T_e confeil des do Be s JLrchi
telles eflre le углу fonde
ment de lien baßir.
a plufieurs accidents, & dangers, ôcincommoditez, dont ils enreçoiuent defplaiiir ôc fafcheries en diuerfes fortes. Autres incon
ucniens aduiennent par faute de bien pouruoir aux affaires, ôc demander l’aduis de ceux qui fçauent f Architecture , Ôc Г enten
dent. Véritablement quand ie penfe aux entreprifes, faiétes quel
quesfois trop inconfiderément, Ôc aux œuures de plufieurs, ainfi précipitées ôc mal conduises, ie ne fçay qu’en dire ny penfer. Confiderant doneques tant d’in commoditez furuenir à la plut part de ceux qui baftiifent, ôc fi grandes fautes fe commettre à l’Architecture, ie me fuis bien voulu ingerer pour le grand defir
que ïay de faire profit au bien public, ôc fignamment à ma Patrie, de mettre par eferit ce quei’ay cogneu de Г Architecture, tant par hures, que par 1’ expérience que i’enayeuëen diuers lieux, Ôc auffi par diuerfes œuures que fay faiCt faire ôc conduites en mon temps.
Lefquelles (Dieuaydant)fallegueray су-apres auec leurs façons,
ornements ôcmefures, ainfi que les chofes viendront a propos s ôc monitreray dauantage comme Ton doit procéder déformais pour fe garder d’y faire faute,tant qu il fera poifible. Car ie fçay que tous
les hommesfaillent, les vnsplus,les autres moins,ainfi que les grâces leur font données deDieule Créateur, lequel lesbons&fages
fçauront bien prier, afin de pouuoir faire chofe qui foit à fa gloire & honneur, & au profit d eux ôede leur pofterité.
tes caufes qui ont meu l’jiutheur d’eferin le prefent œuurt d ^irebi tecture.
Certaines conßderations e> freuoyances, defquelles doiuemnjfer ceux qui deßrens faire b aßment s, αβη qùils ne foient mocque^ ç> rien re çoiuent
dommage auec deßßaißr.
CHAPITRE I.
Quelles chofes doit preuoir& cohjidertr celuy qui y eut baßir.
LE fage Entrepreneur ayant choifi lieu ôc temps, propre pour baitir, ainfi que nous dirons cy
apres, confiderera premierement fes forces ôc
commoditez, puis, quelle lignéeôeenfansila, ou bien peuuent venir des fiens, afin que fon entreprinfe ne mit caufe d’inimitiez entPeux apres fa mort, & leur engendre diffintionsôc proccz , prefque toufîours accompagnez de ruineôc deilruCtion de maifons ? au lieu de bonne amitié ôc paifible édification. STI fai<5t baitir par neceifité de logis, ctu pour donner plaifir à plus grand que luy, il faut qu il confi
dere , comme fay diCt , fes forces , ôc la dépenfe qu’il veut faire : femblablement quil regarde le temps qui peut aduenir ,1e danger des guerres, ôc fur tout qu’il penfe que beaucoup de perfonnes parleront de luy, 6cque par là on cognoiftrafon bon en
У K chacun devoir mefunrfer forces&moiens deuant que co
mencer л Ьл* ftir.
VЛгсЫиеНе deuoir efiudier
k acquérir bon
bruit ürrenomrnét,
B.tßmcnts eßre л ccompаgne\de blafmes ou lodunges.
Ceux qui veulent baßir ne deuoir rien fai
re fans bon sonfeil.
rendement, ôcs’il cil digne d’entreprendre grandes charges. Il faut auifique le Seigneur qui prétend de bien baitir, ne face rien comme nous auons dit,fans bon confeil,par plufieurs raiions per
tinentes, Ôc entr’autres ,pour-autant qu’il pourroit acquérir ré
putation d’eftre leger, en quoÿ il feroit vne tref-grande playe à fon honneur. Il doit femblablement eitre curieux d’entendre de i’ArchiteCte fon deifeing ôc ehtreprife, afin que les œuures ne fe facent auec ignorance,& qu’aucunes fautes nésy commettent: car cela produit dommage ôcmocquerie trop cuifante. Les blafmes ou loüanges,honneurs,oU deshonneurs, communément ac
compagnent les grands bafliments 6c grandes œuures,6c fpecialement celles qui font publiques. I’adjouiteray qu’ordinairement lesperfonnes font plus promptes à mefdire quand quelque chofe va mal, qu’à en bien parler, ôc bien eitimer le labeur,fuit-il en toute perfection. Si vous voulez lire le premier chapitre du fe cond bure de l Ârchiteéture de Leon Baptifte Albert, vous ver rez le fage confeil qu’il donne à ceux qui veulent baitir, lequel
s’adreife auiïï bien aux Seigneurs qu aux Architectes. Doneques apresauoir confideré tout ce qui eit requis pour l’honneur, pour le profit, pour la fanté ôc bien des habitans, comme auffi pour
leur contentement, fi les logis font poür les Roys ou Princes,il faut regarder à leurs auëtoritez,grandeurs Ôc commoditez, afin défaire chofe qui foit digne d’eux, & dàcqueririvne memoire Ôc
renommée immortelle* Mais il ne faut aüifi oublier d’accommo* der les logis pour tous ceux qui auront affaire auec eux,félon leurs qualitez , afin qu’ils en foient mieux fcrüis ôc aymez, Ôcque Ton n’endure mal en leur faifant feruice, , Ôc eftant à leur fuitte, ou pourfuitte de leurs affaires. Ainfi que ie le monitreray cy-apres tant aux MaifonsRoyalles,qui doiuenteitre accompagnées pour ce fait,de veftibules,perifiyles,portiques,qu’autres chofes, qu’au!- ii aux maifons des Princes, Grands Seigneurs, Prélats, ôc femblablés: voire iufques aux marchands,bourgeois, gensdemeitiér Ôc laboureurs, qui doiuent toufiours confiderer ce qui eit facile & poifible à leur force ôc moyens, félon la qualité d vn chacun, afin qu’ilsnedependent tant,qu’il faille emprunter ,ôc expofer da
uantage que leur reuenu ou traffic ne rapporte. Auffi quelemarchandne rompe ôc laiffele train de famarchandifepour baitir fa maifon, car ce ne luy feroit fageffe,ains pluitoil témérité, indif cretion, folie ôc ruine,tant deluy que des tiens*