Oe l eftat & office de celuy qui nveut faire h a für, comme а uff de t Ar chitecle, & quelle afßctte ou afpeli doiuent аиѳіг les logis, O dequoy il faut
accompagner : femhlablemem de la nature des eauës & de l air.


CHAPITRE II.


Bori & fage c on feil pour
ceux qui veulent baßir.
G rMeles dex
térité A rj.ï- . chitecle de fçanoiy bien Ac
commoder les vieux logis
anec les nouveaux.
Les baßiments deuoir efire
loing des torrens & r auines
d eau, onfnb\e- iiion des v.nis
quesrois on les veut iure ieruir oc s’en ayder. Quoy laitant on cognoift le gentil efprit de l’Architeâre, pour fçauoir bien ac~ commoder le vieil baftiment auecquesle nouueau, fous vne tel
le grâce ôc dextérité, que tous les membres de lamaifon s y puifi fent trouuer bien à propos & fans aucune fubjeétion. Qui n’eft pas peu de chofe pour le feruice du Seigneur, car il ne fçauroit re
compenfer l Archite&e du grand profit qu’il luy faid en cela,Ôc peut faire ailleurs quand il entend bien ce qu’il ordonne. Le Seigneur doneques l’aduertira feulement de ce qu’il veut dépen
dre, Ôequel baftiment il deine auoir. Maisfurtout ilnefautrien entreprendre qui foit par deftus l’opinion des hommes dodes, ny auifi faire chofe enquoy il faille combattre la nature du lieu,qui a tant de force, qu encores qu on la contraigne par l artifice & inuentions humaines, fi eft-ce qu’elle fe faid toufiours faire place. Doneques il faudra prendre garde que Taifiette de voftre baftiment ne foi t en tel lieu, que quäd les torrens ou riuieres viendront à croiftreôcié desborder, elles le puiflënt offenfer , ou bien quel
que rauine defeendant des montagnes,par laquelle les riuieres s enflent & eftant enflées fe refpandent & apportent grandes incommoditez. Davantage il faut regarder, fi l impetuofité des
vents, ou d aucun d iceux,y peut caufer quelque dommage,ou engendrer maladies.Ie ne voudrois aucunemet baftir en la crouppe d vne montagne difficile ôcmalaifée â monter ,ny en vne cam
pagne fterile & deferte, mais bien en vn lieu qui foit fertile & habité, ayant fes éléments bien apropos, & eftant accompagné de bonnes terres, bonnes eaux, auec vn air libre ôefalubre tout
autour , fans aucun empefehemêt ny aucunefubjedion de broüillats Chofes dignes de noter, csr de grande impor
tance, touchant les b ornes eaux.
Ttuficurs maladies prouenir
des manu ai [es e aucs.
Lieux entre deux monta
gnes , ou vallées, mal pro
pres pour baßir.
peau difeours & digne de no
ter fur l* com~ modf té & in
commodtt e des lieux.
baftir ôc brufler, au moins qu ils n’en foient loing, afin qu’il ne conuienne faire grands charrois. Faut dauantage que le lieu & affiette ne foit incommode pour apporter lesprouifions conuenables ôcneceflaires à la maifon,foitpar bafteau, charroy,voiture,ou autrement. Et que le terroir ne foit tropmoitte & humide
par furabondance d eauës ; ne trop dur & fec, par defaut d’iceb les , ains moyennement tempere : ou s il ne peut ainfi eftre , au moins que la région foit pluftoft peu froide ôefeebe, que trop
chaude, ou trop humide , parce que Ton remédié bien au froid par bonnes murailles, bons feux, veftemens,& autres moyens*
mais non fi facilement aux chaleurs mtemperées. Nos Autheurs d’Architeéfure diiènt, conformément auecjes Médecins, que la meilleure région & fituation eft celle qui fe trouuetemperéeen chaleur mediocre & humidité, ou bienen approche : car elle pro* duit de beaux & grands perfonnages,n’cftan s comme point moleftczde maladies, &viuants longuement. Surtout il faut gar
der de s enclorreentre deux montaignes, ou bien entre quelques
fondrières«Scvallées* où s engendrent de tresmiauuailesvapeurs, par les boues ôc fanges qui y croupi flent, ôc n ont lieu de s’eua
cuer & efcouler : Autrement feroitfe faire prifonnier, & s afluje’ étir à la mifericorde desimmondices,fafcherie du chemin, & au
tres iacommoditez qui en peuuentfuruenir. La meilleure fituation & plus plaifante , eft vne petite colline, qui ne foit ny trop haute, ny trop bafte,&batuëpar fois de quelque douce haleine d£ vent iiiaue. Mais principalement il faut prendre garde à la bonté des eauës, car c eft chofe de bien grandeimportance pour
la fan té , veu qu il en prouient plufieurs maladies, mtfmement quand lefdiêtes eauës font vicieufes, comme grauelles, colliques, gouttes,groftes gorges,oppilations, hydrôpifies & autres·, ainfi que vouspouuezvoir au chapitre de la nature des eauës enVitruue,& Leon Baptifte, fans y obmettre les beaux difeours qu’en font
les Médecins- Ce temps pendant levons declareray ce que i ay cogneu ,tant par expérience, que par liure , touchant lefdiétes
eauës. La bonne eauë,ainfi qu’enfeignenfles Médecins, Philofophes, & Architectes,fera de tres-gracieufe faueur,n’aura aucun gouft fafeheux, & reprefenteraa l’œil vne belle couleur ( jaçoit que proprement on ne luy en puifteaifigner aucune) bref, elle fe
ra eftimée parfaiéte fi on la voit claire, pure ôc fubtilkide forte qu’eftant mife fur quelque linge blanc, elle n y laifle aucune tache,& apres auoir bien toft & incontinent boüilluiacilement &
pluftoft elle le refroidit, ne laillant aucun limon en fon vaifleau.
Dauantage, elle n engendre aucune moufle, ou limon,au canal par lequel elle paife,ft c eft fonteine : & ne fouille ou tache aucm
nement les cailloux fur lefquels elle court, ii c’eft riuiere,ains s’y monftre toufiours belle, claire,& tort legere. Voila lesfignesdes
AYANT vn chacun ainfi mefuré fes forces, & confidere fagementee qui luy pourroit aduenir , & pourquoy il veut baftir , il appellera vn ou deux, ou plus, des experts Archite&es
du pays , ôe leur montrera le lieu auquel il veut édifier , Ôe pour fon profit ne leur don
nera aucune fubjeétion ne contrainte apres autres vieils baftiments: fi ce neftoitque quel