dages rapides, y recueillait un bon nombre de sculptures, qui finirent, non sans quelques difficultés, par trouver leur route vers le vieux sérail. Mais toutes ces découvertes antérieures, et même les marbres de Paris, le cèdent en beauté au relief qui est venu, après tant d’autres chefs-d’œuvre originaux de l’art grec, prendre sa place au musée de Tchinili-Kieuchk.
Quand il y arriva, toute la surface en était couverte d’une épaisse croûte terreuse qui s’était incorporée au grain du marbre; on le nettoya avec grand soin, mais sans pouvoir lui rendre ni sa patine, ni sa blancheur; il est resté piqué d’innombrables points noirs qui en gâtent un peu l’effet; au demeurant, et sauf quelques mutilations insignifiantes, il est intact.
C’est une plaque rectangulaire qui mesure 0m625 de haut sur 1m45 de long ; elle est comprise entre deux grêles piliers dont le chapiteau dorique simplifié supporte un entablement couronné par une petite moulure d un profil sobre, mais très soigneusement exécuté ; dans ce cadre sévère, est représentée une scène bien connue sous le nom de « banquet funèbre » : le mort, étendu sur un lit, tend de la main droite une coupe ; le jeune esclave puise avec une œnoclioé, dans un grand vase, le vin qu’il va lui offrir ; l’épouse file, assise dans un large fauteuil, tenant la quenouille d’une main et tordant la laine de l’autre; un grand lévrier, de race laconienne, mange à terre les reliefs du dîner, et la perdrix, qui semble avoir tenu dans les gynécées antiques la place importante que tient encore le canari dans la famille de Mimi Pinson, reste timidement blottie sous le fauteuil de sa maîtresse ; un casque corinthien, un bouclier en croissant,
un miroir rond, posés sur le fond, rappellent et opposent, en un contraste discret, les occupations guerrières des hommes et les travaux de la coquetterie féminine.
Par le choix ingénieux et la précision du détail, cette scène banale devient ainsi comme un petit tableau qui nous montre, dans sa simplicité élégante, l’intérieur d’une maison grecque ; les meubles y sont rares, mais d’un beau style ; ce grand fauteuil, aux pieds travaillés au tour, vient peut-être de Chios ; les Milésiens, autres ébénistes fameux, semblent avoir créé ces lits à pieds carrés et ornés d’incrustations, dont nous avons ici un bel exemple ; le chevet, plus haut que l’autre extrémité, s y termine, comme un pilastre ionique, par deux volutes dont la courbe est indiquée par la convexité des contours ; des palmetlcs et des rinceaux se dévelop
Quand il y arriva, toute la surface en était couverte d’une épaisse croûte terreuse qui s’était incorporée au grain du marbre; on le nettoya avec grand soin, mais sans pouvoir lui rendre ni sa patine, ni sa blancheur; il est resté piqué d’innombrables points noirs qui en gâtent un peu l’effet; au demeurant, et sauf quelques mutilations insignifiantes, il est intact.
C’est une plaque rectangulaire qui mesure 0m625 de haut sur 1m45 de long ; elle est comprise entre deux grêles piliers dont le chapiteau dorique simplifié supporte un entablement couronné par une petite moulure d un profil sobre, mais très soigneusement exécuté ; dans ce cadre sévère, est représentée une scène bien connue sous le nom de « banquet funèbre » : le mort, étendu sur un lit, tend de la main droite une coupe ; le jeune esclave puise avec une œnoclioé, dans un grand vase, le vin qu’il va lui offrir ; l’épouse file, assise dans un large fauteuil, tenant la quenouille d’une main et tordant la laine de l’autre; un grand lévrier, de race laconienne, mange à terre les reliefs du dîner, et la perdrix, qui semble avoir tenu dans les gynécées antiques la place importante que tient encore le canari dans la famille de Mimi Pinson, reste timidement blottie sous le fauteuil de sa maîtresse ; un casque corinthien, un bouclier en croissant,
un miroir rond, posés sur le fond, rappellent et opposent, en un contraste discret, les occupations guerrières des hommes et les travaux de la coquetterie féminine.
Par le choix ingénieux et la précision du détail, cette scène banale devient ainsi comme un petit tableau qui nous montre, dans sa simplicité élégante, l’intérieur d’une maison grecque ; les meubles y sont rares, mais d’un beau style ; ce grand fauteuil, aux pieds travaillés au tour, vient peut-être de Chios ; les Milésiens, autres ébénistes fameux, semblent avoir créé ces lits à pieds carrés et ornés d’incrustations, dont nous avons ici un bel exemple ; le chevet, plus haut que l’autre extrémité, s y termine, comme un pilastre ionique, par deux volutes dont la courbe est indiquée par la convexité des contours ; des palmetlcs et des rinceaux se dévelop