de l’autre, les traits, pour être plus accentués que de raison chez une femme, ne le sont pas au point de ne convenir qu’à un homme; toutefois, dès qu’on les compare avec ceux des portraits réels de Tîyi, on est con
traint de confesser que la ressemblance est faible. Il nous en est parvenu de deux types. Sur le premier, qui est de beaucoup le plus répandu, son
visage a. été remodelé et stylisé, selon la for
mule en usage pour les reines, danslesateliers de Thèbes. Le groupe
colossal de Médinet Habou, transporté ré
cemment au musée du Caire, en offre peutêtre l’exemple le meilleur. Tîyi est pourvue, à l’ordonnance, d’une face ronde et régulière , d’yeux en amande, de bonnes joues, d’un nez droit, d’une bouche sou
riante , d’un menton normal : il y a quelque chose en elle qui nous empêche de la con
fondre avec les autres princesses de son siècle, mais elle n’a rien gardé des singularités qui lui composaient sa physionomie propre. Il n’en est plus de même sur le plus individuel des spécimens du second type, la tête en pierre sapo
naire que Petrie recueillit naguère au Sinaï, et qui est maintenant au
musée du Caire (flg. 5, 6). L’aile droite de la perruque lui manque, et le nez a pâti d’un choc malencontreux sur la narine gauche, sans perdre pourtant l’essentiel de sa forme : un cartouche gravé sur le devant de la coiffure nous apprend le nom, et le morceau donne, dès le premie
Fig. 3. — Le roi Khouniatonou. Tôle de canope en albâtre trouvée à Thèbes.