objet d’art était intéressant en soi et pour l’œil d’un amateur, il était, dans sa manifestation et pour l’esprit d’un penseur, comme le reflet des vérités harmoniques qui sont dans la Nature, il eût compris que l’objet d’art est un témoin, même infime, de l’ordre universel et de ses lois, et albrs, il aurait entrevu que l’art subjectivé n’était
pas seulement un appui à l’é­
quilibre social, mais qu’il pouvait être appelé à le commander entièrement — encadrant les har
monies des êtres par l’harmonie des choses.
Ainsi dégagés du produit. quels demains merveilleux ne préparait-on pas aux. arts ! Et pour que l’art puisse assumer une telle mission, comme il devenait urgent de découvrir les lois des harmonies plastiques !
Comme on s’apercevaitqu’à notre époque, les métiers des arts se dépensent sans aucune religion esthétique !
Nous n’avons pas de critérium du Beau, et c’est pourquoi toutes les individualités se ruent sans vergogne dans les professions artistiques. Entre les doctrines dé
suètes de l’enseignement des Beaux-Arts et les recherches exaspérées des derniers fauves,
une anarchie se prodigue, se multiplie. Seuls, un ensemble de lois exactes, une polytechnique de la science décorative, sont capables de rallier tant d’artistes divers, de coordonner tant de virtuosités multiformes.
Mais, craindra-t-on, elle ne sera plus artistique cette production, qui s’établira suides calculs, qui résoudra des problèmes, elle deviendra tout à fait une science et alors ne perdra-t-elle pas tout ce qui en faisait la saveur?...
L’ART NE PEUT PLUS PROGRESSER QU’EN DEVENANT UNE SCIENCE
Le mot science ne fait peur qu’aux artistes dilettantes. Ils le jugent à travers un machinisme encombrant, sans penser que ce machinisme mieux géré serait susceptible d’être ennobli, épuré; ils ignorent aussi que les sciences les plus hautes aujourd’hui n’ont été dans leurs phases de tâtonnement que des arts. L’astronomie (Uranie chez
La fontaine de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne).