ment l’abstrait propre à tout être représenté, l’abstrait inhérent à la vie intérieure de tout vi
sage, mais leur abstrait, imposé à des groupes d’êtres conçus pour en exprimer les divers éléments. Carrière, par exemple, exprime le mys
tère des enfants ou des femmes qu’il contemple, car toute créature en contient un, et il fait œuvre de psychologue en le rendant visible à la surface de la chair qu’il peint. Mais les artistes dont
transvertere de M. Georges Desvallières, nous voyons les diverses pensées de l’auteur contenues dans des corps, et non pas des créatures disposant de leur propre psychologie. Il y a re
composition des formes dans un seul cerveau.
Un tel art est moins émotionnel que l’évocation directe d’un visage dont le peintre s’est borné à restituer l’image en effaçant ses propres pensées ; mais il est aussi plus noble, plus sévère, plus idéologique, et d’une qualité psychique supé
je parle, tout en considérant Carrière comme très supérieur en intellectualité aux réalistes qui ne peignent que des mouvements, désirent fran
chir un degré de plus: ce qu’ils veulent, c’est exprimer leur propre psychologie, leur propre mystère, à travers des personnages qui reçoivent d’eux la vie et n’en ont point de personnellement préalable.
Dans la foule par exemple de l’Æternum
rieure. Il nous ramène au rêve et à la fantaisie du peintre avec rigueur, mais en même temps il nous impose d y pénétrer avec lui, et nous entrons forcément à sa suite dans le monde spiri
tuel où il a vécu plusieurs mois, dans la pleine
compréhension de son esprit et de son âme. Si cet esprit et cette âme sont grands, nous sommes touchés d’une émotion bien supérieure
à l’émotion nerveuse et fugace du réalisme, nous sommes augmentés moralement. S’il y a entre
ARMAND POINT
PORTRAIT