COURRIER




DE L’ART ANTIQUE N


’ETAIT la tradition créée par Salomon Reinach de donner pour cadre à ce Courrier le rectangle des berges méditerranéennes et la règle classique, j’aurais volontiers transporté d’abord nos lecteurs sur l’Euphrate, au Palais de Mari (Tell Harriri), où les fouilles de M. A.
Parrot — passant la promesse des découvertes fortuites qui, en 1933, signalèrent le site — ont restitué pour nous, et en partie pour le Louvre, une si curieuse et précieuse galerie de portraits suméro-sémites.
Lorsque commencèrent les fouilles de Crète, les apparitions imprévues de fresques peintes cnossiennes, — tout ainsi que la découverte d’objets d’art issus des ate
liers des Pharaons, — vinrent dériver l’attention des doctes et du public cultivé du côté de la millénaire Egypte, crue l’unique inspiratrice de la civilisation nouvelle, qui eût pu passer ainsi elle-même pour un « présent du Nil ». Encore que les palais minoens de Cnossos, d’Haghia-Triada, de Phaestos, de Mallia même, eussent mon
tré ensuite peu de rapports, en leur dispositif, avec ceux qu’on connaissait à Abydos, Memphis, Thèbes, — voire dans la capitale de l’hérétique Akhnaton, à Tellel-Amarna, — l’Egypte avait été presque seule à bénéficier d’abord des comparaisons
Fig. 1. — un défilé asiatique, (nacre sur bitume).