L’EXPOSITION DE L’ART SUISSE AU MUSÉE DU JEU DE PAUME


DE HOLBEIN A HODLER
A près les belles manifestations de l’art hollandais et de l art belge, qui ont eu lieu ces dernières années au Jeu de Paume, M. Bénédite a offert les salles de son musée d’art étranger à la Suisse.
C était un honneur que nous ne pouvions qu’apprécier. Mais comment notre art suisse se tiendrait-il après celui des Rembrandt, des Frans Hais,
des Vermeer, des Peter de Hoogh? Quelle figure ferait-il après l’évolution de la peinture flamande illustrée par les van Eyck, par Thierry Bouts, par van der Weyden, par Mending P Telle était la question que nous, directeurs de musées suisses, nous nous posions en présence de l’invitation du gouver
nement français. Nous avons fini par vaincre nos scrupules, sûrs de l’accueil amical qui nous attendait à Paris, conscients, d autre part, de pouvoir mettre


en relief l’unité de notre développement artistique et la qualité de nos œuvres d’art.


M. Daniel Baud-Bovy, auquel M. Léonce Bénédite avait transmis l’invitation du gouvernement français, mit tout en œuvre pour faire aboutir une entreprise qu’il estimait utile pour son pays et — d’une manière générale — intéressante. Il pressentit personnellement les grands musées suisses qui ont pour principe de ne pas prêter leurs trésors, et obtint d’eux des concessions en vue d’une occasion aussi exceptionnelle. Comme la Confédération faisait
précisément un gros effort pécuniaire pour permettre à la Suisse de participer honorablement à l Exposition des Arts décoratifs qui se prépare à Paris pour l’année prochaine, il ne pouvait être question de prélever tous les fonds de garantie de cette exposition d’art suisse sur les crédits publics. M. le Conseiller
LE CHRIST MORT, PAR HOLBEIN LE JEUNE
(Musée des Beaux-Arts, Bâle.)