fc tourna vers celuy de Paul Véronefe; 6c admirant cette vérité 6c cét art incomparable qu’on y voit, Ce n’eft pas fans radon, me dît-il, que ces ouvrages ont aquis de la réputation. Entrons,
luy répondis-je,dans la Galerie, 6c vous y verrez les chef-d’œuvres des plus grands Maiftres. C’eft là que chacun d’eux tient fa partie, 6c que tous en
femble ils forment un concert merveilleux. Leurs différentes beautez font voir la grandeur 6c l’ex
cellence de la peinture. Ce qui fe trouve de parti
culier dans l’un , 6c qui n’eil pas dans les autres, eft un témoignage de la valle étendue de cét art, qu’un homme feul ne peut poflfeder dans toutes les parties, ainli que je vous l’ay dit affez fouvent.
Comme nous fufmes dans la Galerie , nous la vifmes ornée de part 6c d’autre de grands 6c ma
gnifiques cabinets, de tables de pierres précieufes, de plaques, de guéridons, de caffoletes, 6c d’une infinité d’autres vafes d’argent d’un travail admirable. Plufieurs de ces vafes eftoient remplis d’o­
rangers, chargez de fruits, 6c dans quelques autres il y avoir des jafmins couverts de fleurs. Au bout de la Galerie fur une eftrade élevée de plufieurs marches eftoit le trofne audeffus duquel 6c fous un riche dais on avoir placé ce beau tableau de Raphaël, où l’on voit Saint Michel qui terraffe le dé
mon. Tout le refte de la Galerie eifoit tapiffe de damas vert enrichi d’une grande crefpine d’or. Cette tapifferie fervoit de fonds à une infinité de ta
bleaux ornez de bordures dorées. Ils eftoient atta