LA STÈLE FUNÉRAIRE DE THASOS
AU MUSÉE IMPÉRIAL OTTOMAN
E
n 1908, un savant anglais, M. J. ff. Baker-Penoyre, voyageant dans l’île de Thasos, y découvrit un relief dont il reconnut tout de suite la valeur singulière ; il le signala à la direction géné
rale des musées impériaux ottomans, qui le fît transporter à Constantinople. C’est celui qui est reproduit sur notre planche (p. 405)1.
Cette île de Thasos, située à quelques milles de la côte macédonienne, en face de Cavala (la Cavale des vieilles cartes françaises et la Neapolis des anciens), a toujours été favorable aux voyageurs, depuis les temps lointains où Cyriaque d’Ancône y copiait des inscriptions sur son carnet de notes. En 1856, M. Perrot y recueillait les éléments d’un mémoire classique; M. S. Reinach en 1880, M. de Ridder en 1892, M. Perdrizet en 1899, d’autres encore, Français ou étrangers, y firent de fructueux séjours; en 1865, Miller en avait rapporté au Louvre la stèle de Philis et ces trois plaques d’un autel dédié à Apollon, à Hermès, aux Charités et aux Nymphes, œuvre d’un archaïsme délicat et charmant que Rayet comparait aux sculptures de Mino da Fiesole; en 1887, Th. Bent, en des son
1. Il a été communiqué à l’Académie des inscriptions par M. S. Reinach (Comptes rendus, 1908, p. 477) ; M. Baker-Penoyre a reproduit, d’après un estampage, la tête et le buste de la femme assise, dans le Journal of hellenic studies, XXIX, 1909, pl. XXII.