la mise en œuvre de cette aubaine. Par bonheur, huit ans après, le Ministère italien de l’Instruction Publique se préoccupa de cette peinture et en fit exé
cuter une reproduction adéquate, ce qui permit à M. F. M. Perkins de la publier dans la Rassegna d’arte senese, avec un court texte où, sans insister sur le triptyque lui-même, il continua la reconstruction de la personnalité artistique de son auteur, en lui restituant une Madone bien connue attribuée alors à Simone Martini ou à Lippo Memmi ; cette Madone qui appartenait à cette époque à Richard Norton, de Boston, se trouve aujourd’hui chez M. Philip Lehman, à New-York.
Par la suite, M. Perkins ajouta à cette liste une Madone du Mans 1, étendant ainsi notre connaissance de l’artiste ; d’autre part, M. Giacomo De Nicola consacrait à notre peintre toute une série d’articles, fondés à la fois sur l’étude des œuvres et sur de grands dépouillements d’archives. Le résultat de ses recherches est exposé dans un mémoire énumérant toutes les peintures connues en 19192. On y relève non seulement le petit Miracle de Saint Nicolas, au Louvre (Donation Duseigneur, exposé avec la collection Arconali- Visconti), d’un coloris si somptueux et d’une technique si puissante, mais encore — et nous allons en voir toute l’importance — plusieurs miniatures d’un livre de chœur et plusieurs autres dispersées dans divers autres manus
crits de la Bibliothèque de la Cathédrale de Sienne. A cette liste, encore si peu étoffée, je suis heureux de pouvoir ajouter un antiphonaire contenant quarante miniatures par Lippo Vanni.
Si elles n’ont pas toutes l’importance de celles qu’a retrouvées ou identifiées M. De Nicola, il en est qui ne le cèdent guère en intérêt et c’est sur celles-là que je demanderai la permission d’insister.
*
* *
Elles ornent un antiphonaire appartenant à M. Waller Y. R. Berry, de Paris3. C’est un somptueux in-folio sur vélin, en trois cent quarante-six feuillets, dont chaque page est couverte d’un texte liturgique avec notation musicale.
Au commencement de chaque phrase, le scrihe a tracé une grande initiale coloriée avec un lavis transparent ; les entrelacs et les spirales de ces lettres trahissent encore le souvenir des vieux calligraphes irlandais.
A la minutie laborieuse du scribe, vient s’opposer la franchise hardie de
1. Rassegna d arte, t. I (1914), p. 104.
2. Rassegna d’arte, t. VI (1919), p. 97-98.
3. M. Berry a eu la bonté, non seulement de me permettre d’étudier le manuscrit chez moi, tout à mon aise, mais encore de m’autoriser à faire prendre les photographies reproduites dans ces pages.
cuter une reproduction adéquate, ce qui permit à M. F. M. Perkins de la publier dans la Rassegna d’arte senese, avec un court texte où, sans insister sur le triptyque lui-même, il continua la reconstruction de la personnalité artistique de son auteur, en lui restituant une Madone bien connue attribuée alors à Simone Martini ou à Lippo Memmi ; cette Madone qui appartenait à cette époque à Richard Norton, de Boston, se trouve aujourd’hui chez M. Philip Lehman, à New-York.
Par la suite, M. Perkins ajouta à cette liste une Madone du Mans 1, étendant ainsi notre connaissance de l’artiste ; d’autre part, M. Giacomo De Nicola consacrait à notre peintre toute une série d’articles, fondés à la fois sur l’étude des œuvres et sur de grands dépouillements d’archives. Le résultat de ses recherches est exposé dans un mémoire énumérant toutes les peintures connues en 19192. On y relève non seulement le petit Miracle de Saint Nicolas, au Louvre (Donation Duseigneur, exposé avec la collection Arconali- Visconti), d’un coloris si somptueux et d’une technique si puissante, mais encore — et nous allons en voir toute l’importance — plusieurs miniatures d’un livre de chœur et plusieurs autres dispersées dans divers autres manus
crits de la Bibliothèque de la Cathédrale de Sienne. A cette liste, encore si peu étoffée, je suis heureux de pouvoir ajouter un antiphonaire contenant quarante miniatures par Lippo Vanni.
Si elles n’ont pas toutes l’importance de celles qu’a retrouvées ou identifiées M. De Nicola, il en est qui ne le cèdent guère en intérêt et c’est sur celles-là que je demanderai la permission d’insister.
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Elles ornent un antiphonaire appartenant à M. Waller Y. R. Berry, de Paris3. C’est un somptueux in-folio sur vélin, en trois cent quarante-six feuillets, dont chaque page est couverte d’un texte liturgique avec notation musicale.
Au commencement de chaque phrase, le scrihe a tracé une grande initiale coloriée avec un lavis transparent ; les entrelacs et les spirales de ces lettres trahissent encore le souvenir des vieux calligraphes irlandais.
A la minutie laborieuse du scribe, vient s’opposer la franchise hardie de
1. Rassegna d arte, t. I (1914), p. 104.
2. Rassegna d’arte, t. VI (1919), p. 97-98.
3. M. Berry a eu la bonté, non seulement de me permettre d’étudier le manuscrit chez moi, tout à mon aise, mais encore de m’autoriser à faire prendre les photographies reproduites dans ces pages.