fort apprécié dans les Iles Britanniques et aux colonies, particulièrement aux Indes, où il a construit divers palais somp
tueux pour des radjahs, des temples et des palais de justice.
M. Jan F. Groll, qui est resté plusieurs années consécutives en Asie, y a fait une série de travaux importants; à sa rentrée en Angleterre, il concourut pour le prix Carnegie, et figura au nombre des trois candidats admis à l’épreuve finale du concours pour la construction du palais de la Paix, à La Haye.
La tour-horloge de Southwark a été construite pour le compte de MM. W. et F. Faulkner, riches importateurs et marchands de tabacs, directeurs du trust impérial du tabac, qui ont fait
à eux seuls tous les frais de cette construction dont ils firent don, le jour de l inauguration, au quartier de Southwark, lieu de naissance de ces deux riches commerçants.
Pourquoi une tour-horloge, et non pas un monument ayant un caractère d’utilité plus direct? Il ne nous appartient pas de répondre à cette question. Nous sommes en face d’une œuvre architecturale, qui a des prétentions artistiques; c’est d’elle seule que nous avons à nous occuper ici; c’est la tourhorloge seule qui nous doit intéresser, et non le mobile auquel ont obéi les donateurs, en la faisant construire de préférence à tout autre monument.
Les plans, pris à diverses hauteurs de la tour, et la coupe, que nous publions, expliquent les détails de la construction;
ils montrent l’appareil et la maçonnerie. La photographie du monument donne une idée des sculptures et de l’architecture.
Ces documents sont tous absolument exacts; nous les devons à l’obligeance de M. Jan F. Groll, Fauteur de cette construction.
L’architecte fut choisi à la suite d’un concours qui eut lieu en mai 1905; son projet fut désigné le premier parmi 126 autres, tous très différents les uns des autres, car — comme il
est facile de le comprendre — la décoration d’un carrefour est un sujet qui peut donner libre carrière à toutes les fantaisies.
Les fondations de la tour de M. Groll descendent dans le sol à lm, 95 de profondeur; elles reposent sur un massif carré en
béton composé de cailloux de la Tamise avec mortier de ciment de Portland. Les maçonneries s’élèvent au-dessus de cette base, qui mesure 5m, 45 sur chaque face. Le rez-de-chaus
sée est, jusqu’à 3m, 40 de hauteur, en granit de Cornish, pierre très dure, que l’on emploie parementée comme dans le parpaing, rugueuse comme pour les assises au-dessus, ou mou
lurée comme dans le bandeau. Les autres parties de la tour sont toutes construites avec une pierre, très renommée en Angleterre, la Portland Stone, d’un blanc jaunâtre ou gris foncé, suivant le banc de carrière d’où la pierre est extraite.
Pour les travaux de la construction dont il s’agit ici, la qualité s’appelle « Whitebed », ce qui signifie lit blanc.
Nous avons eu l’occasion dans d’autres circonstances de parler de cette pierre; nous l’avons signalée, dans un article
précédent comme ayant été employée agréablement dans les façades et dans certaines parties du War-Office à Londres. Elle donne, lorsque bien travaillée, de très jolis effets et se prête admirablement à la décoration, à la mouluration et au travail des sculpteurs. Dans la tour-horloge de Southwark, où les motifs d’ornementation sont nombreux et variés, nous pouvons constater, encore une fois, quel parti les architectes anglais tirent de la pierre de Portland. Les carrières ne sont pas nombreuses en Angleterre, les constructeurs n’ont pas l’embarras du choix, comme en France et dans d’autres pays;
c’est pour cela même qu’ils ont pour la brique et les produits céramiques un goût si marqué.
Sur le carrefour de Saint-Georges — le circus, comme on
Coupe verticale de la Tour.