des hommes 9 mais grande & ineflimable de la part de Dieu 3 qui couronna cette vie iüufire d’vne tr&s-heureufie mort Je farde precieufement son petit recueil de
ce que difi ce fiainB Courtifan, no (Ire tres-cher JVLaiftre3 pendant le cours de fa maladie3 lequel fut drefié par fon Directeur le Reuerend Pere de faincl lure3 qui Fafi fifia iujques a lafin : & comme i ay eu la trifle confolation d efire prejent a ce dernier acte de fa uie 3 & quil me Jouuunt d’auoir ouy de fa bouche me fine tout ce
qui efr rapporte dans ce récit 3 ie ne le puis lire quauec beaucoup de tendrejfe 3 & prefque des larmes Il mourut en fon chafteau de Dangu vn Dendredy 2 od’Octo
bre a vne heure après midy 3 h année 16fi y en la j 6 e de fin âge 3 deux ans & demy
après fa retraite de la Cour: & fin corps fut apporté dans F Eghfi du Nouiciat
des le fuit es 3 laquelle il auoit baflie â l honneur de SXauier ,& deflinée pour fa fepulture Cette Eglifie efl cfumée la plus reguliere de Paris 3& quoj qu elle ne fbit pas chargée de tant d ornemem que quelques autres 3 elle paroifi neantmoins fort
belle aux yeux des inteüigens 3 tout y cfiant fait auec vne entente extraordinaire
Ce quil y a dFexcellent pardeffus le reftc efivn tableau d’vn des miracles de punit Xauier 3 qui fit peint icy au mefime temps que cette admirable Ce ne des Apoflres que fieu JVlonfiigneur fit mettre a l Autel de la Chapelle royale du Chapeau de S\ Germain 3 ou les figures font plus grandes que le naturel: ce font deux ouurages de nofire Illufirc Aionfieur le Poufiw & dignes de fon pinceau 3 quoy que le premier ait efié peint auec vne grande précipitation & pendant Fhyuer
Voyla, mes chers freres,vn petit crayon d’vne partie de la vie de Adonfieigneur De Noyers nofire tres-cher & tres-honoré dcfiunlt3ce précieux Genie de la F rancey
non iamais a fiez loué nyiamais afiez regretté3 qui efl comparable aux plus grands exemples de F antiquité le l ay voulu mettre icy a la tefe de mon Liure3pour tefi
moigner que te n ay point eu d’autre obiecl eu acheuant cet ouurage3dont il m’a- uoit fiait l honneur de me charger 3 que de rendre â fia mémoire le mefinefiruicc & la mefme vénération que ie pourrais faire â fa perfinne s il viuoit encore
Neantmoins dans la reprife que i en ay faite a voflre priere 3 mon premier feu s cfiant beaucoup alenty 3 ce qui m’efioit auparauant vne efinde libre & dmertifianîe pendant la prefince de feu JVlonfiigneur mon Alaifire 3 m efi deuenuvn trauad & vne contrainte s car il ma fallu changer CI retrancher mefine plufieurs p articulant ez 3 qui cfioïent pour lors fort cfientieües à mon deffein 3 mais qui feroient maintenant très-mut île s & hors de faifion Receuez donc 3 mes chers Frè
res, ce fragment de Liure tel quil efi refié 3 & s il y a quelque chofi qui puiffe eflre encore confidcrable a des yeux inteüigens & purgez» comme les vofires 3 & que mes defifeins vous fiemblsnt dignes d’auoir place parmy vos autres curiofitezayez-en l obligation toute entière a nofire commun amy JVÎonfieur Errard3 qui s efi donne vn très-grand foin de les faire executer 3 & non feule ment m’a perfuade aufii bien que vous de les mettre au iour ? mais de plus y a contribué de fin trauail & défiés efiudes
De Taris le 22 de May i6so