Т^ерепшсе асcopagtier
iours les mal. a duift
Obferuätions de /’Autbeur
Jur les entre
prifts de baflir.
auoir réputation de quelque grand Architecte, jaçoit qu’il ne fça* ehe quel nom eft Architecte. Et fi l’œuure eil commencée foudainement, plus foudainement plufieurs veulent quelle foit faite, aueebien peu de patience. Auifi i’ay veu que toutes les œuures de ceux qui fontainfi foudains, n’eftoient pas à moitié conduises
qu’ils ferepentoient beaucoup de fois, foit pour n’auoir bientour-j né leurs bafliments ( pour le peu de jugement qu’ils auoient ) ou
pour n’y auoir fait quelque chofe dauantage, ou pour auoir eilç trompez des prix & marchez qu ils auoient fait, ou pour autre in
commodité que le temps leur faifoit cognoiftre, 6c lesamis 6c en^
nemis remarquer en deuifant des bailiments , ou les venant vi-! fiter , ou bien qu ils n’eftoient allez diferets pour pouuoir juger de toutes les opinions qu on leur propofoit. Et comme ils auoient commencé fort îegerement, plus legerement ils fe repentoient, 6c encores plus facilement reçoiuent jiouuelles fafcherics. Qui
eiloitvne grande derifion, grande faute, & grand vitupéré pour eux, Ôepour leur honneur. Гау veu dauantage, que la plufpart
de ceux, qui font prompts à reprendre les œuures des autres, 6c en dire leur aduis, depuis qu’ils voyenc qu’on leur accorde quel
que chofe, ils prefument incontinent beaucoup deux, & fe perf fuadent eltre fort bien entendus, parquoy ils font eftat de vou
loir corriger i mais pas vn de tousne fçauroit confeiller ce qu il faut bien faire, ne dire comment, ne monftrer la raifon pour,
quoy ils trouvent à dire quelque chofe, ne comme il faut amen* der lœuure. Souuentesfojs aulîî Гау veu de grands perfonnages qui fe font trompez d eux-mefmes,pour autant que la plufpart de
ceux qui font auprès d’eux , jamais ne leur veulent contredire* ains comme defirans de leur complaire , ou bien à faute qu ils ne
l’entendent, refpondent incontinent tels mots : C efibien dify Monßeur, c eft une belle inuention , cela eft fort bien trouué О monßre\ biens que ‘-vous aue\ très - bon entendement, jamais ne fera и eu Ъпс telle œmre au.
monde. Mais les fafeheux penfent tout le contraire,& endifeourent par derrière,peut eitre,tout autrement. Voila comment plufieurs Seigneursfetrompent, ôcfont contentez desleurs. Dictes-moy* ie vous prie, quand celuy quifait bailir void quil eft repris, 6c que l’on trouuetant de faute s aux œuures qu’il fait fairemа-il pas occafion d’auoir grande fafeherie Stennuy en fon efprit, maudift fant quelquefois ôc les ouuriers Ôcouurages ? S’il a fentmient ne doit il pas auoir peur d’eftre mocqué desnommes, 6c encores élire plus marry de fon argent qui eft mal employé ? Certes ie croy qu’ri ne fçait à qui s’en prendre >foua luy, ou à fes ouuriers,n entendant que s’il auoit vn procez pour dix liures de rente, il feroit plus de
deux 6c trois confultationspour en auoir l aduisdes içauants: 6c quand ilveut dépendre vingt ou trente mille efcus,plus ou moins, fp doit-il fier à foy-mefme, ouavn maiftre Maçon, fansionner la
trompette
Les Seigneurs
о
V udans baflir
fe tromper y dr ejlre trompei .
Confultation & deliberation ejtreneceffaires deuant que bafiir.
trompette, c cil à dire, fan s demander l’aduis de plufieurs figes 6c fçauans en telles chofes, par le confeil defquels ne luy aduiendroient telles repentances, & ne feferoient fi grandes fautes ny fi enormes. Adire vérité on doit craindre merueilleufement de fail
lir à vne grande entreprinfe, 6c fignamment de bailiments, lesquels on voit toufiour s durant la vie, 6c en reçoit-on ouplaifir, ou grand regret. Ieneveuxicy obmettre, qu’on juge l’entendement du Seigneur, ôdafagefte par les œuures qu’il faiâ faire, ôc la prudence, pour bien fçauoir choifir les hommes & donner bonor
Vn chacun demi r examiner fa botirfe & fes faculte^deuant que baßir.
Mal - auife?x eftre toufiour s en peine.
dre à tout, afin que ce qu’il defire foit bien fai61. Iladuientauiïï vne faute tres-énorme, pour mal confiderer fon entreprinfe, la
quelle bien fouuent eft fi grande, & la depenfe fi exceifiue, que le Seigneur n’y peut fatisfaire, &dl contraint quel’œuure demeu
re du toutimparfaite,ou bien long-temps fufpenduéôc entrerompuëi defortequ’il eft neceifaire, ou de vendre quelques terres,ou bien les engager, 6c aller aux emprunts : Le tout par faute d’y auoir preueuen temps, Ôepreconfulté aueclesdoélesArchiteéles.
Telles entreprinfes de baiHmentsainj(ï]egerementfaites3&pour~ fuiuies, fous efpoir d’y pouuoir commodément loger, de s’y
maintenir en fanté, y prendre plaifir 6c le donner aux amis, en auoir honneur ,6c eftre tenu pour fage&bien-auifé,· tant s’en faut quelles apportent quelque reiiouyftance aux Seigneurs, qu elles font accompagnées de repentance tout le temps dé îavie,auec
ques grand regret des exceifiues dépenfes : Qui faiél qu’au lieu d’eftre bien accommodez, ils fe voyent fort difeommodez, 6c mal logez i 6c qui pis eft, la plufpart du temps ennuyez 6c malades,
pour ne prendre aucun plaifir en tels logis, ny auifi le pouuoir donner à autruy. Гау veu auifi qu aucuns, pour demeurer trop de temps à commencer de baftir, ne fe pouuoient refoudre,& demandoient l’opinion de plufieurs, jufquesà leur commander faire
Elcflion de temps СІГ de gens уПесеЦліге л ceux qui veulent baflir.
force dcfteings&modelles,mais ils ne fçauoientchoifir les bons, ny le temps propre pour befongner , ny moins les gens. De forte qu’ils n’ont rien fait en leur vie digne de memoire, ains font morts, auecquesleursentreprifes,defteings 6cricheftes,fansbif
fer aucun tefmoignage d’eu^, par quelque fingulier édifice , au profit 6c commodité de leur pofterité. Il y en a aucuns qui ren
contrent fort bien , foit pour leur bon entendement, ou parl’ayde des hommes experts, defquels ib ont receu confeil, 6c par leur moyen faiâ: faire quelque édifice qui fetrouue plaifant 6c agréa
ble. Mais cela eft fouuent caufe de leur ruine, ou des leurs pour le
moins, principalement quand ils baftiifent d’autre forte que les autres, 6c font plus grande dépenfe que leur qualité ne requiert: ainfi qu’on a veu aduenir par expérience, depuis vingt-cmq ou trente ans en ça,voire en ce pais deErance bailleurs. D’autres baftiifent fi mal a propos, que leurs maifonsfe trouuent iujettes
iours les mal. a duift
Obferuätions de /’Autbeur
Jur les entre
prifts de baflir.
auoir réputation de quelque grand Architecte, jaçoit qu’il ne fça* ehe quel nom eft Architecte. Et fi l’œuure eil commencée foudainement, plus foudainement plufieurs veulent quelle foit faite, aueebien peu de patience. Auifi i’ay veu que toutes les œuures de ceux qui fontainfi foudains, n’eftoient pas à moitié conduises
qu’ils ferepentoient beaucoup de fois, foit pour n’auoir bientour-j né leurs bafliments ( pour le peu de jugement qu’ils auoient ) ou
pour n’y auoir fait quelque chofe dauantage, ou pour auoir eilç trompez des prix & marchez qu ils auoient fait, ou pour autre in
commodité que le temps leur faifoit cognoiftre, 6c lesamis 6c en^
nemis remarquer en deuifant des bailiments , ou les venant vi-! fiter , ou bien qu ils n’eftoient allez diferets pour pouuoir juger de toutes les opinions qu on leur propofoit. Et comme ils auoient commencé fort îegerement, plus legerement ils fe repentoient, 6c encores plus facilement reçoiuent jiouuelles fafcherics. Qui
eiloitvne grande derifion, grande faute, & grand vitupéré pour eux, Ôepour leur honneur. Гау veu dauantage, que la plufpart
de ceux, qui font prompts à reprendre les œuures des autres, 6c en dire leur aduis, depuis qu’ils voyenc qu’on leur accorde quel
que chofe, ils prefument incontinent beaucoup deux, & fe perf fuadent eltre fort bien entendus, parquoy ils font eftat de vou
loir corriger i mais pas vn de tousne fçauroit confeiller ce qu il faut bien faire, ne dire comment, ne monftrer la raifon pour,
quoy ils trouvent à dire quelque chofe, ne comme il faut amen* der lœuure. Souuentesfojs aulîî Гау veu de grands perfonnages qui fe font trompez d eux-mefmes,pour autant que la plufpart de
ceux qui font auprès d’eux , jamais ne leur veulent contredire* ains comme defirans de leur complaire , ou bien à faute qu ils ne
l’entendent, refpondent incontinent tels mots : C efibien dify Monßeur, c eft une belle inuention , cela eft fort bien trouué О monßre\ biens que ‘-vous aue\ très - bon entendement, jamais ne fera и eu Ъпс telle œmre au.
monde. Mais les fafeheux penfent tout le contraire,& endifeourent par derrière,peut eitre,tout autrement. Voila comment plufieurs Seigneursfetrompent, ôcfont contentez desleurs. Dictes-moy* ie vous prie, quand celuy quifait bailir void quil eft repris, 6c que l’on trouuetant de faute s aux œuures qu’il fait fairemа-il pas occafion d’auoir grande fafeherie Stennuy en fon efprit, maudift fant quelquefois ôc les ouuriers Ôcouurages ? S’il a fentmient ne doit il pas auoir peur d’eftre mocqué desnommes, 6c encores élire plus marry de fon argent qui eft mal employé ? Certes ie croy qu’ri ne fçait à qui s’en prendre >foua luy, ou à fes ouuriers,n entendant que s’il auoit vn procez pour dix liures de rente, il feroit plus de
deux 6c trois confultationspour en auoir l aduisdes içauants: 6c quand ilveut dépendre vingt ou trente mille efcus,plus ou moins, fp doit-il fier à foy-mefme, ouavn maiftre Maçon, fansionner la
trompette
Les Seigneurs
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V udans baflir
fe tromper y dr ejlre trompei .
Confultation & deliberation ejtreneceffaires deuant que bafiir.
trompette, c cil à dire, fan s demander l’aduis de plufieurs figes 6c fçauans en telles chofes, par le confeil defquels ne luy aduiendroient telles repentances, & ne feferoient fi grandes fautes ny fi enormes. Adire vérité on doit craindre merueilleufement de fail
lir à vne grande entreprinfe, 6c fignamment de bailiments, lesquels on voit toufiour s durant la vie, 6c en reçoit-on ouplaifir, ou grand regret. Ieneveuxicy obmettre, qu’on juge l’entendement du Seigneur, ôdafagefte par les œuures qu’il faiâ faire, ôc la prudence, pour bien fçauoir choifir les hommes & donner bonor
Vn chacun demi r examiner fa botirfe & fes faculte^deuant que baßir.
Mal - auife?x eftre toufiour s en peine.
dre à tout, afin que ce qu’il defire foit bien fai61. Iladuientauiïï vne faute tres-énorme, pour mal confiderer fon entreprinfe, la
quelle bien fouuent eft fi grande, & la depenfe fi exceifiue, que le Seigneur n’y peut fatisfaire, &dl contraint quel’œuure demeu
re du toutimparfaite,ou bien long-temps fufpenduéôc entrerompuëi defortequ’il eft neceifaire, ou de vendre quelques terres,ou bien les engager, 6c aller aux emprunts : Le tout par faute d’y auoir preueuen temps, Ôepreconfulté aueclesdoélesArchiteéles.
Telles entreprinfes de baiHmentsainj(ï]egerementfaites3&pour~ fuiuies, fous efpoir d’y pouuoir commodément loger, de s’y
maintenir en fanté, y prendre plaifir 6c le donner aux amis, en auoir honneur ,6c eftre tenu pour fage&bien-auifé,· tant s’en faut quelles apportent quelque reiiouyftance aux Seigneurs, qu elles font accompagnées de repentance tout le temps dé îavie,auec
ques grand regret des exceifiues dépenfes : Qui faiél qu’au lieu d’eftre bien accommodez, ils fe voyent fort difeommodez, 6c mal logez i 6c qui pis eft, la plufpart du temps ennuyez 6c malades,
pour ne prendre aucun plaifir en tels logis, ny auifi le pouuoir donner à autruy. Гау veu auifi qu aucuns, pour demeurer trop de temps à commencer de baftir, ne fe pouuoient refoudre,& demandoient l’opinion de plufieurs, jufquesà leur commander faire
Elcflion de temps СІГ de gens уПесеЦліге л ceux qui veulent baflir.
force dcfteings&modelles,mais ils ne fçauoientchoifir les bons, ny le temps propre pour befongner , ny moins les gens. De forte qu’ils n’ont rien fait en leur vie digne de memoire, ains font morts, auecquesleursentreprifes,defteings 6cricheftes,fansbif
fer aucun tefmoignage d’eu^, par quelque fingulier édifice , au profit 6c commodité de leur pofterité. Il y en a aucuns qui ren
contrent fort bien , foit pour leur bon entendement, ou parl’ayde des hommes experts, defquels ib ont receu confeil, 6c par leur moyen faiâ: faire quelque édifice qui fetrouue plaifant 6c agréa
ble. Mais cela eft fouuent caufe de leur ruine, ou des leurs pour le
moins, principalement quand ils baftiifent d’autre forte que les autres, 6c font plus grande dépenfe que leur qualité ne requiert: ainfi qu’on a veu aduenir par expérience, depuis vingt-cmq ou trente ans en ça,voire en ce pais deErance bailleurs. D’autres baftiifent fi mal a propos, que leurs maifonsfe trouuent iujettes