LES SALONS
E
n attendant que le Salon dit « des Tuileries », en mémoire de l’emplacement qu’il occupait en 1923, ait ouvert ses portes, le Salon des
Artistes Français et celui de la Société Nationale ont présenté au public les quelques milliers d’œuvres d’art qu ils contiennent. « C est beau
coup », dirait Candide. Chaque fois que Ton visite un Salon, on se demande où vont ces kilomètres de toile peinte, ces tonnes de marbre, de bronze et de plâtre. La question est évidemment inutile, puisque les années se passent, et que les beaux arts, malgré T apostrophe célèbre de Degas, ne se laissent pas décourager.
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Commençons par la Société Nationale des Beaux-Arts, ou plutôt, par ce qui subsiste de lancienne Société Nationale, depuis le schisme de Tan dernier. Il ne faut pas hésiter à l avouer, elle a perdu ses artistes les plus inté
ressants. On ne trouvera, dans les salles du Grand-Palais qui donnent sur l’avenue d An tin, ni Besnard, ni Bourdelle, ni Lucien Simon, ni bien d’autres. Aussi ceux qui restent, pour ne pas se sentir trop seuls, je pense, ont-ils ouvert toutes grandes les portes qui les séparaient des Artistes Fran
çais. Ils pouvaient le faire sans risque. Car, en vérité, la seule différence qui les distingue les uns des autres, c’est, comme on Ta dit, la couleur de leurs tapis.
Rouge « Belloir » d un côté, il est, de l’autre, d’un blond distingué, très
INTIMITÉ, PAR M. JULES JOÊTS (Société des Artistes français.)
Phot. J. Roseman.