la Russie déclare qu’elle restera absolument neutre, se réservant toutefois de prendre une autre attitude le jour où ces mêmes intérêts se trouveraient engagés. »
L’importance de cette résolution n’échappera à personne ; elle fait tomber les bruits relatifs à l’alliance prusso-russe, dont les feuilles de Berlin faisaient grand étalage; elle assure la plus com
plète liberté d’action â nos escadres dans les eaux allemandes de la Baltique.
On le voit, nous avions raison, au début du conflit, de prémunir l opinion publique contre
les bruits d’alliances hostiles à la France que les timides et les pessimistes mettaient en circulation.
L’attitude des cabinets de Londres et de Saint- Péterbourg, une fois connue, les’ perspectives in
quiétantes disparaissent et nous n’avons plus qu’à mentionner la neutralité des autres puissances.
Sur ce point, d’ailleurs, on n’élève nulle part aucun doute. L’Autriche, l’Italie, la Turquie, l’Espagne, la Belgique, le Luxembourg, la Hollande, la Suisse, la Suède et la Norwége ont pris des ré
solutions conformes à celles de l’Angleterre et de la Russie. Ajoutons pourtant que la moindre ag
gravation de la situation présente ferait indubitablement pencher en notre faveur l’Autriche, l’I
talie, la Turquie, la Suède et la Norwége, et le
poids de telles alliances serait de nature à nous faire envisager l’avenir d’un regard calme et rassuré.
Reste une dernière question, celle des États de l’Allemagne du Sud et du Danemark.
Au sujet des États allemands du Sud, nous devons constater qu’il y a un puissant motif de re
tard dans les négociations diplomatiques qui se poursuivent encore à l’heure qu’il est et sur l’importance desquelles nous voulons appeler l’attention.
Aux termes du traité de Prague, le seul que l’Europe connaisse comme conséquence de la ba
taille de Sadowa, il existe une* Confédération du Nord dont font partie la Prusse, la Saxe, etc., et
levait exister une future Confédération du Sud,
vec la première restaient à régler
les traités séparés, conclus secrètement p 1 ’smark avec les États du Sud, n’ont jama. actionnés ni reconnus
par l’Europe. Pom ’ts demeurent encore des États souvera. lants, parfaitement détachés de la Pre t l’union ou fédération est encore à faire.
Ceci posé, et il n’y a pas une t n Europe qui puisse nier que cela soit ai. urs prêté par la Bavière, le Wurtemberg
duché de Bade à la Prusse, dans sa guei
la France, qui ne les a pas provoqués et q.
rien à démêler arec eux, comme eux n’ont rit voir dans notre différend avec le roi de Prusse, ce concours, disons-le hautement, est, au point de vue du droit européen, une véritable intervention,
et cette intervention pourra légitimement être invoquée par le Danemark pour se joindre à nous dès la première campagne.
On est certain aujourd’hui que le concours des quatre États du Sud est acquis à la Prusse.
On sait pourtant que la commission militaire de la Chambre des députés de Bavière s’était prononcée, à une grande majorité, en faveur d’une neutralité armée. La Chambre n’a pas rati
fié ces conclusions ; elle a voté les subsides de guerre réclamés par le cabinet de Munich, à la suite d’un discours du président du conseil, M. le comte de Bray, qui a prétendu, pour.enlever ce vote, que nos troupes avaient déjà envahi le territoire allemand. Or, l’assertion du ministre bavarois était et reste encore, à l’heure qu’il est, com
plètement fausse. Cela peut s’appeler de l’habileté dans le monde de M. de Bismark, mais partout ailleurs on donne un autre nom à de semblables procédés.
C’est donc un fait désormais accompli : les États du Sud combattront avec les Prussiens. Le roi Guillaume a remercié par le télégraphe le roi de Bavière pour l’attitude qu’il vient de prendre, et qui complète l’union de l’Allemagne. Comme gé
néralissime des forces unies de l’Allemagne, le roi Guillaume a pris le commandement en chef de
l’armée bavaroise, et l’a réunie au 3e corps d’ar-. mée placé sous les ordres du prince royal de Prusse. Le roi de Bavière a assuré au roi Guil
laume que ses troupes seront fières de combattre
à côté de leurs frères d’armes prussiens pour l’honneur et les-droits de l’Allemagne.
La résolution du gouvernement de Wurtemberg de prendre part à la guerre à côté des autres États allemands, a donné lieu à des démonstrations* enthousiastes de la population de Stutt
gart. Le roi et la famille royale ont été vivement acclamés.
Quant au Danemark, la situation y paraît fort tendue. Il y a, d’un côté, les influences anglaises et russes qui pèsent fortement sur le gouverne
ment danois pour le maintenir dans les voies de la neutralité; de l’autre, un mouvement d’opinion toujours croissant dans le sens du concours à donner à la France, et qui pourrait, au moment où apparaîtra la flotte française se dirigeant vers la Baltique, déterminer une explosion populaire assez puissante pour forcer le roi Christian à la guerre. C’est le résultat que chacun prévoit.
Dans la politique extérieure nous n’enregistrons qu’un fait, mais il est assez important pour méri
ter une mention spéciale. Nous avons, enfin, des informations certaines de la Chine; et si elles dé
mentent le massacre des agents français et de nos missionnaires à Pékin, elles ne font malheureu
sement que déplacer la nouvelle, en transportant à Tien-Tsin les incidents douloureux qui ont ému l’Europe.
C’est dans cette dernière ville qu’a eu lieu, le 21 juin, un soulèvement de la populace contre les Français et les catholiques. Il a ôté provoqué parle soupçon absurde que des enfants avaient été mis à mort dans les établissements des missionnaires.
Quatorze Français, le consul de France et trois Russes, qui se trouvaient accidentellement dans la rue, ont été tués. Le consulat de France et ré
tablissement- des missionnaires ont été brûlés et détruits. Mais la Chine peut compter qu’elle paiera chèrement le crime qu’elle vient de commettre contre les Européens. Le châtiment ne se fera pas attendre.
Jeudi. — Mentionnons à la dernière heure les derniers actes qui nous restent à enregistrer.
La réponse que nous attendions du ministre des affaires étrangères ne s’est pas fait attendre. Dans une nouvelle circulaire adressée à nos agents à étranger. M, de Gramont rappelle, et précise la
envoyée, l’année dernière, par M. Benedetti,
jujet de cette candidature. Premier démenti.
En second lieu, le Constitutionnel déclare, au sujet du traité secret préparé entre la France «et la Prusse, que ce projet est l’œuvre de M. de Bis
mark, et que la France s’est bornée purement et simplement à refuser sa signature. Second démenti
Nous en verrons bien d’autres encore.
Par décret publié, mercredi, par le Journal officiel, l’Impératrice est nommée Régente pendant l’absence de l’Empereur.
AUG. MARC.
PROCLAMATION DE L’EMPEREUR
AU PEUPLE FRANÇAIS
« Français,
« Il y a dans la vie des peuples des moments solennels où l’honneur national, violemment excité, s’impose comme une force irrésistible, do
mine tous les intérêts et prend seul en mains la direction des destinées de la patrie. Une de ces heures décisives vient de sonner pour la France.
« La Prusse, à qui nous avons témoigné pendant et depuis la guerre de 1866 les dispositions les
plus conciliantes, n’a tenu aucun compte de notre bon vouloir et de notre longanimité. Lancée clans une voie d’envahissement, elle a éveillé toutes les défiances, nécessité partout des armements exa
gérés, et fait de l’Europe un camp où régnent l’incertitude et la crainte du lendemain.
« Un dernier incident est venu révéler l’instabilité des rapports internationaux et montrer toute la gravité de la situation. En présence des nouvelles prétentions de la Prusse, nos réclama
tions se sont fait entendre. Elles ont. été éludées
et suivies de procédés dédaigneux. Notre pays en a ressenti une profonde irritation, et aussitôt un cri de guerre a retenti d’un bout de la France à l’autre. Il ne nous reste plus qu’à confier nos destinées au sort des armes.
dont nous respectons l’indépendance. Nous fai. sons des vœux pour que les peuples qui composent la grande nationalité germanique disposent librement de leurs destinées.
« Quant à nous, nous réclamons l’établissement d’un état de choses qui garantisse notre sécurité et assure l’avenir. Nous voulons conquérir une paix durable, basée sur les vrais intérêts des peu
ples, et faire cesser cet état précaire où toutes les nations emploient leurs ressources à s’armer les unes contre les autres.
« Le glorieux drapeau que nous déployons encore une fois devant ceux qui nous provoquent,
est le même qui porta à travers l’Europe les .idées civilisatrices de notre grande Révolution. Il re
présente les mêmes principes; il inspirera les mêmes dévouements.
« Français,
« Je vais me mettre à la tête de cette vaillante armée qu’anime l’amour du devoir et de la patrie. Elle sait ce qu’elle vaut, car elle a vu dans les quatre parties du monde la victoire s’attacher à ses pas.
« J’emmène mon fils avec moi, malgré son jeune âge. Il sait quels sont les devoirs que son nom lui impose, et il est fier de prendre sa part dans les dangers de ceux qui combattent pour la patrie.
« Dieu bénisse nos efforts. Un grand peuple qui défend une cause juste est invincible!
« NAPOLÉON. »
PROCLAMATION A LA FLOTTE
Cette proclamation a été lue par l’Impératrice à bord de la frégate-amiral la Surveillante, à Gherboug.
*
Officiers et marins,
Quoique je ne sois pas au milieu do vous, ma pensée vous suivra sur ces mers où votre valeur va se déployer.
La marine française a de glorieux souvenirs ; elle se montrera digne de son passé.
Lorsque, loin du sol de la patrie, vous vous trouverez en face de l’ennemi, songez que la France est avec vous, que son cœur bat avec le vôtre, et qu’elle appelle sur vos armes la protection du ciel.
Pendant que vous combattrez sur mer, vos frères de l’armée de terre lutteront avec la même ardeur pour la même cause que vous. Secondez réciproquement vos efforts, que couronnera le même succès.
Aliez, montrez avec orgueil nos couleurs na tionales. En voyant le drapeau tricolore flotter sur nos vaisseaux, l’ennemi saura que partout il porte dans ses plis l’honneur et le génie de la France.
NAPOLÉON.
L’importance de cette résolution n’échappera à personne ; elle fait tomber les bruits relatifs à l’alliance prusso-russe, dont les feuilles de Berlin faisaient grand étalage; elle assure la plus com
plète liberté d’action â nos escadres dans les eaux allemandes de la Baltique.
On le voit, nous avions raison, au début du conflit, de prémunir l opinion publique contre
les bruits d’alliances hostiles à la France que les timides et les pessimistes mettaient en circulation.
L’attitude des cabinets de Londres et de Saint- Péterbourg, une fois connue, les’ perspectives in
quiétantes disparaissent et nous n’avons plus qu’à mentionner la neutralité des autres puissances.
Sur ce point, d’ailleurs, on n’élève nulle part aucun doute. L’Autriche, l’Italie, la Turquie, l’Espagne, la Belgique, le Luxembourg, la Hollande, la Suisse, la Suède et la Norwége ont pris des ré
solutions conformes à celles de l’Angleterre et de la Russie. Ajoutons pourtant que la moindre ag
gravation de la situation présente ferait indubitablement pencher en notre faveur l’Autriche, l’I
talie, la Turquie, la Suède et la Norwége, et le
poids de telles alliances serait de nature à nous faire envisager l’avenir d’un regard calme et rassuré.
Reste une dernière question, celle des États de l’Allemagne du Sud et du Danemark.
Au sujet des États allemands du Sud, nous devons constater qu’il y a un puissant motif de re
tard dans les négociations diplomatiques qui se poursuivent encore à l’heure qu’il est et sur l’importance desquelles nous voulons appeler l’attention.
Aux termes du traité de Prague, le seul que l’Europe connaisse comme conséquence de la ba
taille de Sadowa, il existe une* Confédération du Nord dont font partie la Prusse, la Saxe, etc., et
levait exister une future Confédération du Sud,
vec la première restaient à régler
les traités séparés, conclus secrètement p 1 ’smark avec les États du Sud, n’ont jama. actionnés ni reconnus
par l’Europe. Pom ’ts demeurent encore des États souvera. lants, parfaitement détachés de la Pre t l’union ou fédération est encore à faire.
Ceci posé, et il n’y a pas une t n Europe qui puisse nier que cela soit ai. urs prêté par la Bavière, le Wurtemberg
duché de Bade à la Prusse, dans sa guei
la France, qui ne les a pas provoqués et q.
rien à démêler arec eux, comme eux n’ont rit voir dans notre différend avec le roi de Prusse, ce concours, disons-le hautement, est, au point de vue du droit européen, une véritable intervention,
et cette intervention pourra légitimement être invoquée par le Danemark pour se joindre à nous dès la première campagne.
On est certain aujourd’hui que le concours des quatre États du Sud est acquis à la Prusse.
On sait pourtant que la commission militaire de la Chambre des députés de Bavière s’était prononcée, à une grande majorité, en faveur d’une neutralité armée. La Chambre n’a pas rati
fié ces conclusions ; elle a voté les subsides de guerre réclamés par le cabinet de Munich, à la suite d’un discours du président du conseil, M. le comte de Bray, qui a prétendu, pour.enlever ce vote, que nos troupes avaient déjà envahi le territoire allemand. Or, l’assertion du ministre bavarois était et reste encore, à l’heure qu’il est, com
plètement fausse. Cela peut s’appeler de l’habileté dans le monde de M. de Bismark, mais partout ailleurs on donne un autre nom à de semblables procédés.
C’est donc un fait désormais accompli : les États du Sud combattront avec les Prussiens. Le roi Guillaume a remercié par le télégraphe le roi de Bavière pour l’attitude qu’il vient de prendre, et qui complète l’union de l’Allemagne. Comme gé
néralissime des forces unies de l’Allemagne, le roi Guillaume a pris le commandement en chef de
l’armée bavaroise, et l’a réunie au 3e corps d’ar-. mée placé sous les ordres du prince royal de Prusse. Le roi de Bavière a assuré au roi Guil
laume que ses troupes seront fières de combattre
à côté de leurs frères d’armes prussiens pour l’honneur et les-droits de l’Allemagne.
La résolution du gouvernement de Wurtemberg de prendre part à la guerre à côté des autres États allemands, a donné lieu à des démonstrations* enthousiastes de la population de Stutt
gart. Le roi et la famille royale ont été vivement acclamés.
Quant au Danemark, la situation y paraît fort tendue. Il y a, d’un côté, les influences anglaises et russes qui pèsent fortement sur le gouverne
ment danois pour le maintenir dans les voies de la neutralité; de l’autre, un mouvement d’opinion toujours croissant dans le sens du concours à donner à la France, et qui pourrait, au moment où apparaîtra la flotte française se dirigeant vers la Baltique, déterminer une explosion populaire assez puissante pour forcer le roi Christian à la guerre. C’est le résultat que chacun prévoit.
Dans la politique extérieure nous n’enregistrons qu’un fait, mais il est assez important pour méri
ter une mention spéciale. Nous avons, enfin, des informations certaines de la Chine; et si elles dé
mentent le massacre des agents français et de nos missionnaires à Pékin, elles ne font malheureu
sement que déplacer la nouvelle, en transportant à Tien-Tsin les incidents douloureux qui ont ému l’Europe.
C’est dans cette dernière ville qu’a eu lieu, le 21 juin, un soulèvement de la populace contre les Français et les catholiques. Il a ôté provoqué parle soupçon absurde que des enfants avaient été mis à mort dans les établissements des missionnaires.
Quatorze Français, le consul de France et trois Russes, qui se trouvaient accidentellement dans la rue, ont été tués. Le consulat de France et ré
tablissement- des missionnaires ont été brûlés et détruits. Mais la Chine peut compter qu’elle paiera chèrement le crime qu’elle vient de commettre contre les Européens. Le châtiment ne se fera pas attendre.
Jeudi. — Mentionnons à la dernière heure les derniers actes qui nous restent à enregistrer.
La réponse que nous attendions du ministre des affaires étrangères ne s’est pas fait attendre. Dans une nouvelle circulaire adressée à nos agents à étranger. M, de Gramont rappelle, et précise la
envoyée, l’année dernière, par M. Benedetti,
jujet de cette candidature. Premier démenti.
En second lieu, le Constitutionnel déclare, au sujet du traité secret préparé entre la France «et la Prusse, que ce projet est l’œuvre de M. de Bis
mark, et que la France s’est bornée purement et simplement à refuser sa signature. Second démenti
Nous en verrons bien d’autres encore.
Par décret publié, mercredi, par le Journal officiel, l’Impératrice est nommée Régente pendant l’absence de l’Empereur.
AUG. MARC.
PROCLAMATION DE L’EMPEREUR
AU PEUPLE FRANÇAIS
« Français,
« Il y a dans la vie des peuples des moments solennels où l’honneur national, violemment excité, s’impose comme une force irrésistible, do
mine tous les intérêts et prend seul en mains la direction des destinées de la patrie. Une de ces heures décisives vient de sonner pour la France.
« La Prusse, à qui nous avons témoigné pendant et depuis la guerre de 1866 les dispositions les
plus conciliantes, n’a tenu aucun compte de notre bon vouloir et de notre longanimité. Lancée clans une voie d’envahissement, elle a éveillé toutes les défiances, nécessité partout des armements exa
gérés, et fait de l’Europe un camp où régnent l’incertitude et la crainte du lendemain.
« Un dernier incident est venu révéler l’instabilité des rapports internationaux et montrer toute la gravité de la situation. En présence des nouvelles prétentions de la Prusse, nos réclama
tions se sont fait entendre. Elles ont. été éludées
et suivies de procédés dédaigneux. Notre pays en a ressenti une profonde irritation, et aussitôt un cri de guerre a retenti d’un bout de la France à l’autre. Il ne nous reste plus qu’à confier nos destinées au sort des armes.
« Nous ne faisons pas la guerre à l’Allemagne,
dont nous respectons l’indépendance. Nous fai. sons des vœux pour que les peuples qui composent la grande nationalité germanique disposent librement de leurs destinées.
« Quant à nous, nous réclamons l’établissement d’un état de choses qui garantisse notre sécurité et assure l’avenir. Nous voulons conquérir une paix durable, basée sur les vrais intérêts des peu
ples, et faire cesser cet état précaire où toutes les nations emploient leurs ressources à s’armer les unes contre les autres.
« Le glorieux drapeau que nous déployons encore une fois devant ceux qui nous provoquent,
est le même qui porta à travers l’Europe les .idées civilisatrices de notre grande Révolution. Il re
présente les mêmes principes; il inspirera les mêmes dévouements.
« Français,
« Je vais me mettre à la tête de cette vaillante armée qu’anime l’amour du devoir et de la patrie. Elle sait ce qu’elle vaut, car elle a vu dans les quatre parties du monde la victoire s’attacher à ses pas.
« J’emmène mon fils avec moi, malgré son jeune âge. Il sait quels sont les devoirs que son nom lui impose, et il est fier de prendre sa part dans les dangers de ceux qui combattent pour la patrie.
« Dieu bénisse nos efforts. Un grand peuple qui défend une cause juste est invincible!
« NAPOLÉON. »
PROCLAMATION A LA FLOTTE
Cette proclamation a été lue par l’Impératrice à bord de la frégate-amiral la Surveillante, à Gherboug.
*
Officiers et marins,
Quoique je ne sois pas au milieu do vous, ma pensée vous suivra sur ces mers où votre valeur va se déployer.
La marine française a de glorieux souvenirs ; elle se montrera digne de son passé.
Lorsque, loin du sol de la patrie, vous vous trouverez en face de l’ennemi, songez que la France est avec vous, que son cœur bat avec le vôtre, et qu’elle appelle sur vos armes la protection du ciel.
Pendant que vous combattrez sur mer, vos frères de l’armée de terre lutteront avec la même ardeur pour la même cause que vous. Secondez réciproquement vos efforts, que couronnera le même succès.
Aliez, montrez avec orgueil nos couleurs na tionales. En voyant le drapeau tricolore flotter sur nos vaisseaux, l’ennemi saura que partout il porte dans ses plis l’honneur et le génie de la France.
NAPOLÉON.