CARPACCIO ET LE PAYSAGE VÉNITIEN I
e Carpaccio de Gustave Ludwig et du sénateur Molmenti n’est plus, à l’heure qu’il est, un livre à signaler. M. de Wyzewa s’est chargé
de le faire, au moment de la publication, avec son art exquis,
dans un de ses beaux articles de la Revue des Deux Mondes1. Tout le monde sait ce que cet ouvrage, — sur la vie de Carpaccio et ses origines vénitiennes, sur son maître Bastiani et sur la question de son voyage en Orient, sur l’histoire même de l’art à Venise, les peintres des Scuole et l’organisation intérieure de ces confréries, leurs constitutions ou mariegole, — apporte de documents inédits et de lumières nouvelles. Tout cela, on n’a plus à l’apprendre à personne 2. Mais on vient de nous donner de ce travail excellent une édition française3, et c’est l’occasion de revenir un moment sur l’œuvre et le talent d’un artiste délicieux.
Ce n’est pas que Carpaccio, dans la grande famille des peintres véni
1. Cet article a été recueilli dans les Maîtres italiens d’autrefois, écoles du Nord, par Th. de Wyzewa, 1907, p. 197 et suiv.
2. Le livre a été signalé ici-même, il y a quatre ans, par M. Ch. Diehl. Voir la Revue, t. XIX,p. 156.
3. Vittore Carpaccio,sa vie, son œuvre et son temps, parG. Ludwig et Pompeo Molmenti, traduct. de H.-L. de Perera; ouvrage illustré de 26 planches en phototypie et de 229 gravures en noir tirées hors texte. Paris, Hachette, 1910, in-4°.
Saint Georqes ramenant le dragon vaincu.
Venise. Saint-Georges-des-Esclavons.