&: qu’en cela feulemeilc confifte ce qu’on appelle inucncer, comme fi le Panthéon, ce merueilleux &c incomparable edifîce qu’on void encore auiourd’huy à Rome, h’eftoit pas vne inuention de celuy qui l’a bafty, parce qu’il n’a rien changé à l’Ordre Corinthien, dontil eft entièrement compofé Ce n’eft:
pas dans le détail des parties qu’on void le talent d’vn Architecte, ii le faut iuger à la diftribution generale de fon œuure Les petits efpritsqui ne peu
uent arriuer à la connoiffance vniuerfelle de l’art, ny en em brader toute
i’eftendue, font forcez de s’arrefter là par leur impuiffahee, oC rampent inceffamment autour de ces minuties: audi comme leur eftude n’apoint d’autre obieéf, & qu’ils font défia fteriies d’eux-mefmes, leurs idées font telle
ment baffes difgraciées, qu’elles ne produifeot rien que des mafearons, de vilains cartouches, & de fcmblablesgrotefques ridicules ê£ impertinentes, dont l’Archited ure moderne eft toute infedêe Les autres que la nature a
mieux partagez, ôc qui ont vne plus belle imagination, voyent bien que la beauté véritable ôc effentielle de l’Architecture n’eft pas ftmpîementen cha
que partie prife à part,mais qu elle refulceprincipalement de la fymmetrie,
qui eft l’vnion &cle concours general de toutes enfembie,laquelle vient àformer commevne harmonie yifible, que les yeux purgez & éclairez par l’intelligence de l’art condderent aüec grand plaifir Le mal eft que ces beaux gé
nies font toufiours en fort petit nombre, au lieu que les ouuriers vulgaires fourmillent par tout Si les grands vouloient fe defabufervn peu du mefpris
qu’ils font des arts, & de ceux qui s’y appliquent, Ô£confiderer la necefïké quilsen onteux-mefmes,particulièrement de celui-cy, dont ie vaistraitter;
il y a grande apparence qu’on les verroit refleurir encore à prefent, & renaiftre pour ainfl dire de hôuüeaux antiques L’experience en eft aflëz fraifehe
fous le regne de François premier vn des plus illuftresRoys de l’Hiftoire,qui
par va amour extraordinaire qu’il portoità la vertu 6L aux grandes chofes,
peupla fon Eftat des plus rares perfonnages de fon fiecle, letquels efleuerent de fuperbes monuments à la mémoire de ce grand Monarque C’eft à mon
aduisle feul remede pour reftablir tous les arts en leur première fplendeur, d’ou le mépris les a fait décheoir Les Grecs qui en furent les inuenteurs, &C
chez lefquels fculsils ont peut-eftre eftéveusen leur perfedion,les tenoient en vne fi haute eftimeparmy eux, que les premiers de leurs Republiques en faifoient meftier, mais d’vnefaçon qui n’eftoit point mercenaire ; leurs ouurages fepayoient d’honneur, & comme ils fe propofoient la gloire l’immortalité de leur nom pour recompenfe, ils ne faifoient que de grandes chofes
Ce que nous lifons de cette nation feroit difficile à croire, fi la foy de leurs autheurs n’eftoit fans reproche, ôc qu’il ne reftaft encore auiourd’huy des mar
ques viflbles de ce qu’on nous en raconte Il n’y a rien de recommendableau monde que ce diuin pays n’ait produit en toute excellence, les grands Capi
taines, les Philofophes de toutes feétes, les Poètes, les Orateurs, les Geometres, les Peintres ôeles Sculpteurs, les Architectes, généralement tout ce qui porte le nom de Vertu eft forty de là* Voulons-nous bien faire ,ne quit
tons point le chemin que ces grands maiftres noiis ont ouuert, & fuirions leurs traces, auoiiant de bonne foy que le peu de ces belles chofes qui a paffé iufquçs a nous eft encore de leur propre bien G’cft le fuiet qui m’a conuié de corn*


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