UN ANTIPHON AIRE AVEC MINIATURES




PAR LIPPO VANNI




L


ippo Vanni est un des nombreux artistes qu ont sauvés de l oubli, depuis un demi-siècle, les archéologues, les historiens et les critiques d’art.
Son nom, à la vérité, nous avait été conservé par la tradition et quelques documents d’archives le concernant avaient été exhumés par Milanesi et d autres. Mais ses œuvres paraissaient avoir complètement dis


paru, à l’exception de deux têtes à moitié effacées, qu’on savait avoir été peintes par lui, en 1372, au cloître de San Domenico, à Sienne.


J’aurais eu bien de la peine à définir son caractère et ses aptitudes artistiques sans autre point de départ que ces fantômes de peintures — c’est tout
ce que connaissaient de lui Crowe et Cavalcaselle — ou que le Saint Paul de la collection Salimbeni-Vivai, à Florence, vu jusqu’aux genoux et signé par Lippo Vanni sur la lame de l’épée.
Ces œuvres, en effet, se confondent trop avec la masse des imitations de Simone Martini, dont le tri est encore à faire. Quelle belle tâche ce serait de les répartir entre Simone lui-même et son associé Lippo Memmi, en caracté
risant la personnalité artistique de ce dernier et en le distinguant des imitateurs enrôlés sous la même bannière !
Il y a quelque vingt-trois ans, le comte Resse, connaisseur alors fort estimé, m’apporta la photographie d’un triptyque signé par Lippo Vanni et daté de 1358. Comme l’original ne m’était pas alors accessible, je remis à plus tard
RAMEAU DÉCORATIF
MINIATURE PAR LIPPO VANNI
(Collection Walter V. R. Berry, Paris.)