LE PREMIER LIVRE


DE L’ARCHITECTVRE




PHILIBERT DE L ORME




LYONNOIS, CONSEILLER. ET AVMOSNIER ORDINAIRE DV ROY,


ABBE’ DE S. ELOY LEZ-NOYON, ET S. SERGE
Icz-Angers, & n’agueres d’Iury.
PREFAСE ACCOMPAGNE DE SINGVLIERS aduertiffements pour ceux qui legerement entreprennent de baftir fans
l’aduis confeil des doctes Architectes , & des fautes qu’ ils
commettent, & inconueniens qui en aduiennent.
V I
DEVANT qu’entrer bien auànt en matière* ie vous acîuertiray, que depuis trente-cinq ans en
ça, & plus > i ay obferué en diüers lieux, que la meilleure partie de ceux qui ont fait, ou voulu
faire bailimcnts, les ont aüiii foudainement commencez, que Iegtrement en auoient déli
béré i dont s’en eft enfuiuyle plus foùuentre
pentance &dériiion>qui toujours accompagnent les mal aduifez : de forte que tels, penfans bien entendre ce
qu’ils vouioient faire, ont veut ie contraire de ce qui fepouuoit & deuoit bien faire. Et fi par fortune ils demandoient a quelques
L Autbettr Auoiy de Ion?
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temps fait ob~ (huât ions en
L Architecture,,
La façon de faire de plu
fieurs qui deli* berent Ь.фгт
VnSl aduis de leur deliberation àc entrepnie, c eftoità vn maiilre Maçon „ ou à vn rnaiibe Charpentier,comme Ion aaccouflume de faire, ou bien à quelque Peintre, quelque Notaire, & autres qui fc diient fort habiles, & le plus iouuent mot gueresmeilleur ju
gement St confeil, que ceux qui le kur demandent. Et qui pis eil, ils s arreilentjpour toutes chofesi, a vnfeulplan de Toeuurequ*on veut fai refilant figuré par ledit maiflreMaçon, ou bien par vn autre, qui procédera comme il entend, & peut eilre bien à lauenture, fe promettant toutesfois eilre bien expert en l’art d’Architedure, &