saint-Martin-du-Var, l’Esteron qui vient des Basses-Alpes ; plus haut c’est la Vesubie, qui, grâce à des lacs artificiels, peut être utilisée pour le flottage des bois ; enfin c’est la Tinée qui prend sa source
près des frontières du Piémont à 2,000 mètres d’altitude. On voit l’ancien pont suspendu Charles-Albert. La station est bâtie sur pilotis en fer sur le fleuve même,
brasse de là les merveilleux jardins qui font comme une ceinture fie fleurs à Nice la belle.
Après le tunnel de la Mantega, le paysage change brusquement. C’est maintenant la montagne avec sa flore naturelle, ses vallons sauvages et frais où chantent les sources. Quelques oliviers, mais surtout des pins. Plus loin le tunnel de Bellet (953 mètres) mérite une mention spéciale. Il commande de ce côté le camp retranché de Nice et sa tête est très sérieusement fortifiée. De grandes casernes sont creusées dans le roc et toutes les parois sont trouées de meurtrières.
A la station de Saint-Isidore, la ligne quitte la montagne pour la vallée du Var, qu’elle doit suivre jusqu’à Puget-Théniers. On a de cet endroit une vue merveilleuse. Le Yar, avec son lit énorme et qui paraît disproportionné, occupe le centre de la vallée. Sur la rive gauche, grâce au colmatage, la végéta
tion est luxuriante; c’est de là que viennent en grande partie les légumes et les fruits qui alimentent le marché de Nice. Sur la rive droite s’étagent les jolis coteaux de Saint-Laurent, renommés par leurs vins généreux.
A l horizon (8 kilomètres à vol d’oiseau), la ligne bleue de la mer se distingue à peine du bleu du ciel.
De Saint-Isidore à la station de Lingostière, on monte directement vers le nord du département, et on quitte les jardins pour les paysages plus arides. La ligne a pris la place de l’ancienne route nationale qu’on a déviée en maints endroits.
De tous côtéSj les petits villages du Broc, de Carros, de Gattières, perchés en nids d aigles ou blottis à flancs de coteau, se détachent très blancs avec leurs maisons badigeonnées à la chaux.
En ce moment, le Var, très boueux, charrie énormément. Il n’y a rien d anormal en cela, car le Var est un des grands torrents en France. Bien que
ne dépassant pas 135 kilomètres dans toute sa longueur, dans un bassin dey 227,900 hectares, il porte à la mer 28,000 litres par seconde en temps d’étiage, 42,000 aux eaux moyennes, et jusqu’à 4 millions pendant les grandes crues.
Les gorjes de la Mescla.
Station de la Tinée.
L’entrée des gorges et le village de Ponscn. Malausséna,
Par instants, dans le lit même du fleuve, sur les parties momentanément abandonnées par les eaux, on aperçoit des jardinets. Les ouvriers ont semé là des graines qui ont vite germé. Amoureusement, ils ont ramassé la terre en talus bien alignés ; ils ont mis des échalas aux tomates et aux haricots, puis un jour le Var a la fantaisie de reprendre son ancien cours, et le jardinet s’en va à la dérive emportant les maigres espérances du pauvre cultivateur.
A Colomars se trouve la bifurcation de la ligne de Nice à Puget-Théniers avec celle de Nice à Grasse et ces trois voies rayonnant forment ce qu on appelle en argot technique, la patte cl oie.
Nous laissons à gauche le pont de Manda sur lequel nous passerons tout à l’heure, et nous nous enfonçons dans la vallée du Var, qui devient de plus en plus encaissée au point de n’être bientôt qu’une gigantesque haie de pierre.
Les gares sont maintenant simplement en briques et en bois, car nous sommes dans la zone militaire, et le génie veille. Avec les riants paysages du début, le contraste est impressionnant. Toute végétation a disparu. Les mon
tagnes s’entassent comme Pélion sur Ossa. Quelques rares pins se détachent sur le ciel bleu, en sentinelles.
Les affluents du Var sont nombreux, et brusquement ils coupent en deux la montagne. C’est, à côté de Saint-Martin-du-Var, l’Esteron qui vient des Basses-Alpes ; plus haut c’est la Vesubie, qui, grâce à des lacs artificiels, peut être utilisée pour le flottage des bois ; enfin c’est la Tinée qui prend sa source
près des frontières du Piémont à 2,000 mètres d’altitude. On voit l’ancien pont suspendu Charles-Albert. La station est bâtie sur pilotis en fer sur le fleuve même,